Nombre de messages : 27055 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Juan Hidalgo de Polanco (1614-1685) 2018-09-28, 12:42
Juan Hidalgo de Polanco (ou, selon les sources, Juan Hidalgo Polanco, mais il est de coutume dans la musicologie de le désigner Juan Hidalgo, ainsi qu’il signait ses partitions ; Madrid, 28 septembre 1614 – ibid., 31 mars 1685), est un compositeur espagnol de la période baroque. Harpiste à la cour de Madrid, il est l'auteur de la plus ancienne partition à ce jour entièrement conservée d'un opéra espagnol (bien que l’intitulé "opéra" n’existait pas à cette époque, aussi bien en Espagne qu’en Italie, les deux seuls pays où ce genre lyrique assimilé proliférait). Il s'agit de Celos aun del aire matan (1660), sur un livret de Calderón de la Barca. On y retrouve déjà les premiers éléments d'un style national proprement hispanique, ce qui contribua à faire de Juan Hidalgo l'un des auteurs de musique théâtrale les plus connus de la seconde moitié du xviie siècle.
Issu d'une famille de musiciens, on pense qu'il a été formé dans sa famille. En 1631, âgé alors de 17 ans, Juan Hidalgo est admis comme harpiste et clavicordiste à la Real Capilla (la chapelle royale) et y reste jusqu'à sa mort, de surcroit en y devenant l'un des plus importants musiciens à la cour. En 1658 il met en musique l'œuvre d'Antonio de Solís Triunfos de amor y fortuna (Triomphes d'amour et de fortune), créée le 27 février de la même année. Il met aussi en musique tout un ensemble de livrets de Pedro Calderón de la Barca, collaboration qui commence au moins en 1653 avec Fortunas de Andrómeda y Perseo ; et qui se poursuivra, notamment avec El laurel de Apolo (Le Laurier d'Apollon), l'une parmi les premières œuvres musicales à être désignée comme étant une zarzuela. Il collabore à nouveau à de nombreuses reprises avec Calderón de la Barca, mais aussi avec d'autres dramaturges de l'époque, comme Juan Bautista Diamante, Francisco de Avellaneda ou Juan Vélez de Guevara.
De son temps Hidalgo fut le principal compositeur de musique théâtrale et profane à la cour d'Espagne. Il fut très prolifique et jouit d'une grande popularité tout au long de sa carrière. Son rôle dans l'histoire du théâtre musical espagnol peut être comparé à celui de Henry Purcell en Angleterre ou encore à celui de Jean-Baptiste Lully en France. Compositeurs qui toutefois n’écriront des œuvres lyriques que quelques décennies après les premières œuvres lyriques de Hidalgo.
Il composa au moins sept œuvres religieuses allégoriques, destinées à être représentées lors des fêtes du Corpus Christi (la Fête-Dieu). Entre ses œuvres composées à la cour on trouve des pièces chantées pour des comédies et une diversité de zarzuelas et opéras (ou assimilés). Il laissa aussi un grand nombre de villancicos et une importante production de musique liturgique.
En dehors de ses créations musicales, Hidalgo de Polanco s'est vu attribuée, par certains historiens, l'invention d'un nouvel instrument qu'il aurait baptisé avec le nom de"claviharpa", instrument peut-être précurseur du clavi-harpe, dont l'invention est aussi attribuée à J. C. Dietz, mais en 1813.
La haute estime publique du compositeur est attestée car il a été pensionné en 1655 de 200 ducats par l'archevêché de Séville et un revenu annuel de plus de 15 000 réaux jusqu'à la fin de sa vie. Juan Hidalgo est mort à Madrid en mars 1685.
Œuvres
Seule une partie très réduite de son œuvre musicale religieuse (issue de son office au sein de la Real Capilla) est conservée, à cause de l'incendie de l'Alcazar de Madrid en 1734. Pour ce qui est de ses œuvres de musique profane il composa de la musique pour des œuvres de scène (opéras, zarzuelas, comédies…), tonos humanos, duos, villancicos et des autos sacramentales. De Celos aun del aire matan, une transcription et harmonisation en version opéra a été menée par le musicologue espagnol José Subirá et publiée par l'Institut d'Estudis Catalans. José Subirá avait mis la main en 1927 sur un manuscrit dû à un copiste, au Palais de Liria (à Madrid). La partition qu’il en a publiée date de 1933. Mais en 1942, un autre manuscrit est également retrouvé, à Evora au Portugal, dû à un autre copiste, qui fera l’objet d’une autre publication de partition en 1981.
Pour la scène
Fortunas de Andrómeda y Perseo (Calderón de la Barca) / Œuvre mythologique, 1653 Pico y Canente (comedia, 3, L. de Ulloa), Madrid, Buen Retiro, 1656 El golfo de las sirenas (Calderón de la Barca) / Zarzuela (musique probablement écrite par Hidalgo, mais sans certitude), 1657 Triunfos de amor y fortuna (comedia, 3, A. de Solis), 1658, collab. C. Galán Celos aun del aire matan (op, 3, P. Calderón de la Barca), Madrid, Buen Retiro, 5 Dec 1660 Eco y Narciso (Calderón de la Barca) / Comédie pastorale, 1661 El hijo del Sol, Faetón (Calderón de la Barca), 1661 Ni amor se libra de amor (comedia, 3, Calderón), 1662, La estatua de Prometeo (semi-op, 3, Calderón) ? 1670 or 1674, Los celos hacen estrellas (zar, 2, J. Vélez de Guevara), 1672 Los juegos olímpicos (zar, 2, A. de Salazar y Torres), 1673 Endimión y Diana (zar, 2, M. Fernández de León), 1675 El templo de Palas (zar, 2, F. de Avellaneda), 1675 Alfeo y Aretusa (zar, 2, J.B. Diamante), ?1674; rev. 1678, collab. Galán; Contra el amor desengaño (zar, 2, ?Calderón), 1679, Hado y divisa de Leonido y Marfisa (comedia, 3, Calderón), 1680 Icaro y Dédalo (comedia, 3, Fernández de León), 1684 Apolo y Leucotea (comedia, 3, P. Scotti de Agoiz), 1684 El primer templo de amor (comedia, 3, Fernández de León), before 1685
Attributed works [see Stein, 1993]:
Fortunas de Androméda y Perseo (semi-op, 3, Calderón), 1653 El laurel de Apolo (zar, Calderón), 1657; La púrpura de la rosa (1, Calderón), Madrid, Buen Retiro, 17 Jan 1660; Fieras afemina amor (semi-op, 3, Calderón), 1670, ? collab. J. del Vado
Musique religieuse
Messe, 4vv, bc Messe, 5vv, hp, bc Misa de feria 2 motets ‘para Virgen’ Deum astro flamante, répons, 8vv, clarín, vns, bc Villancicos, 1–5, 8vv, clarines, vns, bc