Eugene SAUZAY (1809-1901)

Charles Eugène Sauzay (Paris, 14 juillet 1809 - Paris, 24 janvier 1901) est un violoniste, musicologue et compositeur français.

En 1823, il entre au Conservatoire de Paris et est un élève du violoniste Pierre Baillot, et d'Anton Reicha et obtient ses premiers prix en 1827. Il joue dans l'Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire dès sa création, puis devient membre du quatuor à cordes Baillot – tour à tour second violon et altiste – et épouse la fille de Pierre Baillot.

Après la dissolution du quatuor en 1840, il forme un ensemble de musique de chambre, avec son épouse, Louis-Pierre Norblin, Auguste Franchomme et Alexandre Pierre François Boëly, formation qui donne des concerts Salle Pleyel, à Paris.

En cette même année 1840, il est nommé premier violon de Louis-Philippe Ier, et, plus tard, chef des seconds violons de l'empereur Napoléon III. En 1860, il est nommé professeur de violon au Conservatoire en remplacement de Narcisse Girard et y enseigne pendant plus de trente ans, lorsqu'en 1892, à sa retraite, Martin-Pierre Marsick prend sa suite.

Parmi ses élèves : Carl Flesch et l'altiste Théophile Laforge.


Œuvres

Ses œuvres comprennent, outre des études de violon, un trio à cordes et des musiques pour la scène : George Dandin et Le Sicilien de Molière, qu'il compose dans le style de Lully, adapté à l'époque.

En dehors de ses compositions musicales, il a écrit une étude sur les quatuors à cordes de Haydn, Mozart et Beethoven, publiée en 1861.

Le nom de Sauzay est également lié à l'histoire du 7ème Concerto pour violon et orchestre de Wolfgang Amadeus Mozart KV 271a: l'original de concerto est inconnu, la seule copie connue est faite par Sauzay en 1837 avec le manuscrit de l'auteur en 1777, et les experts discutent encore l'attribution du concerto à Mozart ou à Sauzay lui-même.


Orchestre

Symphonie rustique, op. 12 (1860 ; et arr. pour piano à 4 mains)


Musique de chambre

Fantaisie sur Zampa, pour violon et piano, op. 1
Allegro et rondo pour violon et piano, op. 2 (publié c. 1835)
Sweet Home, Air irlandais varié pour violon et piano, op. 3
5 Pièces pour violon et piano, op. 6
Pièce en trio en sol majeur pour violon, alto et piano, op. 7 (publié en 1855)
Trio en sol majeur pour violon, alto et violoncelle, op. 8 (1846)
Romance pour violon ou violoncelle et piano, op. 8bis (1847)
Andante de Sérénade pour violon et piano, op. 10 (publié en 1854)
Primavera !, Romance pour violon et piano, op. 12 (publié en 1886)
Études harmoniques pour violon avec accompagnement d'un second violon ad libitum, op. 14 (1864)
Les Deux modes, 24 exercices sur l'emploi du majeur et du mineur pour le violon, op. posth. (publié en 1911)


Piano

3 Pièces pour piano à quatre mains, op. 9
Symphonie rustique pour piano quatre mains, op. 12 (1860 ; original pour orchestre)


Musique vocale

3 Romances sur des paroles de Ronsard pour voix et piano, op. 4 (publié en 1843, 1845) : Mignone ! - Chansonnette (Bel Aubespin !) - Imitation d'Anacréon
3 Anciennes chansons pour voix et piano, op. 9 (publié en 1854) : Chanson de Malherbe - Chanson de Molière tirée du "Sicilien ou l'amour peintre" - Villanelle de Philippe Desportes
3 Anciennes chansons pour voix et piano, op. 11 (publié en 1855) : Chanson de Marguerite de Valois - Huitain de Clément Marot - Le Printemps ! Rondel du duc Charles d'Orléans
3 Romances sur des libérations conditionnelles d'Alfred de Musset, pour voix et piano (publié en 1877) : Bonjour Suzon ! - Sonnet d'Arvers - Fleurette !
Chanson ancienne : Dieu ! qu'il la fait bon regarder pour voix, violon et piano (publié en 1886) Poèmes de Charles, Duc d'Orléans
Chant d'un vanneur de blé aux évents, jeux rustiques pour voix et piano (publié en 1897) Poèmes de Joachim du Bellay


Musique chorale

Fragments des chœurs d’Athalie et d’Esther de Racine pour chœur de femmes et piano, op. 5
Le Sicilien, ou L'amour peintre, comédie-ballet de Molière, mise en musique par Eugène Sauzay; précédée d'un essai sur une représentation du Sicilien au temps de Molière (1881)


Ecrits

Haydn, Mozart, Beethoven : Étude sur le quatuor (1861)
L'école de l'accompagnement, ouvrage faisant suite à l'Étude sur le quatuor (1869)
Le Violon harmonique, ses ressources, son emploi dans les écoles anciennes et modernes. Étude complétée par un cours d'harmonie à l'usage des violonistes (1889)

Trio à cordes en sol majeur, op. 8 (1846)



https://www.youtube.com/watch?v=G7hcFMEc8oY

TRIO ARNOLD
Shuichi Okada, violin
Manuel Vioque-Judde, viola
Stéphanie Huang, cello

Concert programme

Eugène SAUZAY:
00:01:11 Trio à cordes op. 8 – I. Modérément
00:07:21 Trio à cordes op. 8 – II. Romance
00:11:43 Trio à cordes op. 8 – III. Menuet
00:13:50 Trio à cordes op. 8 – IV. Avec vivacité et accent

Hyacinthe JADIN:
00:20:42 Trio à cordes op. 2 n° 3 en fa majeur – I. Allegro
00:26:51 Trio à cordes op. 2 n° 3 en fa majeur – II. Menuet : Andante. Trio : Allegro
00:28:59 Trio à cordes op. 2 n° 3 en fa majeur – III. Adagio
00:33:57 Trio à cordes op. 2 n° 3 en fa majeur – IV. Rondeau : Allegretto

Alexandre-Pierre-François BOËLY:
00:39:45 Trio à cordes op. 5 n° 2 en ut majeur – I. Allegro
00:47:12 Trio à cordes op. 5 n° 2 en ut majeur – II. Adagio
00:55:22 Trio à cordes op. 5 n° 2 en ut majeur – III. Minuetto : Allegro
01:01:33 Trio à cordes op. 5 n° 2 en ut majeur – IV. Finale : Presto


Commentaire

Au début du XIXe siècle en France, le trio à cordes était un ensemble rare, qui n'inspirait donc qu'exceptionnellement les compositeurs. Lorsque le jeune Boëly écrit ses premiers trios à cordes en 1808 (à l'âge de vingt ans), il marche avant tout sur les traces des maîtres viennois, faisant écho à Paris aux avancées contemporaines de Haydn et de Beethoven. Peut-être avait-il aussi en tête les six trios composés par Hyacinthe Jadin à la fin du siècle précédent, momentanément oubliés après la mort prématurée du compositeur (en 1800). Malgré ces deux percées fulgurantes, le trio devra encore patienter plusieurs décennies avant de s'imposer en France comme un genre incontournable. La première œuvre du programme est le trio d'Eugène Sauzay, compositeur tombé dans l'oubli...