Nombre de messages : 27149 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Paolo LORENZANI (1640-1713) 2018-05-28, 16:51
Paolo Francesco Lorenzani ou Laurenzain en français (né à Rome le 5 janvier 1640 - mort à Rome, le 28 octobre 1713) est un compositeur italien de la période baroque. Il réside en France pendant 17 ans où il participe à la promotion du style de musique italien. Avec Jean-Baptiste Lully, il est l'un des musiciens italiens les plus importants sous le règne de Louis XIV. Toutefois, faute de fonction officielle royale, sauf au début de son séjour, il quitte la France afin de reprendre du service à Rome.
Paolo Lorenzani naît à Rome le 5 janvier 1640, dans une famille d'artistes.
Son père, Giovanni Antonio Lorenzani, était originaire de San Terenzo. Lorenza Baratta, sa mère, était issue d'une famille de peintres et sculpteurs près de Monte Marcello.
Il avait trois frères, tous artistes. Seul Paolo, toutefois, devint musicien. Son frère aîné, Giovanni Andrea Lorenzani (1637 - †1712), possédait une fonderie de médailles à Rome, mais était également ami de musiciens et d'hommes de lettres ; il laissa même des pièces de théâtre et de petits opéras, notamment Gl'eventi inaspetatti, opera di Giovanni Andrea Lorenzani... rapresentata in occasione delle nozze di Flavio Orsino e Madama Maria Anna della Tremoglie, duca e duchessa di Bracciano (1675).
Paolo Lorenzani a été formé par Orazio Benevoli, maestro di cappella de la Cappella Giulia au Vatican, lorsqu'il y est enfant de chœur entre mai 1651 et juillet 1655.
Il a servi à Rome en 1672 comme maestro di cappella à l'église du Gesù et Collegio Romano, la première université jésuite, qui s'est ensuite développée pour devenir l'université pontificale grégorienne. Il a ensuite servi à la cathédrale de Messine en Sicile en 1675.
En 1678, Lorenzani a voyagé à Paris, espérant trouver la fortune. Ses motets ont été interprétés devant le roi Louis XIV, qui reconnut son talent et le nomma maître de musique de la Reine. Suivant les ordres du roi, Lorenzani est retourné en Italie et a recruté des chanteurs pour la chapelle royale. Mais malgré l'aide de Madame de Montespan, il n'a jamais obtenu la popularité suffisante pour surmonter l'antagonisme de Jean-Baptiste Lully envers lui, une grande force dans la musique française à l'époque. Les efforts sournois de Lully ont probablement empêché Lorenzani de recevoir plusieurs postes disponibles à la Chapelle royale en 1683. Ce revers et la mort de la reine marquent le début de la rupture de Lorenzani avec Versailles. En raison de ses convictions ultramontaines, il reçut l'ordre de quitter Versailles à cause des protestations de Lully.
Malgré tout, une Sérénade italienne en 1684 s'est avérée un succès, grâce à l'aide de Michel Richard Delalande. À Paris, il obtient un poste de maître de musique dans le monastère de l'Ordre des Theatins (Congrégation de la Divine Providence). Il y a dirigé sa propre musique en présence d'aristocrates italophiles. En 1688, son opéra Oronthée, composé en style français, est présenté en première à l'Académie royale de Chantilly. En 1693, Lorenzani publie ses 25 Grands Motets, qui sont dédiés au roi. En 1694 il épouse une jeune femme française, qui lui donnera quatre filles.
Mais faute de poste officiel, il renonce à sa carrière de compositeur en France et retourne à Rome en 1695 ; il est nommé maestro di cappella de la Cappella Giulia. Il y compose encore autour de 180 œuvres et a notamment l'honneur de célébrer l'Année sainte 1700 à la basilique Saint-Pierre, puis y dirige une messe à la mémoire du pape Innocent XI en 1702. En 1710, il célèbre les messes pour les fêtes de Saint Charles et de Sainte Cécile ; ce seront ses dernières œuvres. Lorenzani meurt à Rome le 28 octobre 1713 et, le lendemain, il est inhumé dans sa paroisse Santo Spirito in Sassia.
Œuvres
Albert La France estime que Lorenzani aurait composé plus de 400 compositions. Celles composées à la Cappella Giulia à la fin de sa vie sont perdues. De nos jours, seules cent œuvres environ sont conservées. Parmi ces compositions se trouvent des motets, des airs, des cantates, des pastorales et des opéras français. Un certain nombre d'œuvres de Lorenzani se trouvent dans la collection Héritage de l'abbé Nicolas Mathieu dont Michel-Richard de Lalande bénéficia afin de remanier ses compositions, notamment après le trépas de Louis XIV en 1715.
Musique religieuse
25 grands motets à 1, 2, 3, 4 et 5 parties avec simphonies et basse continue (publiés en 1693) dont : Regina cæli, lætare (antienne à la Vierge) à 5 voix avec simphonie Collaudete justum plausibus (motet pour les confesseurs) à 4 voix avec simphonie Ad mensam dulcissimi (motet pour l'Elévation) à 4 voix avec simphonie Quand e corporis (dialogue entre Jésus et l'âme) à 5 voix avec simphonie Dicite cantica (motet pour tous les temps) à 8 voix avec simphonie
20 petits motets à 1, 2, ou 3 dessus sans simphonie (publiés en 1693), dont Peccavi super numerum, O amantissime Jesu, O sacramentum pietatis, Deus est charitas, O quam suavis est, O amor Jesu
3 Te Deum : notamment à la fin de l'année 1686, le compositeur célèbre la rétablissement du roi Louis XIV, en faisant chanter ce motet à l'église des Jacobins. Auparavant, il en fait exécuter un à Messine pour les troupes françaises du duc de Vivonne. Son dernier Te Deum est celui écrit pour la reine de Pologne qui demeurait à Rome dès 1701, Marie-Casimire-Louise de La Grange d'Arquien, issue d'une noblesse française.
oratorios - avant de venir en France, il écrivit plusieurs oratorios en latin et en italien, dont L'angelo custode (L'Ange gardien) (entre 1672 et 1674), texte par Giovanni Filippo Appolloni.
Messes, Magnificat à 9 voix et basse continue, Alma redemptoris mater, antienne à 3 voix et basse continue (1675) Litanies à la Vierge, à 4 voix et basse continue
Musique profane
Il Coloandro, opéra (Messine, 1677)
Nicandro et Fileno (1681) : opéra-pastorale, livret en italien du duc de Nevers Philippe Mancini, collaboration avec les Comédie-Française ainsi que Comédie-Italienne, plusieurs représentations entre les 14 et 24 septembre 1681, y compris deux fois de présences de Louis XIV dans la galerie des Cerfs du château de Fontainebleau.
Sérénade en forme d'opéra (Fontainebleau, 1682)
Oronthée (1688) : opéra créé pour une fête organisée en l'honneur du Grand Dauphin Louis, le 23 août 1688, dans l'orangerie du château de Chantilly.
Airs et Cantates à 1-2 voix, violon et basse continue Airs italiens, "de Monsieur Lorenzani, Maistre de la Musique de la feuë Reyne" (1695) Recueil d'Airs sérieux et à boire (1696)
Dicite cantica, grand motet à 8 voix pour tous les temps avec simphonie
https://www.youtube.com/watch?v=S1rIphTxxVs
Magnificat à 9 https://www.youtube.com/watch?v=iAzf9J_afqA