Thérèse (ou Theresia) Françoise Elisabeth Demar, née le 30 octobre 1786 à Gernsbach (Bade-Wurtemberg) et morte le 18 janvier 1858 à Orléans, est une harpiste française d'origine allemande.
Thérèse Demar était la fille du compositeur allemand, pianiste, organiste, professeur de musique et éditeur de musique Johann Sebastian (Jacques-Ignace-Sébastien) Demar (1763-1832) et de son épouse Louise Elisabeth née Riesam, qui avaient émigré en France dans les années 1770. Après un court séjour dans Paris pré-révolutionnaire la famille de Thérèse, et les deux autres enfants, Joseph-Pierre (1790-?) et Claire (1799-1833) sont partis à Orléans en 1789. Au fil des ans, Johann Sebastian Demar a joué un rôle important dans la vie musicale de la ville en tant que professeur de musique et initiateur de la "Société des concerts par abonnement".
Thérèse Demar, a d'abord reçu son instruction musicale de son père, puis avec François Joseph Naderman (1781-1835) et André-Ernest-Modeste Grétry (1741-1813), et a étudié au Conservatoire de Paris. Elle allait alors être entendue dans les concerts: elle a donné en 1808 et 1809 des concerts au Concert Spirituel à Paris, où elle a été appelée "Harpiste de la Musique du Roi". À l'âge de neuf ans, selon Schilling, elle aurait reçu la "médaille et une couronne de lauriers" de la Société des amis de la musique de Paris. Elle semble avoir reçu l'attribution du deuxième prix de piano en 1797 sous le nom de "Thérèse Desmarre", a été admise au Conservatoire de Paris en 1797 dans la classe de piano de Hyacinthe Jadin.
Les années suivantes Thérèse Demar est apparue avec la corniste française Rosalie Tognini. Entre 1811 et 1813, les deux musiciennes ont entrepris une tournée de concerts dans les régions germanophones. Elles ont joué entre autres de la musique de Johann Sebastian Demar, tel que le grand concerto opus 60 pour cor et harpe. Thérèse Demar a également fait entendre ses propres œuvres.
Par la suite, la musicienne est allée à Paris. De là, elle correspond avec son père en décembre 1816 (lettres aux Archives départementales du Loiret, cote J445). Pendant la saison hivernale de 1816/17 elle a joué entre le 17 décembre et le 2 janvier dans quatre concerts de la série de son père à Orléans. Parmi les œuvres citées il y avait un concerto cosaque pour harpe - certainement le même travail de son père, qui était apparu entre 1802 et 1809 à la fois pour une harpe ainsi que dans une version de piano en version imprimée.
Avant 1824, Thérèse Demar se marie à St Eustache à Paris avec Jean Nicolas Gannal (1791-1852), pharmacien, médecin, chimiste et très grand inventeur. Le mariage a donné naissance aux trois enfants Catherine-Clémence Gannal (1825-1900), Adolphe-Antoine (1826-?) et Gaspard-Antoine Félix (1829-?).
Plus tard, à partir de 1842, Thérèse Demar semble avoir ramené sa sphère d'activité à Orléans. Elle est apparue le 8 mai 1841 et le premier des concerts d'abonnement de l'Institut musical d'Orléans dans la saison de 1843, cette fois sous son nom d'épouse Gannal.
Le travail pédagogique de Thérèse Demar est documenté dans les listes des enseignants de l'Institut musical d'Orléans. Elle y apparaît de 1842 à 1856 en tant que "professeur de harpe" (Etrennes Orléanaises). Après avoir terminé son enseignement, il n'y avait plus de cours d'harpe à l'institut. Dès 1814, Thérèse Demar publie à Paris une école de harpe appelée "Méthode de Harpe divisée en Trois parties", qu'elle dédie à ses élèves. Cette école instrumentale enseigne les bases du jeu de la harpe, s'occupe du développement du son, des questions d'attaque et du doigté. Il contient également plusieurs pièces de jeu. Il est intéressant de noter que Demar en plus d'une instruction vocale donne des conseils très certainement d'après ses propres expériences, à savoir, toujours pour s'aligner avec les instruments à vent lors de l'accord dans l'orchestre.
Au total, une trentaine de compositions de Thérèse Demar à Orléans, Paris et Würzburg ont été publiées, dont apparemment seulement une fraction a été conservée.
Bien que Thérèse Demar soit presque inconnue aujourd'hui, elle a joué un rôle dans la vie musicale d'Orléans au cours de sa vie. Même après la mort de son père présumé influent, sur les traces duquel elle avait marché, elle réussit à s'assurer sa place dans la ville en tant que musicienne et professeur de harpe et à reprendre le travail d'édition musicale de son père. Certes, le choix de l'instrument, la harpe, a contribué à son succès.
Oeuvres
Pot-pourri d’airs connus pour la harpe ou le forté-piano, Paris, Orléans, Würzburg ca. 1810–1812;
Cavatine "Di tanti palpiti" de Tancrede de Rossini, variée pour le piano ou harpe ou deux harpes, Paris 1819;
Fandango et Landon portugais varié pour harpe ou forte-piano, Paris ca. 1830;
Romance de Nina "Quand la bien aimée reviendra" variée pour harpe, Paris ca. 1830;
Deux Airs variés [Mozart, Haydn] pour harpe et violon, Paris, Orléans (sans date). ;
Thème favori de Mysta tagoju uk raschennyl, varié pour la harpe, Orléans (sans date) ;
divers morceaux pour chant et accompagnement de harpe ou de piano :
Il est parti. Romance, mis en musique avec accompt. de harpe ou piano dediee a Miss Jones par Theresia Demar, harpiste de la Musique du Roi, paroles de Mr. Alberic Deville, Paris c1808
Le Mariage de la Tubereuse et du Lis. Romance, paroles de Mr. Desquiron de St Agnan, pub Paris c1810
L'Absence au Rendez-vous "Olivier, je t'attends", paroles de Melle. Desbordes, pub Paris c1815
Romance a deux voix "Ce que je desire", duo avec guitare. pub chez l'auteur, Paris c1815
Hercule et Omphale, 1ère cantadille à voix seule et simphonie, pour voix et orchestre, Paris (non daté)
Les avantages du buveur, pour voix et orchestre
Romances. Musique et accompagnt. de piano ou harpe, Orléans, Paris :
1 - Le souvenir et l'esperance. paroles de J. A.V. Vial
2 - Romance. paroles de Mme. Bourdic-Viot
3 - Romance. paroles de Mr. Masson
4 - La plume et le coeur. paroles de Mr. Artignac
Didactique
Méthode de Harpe divisée en Trois Parties op. 21, Paris ca. 1814
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