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 Angelo BADALAMENTI

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MessageSujet: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2017-11-02, 18:30

Introduction personnelle:

Angelo Badalamenti est un compositeur que je suis depuis longtemps, les années 90 environ, et que je ne connais qu'au travers de ses travaux pour le cinéma et la télévision. Il a un style très reconnaissable qu'il développa au mieux sur l'univers onirique de David Lynch. Le point de départ fut pour moi Twin Peaks et Blue Velvet avec la voix envoûtante de Julee Cruise pour les parties vocales. En dehors du cinéma de David Lynch, sa prose musicale continua de m'enchanter sur celui tout aussi onirique de Jeunet & Caro, The City of Lost Children. Ce fut l'occasion de croiser la superbe voix enfumée de Marianne Faithfull avec laquelle Angelo Badalamenti réalisera, par la suite, un superbe album; A secret Life. Je reviendrai sur chacun des titres que j'ai en ma possession puisque, dans un avenir proche, je vais réaliser un cycle qui lui sera entièrement consacré. Aujourd'hui, j'ai réécouté sa partition pour le film de David Grieco avec l'excellent Malcolm McDowell et Marton Csokas; Evilenko. On y retrouve d'ailleurs cette construction mélodique si caractéristique de son style...de la pop instrumentale de qualité dans le morceau que je présente ci-dessous:

Introduction avec Angelo Badalamenti:

https://www.youtube.com/watch?v=e-eqgr_gn4k


Dernière édition par Icare le 2020-06-17, 15:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2017-11-02, 19:01

Eléments biographiques (wikipédia en partie):

Angelo Badalamenti qui est né le 22 mars 1937 à New York, aux États-Unis, est un compositeur et arrangeur américain. Son nom ne l'indique pas de suite mais il est bien américain. Je suis étonné de ne pas avoir déjà ouvert un topic sur lui, était même certain de l'avoir fait, car c'est un compositeur qui me tient à coeur. Il y a dans sa musique, puisse-t-elle être instrumentale ou vocale, sous une forme classique, voire symphonique, ou proche de la pop comme dans l'extrait posté plus haut, quelque-chose qui m'ébranle, me bouleverse complètement, une puissance mélancolique, une fausse douceur, une voie ouverte au rêve à l'intérieur de moi-même, de ma mémoire...Je ne sais comment définir ce ressenti...Ce n'est pas une musique de film qui brille par sa virtuosité technique, son écriture orchestrale, comme chez, par exemple, un John Williams. C'est à mon oreille une musique qui voyage au-delà du son lui-même, un voyage onirique en apesanteur entre ciel et terre. A ce moment-là, je me fiche totalement comment elle est faite, c'est le merveilleux qu'elle exprime qui m'intéresse...

Angelo Badalamenti est né à Brooklyn, New York, dans une famille italienne. Son père, qui avait une ascendance sicilienne, était propriétaire d'un marché de poissons. Il a commencé à prendre des leçons de piano à l'âge de huit ans. Pendant son adolescence, son aptitude au piano lui a valu un job d'été comme accompagnateur de chanteurs dans les stations balnéaires des Montagnes Catskill. Il a obtenu un baccalauréat en arts de la "Eastman School of Music" et a ensuite obtenu des diplômes de maîtrise en composition, cor et piano de la "Manhattan School of Music" en 1960. Il a longtemps collaboré avec le réalisateur américain David Lynch. Il fait même quelques apparitions dans certains de ses films: il est Luigi Castigliane dans Mulholland Drive et le pianiste dans Blue Velvet). Il a également collaboré avec Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet: La Cité des enfants perdus/Un long dimanche de fiançailles. Il signa parfois ses premières participations cinématographiques sous le pseudonyme d'Andy Badale.

Il produit également des chansons pour des interprètes comme Liza Minnelli: l'album s'intitule Results (1989). Outre sa collaboration avec David Lynch à la série télévisée Twin Peaks et au film éponyme Twin Peaks: Fire Walk with Me, il met en musique et produit deux albums de Julee Cruise, Floating Into The Night (1989) et The Voice Of Love (1993). Il compose également toute la musique de A Secret Life, l’un des albums les plus envoûtants de Marianne Faithfull, la dame à la voix voilée (1995). Il est également le compositeur de la musique originale du jeu vidéo Fahrenheit d'Atari. En 2008, il supervise la musique du film The Edge of Love et collabore avec Siouxsie Sioux et Suggs.


Dernière édition par Icare le 2017-11-02, 20:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2017-11-02, 19:08

L'instant Musical:

https://www.youtube.com/watch?v=7FJz5zzL1do


Très caractéristique du compositeur.

Quant au film: Evilenko, Le monstre de Rostov est un film italien réalisé par David Grieco réalisateur italien qui fut l'assistant de Pier Paolo Pasolini, sorti en 2004, librement inspiré de la vie du tueur en série soviétique (ukrainien) Andreï Tchikatilo, surnommé « Le monstre de Rostov ». <<Années 1980, URSS. Andrej Romanovic Evilenko est professeur dans une école primaire. Après avoir tenté d'abuser de l'une de ses élèves, il est renvoyé de son poste. Il devient alors un serial-killer qui viole, tue et dévore des enfants et des jeunes femmes...>> Histoire vraie.
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2018-07-25, 10:13

Les secrétaires écrivent, elles aussi, des mots et des lettres, c'est ce qui m'amena vers une partition d'Angelo Badalamenti que j'ai un peu tendance à bouder et qui fut composée pour un film de Steven Shainberg. Ce film américain, sorti en salle en 2002, s'intitule justement La Secrétaire. La musique est d'une consistance assez inégale, il faut bien le reconnaître encore que j'accepte volontiers un avis différent du mien, toutefois, elle révèle plusieurs moments charmants et plus attractifs, avec de temps en temps une guitare sèche y apportant une touche de sensualité non négligeable, ce qui remet un peu l'ensemble sur les rails. Ouf! devrais-je dire car on ne passe pas très loin de la fadeur. Le titre d'ouverture est une chanson, "I'm Your Man", interprétée par Leonard Cohen et elle est plutôt sympa. Une autre chanson termine cet album; elle s'intitule "Chariots Rise" et est interprétée par Lizzie West. Elle est assez nulle. L'argument du film: Lee Holloway est une jeune femme timide qui a subi une période d'internement du fait de sa tendance à l'automutilation. Sortie de l’hôpital psychiatrique où elle se sentait en sécurité, elle cherche un emploi et se fait embaucher comme secrétaire dans le cabinet de l'avocat E. Edward Grey. Mais un jour, son employeur, irrité de ses erreurs de saisie à répétition, lui inflige une fessée. La jeune femme se surprend à apprécier ce traitement et en arrive à rechercher délibérément les punitions. Une relation sado-masochiste naît entre Edward et Lee. Et bien voilà, cette musique de Badalamenti est une petite fessée mais certainement pas une grande claque. Hehe Heureusement, il a fait beaucoup mieux. Le film ne m'intéresse pas.
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-17, 16:29

Fidèle à la règle que je me suis "imposée" avec ce nouveau "Portraits croisés", j'ai donc réécouté une bande originale d'Angelo Badalamenti. Au départ, j'avais d'abord imaginé démarrer cette série d'écoutes par les musiques avec lesquelles j'avais découvert Carter Burwell et Angelo Badalamenti, And the Band Played on pour le premier et Twin Peaks (série TV) pour le second. J'y ai renoncé sans raison particulière. Du coup, la B.O. que j'ai réécoutée à la suite de Gods and Monsters de Carter Burwell s'intitule Tough Guys don't Dance et c'est la dernière musique que j'aurai découverte de Badalamenti. Quand je dis la "dernière écoutée", ça ne veut pas dire la "dernière composée" car il s'agit d'une réédition. Tough Guys don't Dance, "Les vrais durs ne dansent pas" en français - j'adore le titre - est un film américain réalisé par Norman Mailer et sorti en salle courant 1987, un film que je n'ai jamais vu. Si j'en crois ce que j'ai pu déchiffrer du synopsis, il s'agirait d'un thriller. D'ailleurs, la musique de Badalamenti ne laisse guère de doute sur ce point. Je ne peux pas dire qu'elle soit caractéristique du style qui m'a fait apprécier ce compositeur. L'approche est assez conventionnelle dans sa forme globale tout en étant agrémentée de certains éléments sonores qui la singularisent.

Elle débute par un thème principal plein de bons sentiments, un thème d'amour avec une construction mélodique un peu téléphonée mais qui a son charme. D'autre-part, elle n'est pas exagérément reprise sur l'album comme ça arrive parfois dans la musique de film. Il y en aura une version chantée vers la fin avec la belle voix de Mel Tillis. Outre l'orchestre, il utilise aussi un choeur à certains endroits. La suite de la B.O. se débarrasse assez vite du caractère sentimental du thème principal pour construire des moments plus étranges, de tension, de suspens...Toujours est-il que pour éviter l'ennui il y a de délicates combinaisons instrumentales qui arrivent à créer des petits instants intéressants, dont l'usage d'un clavecin: il y a un passage qui prend l'allure d'un morceau baroque que j'ai adoré. C'est une miniature qui dure sans doute moins d'une minute mais aucune importance: je suis très réceptifs aux détails qui font la différence et amoureux de ces miniatures qui, malgré leur brièveté, m'apparaissent comme des idées musicales parfaitement accomplies, parfaitement réussies. Quand je pense à de longues symphonies de cinquante minutes où je ne rencontre même pas un petit instant magique comme celui-là...Effectivement, mon intérêt pour la musique de film a fini, au fil des années, par me forger un goût pour la miniature, celle qui scintille dans mon crâne longtemps après l'écoute. J'aime beaucoup l'arrangement qu'il a par ailleurs réalisé de Pomp and Circumstance d'Edward Elgar. En conclusion, si Tough Guys don't Dance ne fait pas partie du meilleur d'Angelo Badalamenti, ce fut une bien sympathique entrée en la matière.
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-17, 23:11

Blue Velvet fut la première collaboration entre Angelo Badalamenti et le cinéaste David Lynch en 1986, même si, personnellement, j'ai pris conscience de la beauté de cette collaboration quelques années après avec Twin Peaks, la série TV de 1990.

https://www.youtube.com/watch?v=QP-X1eZLEtQ


<<Dans la belle petite ville américaine de Lumberton, en Caroline du Nord, Monsieur Beaumont est victime d'une crise cardiaque en arrosant son gazon. Son fils Jeffrey, rentrant chez lui après une visite à son père malade, découvre une oreille humaine dans un champ. Cette oreille, en décomposition, est couverte d'insectes. Jeffrey amène immédiatement sa trouvaille à l’inspecteur Williams et fait ainsi la connaissance de sa fille, la jolie Sandy. Poussé par la curiosité et un certain goût pour le mystère, Jeffrey va mener l'enquête avec elle pour découvrir à qui appartient cette oreille et ce que cache cette histoire macabre, derrière la façade apparemment innocente de Lumberton. Cette investigation va le plonger dans un milieu étrange et sordide où évoluent, entre autres, Dorothy Vallens, une chanteuse de cabaret psychologiquement fragile, et Frank Booth, un dangereux psychopathe pervers.>>

A l'époque, l'univers glauque et étrange de Blue Velvet m'avait un peu désorienté. C'est un film que j'aimerais revoir. J'avais cependant remarqué quelques chansons assez savoureuses et une musique instrumentale que j'avais trouvée particulièrement sombre et envoûtante. La mélodie du "main title" était si bien trouvée, avec un petit quelque-chose de lancinant qui me faisait vaguement penser à Bernard Herrmann. L'autre thème important s'intitule "Mysteries of Love". Il y en a une version instrumentale et une autre interprétée par Julee Cruise qui interprétera ensuite plusieurs titres d'Angelo Badalamenti. La seconde chanson portant le titre du film est interprétée par Isabella Rossellini. Elle est si douce et si sensuelle, un véritable slow qui, pour des raisons purement filmiques, se trouble, tout d'abord, par le jeu du piano, sous les doigts d'Angelo Badalamenti (voir la vidéo), puis avec l'entrée de l'orchestre qui va l'achever provisoirement sur une note inquiétante avant de renaître sous sa forme la plus "normale".


Dernière édition par Icare le 2020-06-18, 10:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-17, 23:34

Pas mal le Blue Velvet, j'ai bien aimé
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-18, 17:11

Pendant longtemps, du moins depuis le temps que je connais cette B.O., j'ai considéré  Mulholland DR. comme étant l'opus le plus faible de la collaboration entre Angelo Badalamenti et David Lynch ou disons plutôt, c'est plus juste, celle qui s'exporte le moins bien sur disque, disque qu'elle n'occupe d'ailleurs pas entièrement mais avec d'autres extraits musicaux ou chantés de différents auteurs lorgnant du côté du blues et du jazz. Badalamenti et probablement Lynch, parce qu'ils semblent manifester une étroite complicité dans la conception d'une B.O., affectionnent ces nappes très lancinantes et étirées, soit purement synthétiques, soit pour cordes. Jusque là, ça peu avoir son charme et chez moi la formule fait souvent merveille, comme, par exemple, avec "Mysteries of Love" dans Blue Velvet. Mais il se trouve que le compositeur va beaucoup plus loin sur Mulholland DR, poussant la "corde" minimaliste à l'extrême, créant un climat, là encore purement synthétique, très statique et glauque. Je pense principalement à un morceau de douze minutes, "Dwarfland", qui, heureusement, retrouve sa musicalité perdue avec la reprise du thème principal. Du souvenir que je gardais de la précédente écoute, je retenais presque uniquement l'adagio final pour cordes qui reprend le thème principal et est effectivement très émouvant. J'avais évincé de mon esprit un morceau de la même veine et pour un même effectif instrumental que j'estime finalement encore plus beau, porteur d'une émotion plus intense encore: "Diane and Camilla". Je le considère désormais comme un des meilleurs thèmes musicaux d'Angelo Badalamenti.

Synopsis - thriller psychologique de David Lynch - 2001

<<A Hollywood, durant la nuit, Rita, une jeune femme, devient amnésique suite à un accident de voiture sur la route de Mulholland Drive. Elle fait la rencontre de Betty Elms, une actrice en devenir qui vient juste de débarquer à Los Angeles. Aidée par celle-ci, Rita tente de retrouver la mémoire ainsi que son identité.>>

<<Les critiques remarquent que la partition inquiétante de Badalamenti, qualifiée comme "la plus sombre qu'il ait composée jusqu'alors" contribue à l'impression de mystère, alors que s'ouvre le film sur la limousine de la femme aux cheveux noirs. Cela contraste avec les sonorités éclatantes et pleines d'espoir jouées lors de l'arrivée de Betty à Los Angeles: la composition "agit comme un guide émotionnel pour le spectateur". Daniel Schweiger, journaliste spécialiste des musiques de film, observe que la participation de Badalamenti à la bande originale alterne entre "la crainte que provoquent des cordes presque immobiles jusqu'au jazz de film noir et au retour audio" où "les rythmes s'élaborent pour atteindre une explosion d'une noirceur infinie." Badalamenti décrit un procédé particulier de design sonore appliqué à ce film : il fournit à Lynch des pistes à tempo lent de dix à douze minutes de long qu'ils appellent "bois à brûler"; David Lynch "en retire des fragments et les utilise pour faire des essais, obtenant ainsi un grand nombre d'environnements sonores sinistres.>>
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-19, 09:04

Evilenko, un film de David Grieco, n'a de toute évidence pas conduit Angelo Badalamenti sur les voies de la comédie. Il faudra attendre un peu pour ça car j'ai prévu d'intégrer dans mon "Portraits croisés" leurs rares incursions dans ce domaine, qu'il s'agisse de Badalamenti ou de Burwell. En attendant, sur le film de David Grieco, le compositeur se vautre allègrement et avec talent dans la noirceur de la folie humaine, dans ce qu'elle a de plus sordide et de plus glauque: <<Evilenko, Le monstre de Rostov est un film italien réalisé par David Grieco réalisateur italien qui fut l'assistant de Pier Paolo Pasolini, sorti en 2004, librement inspiré de la vie du tueur en série soviétique (ukrainien) Andreï Tchikatilo, surnommé "Le monstre de Rostov": "Années 1980, URSS. Andrej Romanovic Evilenko est professeur dans une école primaire. Après avoir tenté d'abuser de l'une de ses élèves, il est renvoyé de son poste. Il devient alors un serial-killer qui viole, tue et dévore des enfants et des jeunes femmes...>> Je ne dirais pas que la musique plonge dans le concept d'une oeuvre horrifique ou effrayante avec des accords stridents ou des dissonances brutales qui seraient sensées faire sursauter l'auditeur potentiel, non pas du tout. Angelo Badalamenti opte au contraire pour ce qu'il sait faire de mieux, tout d'abord, un magnifique thème principal comme il l'avait certes déjà fait sur Blue Velvet de David Lynch, film bien étrangement glauque aussi, mais un thème mélodique que je trouve encore plus beau que "Mysteries of Love", porté cette fois par la voix sensuelle de Dolores O'Riordan, chanteuse irlandaise faisant partie du groupe The Cranberries. Langoureux, lancinant, estatique, aux antipodes de ce que l'on pourrait imaginer sur ce genre de film, plutôt que d'appuyer l'horreur dans sa réalité crue et irréversible, il focalise sur la dimension onirique du cauchemar, le transforme en quelque-chose de surréaliste et de céleste.

Vadim's Neverending Ouest

Outre le thème principal connu sous le titre "Angels go to Heaven", "Les Anges vont au Paradis" en français - très certainement une allusion aux victimes du monstre de Rostov comme ultime consolation à connotation religieuse - il y a un autre thème que je trouve exquis et qui s'intitule "Vadim's Neverending Ouest". Il se démarque des autres moments plus synthétiques et atmosphériques qui tentent un équilibre assez réussi entre la puissance du mal et l'élévation incarnée par "Angel go to Heaven".
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MessageSujet: Badalamenti   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-19, 23:23


Comme avec And the Band played On de Carter Burwell, dès que j'ai entendu les premiers accords très simples et pourtant si identifiables du thème principal de la série tv Twin Peaks de David Lynch & MarK Frost, je me suis émotionnellement retrouvé au tout début des années 1990 lorsque j'écoutais cette musique d'Angelo Badalamenti, compositeur que je ne connaissais pas encore, pour la première fois. J'aime beaucoup cette impression de revivre ainsi une période donnée de ma vie grâce à un morceau musical qui m'avait marqué à ce moment-là. Bien sûr, j'ai connu beaucoup de ces moments musicaux qui furent le point de départ de quelque-chose: Le Clan des Siciliens d'Ennio Morricone ne fut pas seulement le point de départ de mon profond et durable intérêt pour ce compositeur mais aussi le point de départ de mon intérêt pour la musique de film. Mission Impossible de Lalo Schifrin fut non seulement à l'origine de ma passion pour la musique du maître argentin, elle fut aussi ma première porte d'entrée dans le monde du jazz, Dans la Chaleur de la Nuit de Quincy Jones, la seconde, etc...Twin Peaks - TV (1990) fut le point de départ de mon intérêt pour la musique d'Angelo Badalamenti. Elle se partage entre thèmes instrumentaux lancinants et obsessionnels, sachant créer des atmosphères moites et étranges, et deux chansons interprétées par Julee Cruise. Elle s'articule autour d'un instrumentarium plutôt modeste qui se constitue de claviers, piano et synthétiseurs, guitares électriques, saxophone ténor, clarinettes, flûtes et batterie. Il y a une chanson que j'affectionne particulièrement et qui s'intitule "Into the night". L'effet qu'elle me procure est saisissant: elle me conduit par sa langueur, que, sous le charme de sa mélodie, je ne qualifierais pas de monotone, vers le sommeil que trois accords violemment plaqués viendront ébranler. Mais c'est encore la "Danse d'Audrey" que je préfère:

https://www.youtube.com/watch?v=dU9Zwz1K9Xk


Synopsis: <<Dans la ville imaginaire de Twin Peaks, située dans le nord-ouest de l'État de Washington, le cadavre de Laura Palmer, une jolie lycéenne connue et aimée de tous, est retrouvé emballé dans un sac en plastique sur la berge d'une rivière. L'agent spécial du FBI Dale Cooper est désigné pour mener l'enquête. Il découvre alors que Laura Palmer n'était pas celle que l'on croyait et que de nombreux habitants de la ville ont quelque chose à cacher.>>
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-19, 23:47

Euh... elle est super bizarre la scène ou c'est moi ? Laughing L'actrice ainsi que l'ambiance de Twin Peaks me fait un peu flipper. La musique est tout aussi bizarre.
Je ne suis pas sûre d'aimer la musique, mais au moins elle va bien avec l'étrangeté de la scène... Je ne sais pas quoi en penser, c'était tellement bizarre ! Shocked
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-20, 00:16

Pianoline a écrit:
Euh... elle est super bizarre la scène ou c'est moi ? Laughing L'actrice ainsi que l'ambiance de Twin Peaks me fait un peu flipper. La musique est tout aussi bizarre. Je ne suis pas sûre d'aimer la musique, mais au moins elle va bien avec l'étrangeté de la scène... Je ne sais pas quoi en penser, c'était tellement bizarre ! Shocked

Le film est de toute façon très étrange et la scène d'autant plus énigmatique puisque isolée du contexte. Hélas, coupée brutalement dans la vidéo. La musique de Badalamenti contribue à cet univers effectivement un peu inquiétant, un peu glauque - c'est quand même une histoire de meurtre mystérieux - tout en conservant sa propre poétique dans une écoute hors-contexte. J'aime beaucoup personnellement le caractère troublant et obsessionnel de cette danse qui a sans doute un lien avec la mort et peut-être avec la victime Laura Palmer. Une chose est sûre ce n'est pas spécialement gai ce qui n'a jamais été un frein à mon appréciation. Si j'étais cinéaste, je pense que je serais certainement plus proche de David Lynch (dans l'esprit) que d'un Gérard Oury ou autre grand faiseur de comédie. Pareil si j'écrivais de la musique, elle serait souvent plus sombre et dramatique que guillerette. Et disons que le bizarre ou plutôt l'étrange, je préfère, m'inspire davantage que l'ordinaire.
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-20, 00:31

Icare a écrit:
une jolie lycéenne connue et aimée de tous, est retrouvé emballé dans un sac en plastique.

Au moins c'est fait proprement. Un assassin écolo c'est rare Hehe
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-20, 15:57

C'est plus écolo d'enterrer un cadavre sans sac en plastique qu'avec, le plastic étant une matière très polluante alors que le cadavre nourrit la terre. Hehe

Trêve de plaisanterie comme dirait l'autre. Me revoilà avec Angelo Badalamenti et une histoire tirée d'un fait divers qui avait ému la France entière, et même au-delà, en 1993.

<<Pour sauver "L'Adversaire" du mutisme musical, Angelo Badalamenti invente un nouveau concept: la composition transatlantique. Il n'en était pas à sa première collaboration avec un réalisateur français. A son actif: "La Cité des enfants perdus" (Caro & Jeunet), ou "Cet Amour-là" de Josée Dayan. Mais celle du film de Nicole Garcia est sans doute la plus inhabituelle de sa carrière. Angelo Badalamenti n'a en effet découvert le visage de la réalisatrice que la veille de la projection de "L'Adversaire" au festival de Cannes. Trois mois auparavant, il avait enfilé sa cape de super-héros et démarrait un ping-pong créatif et transatlantique. Durée maximale: 20 jours. Installé seul devant son clavier à New York, une VHS du film enclenchée dans son magnétoscope, il se sent profondément inspiré par ce qu'il découvre sur son téléviseur. Il improvise alors d'un trait des thèmes, les envoie à Nicole Garcia, en France, qui les approuve illico. Merci La Poste, Merci Internet. La partie reprend. Ayant reçu des instructions de la réalisatrice par e-mail, Badalamenti développe chacun des thèmes, dramatiquement mélodieux, pour que, conformément au souhait de Nicole Garcia, "la musique enveloppe le personnage de Daniel Auteuil, accompagne ses moments de solitude et d'anxiété, sans en faire un héros".>> Linda Lorin (Première).

Il s'est donc effectué à l'occasion de L'Adversaire (2002) de Nicole Garcia une composition musicale pour l'image uniquement par correspondance entre le compositeur et la cinéaste. Alors, j'entends d'ici la question qui peut s'imposer assez logiquement: pourquoi Nicole Garcia n'at-elle pas sollicité un compositeur français ou du moins un compositeur vivant en France? La réponse est toute simple:

<<Dès le début j'ai eu besoin d'Angelo Badalamenti...Je n'entendais que sa musique pour créer cette atmosphère décalée et émotionnelle à la fois. L'Adversaire est l'histoire d'un homme seul au milieu des autres et Badalamanti raconte ça plus que tout autre chose. Après un an d'hésitation, je me suis résolue à appeler Angelo. Il a eu un tel coup de foudre pour le personnage qu'il a composé les thèmes en trois semaines. Il m'a dit en me les envoyant: "ce n'est pas une musique qui vient de la tête, c'est une musique qui vient du coeur".>> Nicole Garcia.


Ca n'a rien d'étonnant car il arrive parfois qu'un cinéaste ait une idée précise de la musique qu'il veut pour son film et sait exactement, sans être forcément sûr de pouvoir l'obtenir, quel compositeur répond le mieux à ses attentes, généralement parce que celui-ci a un style musical bien précis qui correspond à l'univers qu'il souhaite créer. Angelo Badalamenti a un style musical très défini qui le distingue de ses nombreux collègues.  Ayant par ailleurs vu L'Adversaire et ayant pu observer la justesse de la musique dans le film, je peux dire que cette composition par correspondance a bien fonctionné. La partition est complètement synthétique et, à chaque fois que je l'écoute, je me dis qu'elle aurait très bien pu être interprétée par un orgue d'église ou un orchestre à cordes. Chose étonnante, bien qu'ayant toujours été réfractaire aux musiques purement électroniques ou synthétiques, celle-ci ne m'a posé aucun problème d'acceptation. Je l'ai émotionnellement acceptée dès la première écoute.

Avec ce film, Angelo Badalamenti quitte l'étrangeté un peu glauque d'un Twin Peaks ou d'un Blue Velvet pour se confronter à un personnage qui s'inspire directement de l'histoire de Jean-Claude Romand, cet homme, marié et père de famille, qui a menti à ses proches pendant dix-huit ans sur ses activités en se prétendant médecin et chercheur et qui, en janvier 1993, alors qu'il est à court de ressources financières et que son épouse est sur le point de découvrir la vérité, il la tue, ainsi que ses enfants. Nicole Garcia n'est pas le seul cinéaste à avoir voulu faire un film à partir de cette terrible histoire, Laurent Cantet en réalisa un, environ un an plus tôt, sous le titre L'Emploi du Temps et sur une musique également bien sentie de Jocelyn Pook.
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-21, 10:48


Pour le film de Paul Schrader, The Comfort of Strangers (1990), connu en France sous le titre d'"Etrange Séduction", Angelo Badalamenti a opté pour une approche plus classique, plus encrée dans une certaine traduction de la musique de film, que pour le cinéma de David Lynch. Je me souviens avoir vu le film à l'époque dont l'intrigue se situe à Venise, seulement je n'en ai gardé visuellement qu'un vague souvenir. En revanche, je me rappelle que la musique y était bien mise en valeur, un parfait pied-de-nez à cette aberration qui consiste à dire à qui veut l'entendre qu'une bonne musique de film est une musique qui ne se remarque pas ou qui ne s'entend pas. Et ben non, une bonne musique de film c'est une musique qui s'entend sur les scènes où elle doit être présente et qui doit se taire sur celles où elle est manifestement inutile. Après, il y a des réalisateurs qui, dès le départ, conçoivent leurs films avec l'idée qu'il n'y aura pas ou très peu de musique, comme, me semble-t-il, Ingmar Bergman sur certains d'entre eux, ou au contraire, il y a des réalisateurs qui font de la musique un personnage central de leur film, je pense par exemple à Sergio Leone qui apporta une dimension opératique à ses westerns. Il y a aussi certains réalisateurs qui font un usage abusif de la musique dans leurs films, parfois pour combler certaines scènes qu'ils estiment à tort ou à raison trop faibles...peut-être aussi par peur du silence...mais c'est un autre sujet.

https://www.youtube.com/watch?v=xpT2porWVa8


En tout cas, j'avais beaucoup aimé la musique d'Angelo Badalamenti dans le film de Paul Schrader, bien que je la connaissais déjà en dehors. Elle s'équilibre entre deux couleurs nettement appuyées: une tradition symphonico-cinématographique italienne portée par un thème principal somptueux; le fantôme du Nino Rota "hors-Fellini" hante cette B.O. et se partage l'espace avec une couleur orientale qui apporte beaucoup de chaleur et de sensualité à la partition. Badalamenti fit aussi référence à Rota un an plus tôt dans sa composition pour le film Cousins de Joel Schumacher (1989). Il est tout-à-fait normal de trouver une sensibilité italienne chez ce compositeur.

Synopsis de Comfort of Strangers: <<"Tout voyage est une agression. Il vous conduit à faire confiance à des inconnus et à perdre de vue le confort familier du foyer et des amis. On est en perpétuel déséquilibre. On ne possède rien en dehors de l’essentiel – l’air, le sommeil, les rêves, la mer, le ciel -, toutes choses qui tendent à l’éternité ou du moins à ce que nous en imaginons." Mary (Natasha Richardson) et Colin (Rupert Everett) passent des vacances à Venise. Leur relation est au point mort; ni l’un ni l’autre ne sait dans quelle direction aller, et ils comptent tous deux sur ce séjour italien pour y voir plus clair. Une nuit, ils font la connaissance d’un certain Robert (Christopher Walken), un personnage énigmatique. Mary et Colin n’apprécient guère cet homme mais acceptent, le lendemain, de se rendre dans la demeure luxueuse où il vit avec son épouse Caroline (Helen Mirren). Peu à peu, au contact de ce couple étrange, Mary et Colin retrouvent la passion qui leur faisait défaut…>>
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-21, 12:31

Au-delà des incontournables David Lynch, j'ai réellement apprécié l'OST de l'Adversaire, tout autant que le film.
Citation :
"la musique enveloppe le personnage de Daniel Auteuil, accompagne ses moments de solitude et d'anxiété, sans en faire un héros"
C'est exactement cela.
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-21, 12:47

Canaillou a écrit:
Au-delà des incontournables David Lynch, j'ai réellement apprécié l'OST de l'Adversaire, tout autant que le film.

Il faudrait que je regarde à nouveau ce film qui, dans mon souvenir, avait permis à Daniel Auteuil de tenir là un de ses rôles les plus bouleversants, sans jamais en faire trop.
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-21, 16:12

Icare a écrit:
ce film qui, dans mon souvenir, avait permis à Daniel Auteuil de tenir là un de ses rôles les plus bouleversants
De mon point de vue, il s'agit du meilleur rôle qu'il n'ait jamais tenu, aidé par une brillante réalisation et une BOF signée Badalamenti à la hauteur de cette histoire bouleversante.
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-21, 22:41

Dans le livre "Lynch on Lynch", Chris Rodley s'exprime sur le film Twin Peaks - Fire walk with me, préquelle de la série télévisée éponyme, sous ces mots, je cite: "brillant mais excitant » en écrivant qu'« au moment où Lynch dévoilait Twin Peaks: Fire Walk with Me en 1992, la réaction critique était devenue hostile. Le film fait maintenant l'objet d'une réévaluation critique prudente mais sympathique : c'est sans aucun doute l'une des visions les plus cruelles et les plus sombres de Lynch, et a même réussi à déplaire aux fans inconditionnels de la série. [...] En exposant le cœur même de la série télévisée, Lynch a été obligé d’accepter qu’il ne reviendrait probablement pas dans la ville de Twin Peaks" Ayant été séduit par l'univers particulier de la série TV et par la musique d'Angelo Badalamenti qui l'illustrait, y jouait même un rôle important, il était logique pour moi de poursuivre l'aventure sur grand écran, confortablement enfoncé dans un des fauteuils au fond d'une salle sombre. J'étais heureux de retrouver une musique aussi langoureuse et mystérieuse que la précédente, mais avec d'autres couleurs et parfois une autre voix que celle de Julee Cruise, je pense à la voix troublante de Jimmy Scott sur l'excellent Sycamore Trees. Si caractéristique du style de Badalamenti dans son association avec David Lynch, mais pas seulement.

Interprétation originale de Jimmy Scott (version courte): Sycamore Trees

Et en pensant à cette troublante chanson, je revois ce petit homme danser dans une pièce étrange. C'est l'une des rares scènes du film que j'ai retenues, un souvenir directement entretenu par le pouvoir indicible que cette musique exerce sur moi. Bien sûr, d'autres thèmes m'envoûteront tout autant comme le magnifique murmure musical et jazzy "Moving Through Time" qui s'articule principalement autour du vibraphone, du piano et d'une contrebasse qui a le don de m'hypnotiser, et la douceur irrésistible de la trompette de Jim Hynes égrainant les notes d'une délicieuse mélodie cafardeuse et introductive.

Version Chrysta Bell: Sycamore Trees

Synopsis: <<Le film s'ouvre sur la découverte du corps de Teresa Banks et l'enquête sur son assassinat se poursuit avec la prémonition, par l'agent Cooper, qu'un autre meurtre aura lieu, puis, un an plus tard, raconte les sept derniers jours de la vie de Laura Palmer.>>
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-22, 18:36

Icare a écrit:
Les secrétaires écrivent, elles aussi, des mots et des lettres, c'est ce qui m'amena vers une partition d'Angelo Badalamenti que j'ai un peu tendance à bouder et qui fut composée pour un film de Steven Shainberg. Ce film américain, sorti en salle en 2002, s'intitule justement La Secrétaire. La musique est d'une consistance assez inégale, il faut bien le reconnaître encore que j'accepte volontiers un avis différent du mien, toutefois, elle révèle plusieurs moments charmants et plus attractifs, avec de temps en temps une guitare sèche y apportant une touche de sensualité non négligeable, ce qui remet un peu l'ensemble sur les rails. Ouf! devrais-je dire car on ne passe pas très loin de la fadeur. Le titre d'ouverture est une chanson, "I'm Your Man", interprétée par Leonard Cohen et elle est plutôt sympa.

Réécoutée aujourd'hui et toujours du même avis, un "Badalamenti" mineur mais plutôt sympathique qui s'essouffle sur la fin.

https://www.youtube.com/watch?v=iEgvklCCovw


Lorsque j'aime vraiment le style d'un compositeur, qu'il compose pour le cinéma ou non, je ne rejette pas systématiquement les partitions plus faibles, celles que l'on qualifie habituellement de mineures. Bien sûr, si je n'éprouve pas le moindre plaisir à l'écoute, je l'évince car je ne suis pas collectionneur dans le sens complétiste du terme. C'est Pierre Boulez qui disait, lors d'un entretien sur Claude Debussy, je cite: <<Je dois dire que les oeuvres secondaires ou mineures, et aussi les oeuvres de jeunesse, d'un compositeur majeur m'intéressent souvent davantage que les oeuvres principales d'un compositeur mineur! Sans doute est-ce là un excès dans la concentration de ma curiosité. Mais je ne puis m'empêcher de trouver qu'un grand compositeur se révèle aussi - et de façon très attachante - dans des oeuvres qui sont comme des portraits familiers, des instantanés, par rapport aux grands portraits d'apparat.>> Je sais que c'est assez gonflé de citer ici, sur ce fil, une personnalité aussi charismatique que Pierre Boulez qui a toujours manifesté le plus grand mépris envers la musique de film et considérerait certainement Angelo Badalamenti comme un compositeur archi-mineur. Ptdr Ce n'est point grave car, à un moment donné dans son propos, il illustre parfaitement ce que j'éprouve sur certains opus mineurs de compositeurs que j'aime beaucoup; c'est lorsqu'il dit: <<Mais je ne puis m'empêcher de trouver qu'un grand compositeur se révèle aussi - et de façon très attachante - dans des oeuvres qui sont comme des portraits familiers, des instantanés, par rapport aux grands portraits d'apparat.>> Je suis vraiment d'accord avec cette partie-là de son propos. Elle me correspond à la virgule près. En revanche, les oeuvres principales de compositeurs prétendus mineurs ou dont le style me fascine nettement moins, m'intéressent quand même dans la mesure ou j'aurai la curiosité de les écouter, que ce soit dans la musique de film ou dans le Classique.
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-23, 09:02

J'ignore si c'est passer du coq à l'âne ou de l'âne au coq, mais en passant de La Secrétaire à The City of Lost Children/La Cité des Enfants Perdus, je suis passé de ce que je considère comme étant la moins bonne musique d'Angelo Badalamenti parmi toutes celles que je connais à celle que je considère comme son chef-d'oeuvre. La Cité des enfants perdus est un film germano-hispano-français réalisé par Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet qui est sorti en salle en 1995, période où je l'ai vu. J'avais été marqué par la poétique étrange de ce film que j'aimerais d'ailleurs revoir et par la superbe bande originale signée Angelo Badalamenti. Un titre est d'ailleurs interprété par Marianne Faithfull, il s'intitule: "Who will take my dreams away?", en français: "Qui emportera mes rêves?". Je peux dire qu'en ce qui me concerne la musique de Badalamenti écrite pour ce film les emporte très hauts, au paradis des rêveurs s"il existe. Very Happy Je suis extrêmement sensible à la voix de Marianne Faithfull et je trouve qu'elle se marie merveilleusement bien avec la musique d'Angelo Badalamenti. Ils réalisèrent d'ailleurs, durant la même période, entre 1994 et 1995, un album ensemble sous le titre A secret Life. Il existe aussi des versions ou variantes instrumentales de la chanson-titre dont une avec hautbois solo qui rappelle à quel point Badalamenti est un excellent mélodiste, sans compter cette manière bien à lui d'étirer un thème à son maximum, de le rendre hypnotique et propice au rêve. Le film, lui-même, ressemble à un grand rêve, comme une peinture surréaliste avec des personnages le plus souvent énigmatiques. De toute évidence, le choix des réalisateurs, Jeunet & Caro, pour ce compositeur s'est effectué à la connaissance de son travail sur Twin Peaks de David Lynch. Selon moi, ils lui ont offert l'opportunité d'écrire sa meilleure musique de film.

  Who will take my dreams away?

Synopsis: <<À une époque indéterminée, dans une société steampunk, au large d'une ville portuaire, Krank vit sur une plate-forme entourée de mines. C'est un vieil homme issu des expériences d'un scientifique disparu, comme les clones qui l'entourent et d'autres créatures ratées. Krank est dépressif car il ne peut pas rêver. Aussi fait-il appel à une organisation criminelle "Les Cyclopes" afin d'enlever des enfants dans la ville dans le but de leur voler leurs rêves. Hélas pour lui, même quand il s'immisce dans les rêves des enfants sous la forme d'un père Noël, il n'y trouve que des cauchemars. Miette, une petite voleuse débrouillarde exploitée par deux sœurs siamoises aussi cruelles que cupides, s'allie avec One, un costaud de foire, afin de retrouver Denrée, le petit frère de One que Krank et ses sbires ont enlevé.>> (wiki)

Une autre interprétation: Maurizio Rippa " Who will take my dreams away"
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-23, 23:07

Vers la fin des années 1980, entre 1988 et 1989, date de la sortie en salle du film, Angelo Badalamenti compose la bande originale de Cousins de Joel Schumacher qui est le remake américain de Cousin, Cousine de Jean Charles Tacchella. La valse d'ouverture qui contraste avec les thèmes profondément mélancoliques et quelque peu cafardeux que j'affectionne tant chez ce compositeur, m'évoque une nouvelle fois Nino Rota, après The Comfort of Strangers, mais dans un registre nettement plus optimiste, une valse qui inspire le bonheur et la joie. Un morceau un peu impersonnel chez Badalamenti avec une mélodie qui semble s'extraire de la mémoire collective, mais je l'aime bien, peut-être plus encore dans son exposition finale avec une introduction à l'accordéon. Si le "Thème de Maria" présente une mélodie bien "fleur bleue", elle n'en est pas moins attendrissante. Néanmoins, le style atypique du compositeur réapparaîtra assez vite sur un morceau intitulé "Adulter's Blues" avec le saxophone solo de Kirk Whalum qui reviendra d'ailleurs dans différentes versions. Il y en a une version chantée que je trouve encore plus séduisante sous le titre "I love you for today", dommage que la chanteuse n'ait pas été créditée dans le booklet.

I love you for today



Synopsis: <<Larry et Maria se rencontrent au mariage de Phil, l'oncle de Larry, et Edie, la mère de Maria. Découvrant l'infidélité de leurs conjoints respectifs, ils décident de se venger en feignant d'avoir eux-mêmes une liaison. Peu à peu, toutefois, leur complicité se transforme en amour. Comprenant que leur famille en souffre, ils décident de ne plus se voir... Mais lorsque, après le décès de Phil, Edie se remarie avec le père de Larry, les deux se retrouvent à nouveau...>>
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-24, 16:28

The Straight Story, connu dans nos contrées sous le titre français Une histoire Vraie (1999) est peut-être mon film préféré de David Lynch. On s'écarte complètement des histoires glauques et alambiquées de Blue Velvet et Twin Peaks pour une histoire simple mais pourvue d'une grande humanité:

<<En 1994, Alvin Straight, 73 ans, a un petit accident, une chute dans sa cuisine. Sa fille Rose, bègue, l'oblige à aller consulter le médecin. Il refuse tout examen complémentaire. Un soir d'orage, un coup de fil retentit dans la maison. Rose décroche, cet appel provient du Wisconsin où vit Lyle, le frère d'Alvin. Lyle a eu une attaque. Alvin, bouleversé, réfléchit. Il n'a pas vu Lyle depuis 10 ans à la suite d'un violent différend qui les a opposés. Après mûre réflexion, Alvin décide de rendre visite à son frère, sans doute a-t-il peur, au fond de lui, qu'il meurt avant qu'ils ne puissent se revoir et se réconcilier. Ne disposant plus de permis de conduire valide, il ne voit aucune autre possibilité que de prendre la route sur son micro-tracteur, une tondeuse à gazon de la marque "John Deere", fabriquée 1966, tractant tout son barda sur une remorque: le voilà parti pour un périple de plus de 386 kilomètres, de Laurens dans l'Iowa à Mount Zion dans le Wisconsin! Il croise la route de nombreuses personnes: une adolescente enceinte qui s'est enfuie de chez ses parents, un rassemblement de cyclistes, une femme qui fauche régulièrement et involontairement des cerfs avec sa voiture, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale…Il arrive finalement chez son frère, qui est ému en voyant le moyen de locomotion utilisé.>>

   Laurens Walking

Pour ce film directement inspiré d'une histoire vraie qui s'est déroulée en 1994, Angelo Badalamenti a composé une musique qui a toutes les qualités poétiques du film en elle. Plutôt douce et langoureuse dans son ensemble, la guitare domine le jeu sur des thèmes fortement beaux et émouvants. Si j'aime suffisamment le film pour avoir eu envie de me le procurer en dvd, parce que je sais que dans un, deux, trois, quatre, cinq, six ans..., j'aurai envie de le revoir, il en va de même avec la partition d'Angelo Badalamenti qui fait partie de mes préférées du compositeur. Il y a bien un extrait musical assez caractéristique de ce qu'il a composé pour le cinéma de David Lynch qui semble s'en être échappé en prenant un aspect moins sombre, mais globalement, l'oeuvre porte, par-dessus ses accents de nostalgie et de mélancolie, les magnifiques sentiments d'un homme vieillissant mais heureux de retrouver son frère, une façon de sourire à la vie dont il sait qu'il est probablement entrain de tourner les toutes dernières pages.
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-25, 09:17


Il y a des films que je n'ai probablement vus qu'une fois et que je retiens mieux que d'autres. La déduction qui vient facilement à l'esprit est que les films que je retiens le mieux après tant d'années sont certainement ceux qui m'avaient le plus marqué à l'époque. Je me souviens par exemple de Délivrance de John Boorman qui, jadis, m'avait fait un sacré effet et qui aujourd'hui m'apparaît comme un bon thriller dans des décors somptueux et rien de plus. Il est aussi vrai que des films qui ont pu m'ennuyer hier me fascinent aujourd'hui, rien n'étant figé dans le marbre. Les goûts et les connaissances évoluant inéluctablement avec le temps, cette expérience n'a donc rien d'inhabituelle. Un Long Dimanche de Fiançailles (2004) est un film que j'ai vu et dont je ne garde aucun réel souvenir, des images fugaces et pas davantage. Pourtant, il me semble que je l'avais plutôt bien apprécié et pense quand même me souvenir d'une superbe photographie...

<<Dans les tranchées de la Somme, pendant la Première Guerre mondiale, cinq soldats français sont accusés de s’être auto-mutilés pour échapper à leur devoir. Condamnés à mort par une cour martiale, ils sont conduits jusqu’à un avant-poste nommé Bingo crépuscule1 et abandonnés à leur sort dans le no man's land qui sépare les deux camps. Ils sont apparemment tous tués, soit durant la nuit qu'ils passent entre le lignes, soit durant l'attaque française à la baïonnette qui est lancée le lendemain et repoussée par les Allemands, avec de lourdes pertes parmi les attaquants. Parmi eux figure Manech, un jeune breton, le fiancé de l’héroïne du film, une jeune romantique prénommée Mathilde qui ne croit pas à la mort de son amoureux. S’il était mort, elle le saurait. Forte de cette intuition, elle mène son enquête et recueille peu à peu les indices qui vont l’amener à découvrir ce qui s’est passé ce jour-là à Bingo crépuscule. Utilisant des superstitions, elle est amenée à souffler sur la poussière qui voile cette affaire sombre et mystérieuse. Mathilde engage un détective privé, M. Pire, qui l'aide dans ses recherches.>>

Finalement, ce que je connais le mieux de ce film dont l'intrigue n'est pas dépourvue d'intérêt, c'est encore la musique d'Angelo Badalamenti que je viens de réécouter ce matin. Certes, je ne la place pas au même niveau (d'émotion) que leur précédente collaboration: La Cité des Enfants Perdus que je considère comme étant la meilleure composition pour l'image d'Angelo Badalamenti, néanmoins:

<<A l'occasion de ce film, Jean-Pierre Jeunet a retrouvé Angelo Badalamenti qui avait déjà signé la B.O. de La Cité des Enfants Perdus: "C'est un musicien qui a du style - dit-il - et j'aime ça. J'adore les films de David Lynch qu'il a mis en musique, que ce soit Lost Highway ou Mulholland Drive. D'ailleurs, sur les premières scènes que l'on a montées, on avait mis cette musique et ça fonctionnait merveilleusement bien. C'était lui qu'il nous fallait! Ses compositions, à la fois lyriques et sentimentales, tout en étant "simples", me bouleversent." "Un jour - dit le compositeur - j'ai reçu un appel de Jean-Pierre qui m'a dit: "Angelo, j'ai un film pour toi! Ca se déroule pendant la première guerre mondiale mais ce n'est pas le sujet. Cela traite d'émotions, d'une jeune femme, de sa quête pour retrouver l'amour de sa vie, et de tous les rebondissements qu'entraîne une telle aventure." - "Puis - continue le compositeur - il m'a envoyé une version du film qui n'était pas définitive et cela m'a suffi à créer les thèmes à partir des personnages. Pour Mathilde, j'ai été touché par sa souffrance et sa beauté, par son courage et sa persévérance...J'ai créé un thème sur un motif à quatre notes, très simple, mais qui devrait toucher les gens.">>

Effectivement, il y a dans la B.O. d'Un Long Dimanche de Fiançailles, ces quelques thèmes magnifiquement introvertis et sentimentaux dont Badalamenti a le secret et qui constituent la colonne vertébrale de toute la partition. Je crois que je ne me lasserai jamais de ces morceaux un peu lunaires de pure fabrication "badamantiste". Mon seul reproche s'adresse uniquement à la musique sur l'album et non dans le film, c'est un reproche que je pourrais faire également à The Straight Story: il y manque un ou deux morceaux qui seraient plus extravertis et animés, afin de donner un petit coup de fouet à l'ensemble car il en résulte dans les deux cas, environ 47 minutes pour le premier, 52 pour le second, une séance musicale quelque peu "engourdissante". Pouvant aimer la musique la plus introvertie et contemplative comme la plus violente et déchaînée - j'ai bien dit "violente et déchaînée", pas "bourrine" - et étant très sensible, comme Jeunet, au style singulier de ce compositeur, cet "aléa" n'est cependant pas un réel obstacle à mon appréciation. J'aurai tout le temps de revenir à des choses moins lunaires et plus remuantes dans les jours à venir. Very Happy
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MessageSujet: Re: Angelo BADALAMENTI   Angelo BADALAMENTI Empty2020-06-26, 07:43

Un premier bilan: Angelo Badalamenti. Rien de mieux comme conclusion que l'enregistrement d'un concert de ses musiques de films au Festival International du film à Gand (Belgique), par le "Brussels Philharmonic" sous la direction de Dirk Brossé. Le concert avait probablement eu lieu vers 2010. L'album qui en a été conçu, à la suite de ce festival, peut être considéré comme une belle petite anthologie du maestro:
-Blue Velvet
-Un Long Dimanche de Fiançailles
-Cousins
-Wild At Heart
-The Straight Story/Une histoire vraie
-La Cité des Enfants Perdus
-Who Will take me Dreams away - Marianne Faithfull
-The Comfort of Strangers
-The Edge of Love
-Twin Peaks
-Inside the Actors Studio
(télévision)
-Snapshot from Prague
-Mulholland Drive
-Barcelona Summer Olympics
.

https://www.youtube.com/watch?v=Ljg9J8uY7YY


Le concert reprend quelques-uns des thèmes principaux de plusieurs bandes originales que j'ai évoquées sur ce topic après les avoir réécoutées pour l'occasion. Ce fut un réel bonheur de me replonger dans l'univers musical d'Angelo Badalamenti. Certes, depuis le début des années 90, je n'ai jamais cessé d'écouter sa musique, mais c'est la première fois que je lui consacre un cycle par lequel j'ai réécouté, en alternative avec Carter Burwell, tous les albums que je possède de lui, sans la moindre exception, une "collection" certes incomplète mais qui contient tous ses opus majeurs ou presque...Je ne connais pas encore ce qu'il a composé sur le film de guerre Stalingrad (2013) du cinéaste russe Fiodor Bondartchouk...D'ailleurs, il se pourrait que ce soit la première fois qu'il aborde ce genre de toute sa carrière. Les connaisseurs me rétorqueraient sans doute qu'il a mis en musique le film de Jeunet, Un Long Dimanche de Fiançailles en 2004, sauf que ce n'est pas un film de guerre à proprement parler, mais davantage une histoire qui se situe dans une période de guerre, en l'occurrence celle de 14/18. Je suis content de m'être imprégné des thèmes forts de la musique d'Angelo Badalamenti, d'en retrouver la forte dimension poétique, leur caractère souvent lunaire et parfois leur étrangeté. Si je devais refaire ce "Portraits croisés", c'est-à-dire cette série d'écoutes alternées avec Carter Burwell que j'avais découvert et approfondi à peu près en même temps, je procéderais par ordre chronologique et essaierais de procéder par années communes: par exemple, j'écoute une B.O. de Carter Burwell datant de 1991, après, j'écoute une B.O. de Badalamenti de la même année et ainsi de suite. Ca m'aurait certainement amusé si j'avais pensé concevoir mon cycle de cette façon. Ce sera pour une prochaine fois.
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