2017 - concours chef d'orchestre Liège

Si les concours de chant sont assez courants, ceux de chefs d’orchestre se font extrêmement rares. Cette année, l’Opéra Royal de Wallonie-Liège change la donne et organise du 18 au 26 août 2017 la première édition de son Concours International de Chefs d’Orchestre d’Opéra ! Ce concours, qui souhaite mettre en avant les jeunes talents, est ouvert à tous les candidats nés après le 1er janvier 1982. Tout au long des épreuves, les candidats auront la chance de diriger l’Orchestre, les Chœurs et la Maîtrise de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège ainsi qu’une pléiade de solistes internationaux dans un répertoire varié (Rossini, Mozart, Verdi, Lalo, Weber, Puccini) et seront jugés par un jury international composé de personnalités d’envergure. Le lauréat du Premier Grand Prix se verra, entre autres, proposer un contrat d’engagement pour diriger une production à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège. Les épreuves sont accessibles au public, l'occasion de découvrir les talents de demain....

Je ne sais pas si vous connaissez de tel concours, moi je n'ai jamais entendu que cela existait.
Comme j'ai plus de libertés, je me suis inscrite à partir du quart de finale ... j'ai hâte d'y assister !

Formidable (et fatigante) semaine à Liège à cette occasion.
Je vous reviens quand je suis reposée !!!

Le palmarès :
> pas de 1er prix octroyé
> deuxième prix, ex-aequo, Pierre DUMOUSSAUD et Michel SPOTTI
> troisième prix, Antoine Glatard

Merci pour cette info, tu nous donneras des détails ! Je suis fascinée par la profession de chef d'orchestre depuis toujours, et effectivement, j'ai lu dans Classica récemment qu'il y avait des concours de jeunes chefs d'orchestre, mais je crois pas uniquement celui qui a lieu chez toi en ce moment (sauf erreur de ma part), je crois qu'il y en a d'autres, il faut que je retrouve dans les articles des deux derniers mois.
Passionnant, et émouvant quand on voit à la télé, de jeunes talents débuter avec des orchestres connus. 

P.S. : J'ai toujours un coup de coeur sur les chefs prodiges, en pensant au court métrage en noir et blanc que mes parents avaient vu sur le très jeune Roberto Benzi (un film en super 8). J'aimerais bien revoir cette archive sur Internet, d'ailleurs.

Anouchka a écrit:

P.S. : J'ai toujours un coup de coeur sur les chefs prodiges, en pensant au court métrage en noir et blanc que mes parents avaient vu sur le très jeune Roberto Benzi (un film en super 8). J'aimerais bien revoir cette archive sur Internet, d'ailleurs.

Ce film s'appelle Prélude à la Gloire (1949), réalisé par Georges Lacombe, avec Roberto Benzi (12 ans) dans son propre rôle. Je dois l'avoir quelque part sur un disque dur externe.

Merci Joachim, précieux cette info ! C'est effectivement cela, et mes parents avaient vu le film (tout en bobines..), avec des copains, moi je devais avoir cinq ou six ans et je regardais derrière la porte ( ), et je ne me souviens que de quelques images ! Je ne sais pas comment mes parents et leurs copains s'étaient procuré ça. Même à mon très jeune âge, ça m'avait fascinée. Mais je n'ai plus jamais revu ce film, donc maintenant j'ai super envie .

il y a quelques concours de chef d'orchestre par le monde ...j'ai oublié où?...sauf sans doute le principal fondé en 1951 à Besançon , en septembre ou octobre...De futurs grands chefs y ont été primé dont Seiji OZAWA, Michel PLASSON, Jesus LOPEZ-COBOS...et plus récemment Lionnel Bringuier...

Je pense que ces concours concernent des chefs d'orchestre ... le concours de chef d'orchestre d'opéra doit être assez unique en son genre.
Diriger un orchestre, des choeurs, des solistes mais aussi une maîtrise d'enfants ... ce n'est pas rien.

Effectivement, je n'avais jamais entendu parlé d'un concours de chef uniquement pour l'opéra...mais la plupart des chefs , même si tous on des ...préférences ou des œuvres ou compositeurs qui leur conviennent mieux , abordent tous les genres musicaux...

Jean a écrit:

Effectivement, je n'avais jamais entendu parlé d'un concours de chef uniquement pour l'opéra...mais la plupart des chefs , même si tous on des ...préférences ou des œuvres ou compositeurs qui leur conviennent mieux , abordent tous les genres musicaux...

C'est ce que je croyais aussi mais on a vraiment vu la différence entre des chefs qui avaient déjà abordé des oeuvres d'opéra et d'autres qui débutaient dans le domaine ... c'est dans la répétition avec les solistes que cela se sent très bien.

Anouchka a écrit:

Tu as raison Jean, l'un des principaux concours internationaux pour les jeunes chefs d'orchestre a lieu à Besançon, cette année du 11 au 17 septembre.

Pour rester dans le sujet, j'ai divisé les messages concernant Besançon à partir d'ici et transféré, dans la même catégorie, "2017 - Concours chef d'orchestre Besançon".

Extraits de l'édito d'Alda Greoli, Ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles :
L'Opéra Royal de Wallonie-Liège lance ce nouveau Concours de Chefs d'Orchestre d'Opéra, avec pour ambition d'ouvrir la scène - une vitrine hors du commun - à des jeunes talents de la Direction d'Orchestre d'Opéra venus des quatre coins du globe.
... Cette initiative, quasiment unique au monde   , fait le pari de mettre en lumière les spécificités de cet exercice si particulier qu'est la direction d'orchestre d'opéra, qui offre tant d'instants de grâce, lorsque les voix humaines se mêlent à celles des instruments de musique.
... La démarche de l'Opéra rend, une fois de plus, l'excellence accessible à tous et permet à chacun d'appréhender la réalité du travail de l'artiste.

Extrait de l'édito de Paul-Emile Mottard, Député provincial, en charge de la culture :
Soutenir ce concours d'envergure internationale, unique au monde  et destiné aux chefs d'orchestre sonne pour moi comme une évidence.  Il s'agit d'un nouvel événement musical de haut niveau qui renforce l'action en faveur des Arts et de la Culture et valorise des talents d'ici et d'ailleurs.

Extrait de l'édito de Stefano Mazonnis, directeur général et artistique de l'Opéra Royal de Wallonie-Liège :
Voilà des années que je caresse le rêve d'organiser une compétition internationale de haut niveau autour de cette discipline exigeante et très particulière : la Direction d'orchestre d'opéra.  Je suis fier aujourd'hui de présenter l'aboutissement de ce beau projet.

Alda Greoli a écrit:

La démarche de l'Opéra rend, une fois de plus, l'excellence accessible à tous et permet à chacun d'appréhender la réalité du travail de l'artiste.

Je savais que le travail en amont d'une représentation d'opéra était conséquent ... mais pas à ce point et j'ai totalement apprécié de pouvoir découvrir et mesurer à sa juste valeur l'importance de tout ce temps consacré à la mise au point d'un spectacle qui, au final, ne sera joué que quelques fois !
C'est vraiment une très belle expérience et j'ai retrouvé l'ambiance des éliminatoires et demi-finales du Reine Elisabeth : beaucoup de passionnés, d'échanges, d'encouragements aux candidats très stressés rencontrés au gré d'un couloir ou du foyer. La finale est beaucoup plus "événementielle" et toujours assez décevante que ce soit quant au choix du jury ou du public ... très "chic mais peu au courant".

JURY

Stefano MAZZONIS DI PRALAFERA • Président et Secrétaire du Jury - directeur de l'Opéra Royal de Wallonie
> à l'origine, c'était le maestro José LOPEZ COBOS qui devait présider mais qui a été empêché
> je pense que l'initiative de donner une voix à l'orchestre vient de ce désistement, afin de conserver un nombre impaur de jury mais pourtant c'est une très bonne idée - j'aurais également donné accès au vote aux solistes et pourquoi pas au public avec un prix spécial de sa part qui pourrait être offert par les Amis de l'Opéra
Paolo ARRIVABENI, ancien chef principal de l'Opéra Royal de Wallonie
Patrick-Marie AUBERT, , chef de choeur
Aviel CAHN, directeur d'Opéra Vlanderen
Marc CLÉMEUR, directeur de l'Opéra du Rhin
Michel HAMBERSIN, écrivain et critique au journal "Le Soir"
Pascale MONTAUBAN, agent artistique
Boris ORLOB, agent artistique
Ruggero RAIMONDI, baryton et metteur en scène
Dominique RIBER, agent artistique
Speranza SCAPPUCCI, nouveau chef principal de l'Opéra Royal de Wallonie
Eric VIGIÉ, directeur artistique

 

spécial bravo à l'orchestre, au choeur et à la maîtrise qui ont accompli un travail titanesque et qui étaient épuisés en fin de concours !!! Leur professionnalisme, leur patience et la qualité de leur travail est à souligner et applaudir !        

DÉROULÉ DES ÉPREUVES

Épreuves Éliminatoires : Direction d'Orchestre
Ouvertures : La Forza del destino, Le Roi d’Ys, Die Zauberflöte, Il Barbiere di Siviglia, Der Freischütz

1/8 de Finale : Musicale (au piano) avec Solistes
Extraits de : La Bohème, Falstaff, Carmen

1/4 de Finale : Direction d’Orchestre avec Solistes, Chœurs et Maîtrise
Extraits de :
La Bohème : Acte I et IV
Carmen : Acte I et IV

1/2 de Finale : Direction d’Orchestre avec Solistes, Choeurs et Maîtrise
Extraits de :
La Bohème : Acte II et III
Falstaff : Acte I, II (2e Tableau) et III (2e Tableau)
Carmen : Acte II et III

Finale : Direction d’Orchestre avec Solistes, Choeurs et Maîtrise
Extraits de : La Bohème (Acte II , Falstaff (Acte I), Carmen (Acte IV)

les solistes ayant pris place dans la salle au moment de la proclamation des lauréats

LES SOLISTES

SOPRANO :
Ira BERTMAN : Mrs Alice Ford/Falstaff, Mimi/La Bohème, Micaëla/Carmen
Sarah DEFRISE : Nannetta/Falstaff, Musetta/La Bohème
Natacha KOWALSKI : Nannetta/Falstaff, Musetta/La Bohème, Frasquita/Carmen
Alexia SAFFERY : Frasquita/Carmen
Tineke VAN INGELGEM : Mrs Alice Ford/Falstaff, Mimi/La Bohème, Micaëla/Carmen

MEZZO-SOPRANO :
Amélia JARDON : Mercédès/Carmen
Angélique NOLDUS : Meg Page/Falstaff, Carmen/Carmen
Alexise YERNA : Carmen & Mercédès/Carmen

ALTO :
Laura BALIDEMAJ : Mrs Quickly/Falstaff
Beatrix PAPP : Meg Page/Falstaff

TÉNOR :
Stefan CIFOLELLI : Fenton/Falstaff
Stefano DE ROSA : Parpignol/La Bohème
Giovanni IOVINO : Dr Caïus/Falstaff, Le Remendado/Carmen
Marc LAHO : Rodolfo/La Bohème, Don José/Carmen
Xavier PETITHAN : Bardolfo/Falstaff
Papuna TCHURADZE : Rodolfo/La Bohème, Don José/Carmen

BARYTON :
Patrick DELCOUR : Schaunard/La Bohème, Moralès/Carmen
Roger JOAKIM : Colline/La Bohème, Zuniga/Carmen
Enrico MARABELLI : Sir John Falstaff & Ford/Falstaff
Ionut PASCU : Sir John Falstaff/Falstaff, Marcello/La Bohème, Escamillo/Carmen
Ivan THIRION : Ford/Falstaff, Marcello/La Bohème, Escamillo/Carmen
Marc TISSONS : Doganiere/La Bohème

BASSE :
Jacques CALATAYUD : Pistola/Falstaff, Benoît & Alcindoro/La Bohème, Le Dancaïre/Carmen
Pierre NYPELS : Sergente dei doganiere/La Bohème

Ici aussi il faut saluer le travail de ces artistes accommodés à toutes les sauces !
J'ai été frappée de découvrir ces chanteurs sous un autre angle.  J'en connais quelques uns depuis leurs débuts à l'ORW et les voir ainsi fait prendre conscience qu'on n'en connaît que la voix et leur façon d'investir un personnage.  Savoir résister à un travail de fourmis et à un chef pas toujours des meilleurs ... cela révèle beaucoup de la personnalité de chacun !
A souligner qu'à part quelques uns de ces solistes, nombreux sont des chanteurs du choeur ou titulaires de petits rôles ; certains ont dû enfiler des manteaux un peu trop larges pour eux.

Coups de à
Ira Bertman, soprano que je découvrais : sa Mimi était merveilleuse
Sarah Defrise, soprano vue dans quelques rôles secondaires : elle a une technique de souffle incroyable, lui permettant de tenir la note, même aiguë, pendant très longtemps et toujours avec la même intensité et justesse
Angélique Noldus, mezzo que je ne connaissais pas non plus : sa Carmen était très émouvante et moins 'capricieuse' qu'à l'ordinaire

Valeurs sûres :
Marc Laho, ténor : très belle voix mais attitude assez décevante ... hautaine et en retrait : c'est ce que lui a fait remarquer le jeune chef Spotti au grand plaisir du public qui a vu l'enfant du pays, tant applaudi, sortir de sa léthargie !
Jacques Calatayud, basse : vieux routier qui s'adapte à toute les situations avec une voix ayant gardé beaucoup de belles couleurs
Roger Joakim, baryton : soliste de la maison habitué aux seconds rôles mais très professionnel et attentif, très belle voix profonde et puissante

A suivre :
Stefan Cifolelli, ténor à la belle voix cuivrée qui devrait s'étoffer un peu
Ionut Pascu, baryton au tempérament bien trempé qui nous a offert un très beau Falstaff
Ivan Thirion, baryton, découvert au concours Reine Elisabeth de chant en 2014 et distribué trop hâtivement pour moi dans des premiers rôles à l'ORW - a très bien progressé : de très belles couleurs dans la voix, une attitude qui se confirme et une maîtrise bien meilleure des aigus ... restent les basses à améliorer.

24 candidats sélectionnés pour les 8e de finale du Concours

J'ai assisté à partir des 1/4 de finale.
Voici des extraits de mes impressions publiés sur ODB Opéra :

1/4 et 1/2 finale

Ne vont pas en demi-finale : Romain DUMAS et Remi STUDER.
J'ai assisté aux quarts de finale cette après-midi ... pour Remi STUDER, ce n'est pas vraiment étonnant, il était sur une autre planète semble-t-il ! (NDLR : je pense que c'est de lui qu'un membre du jury a dit - c'est l'orchestre qui le dirigeait !   )
Par contre, je suis un peu étonnée pour Romain DUMAS que j'avais bien apprécié : bon soutien des solistes et bonne direction de l'orchestre.
Je suis autant étonnée de la qualification de Léonardo SINI qui nous a fait réentendre encore et encore le même passage de Carmen au point que les deux principaux protagonistes n'ont pas pu répéter !
Ceci dit, je ne suis pas du tout spécialiste en la matière ...
Une chose qui m'a étonnée : le jury discute entre eux pendant la prestation ... au Reine Elisabeth, le jury est impassible du début jusqu'à la fin.

Réponse à un message :
Bien sûr que le fait de faire répéter plusieurs fois un passage n'est pas disqualifiant ... dans une certaine mesure cependant et je pense qu'ils sont également jugés sur leur capacité à gérer le temps (NDRL : ah cette clochette mettant fin irrémédiablement à la prestation - et ceci même si Don José est en train de tuer Carmen ! Plus sérieusement : cette gestion du temps a posé problème à plus d'un et était stressante, en tout cas pour le public !   ). Evidemment on peut apprécier que cela empêche Alexise Yerna de chanter mais une répétition de Carmen où ni Carmen ni Don José n'ont le temps de participer ... fallait voir leur tête à la fin !  

Ceci dit aujourd'hui Leonardo Sini a beaucoup mieux géré le temps et sa répétition de l'acte II de Bohème s'est bien mieux déroulée, même s'il prend toujours autant de temps à expliquer le pourquoi du comment de ce qu'il demande. Evidemment, il a eu la chance de démarrer la journée avec un orchestre et des solistes pas trop fatigués ; ce n'a pas été le cas de l'américain Lee Mills qui a eut bien du mal à obtenir ce qu'il voulait pour l'acte II de Carmen. Il faut dire que le chef avait lui-même l'air un peu fatigué ...
Andrea Gasperin est aussi mon favori ... et je crois qu'il a une grosse côte côté public, ce n'est pas gage de succès pour autant. Et aujourd'hui, il a eu bien du mal avec l'acte III, 2ème partie de Falstaff : je ne pense pas qu'il connaissait tout à fait l'opéra et les solistes encore moins. Mais progressivement, cela a pris forme pour terminer en feu d'artifice (la seule fois en deux jours que le public a applaudi spontanément). Avec ce chef, il se passe quelque chose ... on sent l'émotion venir petit à petit et les différentes phalanges progresser. A suivre.
Arrivée aujourd'hui dans le jury de Ruggero Raimondi ... cela devait être impressionnant pour Ivan Thirion (Escamillo) et Ionut Pascu (Falstaff) de chanter Escamillo et Falstaff devant lui mais ils ne s'en sont pas trop mal tirés.

Assez étonnée, et je ne suis pas la seule, de l'élimination de l'italien Andrea Gasperin que beaucoup parmi le public voyaient comme favori.
Il doit sans doute son élimination à ce facétieux Falstaff   qui lui a donné du mal en demi-finale.
C'est comme cela dans des concours musicaux ... il y toujours au moins une surprise : le public vit beaucoup dans l'émotion et manque de connaissances pour juger sereinement et professionnellement les candidats.
Les trois finalistes sont donc tous issus de la deuxième demi-finale.
Pierre Dumoussaud qui ne m'avait pas fait grande impression en quart.  J'ai mieux compris sa façon de diriger en lisant son parcours de presque exclusivement chef d'orchestre "tout court" ; son expérience en opéra date de 2015 lorsqu'il a dû remplacer Alain Lombard à Bordeaux pour la direction de Don Carlo. Hier, il s'est beaucoup plus impliqué côté solistes et a obtenu de très beaux moments dans l'acte III de Carmen. Très beau soutien aux solistes, ambiance musicale très juste pour cet acte assez glauque ! C'est, je crois, le plus professionnel des finalistes et sa version de Carmen la plus aboutie ... il est même arrivé à me faire aimer !!!
Michel Spotti, le plus jeune des candidats, s'est confronté à l'acte III de la Bohème. Un peu surprise par le ton employé avec les protagonistes ... s'était-il levé du mauvais pied, était-il fatigué ? En tous cas, il avait sans doute oublié que la plupart des solistes ne sont pas des familiers des rôles ; ce sont soit des chanteurs du choeur, soit de jeunes chanteurs, soit des chanteurs tenant d'habitude des seconds rôles.
Antoine Glatard est un peu l’inattendu ... enfin, en ce qui me concerne. Il nous a surpris dans sa répétition de l'acte II, 2ème partie de Falstaff : il a répété l'entièreté du morceau sans quasi aucune interruption et puis est revenu à certains moments ... cela a fait assez brouillon car il a mal estimé le temps imparti et a dû "meubler" à la fin. Par contre, il a été beaucoup plus présent qu'en quart avec un très bon contact avec les protagonistes.
En finale, Glatard dirigera Bohème, Spotti - Falstaff et Dumoussaud - Carmen.
Un peu étonnée (et déçue) qu'ils ne dirigent pas l'extrait d'opéra qu'ils ont travaillé en 1/2.

Les finalistes : de gauche à droite Michele Spotti (Italien), Antoine Glatard et et Pierre Dumoussaud (tous deux Français)

Comme déjà dit plus haut : l'ambiance "finale" est assez différente que pour les épreuves précédentes.
C'est plus "événementiel", moins "passionnel", plus "habillé" aussi !!! (entendez par là qu'on a sorti "ses habits du dimanche" et rien d'autres   ).
Changement aussi pour les solistes et les canditats en costume pour les uns et en robes de gala pour les autres.

Quant au concours lui-même : plus de clochette > un acte à diriger en entier - plus de correction dans l'interprétation > acte joué de bout en bout, comme en concert.



Michele Spotti, 24 ans (un des plus jeunes si pas le plus jeune) inaugure la finale avec  l'acte I de Falstaff – uniquement avec des solistes (alors que les deux autres dirigeront avec solistes, chœur et maîtrise).
Précis mais aussi passionné dans le geste, belle direction mais sans grand relief … suis-je influencée par son attitude en ½ finale ?  Je le trouve toujours un peu trop suffisant et distant … le seul des trois à saluer seul, sans faire participer les autres protagonistes aux applaudissements du public.
Il faut reconnaître sa grande maîtrise d'une œuvre peu connue et dont l'acte I n'est pas des plus brillants (pour le public en tout cas).



Antoine Glatard, 33 ans, poursuit avec l'acte II de Bohème.  Ce chef a progressé depuis le quart où je l'ai découvert.  On sent le métier mais aussi la tendresse et une bonne connaissance de l'œuvre.  Là, il se passe quelque chose et cela s'entend, le public est conquis … mais c'est plus simple de charmer avec Bohème que Falstaff !
Une chose m'a frappé (et réjouit) au cours de toutes ces répétitions : tous les chefs ont précisé qu'il fallait jouer Puccini avec sentiments mais sans pathos, sans exagération.  Bien d'accord avec eux : les violons qui font des trémolos pendant la mort de Mimi, c'est indigeste … mais quand le soliste en rajoute et surjoue, c'est alors insupportable (raison pour laquelle, je boycotte souvent Puccini).



Pierre Dumoussaud, 27 ans, clôture la finale avec l'acte IV de Carmen.  C'est le plus professionnel des trois … il ne laisse rien au hasard et cela est parfois un peu trop sérieux.  On sent sa grande expérience d'orchestre mais il s'est bien repris avec les solistes depuis le quart où il les avait un peu "oubliés".  Très belle direction, avec juste l'émotion qu'il faut et une bon contact avec les protagonistes.

Pronostic très difficile à faire … le mien – plus du cœur que de la raison et de la connaissance des critères professionnels !

Du premier au troisième : Antoine Glatard – Pierre Dumoussaud – Michele Spotti

Si j'avais trouvé 2 des 3 finalistes … mon choix de lauréats était nettement moins éclairé !

Résultats :
> pas de premier prix octroyé
> deuxième prix : Michele Spotti et Pierre Dumoussaud
> troisième prix : Antoine Glatard

Le deuxième concours est prévu pour 2020 et j'y serai si c'est possible !!!