Ne pas confondre avec Alessandro della Ciaia.
Azzolino Bernardino della Ciaja (21 mai 1671 - 15 janvier 1755) était un organiste italien, claveciniste, un compositeur et un constructeur d'orgues.
Azzolino della Ciaja était issu d'une famille aisée, celle d'Alessandro della Ciaja (1605-1660), membre de l'Ordre des Chevaliers de Saint Etienne. Il reçut sa formation musicale au sein de cet ordre, pour lequel il travailla ensuite comme musicien, et avec Giovanni Lorenzo Cattani, un musicien avec lequel il coexista et collabora jusque vers 1703.
On ne connaît pas tous les détails de sa vie. On sait qu'il a vécu à Pise de 1704 à 1713, période pendant laquelle il a entretenu des liens avec la ville de Florence en participant à la composition collective de plusieurs oratorios : en 1703 son nom figure parmi ceux des quatorze auteurs de l'oratorio Les Triomphes de Josué, et vers 1710 il a participé à la composition d'un autre oratorio, Josué Gabaon. Après 1713, on le retrouve à Rome jusqu'en 1730, au service de la famille Colonna-Barbaglia, où il a été nommé constructeur officiel d'orgues. En 1730, il retourna à Pise où il représenta quelques œuvres religieuses dans la cathédrale de Pise. Il fut aussi chargé de la construction d'un orgue pour l'église de Santo Stefano dei Cavalieri, considéré comme l’un des plus importants de Toscane. En 1734, il fut nommé prêtre et en 1752 prieur d'Urbino. Il meurt à Pise en janvier 1755.
Il était expert en facture d'orgue, instrument pour lequel il a écrit quelques pièces (ricercari et autres pièces de contrepoint). À Pise, il a travaillé à la construction d'un orgue à quatre claviers et plus de soixante registres.
Sa contribution au répertoire du clavecin le place au tout premier rang en matière d'originalité. Six sonates publiées à Rome en 1727 se signalent par une modernité d'écriture qui surpasse encore celle de Domenico Scarlatti .
Elles sont constituées de 4 mouvements, dont les deux premiers sont toujours une toccata et une canzone, suivies de pièces diverses et de coupe binaire. Il utilise tous les procédés d'écriture possibles, allant d'un contrepoint strict et classique à la fantaisie la plus débridée, multipliant les traits de virtuosité, les syncopes, les ruptures rythmiques, les audaces harmoniques avec de multiples chromatismes et dissonances, et des modulations inattendues. Il écrit un des tout premiers glissandos de l'histoire de la musique baroque.
Travaux
Oeuvres vocales
Cantate da camera pour soprano et b.c., op. 2 (Lucca, 1701)
Cantate da camera, à 1 voix et b.c., op. 3 (Bologne, 1702)
Perdus:
De suoi tormenti in seno (cantata) (Pisa, 1704)
Chi non sa morire (cantata)
Bella imago (cantata)
Lungi dal caro bene (cantata), (Pise, 1709)
Musique religieuse
Salmi concertati, chœur mixte, et 2 violini obbligatti, et alto et viole ad lib., et orgue, op. 1 (Bologne, 1700)
Messe (Ky, Gl, Cr), 4 voix, orgue, violons (1696)
Messe, 4-5vv, orgue, tompette, violons (1739)
Messe (Ky, Gl, Cr), 4vv, non daté
I Trionfi di Giosuè (pasticcio), (Florence 1703), perdu
Josue a Gabaon, (Florence, 1710), perdu
Musique instrumentale
Sonate par cembalo con alcuni saggi ed altri contrapunti di largo et grave stile ecclesiastico per grandi organi, op. 4 (Rome, 1727?) :
- 6 Sonates pour clavecin, op 4a
- 12 sujets dans les douze tons, op 4b
- 6 Ricercari de tons mêlés, op 4c
- Messe pour orgue, op 4d