Symphonie n° 2 ( Borodine )

La Symphonie n° 2 en si mineur op.5 de Borodine fut commencée en 1869, la même année que son opéra le Prince Igor avec lequel elle a d'étroits rapports.

La composition des deux œuvres fut longue et difficile. Pour sa symphonie, Borodine réutilisa des matériaux déjà présents dans l'opéra ou qui lui étaient destinés, renforçant leur liens de climat et de couleurs.
La symphonie fut terminée en 1876, et Borodine la surnomma lui-même Épique. Elle en effet parcourue d'un puissant héroïsme, notamment son premier mouvement, dont le thème "épique" revient tout au long de l'œuvre. Les autres mouvements sont d'une couleur typiquement russe. L'Andante surtout est une superbe mélodie, qui rappelle le célèbre Dans les steppes de l'Asie centrale, suivi sans pause du Finale au caractère de fête russe dont le thème est bien connu :

I. Allegro - Animato assai
II. Scherzo. Prestissimo - Allegretto - Tempo I
III. Andante
IV. Finale. Allegro

Elle fut créée sans véritable succès en 1877, sous la direction d'Eduard Nápravník. Borodine fit des changements mineurs dans l'orchestration, et rencontra cette fois le succès sous la baguette de Rimski-Korsakov en 1879.

Son Prince Igor, lui resta sur sa table de travail jusqu'à sa mort en 1887 et demeura inachevé, et fut complété par Rimski-Korsakov et Glazounov (qui compléta également sa Troisième symphonie commencée en 1882 et elle aussi inachevée).

Il est en effet regrettable que cette Symphonie, tellement "russe", ne soit pas plus connue. La première est loin d'atteindre ce niveau.
Par contre la troisième était prometteuse. Borodine n'avait laissé que quelques esquisses, mais il avait joué le premier mouvement au piano devant Glazounov. C'est grâce à sa prodigieuse mémoire musicale que Glazounov a pu reconstituer et orchestrer ce premier mouvement. Le second mouvement, un Scherzo, est l'orchestration d'un mouvement pour quatuor à cordes composé par Borodine pour "Les Vendredis de Saint Petersbourg", un recueil collectif de pièces pour Belaiev.

(à propos, cher Snoopy, tu pourrais nous faire un post sur ces "vendredis").

joachim a écrit:

(à propos, cher Snoopy, tu pourrais nous faire un post sur ces "vendredis").

Malheureusement je n'ai aucune information sur ce sujet

Snoopy a écrit:

joachim a écrit:

(à propos, cher Snoopy, tu pourrais nous faire un post sur ces "vendredis").

Malheureusement je n'ai aucune information sur ce sujet

C'est bien la peine d'être en Russie.

Bon, je m'y attelle...il faut tout faire, ici.

joachim a écrit:

C'est bien la peine d'être en Russie.

C'est pour la neige que je suis venu...

De Borodine, je n'ai trace que d'une Symphonie que Rimsky-Korsavov et Glazounov (re?)écrivent après la mort du compositeur-chimiste
- le premier mouvement est resté introuvable, Glazounov l'avait noté de mémoire quand Borodine les jouait quelques fois devant ses amis
- 2 autres mouvements furent écrits par rimsky-Korsakov durant l'hiver 1887-1888 (Borodine est mort dans la nuit du 15 au 16 février 1887).

De ce que je sais (réf André Lischke), la troisième symphonie, en la mineur, devait comporter 4 mouvements:

1 Moderato noté par Glazounov et restitué par lui, après l'avoir entendu au piano
2 Scherzo qui est celui des "vendredis"" retouché et orchestré
3 Andante à variations sur un cantique de vieux croyants
4 Finale allegro que Borodine a ausi joué au piano mais qui n'a pas été noté.

Les mouvements 3 et 4 sont donc inexistants.

Des découvertes plus récentes peuvent avoir été faites.