Sean FERGUSON, né en 1962

Eléments biographiques:

Sean Ferguson est né à Fort Vermilion en 1962, sur la frontière septentrionale de l'Alberta. Installé à Montréal depuis 1990, il y étudie la composition à l'Université McGill. Portant un vif intérêt aux principes de la perception, il entreprend des recherches approfondies en psychoacoustique et incorpore des découvertes dans son langage musical. Parmi ses oeuvres instrumentales, on compte Marées-Strates-Envolée pour piano solo (1994-99), Apocryphal Graffiti pour orchestre de chambre (2000), Heiligenstadt pour orchestre à cordes (2001) et Corranach pour flûte, violoncelle et piano (2002). Son catalogue comprend également plusieurs oeuvres mixtes qui combinent la technologie avec l'action des musiciens, dont Vox Machina pour soprano, ensemble de chambre et dispositif audio multipiste (1993) et Conversations pour violon, clarinette, percussion et système informatique interactif (1999). Sa pièce In the Flesh est créée à Paris en février 2003 par l'Orchestre Philharmonique de Radio-France et reprise par l'Orchestre Symphonique de Montréal, en mars, lors de la soirée de clôture du festival Montréal/Nouvelles Musiques. Entre 1997 et 2001, Sean Ferguson s'implique au sein de la société québécoise de recherche en musique à titre de conseiller et coordinateur artistique de trois festivals de musique québécoise. Il siège depuis 1999 sur le comité artistique de la SMCQ. Il enseigne la composition à l'Université McGill, où il assure également la direction du Studio de musique électronique.

Ha! Mon bon Joachim, je t'entends déjà: "Rien qu'à voir les titres de ses oeuvres, je prends la poudre d'escampette!

Et moi je rigole tout seul...

Je ne connais qu'une seule oeuvre de Sean Ferguson. Elle s'intitule Inside Passage et est écrite pour piano et grand ensemble:

Voilà d'ailleurs ce que j'en dis dans le fil consacré aux concertos pour piano:

"j'ai opté pour un concerto pour piano contemporain qui porte le nom d'une route océanique qui longe la Côte Ouest de la Colombie-Britannique de Vancouver jusqu'en Alaska. Il s'agit de Inside Passage (1999) pour piano et grand ensemble de Sean Ferguson, par Marc Couroux, le "SMCQ live" sous la direction de Walter Boudreau. L'oeuvre de Sean Ferguson n'emploie pas vraiment les percussions. Elles sont plutôt absentes. Celui qui endosse le rôle de la percussion lorsque la musique se fâche, c'est le piano! Oui, le piano a ici deux visages, le visage de l'indécis et celui de la détermination, celui de la luxuriance et celui du dépouillement. L'oeuvre n'est ni gracieuse ni optimiste, pas sûr d'y trouver non plus une once d'élégance. Elle est plutôt sombre, grave et taillée dans la roche. Elle ne s'interdit pas quelques errances et accalmies entre deux courroux viscéraux, parfois avec clarinette solo, parfois le piano en solitaire. La clarinette solo est même touchante. Les cordes sont souvent incisives et audacieuses, la musique gardera un ton dramatique et déterminé jusqu'au bout. Pas mal du tout et même mieux que dans mon souvenir...Le concerto est dédié à la famille du compositeur: Sherry, Aidan et Brynne, ainsi qu'à son père John, décédé alors qu'il composait cette pièce."

Icare a écrit:

Ha! Mon bon Joachim, je t'entends déjà: "Rien qu'à voir les titres de ses oeuvres, je prends la poudre d'escampette!

Tu me connais bien

Le Passage Intérieur (je préfère les traductions françaises) dont tu parles ci dessus ne me dit rien qui vaille

A propos d'Inside Passage par Sean Ferguson:

<<Inside Passage est le nom d'une route océanique qui longe la Côte Ouest de la Colombie-Britannique de Vancouver jusqu'en Alaska. Bien qu'une route en mer libre soit plus rapide en évitant les obstacles, cet étroit canal donne l'occasion aux voyageurs de découvrir des points de vue spectaculaires sur la multitude d'îles émaillant les eaux côtières. C'est un voyage qui ne se fait probablement qu'une fois. Mais si on trouve qu'il en valait la peine, son souvenir permet à la mémoire de le refaire intérieurement. Certains aspects de cette route sont reliés à ce que j'ai tenté de réaliser dans ce concerto. Ainsi, les objets musicaux adoptant des formes variées apparaissent de plus en plus proches pour finalement s'éloigner doucement vers de nouveaux territoires, tel un paysage changeant constamment de perspective aux yeux des voyageurs. Et, de même que personne n'emprunte le "passage intérieur" uniquement dans le but d'aller à Anchorage, le flot des idées musicales de ce concerto se déroule de façon linéaire et continue, mais sans être dirigé vers un objectif spécifique: "Le voyage est la récompense", dit le dicton.>>

Evidemment, si je n'avais pas eu connaissance du lieu précis et du contexte qui ont inspiré le compositeur dans la réalisation de ce concerto, je l'imagerais sans doute différemment. En revanche, en mélomane avisé, l'idée, simple au fond, d'un piano-voyageur qui traverse un paysage-orchestre se dessine finalement assez bien dans l'oeuvre. Dire que mes moments préférés du concerto sont ceux où le piano y est de plus en plus charismatique par sa présence et l'orchestre, de plus en plus ce paysage qui s'est éloigné pour mieux se transformer et revenir. Inside Passage est dédié à la famille de Sean Ferguson; Sherry, Aidan et Brynne, ainsi qu'à son père John, décédé alors qu'il écrivait cette pièce.

Un petit entretien ici pour ceux et celles qui comprennent anglais.