Entre hier et aujourd'hui, j'ai réécouté le chef d'oeuvre de
George Frideric Handel,
Israel in Egypt, à l'occasion de mon nouveau cycle "
Un air de voyage" et il y a deux moments qui ont particulièrement cristallisé mon attention. Bien-sûr, c'est une oeuvre très belle en entier, même si curieusement j'en gardais une impression plus mitigée: en fait, elle s'était amalgamée avec celle d'une "Passion" de
Telemann qui était en dessous de mes attentes. Mais bon, ça n'a rien à voir et
Israel in Egypt est une oeuvre magnifique qui ne me procure aucun ennui alors qu'il s'agit de deux fois 67 minutes environ de musique. Cette petite mise en condition étant faite, j'en viens aux deux points culminants, à ces deux instants magiques sur lesquels le temps semble se figer: il y a d'abord le tout début de l'oratorio: le "
Largo assai" purement orchestral et le "
Chorus - The sons of Israel do mourn" qui suit. Je n'arrive pas à dissocier ces deux morceaux, l'un étant dans mon esprit le prolongement de l'autre. Je les considère indissociables. A eux deux ils représentent mon premier
instant magique, celui qui m'extirpe certes temporairement du monde réel, où je suis comme suspendu au-dessus du monde du commun des mortels. Environ huit minutes d'extase, une sensation indescriptible de bonheur qui me traverse et me transcende: comment expliquer une émotion aussi forte? Le pire qui puisse m'arriver à ce moment-là est la sonnerie du téléphone!!!

Si je me sens obligé de répondre pour X raisons, je dois me faire violence et respirer un bon coup pour paraître aimable...alors lorsqu'il s'agit d'un démarcheur pour des portes blindées ou une assurance quelconque...
Le deuxième instant magique se situe au début de la seconde partie, un superbe Chorus avec alto intitulé "
And the children of Israel sighed".
