Robert Veyron-Lacroix

Robert Veyron-Lacroix, né à Paris le 13 décembre 1922 et mort à Garches (Hauts-de-Seine) le 2 avril 1991, est un claveciniste et pianiste français, célèbre pour avoir formé, entre autres, un duo avec le flûtiste Jean-Pierre Rampal.

Robert Veyron-Lacroix a étudié au conservatoire de Paris avec Samuel Rousseau et Yves Nat. Il a enseigné à la Schola Cantorum en 1956, à l'Académie internationale d'été de Nice (1959) et a été professeur au conservatoire de Paris de 1967 à 1988. Il eut notamment pour élève Huguette Grémy-Chauliac.

Pendant près de trente-cinq ans, Robert Veyron-Lacroix et Jean-Pierre Rampal se sont produits dans le monde entier et ont gravé de nombreux enregistrements, qui leur ont valu cinq Grand Prix du Disque.

Il a également réalisé des enregistrements seul ou avec d'autres musiciens comme Paul Tortelier (violoncelle), Pierre Pierlot (hautbois) et Arthur Grumiaux (violon).

Très actif en musique de chambre, il fonda en 1952 l'Ensemble Baroque de Paris, quintette composé des meilleurs artistes du moment, puisqu'y participaient Jean Pierre Rampal, Pierre Pierlot, Paul Hongne et Robert Gendre. Ses talents de concertiste ont été sollicités par la firme Erato, et il a enregistré quantité de concertos baroques ou modernes. On lui doit entre autres deux intégrales des douze concertos de J. S. Bach qu'il grava avec Jean-François Paillard.

Il a créé le Concerto pour clavecin de Jean Françaix en 1960, Variations sur un thème de Rameau de Jean-Michel Damase en 1966 et le Concerto pour clavecin de Darius Milhaud en 1969. Il a également créé la Sonate pour flûte et clavecin d'André Jolivet en 1958, Carillons de Maurice Ohana en 1961.

Robert Veyron-Lacroix a écrit un ouvrage intitulé Recherche de musique ancienne (1955, Paris).

Merci, Joachim, de rendre justice à cet immense interprète que fut Robert Veyron-Lacroix, au piano aussi bien qu'au clavecin. C'est par son entremise, alors qu'il était en compagnie de deux des trois frères Pasquier de l'époque (l'un d'entre eux a fait des petits...) que j'ai connu pour la première fois les trios de Mozart, alors que j'avais à peine vingt ans — c'était dans un autre siècle !

Transposée au piano, sa technique et son toucher de claveciniste ont donné à ses interprétations de musique de chambre une qualité encore inégalée à ce jour. Ecoutez-le par exemple dans le trio en Mi majeur K542, et dites-moi si vous compreniez comme cela les trios de Wolfgang. Ecoutez également, au clavecin cette fois, le concerto pour violon et clavecin de Haydn, et parlez-moi de son sublime Largo.

Ah, qu'ils ont de la chance, les jeunes interprètes d'aujourd'hui de disposer de pareils trésors d'archives pour leur montrer la voie !

[Je donnerai des liens quand j'aurai passé ma période probatoire d'une semaine. Cherchez simplement le site de l'association à son nom et écoutez. Ça vaut le détour.]