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Sujet: Edward GREGSON (né en 1945) 2015-12-28, 10:04
Edward Gregson est un compositeur anglais né le 23 juillet 1945 à Sunderland en Angleterre.
Il a écrit des œuvres de musiques orchestrale, de chambre, instrumentale et chorale, ainsi que de la musique pour le théâtre, le cinéma et la télévision.
Edward Gregson étudie la composition avec Alan Bush et le piano au Royal Academy of Music de 1963 à 1967, où il obtint cinq prix de composition.
Il a pris part à plusieurs comités traitant de l'éducation de la musique et de l'industrie de la musique. Il est membre affilié de la Royal Northern College of Music (RNCM) depuis 1999 et du Royal College of Music depuis 2000.
À partir du début des années 2000, Gregson fut l'objet de critiques de la part de membres et d'anciens élèves du RNCM pour avoir nommé Malcolm Layfield, précédemment un professeur de violon au RNCM, au poste de Head of School du département des cordes à partir du 1er janvier 2002, malgré la connaissance par Gregson d'allégations que Layfield aurait eu des rapports sexuels avec plusieurs de ses étudiantes mineures.
Edward Gregson a composé plusieurs œuvres orchestrales commissionnées par l'Orchestre philharmonique royal de Liverpool, l'Orchestre symphonique de Bournemouth, le Hallé Orchestra et le Orchestre philharmonique de la BBC. Sa musique a été jouée par de plusieurs autres orchestres de par le monde : au Royaume-Uni, l'Orchestre symphonique de Londres et tous (il y en a cinq) les orchestres de la BBC ; aux États-Unis, les orchestres de Détroit, Louisville et Albany (New York); en Asie, l'Orchestre philharmonique de Tokyo et l'Orchestre symphonique national de Chine ; et par d'autres orchestres en France, Allemagne, Pays-Bas, Luxembourg, et en Scandinavie.
Sa musique comprend pour une part importante des œuvres du répertoire pour brass band (ou autres ensembles de cuivres) et pour ensemble d'instruments à vents, dont pour les cuivres : Connotations (1977), Dances and Arias (1984), Of Men and Mountains (1991), The Trumpets of the Angels (2000) et Rococo Variation (2008) ; et pour les ensembles d'instruments à vents : Festivo (1985), Celebration (1990), The Sword and the Crown (1996), Concerto pour piano et instruments à vents (1997), et The Kings Go Forth (1998).
Il a composé plusieurs concertos, pour des instruments très variés : clarinette, violon, saxophone, tuba, piano, trompette, Cor d'harmonie, violoncelle ou pour orchestre, ainsi que de la musique de chambre, notamment pour piano ou pour cuivres (sonate pour quatre trombones, quintette pour cuivres).
Liste des œuvres
1964 : Dalaro pour cuivres 1965 : Oboe Sonata pour hautbois et piano 1965 : Introduction and Allegro pour tuba et piano 1966 : In The Beginning 1967 : Quintette pour cuivres 1968 : Instrumental pour trombone et piano 1968 : Musique pour orchestre de chambre 1968 : March Prelude 1970 : The Lord is good for them, motet pour choeur mixte 1970 : The Pacemakers pour cuivres 1971 : Concerto pour Cor d'harmonie 1971 : Concerto pour Cor d'harmonie (version pour ensemble à vents) 1972 : Symphonic Rhapsody for Euphonium and (Brass-)Band 1973 : Fanfare for Europe pour cuivres 1973 : Concerto grosso für Solo-Kornett, Horn, Posaune, Euphonium und Brass-Band 1974 : Three Dance Episodes pour cuivres 1976 : Concerto pour tuba (version orchestrale) 1976 : Concerto pour tuba (version pour Brass band) 1976 : Concerto pour tuba (version pour orchestre à vents) 1976 : Variations on Laudate Dominum für Brass-Band 1976 : Connotations für Brass-Band 1977 : New Horizons für Blasorchester (auch Brass-Band) 1978 : Flourish for Orchestra 1979 : Metamorphoses für Blasorchester und Klavier 1979 : Concerto pour trombone 1980 : Five Songs of Innocence and Experience pour choeur et piano 1982 : Six petites pièces pour piano 1983 : Contrastes - concerto pour orchestre 1983 : Equale Dances 1983 : Sonate pour piano en un mouvement 1983 : Concerto pour trompette 1984 : Dances and Arias pour cuivres 1984 : Sonate pour quatre trombones 1985 : Festivo für Blasorchester 1986 : Occasion für Blaserorchester 1987 : Missa Brevis Pacem pour choeur et orchestre à vents 1988 : Make A Joyful Noise, pour choeur mixte 1988 : Music for the Plantagenets Trilogy, pour cuivres, percussion et pianos 1990 : Fanfare for the North für Blechbläser-Ensemble 1991 : Flourish for the Theatre für Blechbläser-Ensemble 1992 : Blazon, pour orchestre 1992 : Of Men and Mountains pour cuivres 1993 : Postcard to Grimethorpe für Brass-Band 1994 : Concerto pour clarinette 1995 : Processional für Brass-Band 1995 : Piano Concerto; Homages für Blasorchester : Toccata - Passacaglia - Rondo-Burlesque 1996 : The Kings go Forth für Blasorchester 1996 : Stepping out pour orchestre 1999 : Partita für Blasorchester 2000 : The Trumpet of the Angels für Brass-Band 2000 : An Age of Kings für Brass-Band 1996 : Stepping out, pour orchestre 1997 : Susie's Fanfare für Blechbläser-Ensemble 1997 : The Matisse Impressions, pour orchestre 1997 : A Welcome Ode 1998 : ...and the seven trumpets... pour choeur, orgue et orchestre 1999 : The Dance, forever the Dance 2000 : Violin Concerto 2006 : Concerto pour saxophone 2007 : Concerto pour violoncelle 2009 : Dream Song 2009 : Goddess 2009 : Tributes 2010 : Aztec Dances (version instrumentale) 2011 : Triptych (instrumental) 2012 : An Album for my Friends (instrumental) 2012 : Symphony in two movements, pour brass band 2012 : Of Distant Memories (sous-titré Musique dans un ancien style), pour brass band 2013 : Aztec Dances – concerto pour flute et ensemble 2013 : Concerto pour trombone (version pour brass band) 2013 : Concerto pour Cor d'harmonie (version pour orchestre) 2014 : Remember, pour voix et chœur 2014 : quartet à cordes
https://www.youtube.com/watch?v=AlKcRev8CFQ
Icare Admin
Nombre de messages : 17523 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
Sujet: Re: Edward GREGSON (né en 1945) 2021-01-26, 08:32
Je suis étonné de ne pas être encore intervenu sur le fil de ce compositeur anglais, Edward Gregson qui est de la même génération que son collègue et compatriote Christopher Gunning que j'ai réécouté il y a peu et que j'avais découvert dans la même période que l'Américain - que j'avais d'abord cru anglais - Steven R. Gerber, c'est-à-dire vers le début des années 2000. Outre son Concerto pour tuba que j'ai récemment évoqué dans le fil dédié à l'instrument, je fréquente sa musique au travers de trois oeuvres et d'une pièce courte de moins de 3'30". Eduard Gregson porte beaucoup d'attention à la couleur et la texture. Jusqu'à aujourd'hui, je le considère comme un symphoniste, particulièrement à l'aise et expressif dans ce registre. J'ai effectivement l'impression, en écoutant des oeuvres comme Blazon (1992), le Concerto pour clarinette (1994, révisé en 2002) et le Concerto pour violon (1999, révisé en 2001), que l'orchestre symphonique est vraiment son domaine de prédilection. Dans chacune de ces musiques ressort une réelle puissance expressive, c'est d'autant plus vrai avec le concerto pour clarinette plein de verve et d'énergie: je suis subitement loin de l'austérité des deux quatuors, trio, quintette et sonate d'Antoine Tisné! A l'opposé devrais-je même préciser, mais ça me fait du bien aussi, de temps en temps, ce type de musique musclée, presque héroïque par moment, des passages de bravoure avec non seulement la présence charismatique de la clarinette de Michael Collins, mais aussi la force presque belliqueuse du "BBC Philharmonic" mené à la baguette par Martyn Brabbins. En langage béophile, on appelle ça un thème d'action, particulièrement saisissant dans le premier mouvement alors que le concerto commence de façon un peu ordinaire. Le second et dernier mouvement est tout simplement somptueux dans sa lente progression vers l'inouï. Je me demande en passant ce que pourrait valoir sa musique de chambre.
https://www.youtube.com/watch?v=sMORNJpqaX4
Edward Gregson confie qu'il ne supporte pas le sentimental en musique et que son "modèle" d'émotion musicale se situe idéalement chez Brahms. Il a évidemment d'autres modèles, Bartok, Hindemith, Stravinsky, Walton, Vaughan Williams, ainsi que Tippett, Lutoslawski, Messiaen et John Adams. Je n'aurais pas deviné l'influence de tous ces compositeurs que je connais moi-même, certains très bien - par le biais de beaucoup d'oeuvres ou du moins par le biais de leurs opus majeurs -, je pense à Bartok, Stravinsky, Hindemith, Messiaen, Tippett, Lutoslawski -, mais il est clair que Gregson n'est pas un avant-gardiste et peu sensible par exemple au langage sériel; il évolue dans une continuité qui s'inscrit directement dans ligne des compositeurs susmentionnés, plus précisément Bartok, Stravinsky, Hindemith plutôt que Messiaen, l'influence de celui-ci me semble moins évidente, ce qui ne veut bien sûr pas dire qu'elle ne soit pas effective. Après une bien sympathique courte pièce intitulée Stepping Out (1996), je retrouve de belles fulgurances orchestrales dans le Concerto pour violon en trois mouvements, néanmoins, le moment le plus exquis se situe vers la neuvième minute du second mouvement, le plus intimiste et introverti, le fameux point culminant, lorsque les fulgurances de l'orchestre se sont tues, que des petites notes s'égrènent délicatement dans les entrailles du silence et que le violon d'Olivier Charlier délivre dans l'aigu un sentiment exquis, synonyme de beauté. Blazon, qui démarre l'album et que j'évoque en dernier, est un bel entremet dont j'apprécie la texture et l'irisation de la matière orchestrale, oeuvre que l'on peut d'ailleurs considérer comme un mini-concerto pour orchestre.