Le Philharmonique de Berlin n'est pas parvenu à élire...

L'élection du chef du plus prestigieux orchestre au monde ressemble à celle d'un pape ! Avec son lot de chausse-trappes, de trahisons et d'incertitudes.

C'est un conclave sans fumée blanche. Avant d'entrer dans l'église protestante Jésus-Christ à Berlin, les 124 votants ont dû laisser leurs téléphones portables et leurs tablettes à l'accueil. Les musiciens du célébrissime Berliner Philharmoniker n'ont en effet pas le droit de communiquer avec le monde extérieur lors de l'élection de leur nouveau chef. Le contenu de leurs débats doit aussi rester secret. Dommage, car hier les discussions ont dû être houleuses. Après onze heures de délibération, l'un des deux délégués de l'orchestre, Peter Riegelbauer, a dû expliquer aux journalistes qui commençaient à s'impatienter que les violonistes, flûtistes et autres percussionnistes n'étaient pas parvenus à s'entendre sur le nom du successeur du Britannique Simon Rattle, qui quittera son poste en 2018 après seize ans de bons et loyaux services pour prendre la baguette du London Symphony Orchestra en 2018.

"Le meilleur et le plus difficile poste de chef d'orchestre au monde"

Fondé en 1882, l'Orchestre philharmonique de Berlin est souvent considéré comme la meilleure formation de la planète. Ses musiciens sont les seuls au monde à avoir la chance de pouvoir choisir le nom de celui qui les dirigera. Généralement, les directeurs artistiques sont sélectionnés par les conseils d'administration des orchestres ou les politiciens locaux, mais les "Berliner", le surnom donné aux membres du Philharmoniker, ont, eux, la chance d'élire à une "majorité claire" leur "chef". Ce poste représente un véritable "bâton de maréchal" pour tout amoureux de musique classique. "C'est à la fois le meilleur et le plus difficile poste de chef d'orchestre au monde", résume le Britannique Simon Rattle. Succéder aux "monumentaux" Wilhelm Furtwängler et Herbert von Karajan n'est en effet pas chose aisée. La moindre initiative du directeur musical ne manque pas de soulever des salves nourries de critiques. Longtemps montré du doigt pour son conservatisme, l'Orchestre philharmonique de Berlin a récemment élargi le spectre de ses œuvres en jouant notamment de la musique baroque, ce qui n'a pas manqué de révolter les "traditionalistes"... Simon Rattle a donc préféré ne plus inhaler cet air parfois irrespirable pour retrouver la fraîche brise anglaise de son enfance. Lorsqu'il a annoncé, le 10 janvier 2013, qu'il quittait son poste à la fin de son mandat en 2018, le successeur de Claudio Abbado a déclenché une véritable guerre de succession.

Barenboim ou Christian Thielemann ?

La liste des prétendants s'est sévèrement réduite au fil des mois. Mais plusieurs noms circulent aujourd'hui encore. Longtemps pressenti pour succéder à Herbert von Karajan, qui a "régné" à Berlin de 1956 à 1989, Daniel Barenboim pourrait atteindre son "Graal" dans trois ans. L'Israélo-Argentin est en effet parvenu à faire de l'orchestre de l'Opéra de Berlin, le Staatsoper, la deuxième meilleure formation de la ville derrière le... Philharmoniker. Son âge (72 ans) pourrait toutefois jouer en sa défaveur.

Le chef du Symphonique de la radio bavaroise à Munich et du Concertgebouw d'Amsterdam, Mariss Jansons, est, lui aussi, septuagénaire (73 ans), mais son talent est unanimement salué. Simon Rattle a, lui-même, jugé que ce Russe d'origine lettone était "le meilleur "d'entre eux.

Les bookmakers sont également nombreux à croire aux chances de l'Allemand Christian Thielemann. Ce Berlinois de 56 ans dirige le prestigieux opéra de Dresde, mais son conservatisme politique et musical (il adore jouer les "standards" du répertoire allemand comme Beethoven, Wagner, Brahms et Strauss) représenterait un pas en arrière pour l'Orchestre philharmonique de Berlin, qui a cherché à rajeunir son image ces dernières années.

L'élection du Russe Kirill Petrenko reste ainsi possible. Âgé de 43 ans, le directeur musical de l'opéra de l'État de Bavière à Munich, qui a récemment triomphé au Festival Wagner de Bayreuth, semble toutefois un peu trop timide et effacé pour ce poste.

Le Vénézuélien Gustavo Dudamel est un autre "chouchou" du public. À 34 ans, ce fils de tromboniste à la longue chevelure bouclée, qui était capable de déchiffrer à six ans la partition de la Cinquième Symphonie de Beethoven, vient toutefois de renouveler jusqu'à 2021 son contrat à la tête du Philharmonique de Los Angeles.

Le Letton Andris Nelsons, 37 ans, pourrait plus facilement se libérer de ses engagements. Il dirige actuellement l'Orchestre symphonique de Birmingham, l'ancienne formation d'un certain... Simon Rattle.

La boucle serait alors bouclée. Les musiciens du Philharmoniker ne manquent donc pas de candidats pour élire leur futur chef. Un nouveau scrutin devra être organisé cette année.

Je pense que ça serait bien de placer un chef plutôt jeune(tu as cité Petrenko qui n'est pas encore très connu notamment par sa faible production audio et Andris Nelsons -mon favori- ou le talentueux Nezet Seguin mais l'orchestre à forte histoire lui convient il ?) au coté de l'immense Mariss Jansons, ou de Barenboim qui de fait(de leurs santés et ages) seraient moins présents

Qu'en pensez vous, un orchestre deux chefs un jeune, un ancien mais de fait moins présent ?

Pourquoi pas, ça me convient; un jeune, un ancien...

Il  y a aussi Riccardo Chailly bien plus intéressant à mon sens que les 3/4 des prétendants. Vladimir Jurowski serait également un bon choix. Andriss Nelsons aussi le problème est qu'il vient d'accepter un engagement à Boston qui est déjà une grosse phalange.
Thielemann est la plupart du temps inintéressant et sans intérêt... Barenboïm est trop vieux et Jansons ne renouvèlera pas son mandat au Concertgebouw pour se concentrer sur l'orchestre de la Radio Bavaroise. Il a eu également des pépins de santé. Dudamel me semble trop jeune, il n'a rien prouvé.

PS: on parle ici de Kirill Petrenko ? Je ne connais pas mais Vasily Petrenko a assurément montré plus de choses que Dudamel et serait également un bon choix.