| | 7 mai 1824. Sourd comme un pot, Beethoven est incapable de.. | |
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Snoopy Admin

Nombre de messages : 27590 Age : 47 Date d'inscription : 10/08/2006
 | Sujet: 7 mai 1824. Sourd comme un pot, Beethoven est incapable de.. 2015-05-07, 01:54 | |
| 7 mai 1824. Sourd comme un pot, Beethoven est incapable de diriger la Neuvième lors de la première.
Ayant abandonné la baguette à un chef d'orchestre ami, il se contente de marquer le tempo... avec retard au théâtre Kärtnetor de Vienne.
Le 7 mai 1824, lors de la première exécution de la Neuvième symphonie au théâtre Kärtnetor de Vienne, Ludwig Van Beethoven est bien la seule personne à ne pas s'être rendu compte que la dernière note de sa neuvième symphonie vient d'être jouée. Tournant le dos au public, les yeux fermés, il continue de battre la mesure durant quelques secondes. Sourd comme un pot, il n'entend pas l'orchestre jouer, il se fie uniquement à la musique générée par son cerveau. Or, celle-ci a pris quelques secondes de retard sur celle de l'orchestre, d'où son arrivée tardive.
Le violoniste Joseph Böhm confiera par la suite : "Il gesticulait avec fureur. À certains moments, il se redressait, à d'autres, il s'écroulait jusqu'au sol ; il se mouvait comme s'il voulait jouer en personne de chaque instrument et chanter à la place du choeur entier. Tous les musiciens le laissaient suivre son propre tempo pendant qu'ils jouaient." Il faut dire qu'avant le concert le chef d'orchestre Michael Umlauf avait fait passer la consigne aux musiciens et chanteurs d'ignorer totalement Beethoven.
Standing ovation
Beethoven finit par ouvrir les yeux, tourné vers l'orchestre. Il n'entend pas le public applaudir à tout rompre. Délicatement, la contralto Caroline Unger se tourne vers Beethoven pour l'inviter à pivoter pour recueillir l'ovation de la salle. Les spectateurs redoublent d'ardeur. Standing ovation ! Sachant qu'il n'entend rien, les spectateurs agitent les bras en l'air, lancent des dizaines de chapeaux et de mouchoirs vers le plafond. C'est un triomphe. Selon un témoin, "le public a reçu le héros musical avec le plus grand respect et sympathie, il a écouté sa création magnifique et gigantesque avec une profonde attention, et a manifesté un tonnerre d'applaudissements, souvent en cours d'exécution, et de manière répétée à la fin de chacun". L'hommage frénétique du public viennois bouleverse Beethoven au point qu'il en fait un léger malaise. On le porte chez son secrétaire Anton Schindler chez qui il s'écroule sans boire, sans manger et même sans se déshabiller de toute la nuit.
Cette neuvième symphonie, cela fait trente-deux ans qu'elle l'obsède. Depuis ce jour de 1792 où le jeune Ludwig découvre le poème de Schiller L'Ode à la joie. Il est âgé 22 ans. Son esprit s'enflamme. Il rêve déjà de le mettre en musique. Son ami Ludwig Fischenich l'y encourage, et comme celui-ci est proche du ménage Schiller, il leur écrit, en janvier 1793, pour leur parler de son jeune ami musicien. "Je vous envoie une composition de la Feuerfarbe (un poème mis en musique par Beethoven, NDLR). Elle est d'un jeune homme d'ici, dont les talents musicaux deviendront universellement célèbres... Il veut aussi mettre en musique la Joie de Schiller, et même toutes les strophes. J'en attends quelque chose de parfait, car, pour autant que je le connais, il est tout à fait porté au grand et au sublime." Extraordinaire prémonition.
Pas vraiment l'hymne à la joie...
Beethoven part pour Vienne. Les années passent. Le projet resté tapi dans un recoin de son cerveau, mature lentement. À plusieurs reprises, le musicien imagine des thèmes mélodiques pour sa symphonie qu'il glisse par-ci, par-là dans ses compositions pour les tester. Il fait de même avec les vers de L'Ode à la joie qu'il fractionne pour les mettre en musique.
Ainsi dans l'épilogue de Fidelio reconnaît-on le troisième vers de la deuxième strophe. Durant vingt ans, l'oeuvre mûrit dans l'esprit du maître. En 1812, Beethoven a l'illumination : il consacrera au poème de Schiller une symphonie en ré majeur. Comme il vient d'achever de composer la septième, et qu'il a déjà entamé la huitième, L'Hymne à la joie portera le numéro neuf ! De nouveau, le temps s'écoule. Dix ans ! L'idée de mêler choeur et solistes vient alors à Beethoven, qui achève le quatrième et sublime mouvement de sa symphonie en décembre 1823. Jusqu'au concert, il hésite encore : faut-il remplacer le choeur final par un final purement instrumental ?
Durant les premiers mois de 1824, Beethoven traverse une période de désespoir. Les Viennois ne semblent plus aimer que l'opéra italien et Rossini. Il veut partir pour Londres. Là-bas, on saurait apprécier son juste talent à sa juste valeur. Seule une lettre de supplique adressée par ses plus fidèles admirateurs le retient à Vienne. Les répétitions de la Neuvième sont une galère. Trop courtes. Les cantatrices se plaignent de passages trop aigus pour qu'elles puissent les chanter. Elles ont beau insister pour que le compositeur modifie sa partition, celui-ci reste sourd à leurs récriminations. Malgré toutes ces embûches, le concert du 7 mai est un triomphe. Mais Beethoven n'est pas satisfait pour autant. Une fois les musiciens et le choeur payés, mais aussi l'impression des nombreuses partitions, il ne reste plus grand-chose dans sa poche. Environ 420 florins. L'homme en conservera une profonde amertume, persuadé d'avoir été truandé. Ce n'est pas vraiment l'hymne à la joie...
L'article ICI |
|  | | laudec

Nombre de messages : 5668 Age : 70 Date d'inscription : 25/02/2013
 | |  | | Snoopy Admin

Nombre de messages : 27590 Age : 47 Date d'inscription : 10/08/2006
 | Sujet: Re: 7 mai 1824. Sourd comme un pot, Beethoven est incapable de.. 2015-05-07, 11:43 | |
| C'est bien sûr une boutade. L'auteur de cet article à la malheureuse habitude, pour faire un humour plutôt nul d'ailleurs, de mélanger des personnages ou des évènements contemporains dans ses articles. Je trouve ça dommage aussi car en effet, cela peut rendre confus l'article alors que souvent ses articles sont bien détaillés et sur le fond intéressants. Du coup, ça leur enlève leur "sérieux" et finalement l'auteur détruit son travail de fond. Du moins je le pense. Il ne faut donc pas prendre ces articles au 1er degré bien sûr.
Toutefois, dans cet article, il y a été molo puisque le seul écart flagrant a été de citer Jean-Jacques Goldman. D'autres semblent un peu farfelus aussi mais bon..... Pour ses sources, aucune idée. Demande lui en publiant un commentaire sous l'article? |
|  | | laudec

Nombre de messages : 5668 Age : 70 Date d'inscription : 25/02/2013
 | Sujet: Re: 7 mai 1824. Sourd comme un pot, Beethoven est incapable de.. 2015-05-07, 12:09 | |
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|  | | joachim Admin

Nombre de messages : 23570 Age : 76 Date d'inscription : 19/08/2006
 | Sujet: Re: 7 mai 1824. Sourd comme un pot, Beethoven est incapable de.. 2015-05-07, 20:17 | |
| Je connaissais cette anecdote très émouvante et bien réelle.
C'est la contralto, Caroline Unger (ou Ungher, 1803-1877), qui a pris Beethoven par le bras pour le faire tourner vers la foule enthousiaste. Elle avait au cours du même concert créé la partie de contralto de la Missa Solemnis. |
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 | Sujet: Re: 7 mai 1824. Sourd comme un pot, Beethoven est incapable de..  | |
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