J'ai décidé d'ouvrir un fil sur ce merveilleux clarinettiste qu'est David Krakauer car je suis très sensible au son de sa clarinette ainsi qu'à son jeu au point que je recherche d'autres oeuvres interprétées par ses soins. J'aurai donc d'autres occasions de parler de lui, de vanter son talent sur ce forum. Pour le moment, je ne peux me délecter de son art qu'avec The dreams and players of Isaac the Blind pour clarinette et quatuor à cordes, une magnifique composition du compositeur argentin Osvaldo Golijov que j'ai réécoutée aujourd'hui-même.
Eléments biographiques (source Wikipédia):
David Krakauer, né à New York le 22 septembre 1956, est un musicien clarinettiste spécialisé dans la musique klezmer et membre de nombreux groupes de ce style musical dont The Klezmatics et Klezmer Madness!. Sa mère est violoniste et donne des cours dans des stages en France, comme à Vaison-la-Romaine. A 10 ans, le jugeant trop vieux pour apprendre le violon, elle lui donne le choix entre la flûte et la clarinette. Il choisira cette dernière. En 1971, à l'âge de 15 ans, il s'essaie au jazz et à l'improvisation, mais face à ses idoles Sidney Bechet et Coleman Hawkins, il façonne son style « pas assez original » et « pas assez intéressant ». Il se réfugie alors dans la musique classique et contemporaine. À 20 ans, il part en France étudier un an au Conservatoire de Paris (1976-1977). En plus de la clarinette, il en profite pour améliorer son français qu'il parle désormais couramment.
En 1979, à New York, il découvre le klezmer à travers des enregistrements de Dave Tarras, l'un des plus grands clarinettistes de klezmer du XXe siècle. Au milieu des années 1980, sous l'impulsion de Mikhaïl Gorbatchev, l'Europe de l'Est semble s'ouvrir et les concerts de clarinettistes originaires des pays de l'Est se multiplient. Ainsi en 1985, à Manhattan, il rentre dans un groupe de musiciens klezmer qui jouent devant le delicatessen juif Zabars. Huit mois plus tard, il est contacté par le groupe The Klezmatics et les rejoint. Il trouve donc sa voie en renouant avec l'improvisation et ses racines juives. Au début, le groupe lui demande un style klezmer des années 1930, différent de ce qu'il recherche, mais il finit par leur imposer son propre style, plus explosif. En 1999, la France connait un engouement pour le klezmer, et lors du festival d'Amiens, il rencontre Michel Orier qui lui propose de signer chez Label Bleu. Krakauer est de retour en France après plus de 20 ans.
De formation classique, il s'est orienté vers la musique klezmer au sein du groupe The Klezmatics, dont il est un membre central, et Klezmorim avec qui il a joué. S'il est surtout connu en France pour ses compositions klezmer, il est également très actif en musique contemporaine. Il a notamment joué avec le Kronos Quartet. Avec son autre groupe Klezmer Madness! il revisite le folklore klezmer. Sa musique est notamment influencée par les musiques modernes et électroniques. Le groupe Klezmer Madness! est composé d'une batterie (Michael Sarin), d'une guitare électrique (Sheryl Bailey), d'une guitare basse (Nicki Parrot), d'un accordéon (Will Holshouser) et d'un DJ (Socalled).
David Krakauer s’est produit dans le monde entier avec des orchestres tels que l’Orchestre philharmonique de Dresde, l’Orchestre symphonique de Détroit, l’Orchestre symphonique du Québec, Orchestre symphonique de Seattle, l’Orchestre philharmonique de Brooklyn, l’Orchestre du Komische Oper de Berlin, ou encore l’Orchestre Lamoureux. Sa carrière est extrêmement riche en collaborations : avec le Kronos Quartet pour The Dreams and Prayers of Isaac the Blind de l’Argentin Osvaldo Golijov, avec le quatuor à cordes Emerson, avec le célèbre pianiste de jazz Uri Caine pour l’inauguration d’une nouvelle salle du Carnegie Hall (le Zankel Hall), avec le quatuor Aspen pendant huit ans, avec le festival de musique de Marlboro, avec les danseurs contemporains Eiko et Koma pour Offering, un hommage aux victimes du 11 septembre, avec David Del Tredici pour Magyar Madness, avec Osvaldo Golijov dans le cadre du documentaire sur l’Holocaust, A Music Memorial from Auschwitz.
En 2008, David Krakauer crée son propre label "Table Pounding Records" afin de produire lui-même son prochain album. En cherchant un nouveau style, il fait la rencontre de Fred Wesley, ancien tromboniste et directeur musical de James Brown. Les deux hommes s'entendent dès leur rencontre et de leur premier bœuf verra le jour ce qui deviendra l'un des morceaux de l'album : Baleboste: A Beautiful Picture. Il crée alors avec Fred Wesley et le DJ Socalled le groupe Abraham Inc., dont le nom vient du fait que selon Krakauer « nous sommes tous des enfants d’Abraham ». Leur musique mêle les genres - klezmer, funk, hip hop - et le groupe se produit sur des scènes de prestige : au Théâtre Apollo à New York, au Festival de Culture Juive de Cracovie, aux Transmusicales de Rennes, ou encore à Jazz à la Villette.
En 2009, Abraham Inc. sort l’album Tweet Tweet chez le label de David Krakauer, Table Pounding Records. L’album atteint la première position en musique Funk ainsi qu’en Musique juive et yiddish, la 35e position des ventes d’Amazon et la 7e de la section Jazz du hit-parade publié par la revue Billboard8. David Krakauer dédie le morceau Fred the Tzadik (Fred le Sage en hébreu) à Fred Wesley, lui témoignant son respect. Plusieurs chanteurs sont invités pour les accompagner. C-Rayz Walz rappe sur Tweet-Tweet et It's not the Game, la chanteuse Katie Moore interprétant le refrain sur ce dernier titre. Matthew Flowers chante sur Hava Nagila avec Joshier Armstaed, ancienne choriste de l'orchestre de Ike and Tina Turner; et le refrain de Push en duo avec Alicia Krakauer, fille de David Krakauer. A la fin des années 1980, Krakauer se rend en Europe de l'Est sur les traces de ses ancêtres : ses grand-parents et arrières grand-parents viennent de Pologne et Russie. Il reste marqué par les postes frontières (checkpoint) qu'il doit traverser, ce qui donnera le nom à son nouvel album.
Le 3 mars 2014, l'album Krakauer’s Ancestral Groove : « Checkpoint » sort en France. Il est accompagné de Sheryl Bailey (guitare électrique), Jérome Harris (basse électrique), Michael Sarin (batterie) et Keepalive (sampler). Il y figure aussi des invités prestigieux : Marc Ribot (guitare), John Medeski (en) (orgue) et Bob Curto (accordéon). Son prochain projet s’intitule The Big Picture et consiste d’un album et d’un spectacle multimédia. Krakauer revisite les thèmes familiers des compositeurs de musique de film tels que John Williams, Marvin Hamlisch, Randy Newman, Wojciech Kilar et Vangelis, ainsi que des mélodies de Sidney Bechet, Sergei Prokofiev, Mel Brooks, Ralph Burns, John Kander & Fred Ebb ou encore de Jerry Bock, parties intégrantes de films célèbres liés à la culture juive, ainsi Le Choix de Sophie, La Vie est belle, Le Pianiste, ou Radio Days. À travers ce projet, Krakauer espère explorer la relation – chargée d’émotion – entre musique et cinéma, et apporte une touche résolument moderne aux genres classique et klezmer11.
Au sujet de la ville de Cracovie : « Je porte le nom de cette ville, chargée d'histoire pour le peuple juif. J'y suis allé souvent. C'est l'un des endroits où j'ai vécu les expériences musicales les plus transcendantes - comme cette nuit hallucinante après un concert, cinq heures de transe musicale non-stop, au beau milieu de centaines de danseurs! En 1992, lors de mon premier passage ici, avec les Klezmatics, j'ai déclaré au public : "Mon nom est David Krakauer, bienvenu dans ma ville!". "Mon sentiment pour Cracovie n'a pas changé."
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