J'ai voulu faire une coupure avec la forme classique et plus principalement avec le concerto pour violon qui occupe tout l'espace d'écoute du moment. C'était nécessaire de m'aérer un peu l'esprit avec quelque chose de différent. L'univers sonore du jeune compositeur Dmitri Golovko pour le film de Patrick Hughes, Red Hill, me sembla propice à une évasion provisoire. Sur ce point, je ne me suis pas trompé. On entre alors dans un monde qui n'a plus grand chose à voir avec le "concertant". Golovko emploie une petite formation instrumentale, peut-être un petit orchestre par endroit. Au début, disons dans la première partie, jusqu'à la chanson très rock qui ne lui est d'ailleurs pas créditée, il instaure un climat assez rude et corrosif à base de guitares aiguisées, parfois saturées, de percussions et une pointe d'électronique ci et là, jamais trop envahissante. Le climat instauré n'est pas inintéressant en soi, mais jusque là, les morceaux sont plutôt courts et peu évolutifs. Sauraient-ils déjà trahir les limites d'un musicien? La question fut prématurée parce qu'à partir de la seconde partie, la musique gagne enfin en consistance et en développement, gardant sa physionomie initiale et gagnant en intensité pratiquement jusqu'au bout de l'album. Son final agrandi par un choeur mais dans une orchestration qui demeure malgré tout restreinte, si on compare aux grandes envolées cuivrées hollywoodiennes, est poignant et efficace. La cerise sur le gâteau est l'avant-dernier extrait, entièrement instrumental et d'une belle tension mélancolique. Une poignée de cordes virevoltent sur elles-mêmes avec beaucoup de nervosité. La chanson conclusive est une charmante ballade qui détend l'atmosphère. Plus globalement, la partition de Dmitri Golovko a un aspect rock et quelque peu sauvage qui me plait bien.
Désormais, il va me falloir trouver quelques renseignements biographiques sur ce compositeur. Pour l'instant, je n'ai rien trouvé sur la toile.