François Emmanuel Joseph Bazin, né le 4 septembre 1816 à Marseille et mort le 2 juillet 1878 à Paris, est un compositeur et pédagogue français.
Fils de Joseph Bazin, un fonctionnaire marseillais, et de Magdeleine Amyot, il entre en 1836 au Conservatoire de Paris où il a comme professeurs Berton et Halévy. Il obtient le premier prix d'harmonie. En 1840, il remporte le grand prix de Rome avec sa cantate Loyse de Montfort. De retour de son séjour d'Italie pendant lequel il s'est surtout intéressé à la musique religieuse, il entreprend d'écrire pour le théâtre lyrique, tout en remplissant la fonction de professeur adjoint puis de professeur titulaire au Conservatoire, dans la classe d'harmonie. Son traité d'harmonie qu'il nous a laissé est un modèle de pédagogie.
Il a donné plusieurs opéras-comiques qui ont eu du succès dont ses deux chefs-d'œuvre : Maître Pathelin représenté le 12 décembre 1856 (avec la célèbre romance de Charlot à Angélique : Je pense à vous quand je m'éveille) et Le Voyage en Chine, représenté le 9 décembre 1865. On lui doit aussi divers morceaux de musique sacrée et profane.
Après 1860, il remplace Charles Gounod, démissionnaire, à la tête de l'Orphéon municipal de Paris.
En 1873, il devient membre de l'Institut de France et reçoit la distinction de chevalier de la Légion d'honneur. Il repose au cimetière du Père-Lachaise.
Parmi ses élèves figure son neveu, Joseph Célestin Bazin, né le 18 novembre 1843 à Saint-Malo, décédé le 12 novembre 1921 à Toulouse. Ses autres élèves furent notamment Georges Matia, Charles Lecoq, Alfredo Catalani, André Wormser. On sait cependant qu'en 1853 Bazin refusa d'étudier avec le jeune Jules Massenet, grâce à quoi il reçut de sa descendance la réputation de "mauvais professeur et de mauvais musicien" (sic). C'est pourtant Massenet qui le remplacera au Conservatoire en 1878, à sa mort.
À sa mort en 1878, Adolphe Danhauser lui succède à la tête de l'Orphéon municipal de Paris.
Parmi ses œuvres, on peut citer :
Opéras-comique :
Le Trompette de M. le Prince (Joubert et Melesville), 1846
Le malheur d'être jolie (Desnoyers), 1847
La nuit de la Saint-Sylvestre (Mélesville et M. Masson), 1849
Madelon (Sauvage), 1852
Maître Pathelin (de Leuven et Langlé), 1856
Les Désespérés (de Leuven et Langlé), 1858
Marianne (Challamel) (n.p. 1861-2)
Le Voyage en Chine (Labiche et Delacour), 1865
L'Ours et le pacha (Scribe et Saintine, avec J.X. Boniface), 1871
Ouvertures :
L'Ours et le Pacha (Hamelle)
La Madelon (Hamelle)
Scherzo (1841 et Andantino (1842) pour orchestre
Chant seul ou a cappella :
3 voix : O douce paix (Joubert, Lemoine)
3 voix : A Laudes (Racine), 1867
3 voix : Athalie (Racine), 1870
3 voix : La Seine (Jules Ruelle), 1879
4 voix : Symphonie vocale n° 2 (Joubert, Lemoine)
4 voix : Venise (Ruelle), 1872
1 voix avec piano : Une Chanson de Malherbe, 1844
Chants pour les orphéons (12 des 25 oeuvres des Soirées orphéoniques. Collections de choeurs approuvés par la Commission du chant de la ville de Paris pour les orphéons de France. Première collection. 1860, Lescudier, Paris)
Chant avec ou sans accompagnement d'orgue ou d'harmonium (piano) :
Divers chœurs (Joubert, Lemoine)
Messe solennelle (Rome, 1842)
Sainte Geneviève de Paris, hymne pour choeur d'hommes à 4 voix (G. Chouquet, 1862)
Psaume 136
Le Christ, oratorio (1858)
La Pentecôte, oratorio
Loÿse de Montfort, cantate profane (texte de E. Deschamps et E. Pacini) (1840)
Morceau à déchiffrer en si bémol majeur pour cor ou violoncelle (1872)
Morceau à lire à première vue en fa majeur, pour cor ou violoncelle (1873)