Baryton à cordes

Le baryton à cordes — appelé aussi « viola di Bardone » ou « bardone » — est un instrument à cordes du xviiie siècle, appartenant à la famille des violes de gambes. Il s'agit d'une variante de la viola bastarda baroque.
Il a plus ou moins la grandeur d'un violoncelle. Son accord est : la, ré, fa, la, ré, fa. L'instrument ne se tient pas entre les jambes comme les violes de gambe, mais est placé sur le sol comme un violoncelle. En plus des six cordes de jeu, se trouvent à l'arrière du manche creux, sept à neuf cordes accordées en principe selon une diatonique. Celles-ci jouent d'une part le rôle de cordes sympathiques, mais sont aussi pincées avec le pouce de la main gauche, technique qui rend très difficile le jeu cet instrument.

La douceur du son était appréciée en période pré-classique. Joseph Haydn composa pour son maître — le prince Nicolas Esterházy, qui jouait lui-même avec passion du baryton — plus de 170 œuvres (solos, trios, et divertissements). Après 1800, l'instrument est tombé dans l'oubli.

Oeuvres pour baryton

Les 176 œuvres avec le baryton Joseph Haydn ont déjà été mentionnées. Parmi elles se trouvent des duos pour deux Barytons, deux quintettes avec deux cors), six octets (quatuor à cordes, baryton, contrebasse, deux cors), des concertos et surtout les 126 trios. Le Prince Nikolaus Esterházy a aussi demandé des oeuvres pour baryton à d'autres compositeurs, dont les 24 trios de Luigi Tomasini, premier violon dans l' orchestre de la cour dirigée par Haydn. Seuls trois d'entre eux sont avec alto, les autres avec violon. 25 Barytontrio d' Alfred Lessing se trouvent dans le monastère de la Sainte Croix à Vienne. En outre, 24 trios de Joseph Burgk Steiner ( ? ) et 24  d'Anton Neumann (1740-1776) sont conservés. Andreas Lidl (env. 1740-1789, aussi appelé à tort Anton),  a été, en 1769-1774, violoncelliste dans l'orchestre Esterházy a publié six trios opus 1 à Londres en 1776, six autres trios à Paris et six autres à Londres. Bien que ces oeuvres ont été publiées pour violon ou flûte, il faut supposer que Lidl les a joués sur le baryton, parce que Haydn lui-même avait déjà choisi cette voie de la publication. Des oeuvres pour baryton de Sebastian Ludwig Friedel n'ont été probablement jamais imprimées et semblent donc inaccessible, si pas perdues. De Vincent Hauschka (1766-1840) cinq quintettes (baryton, quatuor à corde ) et cinq duos (basse, violoncelle) sont connus mais ils sont considérés comme perdus.