Phil NIMMONS, né en 1923

Eléments biographiques I:

Phillip Rista Nimmons de son vrai nom mais davantage connu sous son nom d'artiste Phil Nimmons, est un clarinettiste, chef d'orchestre et compositeur canadien partagé entre le jazz et le classique. Il naquit le 3 Juin 1923, à Kamloops , Colombie-Britannique. Il est le fils de George Rista et Hilda Louise (McCrum). Il fréquenta l'école "Lord Byng Secondary" et obtint son diplôme en 1940. Il décrocha ensuite un baccalauréat ès arts de l' Université de la Colombie-Britannique en 1944. Durant son séjour à Vancouver, il joua dans le Quintet "Ray Norris" . De 1945 à 1947, il fut chercheur à la Juilliard School of Music . Entre 1948 à 1950, il assista au "Royal Conservatory of Music", puis, dès 1973, Il rejoignit l' Université de Toronto en 1973 comme instructeur en techniques de jazz et devint par la suite directeur émérite d'études de jazz. Parmi ses élèves, figurèrent les compositeurs Jerry Toth et Rick Wilkins .
En 1976 , il reçut le premier prix Juno, obtenu dans la catégorie jazz pour son album "Suite de l'Atlantique" qu'il réalisa avec son groupe "Nimmons 'N' Nine Plus Six". En 1993, il fut nommé Officier de l' Ordre du Canada . Il est également récipiendaire de l' Ordre de l'Ontario . En 2002, il reçut le Prix du Gouverneur général, la plus haute distinction civile, pour sa contribution à la musique canadienne.

  Eléments biographiques II:

Phil Nimmons a reçu le Prix des Arts de Toronto, en 1986. Ainsi que l'a déclaré le jury à cette occasion: "Depuis plus de quarante ans, Nimmons poursuit activement une carrière ambitieuse dans les arts et a su rapprocher le jazz et la musique classique". Ce musicien d'une étonnante versatilité est également un compositeur prolifique de jazz et de musique d'accompagnement. Il a écrit plus d'une douzaine de pièces destinées à des ensembles classiques d'importance diverse.

Commentaires autour d'une oeuvre:

PLATEAU (orthographe anglaise) a été commandé à Phil Nimmons courant 1985 par la Société "Radio-Canada", pour le CBC Vancouver Chamber Orchestra. Ce poème symphonique en un mouvement suit les principes du développement continu. Il représente un retour aux sources musicales pour Nimmons, puisqu'il a été inspiré par les vastes plateaux de la région de Cariboo, au centre-sud de la Colombie-Britannique, près de Kamloops, ville de naissance du compositeur.

Plateau pour orchestre de chambre est malheureusement la seule oeuvre que je connais de ce compositeur qui m'intéresse beaucoup, ne serait-ce déjà pour le rapprochement qu'il a toujours essayé de concrétiser entre le jazz et la musique classique, à l'instar, par exemple, de Lalo Schifrin et Michaël Mantler ou encore Colin Towns.

L'instant Phil Nimmons:

https://www.youtube.com/watch?v=4_IZVezP9w0

Je l'aime bien cette clarinette ci-dessus. Plateaus -Cariboo Country Tone Poem pour orchestre est une oeuvre qui démarre sur des tracés furtifs de basson, de flûte et d'un hautbois aussi, auxquels s'ajoute une clarinette vaguement mystérieuse. La musique prend alors un peu d'ampleur avec un retour du hautbois solo sur un ton très retenu. C'est souvent l'instrument qui s'élève toujours un peu au-dessus des autres dans une douce prière. Plus globalement, ces instruments à vent y peignent la couleur principale. L'esprit du jazz n'est jamais très loin même s"il n'est nettement exprimé, surtout lorsqu'une trompette solo s'exprime sur un ton assez déterminé, un élan repris par une flûte enthousiaste qui chante un tout autre refrain. C'est très vite une danse des vents qui impose son rythme, le rythme d'un bonheur qu'aucune mélancolie ne viendra troubler ni faire sangloter. La musique jaillit en une fête sonore parfaitement organisée où les vents s'y donnent à coeur-joie. Par cet oeuvre, je devine l'intérêt que porte Phil Nimmons aux instruments à vent, observant en même temps qu'ici en particulier les bois dominent les cuivres. Le basson a une "voix", une sonorité, qui m'a toujours fasciné, ce son "bonhomme" comme je dis toujours, plus encore lorsqu'il s'agit du contrebasson, une nonchalance à laquelle, peut-être, une part de ma personnalité s'identifie. Enfin c'est comme ça que je perçois mon attirance pour cet instrument et j'aime bien entourer cette proximité émotionnelle par une once de mystère. Cependant, mon passage préféré est lorsque la trompette solo intervient avec une certaine légèreté, la note emboîtée par la flûte et le hautbois. A partir de ce moment précis c'est le bonheur qui s'exprime, un bonheur contagieux et enivrant. Superbement orchestrée sur toute sa durée, je noterai encore, sous l'effervescence des vents, un délicat emploi du violoncelle solo. Les dernières minutes de Plateaus ne perdent rien en saveur, au contraire.