Jonathan ELIAS, né en 1956

Jonathan Elias n'est pas exactement ce que l'on peut appeler un compositeur "classique". Je ne crois pas qu'il ait composé des symphonies, des concertos, des oratorios ni de la musique de chambre. C'est davantage dans le domaine de la pop/rock qu'il exerça son talent et dans celui de la musique de film.

                      Jonathan Elias est d'abord né en 1956, à New York aux Etats-Unis. Il commença à jouer du piano dès l'âge de six ans. Six de plus suffiront à en faire une jeune compositeur enthousiaste et prometteur. Son inspiration provenait d'abord des comédies musicales de Broadway. S"il manifesta un goût dominant pour le rock, il ne tarda guère à vouer une vraie admiration pour des compositeurs classiques tels que Bela Bartok  et Sergueï Rachmaninov. Sa vie fut dédiée à la musique et sa réputation de compositeur s'aiguisa avec les nombreuses musiques qu'il composa pour le Septième Art. Il devint également un producteur de disques dans le domaine de la pop et du rock. Si j'évoque ce compositeur ici, c'est en référence à son Cycle de Prières "The Prayer Cycle", pour choeur et orchestre avec solistes, chanteurs des quatre coins du monde qu'il invita à chanter au sein de cette grande oeuvre chorale. S'y réunissent alors  Alanis Morissette , Linda Ronstadt , James Taylor , Ofra Haza , Nusrat Fateh Ali Khan , Salif Keita , et Yungchen Lhamo du Tibet. Les chants sont interprétés dans plusieurs langues
dont l'hébreu , le latin , le swahili et en ourdou. C'est une oeuvre magnifique, certes pleine de bons sentiments, un grand hymne à la paix, mais il y a une vraie profondeur et beauté au bout du compte; un hautbois qui semble presque provenir du Mission d'Ennio Morricone, une délicieuse guitare aux accents latins...La Symphonie chorale voit le jour courant 1999, a presque une allure de jubilé à l'approche d'un siècle qui s'achève et d'un autre qui éveille nos appréhensions et superstitions.    

En 2004, Jonathan Elias donne naissance à American River, des compositions associant le piano à un quatuor à cordes et les voix de  Emmylou Harris , Kris Kristofferson , Marty Stuart , Rosanne Cash et Johnny Cash. Cette oeuvre fut nominée pour un "Grammy Award du meilleur album "New Age".

Courant 2011, il compose alors une seconde symphonie chorale The Prayer Cycle II: Path to Zero par laquelle il réunit cette fois:  Sting , Salif Keita , Rahat Nusrat Fateh Ali Khan , Jonathan Davis de Korn , Jon Anderson , Trudie Styler , Angelique Kidjo , Richard Bona , Yungchen Lhamo , Dadawa , Robert Downey, Jr. , Sinéad O'Connor , Serj Tankian , Alex Ebert et, via un enregistrement d'archives, Jim Morrison .

Pour la partie biographique, il faut aussi savoir que Jonathan Elias a assisté aux cours de musique de la "Eastman School of Music" parce qu'il eut l'ambition de devenir un compositeur de musique classique et chef d'orchestre, puis à ceux du Collège de Bennington dans le Vermont en 1976. Alors qu'il était encore dans l'étude, il expérimenta ses talents de compositeur sur des bandes- annonces de films, notamment étrangers , et, plus tard, réalisa les remorques pour Blade Runner , Gandhi et Retour vers le futur . Il a continué à travailler sur de nombreuses bandes originales de films, en commençant par Children of the Corn et notamment Tuff Turf , Parents , Chaplin , etc...

J'ai vu qu'en 1990 il a composé "Requiem for the Americas: Songs from the Lost World" (Requiem pour l'Amérique : Chants pour le Monde Perdu). Il semble que là aussi c'est une sorte de compilation de plusieurs interprètes. Tu connais, Icare ?

Je ne connais pas cette oeuvre mais voici la distribution artistique ci-dessous:

= Détails

C'est certainement dans un style musical plus pop que "The Prayer Cycle" auquel je fais référence dans mon commentaire de présentation qui est de facture plus classique même si les artistes conviés sont davantage issus de la pop ou de la musique traditionnelle de différents pays.

Aujourd'hui, après avoir réécouté trois cantates de J. S. Bach, les BWV 197, 97 & 191, j'avais envie de rester dans le monde des voix et des choeurs. Toutefois, j'ai souhaité faire un grand bond en avant avec une oeuvre contemporaine, la seule que je connais de Jonathan Elias; Cycle de Prières - "The Prayer Cycle", Symphonie Chorale en neuf mouvements pour choeur et orchestre avec solistes, chanteurs des quatre coins du monde. S'y réunissent alors Alanis Morissette, Linda Ronstadt, James Taylor, Ofra Haza, Nusrat Fateh Ali Khan, Salif Keita et Yungchen Lhamo du Tibet. Les chants sont interprétés dans plusieurs langues dont l'hébreu, le latin, le swahili et en ourdou. Il y avait déjà un bon moment que je ne l'avais pas réécouté, plus de quatre ans, un cycle de prières qui m'a toujours inspiré l'amour et la paix, une bouffée d'optimisme pour contrecarrer le pessimisme qui me gagne et me pénètre sur le monde qui m'entoure:

<<Voici plusieurs années, j'avais commencé à écrire un choral symphonique. Il en est advenu cette série de neuf adagios de prière, intitulés "The Prayer Cycle". Tandis que je composais, mes pensées m'inspiraient de sombres visions du destin qui, selon moi, menace notre planète. Il m'est finalement apparu que la prière était notre dernier ressort, lorsque seul l'espoir demeure. Quelle qu'en soit la raison, providence ou hasard, on s'embarque sur des chemins qui mènent en des lieux insolites. En route, tout en priant à ma manière, j'ai rencontré des artistes du monde entier, avec lesquels j'ai eu l'honneur de travailler. L'un des plus grands de ce siècle, Musrat Fateh Ali Khan, est décédé. Son interprétation est ici celle d'une âme respectueuse et émouvante dont l'esprit fugitif embrasse l'amour de la musique. S"il est rare, en une vie, de pouvoir collaborer avec un grand artiste, que dire de l'honneur d'avoir oeuvré avec un groupe d'interprètes plus brillants les uns que les autres? Tous se sont montrés prêts à franchir bien des limites, musicales ou culturelles. J'ai été frappé de voir à travers mes périples, combien la voix humaine primitive nous touche toujours en profondeur, indépendamment de toute attache culturelle. Peu importe la langue dans laquelle une prière est chantée, c'est l'honnêteté de la douleur et de l'espoir de l'interprète qui transparaît. Pour ce "Cycle des Prières", les artistes se sont inspirés de mes poèmes, interprétant les paroles à leur façon, dans un merveilleux éventail de langues et de chants. Leurs voix ont souvent enrichi la musique du monde et glorifient aujourd'hui ce projet. Je leur serai à jamais reconnaissant. Le monde qui nous entoure est à la fois joyeux et cruel. L'écart entre l'amour et la haine est plus tangible que jamais. Puissions-nous aller de l'avant, et puissent les générations futures émerger là où nous avons sombré. C'est là mon ultime prière.>>

Jonathan Elias à propos de "THE PRAYER CYCLE".

Bon là, si je veux comprendre les textes, il va me falloir apprendre le swahili, l'hébreu, l'ourdou et réviser mon latin! Il y a bien une toute petite partie, dans la Prière "Innocence", qui est chantée en français par Alanis Morissette, mais avec son accent très prononcé, je n'ai pas tout compris, seulement un mot par-ci par-là. Bon, j'exagère un peu car tous les poèmes de Jonathan Elias sont écrits en anglais dans le fascicule de mon cd. Mais comme le dit le compositeur lui-même, la voix humaine primitive a cette force éternelle de nous bouleverser de l'intérieur, indépendamment de toute attache culturelle...et je rajouterais volontiers...et religieuse.