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 Dynam Victor Fumet (1867-1949)

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joachim
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MessageSujet: Dynam Victor Fumet (1867-1949)   Dynam Victor Fumet (1867-1949) Empty2013-08-28, 08:52

Dynam-Victor Fumet est un compositeur et organiste français (Toulouse, 4 mai 1867 - Paris, 2 janvier 1949).

"Connaissez vous Dynam-Victor Fumet ? Il fut un organiste comme il n’y en a guère dans tout un siècle. Disciple de Franck, il avait reçu d’autre part un don d’improvisation qui confinait au génie. Tout jeune, je l’ai entendu une seule fois à l’orgue de Sainte-Anne-de-la-maison-Blanche dont il était le titulaire. Je reçu ce jour-là une des plus foudroyantes émotions de ma vie. Être pris, vous savez ce que cela signifie ? Pris, aspiré comme par un maelström, vidé de toute substance personnelle, mais traversé en retour par un fleuve de feu qui me ravissait en me brûlant. Tous ceux qui ont entendu Fumet ont éprouvé des impressions analogues à la mienne. Son nom ne s’est jamais effacé de ma mémoire."
— Bernard Gavoty


Né à Toulouse en 1867 d’un père horloger très autoritaire, Dynam-Victor Fumet commença ses études musicales au conservatoire de cette même ville où furent très vite reconnus ses dons exceptionnels puisqu’il y obtint tous les prix. Il fut présenté au Conservatoire de Paris à l’âge de 16 ans où il fut reçu dans la classe dans la classe de César Franck pour l’orgue et d’Ernest Guiraud pour la composition .La municipalité de Toulouse lui vota une pension pour l’achèvement de ses études à Paris et son départ pour la capitale fut accompagné en guise de soutien par la fanfare municipale…
Les premiers temps de ses études à Paris furent consacrés à un travail acharné, mais enfin libéré de la tutelle étouffante de son père il ne tarda pas à se lier à des milieux anarchistes (Louise Michel, le prince Kropotkine, Jean Grave, Charles Malato). Il continue cependant ses études musicales normalement au conservatoire où ses condisciples le surnomment Dynam, probablement à cause de son dynamisme dans sa manière de jouer ainsi que sa façon d’être dans la vie. À 19 ans il monte en loges pour le concours de Rome, est félicité par Reyer et complimenté par Saint-Saëns, mais rate son prix pour des raisons peut-être politiques - un journal du matin a cru devoir dénoncer ses tendances anarchistes. Échec cuisant, scandale à Toulouse : la municipalité coupe les vivres au libertaire, son père refuse de le revoir. Il continue cependant à travailler au Conservatoire où César Franck qui aime ce plus jeune de ses élèves, le sachant dans la gêne, obtient qu’on lui attribue l’orgue d’accompagnement à l’Église Sainte-Clotilde dont il était l’illustre titulaire.
Il devient quelque temps chef d’orchestre au « Chat Noir » où il ne tarde pas à démissionner pour laisser sa place à son camarade Erik Satie. C’est à partir de cette époque qu’il s’adonne au spiritisme et devient un médium réputé, puis après une tentative de suicide dont il réchappe miraculeusement il retrouve la foi en Dieu et sous l’influence de Léon Bloy la foi chrétienne. Il s’intéresse aux sciences occultes dans la ligne des kabbalistes chrétiens. C’est là qu’il se lie avec la duchesse de Pommard, Saint-Yves d’Alveydre, Stanislas de Guaïta etc. Parallèlement, c’est aussi à cette époque qu’il rencontre Verlaine avec qui il aura une amitié forte puisqu’il le tutoyait.
Après un voyage mouvementé en Amérique du Sud où il est engagé comme chef d’orchestre, il revient à Paris et se marie dans une famille très proche de la fondatrice de la Société Théosophique, Hélène Blavatsky. Nommé organiste à l’Église Sainte-Anne-de-la-Maison-Blanche, il mena une carrière discrète malgré son génie d’improvisateur qui attirait les foules. C’est là qu’il composera un nombre important d’œuvres pour l’Église qu’il se fera un devoir de créer pour chaque fête importante, mais malheureusement, beaucoup ont été perdues. Dynam-Victor Fumet a eu deux fils, Stanislas qui devint homme de lettres, et Raphaël, également compositeur et organiste, lui-même père du flûtiste Gabriel Fumet.


Son œuvre

Il est difficile de comprendre la musique de Fumet en faisant abstraction de son mysticisme bien que sa musique se défende totalement d’elle-même par sa forme et sa qualité intrinsèque. La difficulté viendrait peut-être de son raffinement qui exclut les effets faciles qui ont souvent tendance à plaire au public et au métier en général. Ce musicien extraordinairement doué se refusait à ce qu’il considérait comme lieu commun dans sa création, ce qui n ‘a pas facilité la compréhension de son œuvre par le grand public. De plus possédé par une vocation spirituelle qui lui donnera jusqu’à la fin d’autres centres d’intérêt que ceux qui déterminent la carrière musicale il ne tardera pas à s’isoler complètement alors que ce métier âpre et dur exige une vigilance sociale de tous les instants.
L’œuvre de Dynam-Victor Fumet porte en elle toutes les ambiguïtés, les paradoxes qui caractérisent les isolés, ces indépendants dont le mépris des modes et la sincérité assurent l’originalité hors du temps. Elle échappe volontairement aux formes classiques. Fumet, en effet, pour la plupart du temps, invente sa forme. Issu de l’incomparable école franquiste à laquelle il doit son habileté dans le maniement des formes et surtout à la modulation continue, il dispose d’une harmonie très personnelle, d’une rythmique et d’une mélodie fort subtile qui se distinguent pourtant des grands courants d’avant et d’après guerre.
« Le but de l’art expliquait-il dans une lettre à un ami, est d’humaniser la vie universelle, c’est-à-dire de la rendre proportionnelle à la royauté déchue de l’homme ». Il ajoutait que « l’art est un besoin d’amour depuis que l’homme n’est plus aussi grand que l’univers qu’il regarde. Il appelle l’univers à lui et c’est ainsi que se font les incarnations des œuvres. Il faut donc le besoin d’éternité pour l’absorber, et sentir son exil pour enfanter avec douleur la vérité vivante ».
À la fin de sa vie, étonné de l’indifférence des institutions à l’égard de sa musique, ce compositeur à la fois spiritualiste et raffiné expliquait non sans humour que le ciel lui avait tenu rigueur des excessives voluptés que lui avait procurées la création de ses œuvres…


Liste des œuvres


Orgue : 39 pièces éditées aux éditions Delatour en 3 volumes.

Canticum novum (1914), 6 pièces pour orgue ou harmonium : Marche des Chevaliers célestes, Fuga quasi Fantasia, Transsubstantiation, Le Voile de Marie, Adoration, Le Saint Sacrement
Adam et Ève
Aria
Au firmament
Au tombeau du Christ
Feux de Gloire
La lumière qui vient
L'endormement du petit Jésus
Le baiser intérieur
Le conciliabule des arbres
Le sommeil des innocents
Le tourment de Marie
Les chariots d'Israël
Litanies d'orgue
Pâques d'or
Prélude en mi bémol mineur
Prélude et Fugue en la bémol majeur
Prélude printanier


Piano : 71 pièces.

Douloureux pèlerinage (1885)
Les enlisements d'en-haut (1886)
Berceuse pour voix et piano sur un texte du compositeur (1890)
Les libellules, valse (1899)
Légende marine pour voix et piano sur un texte du compositeur (1907)
Joie (1912)
6 études caractéristiques de haute technique musicale (1931)
2 Valses : Valse tragique - Les Voiles
3 Danses persanes : Onduleuse, Hiératique, Tourbillon
Nocturne en mi bémol majeur
A la mémoire de Frédéric Chopin
Le Rouet de la Vierge
Deux Papillons


Orchestre : 22 œuvres.

Les libellules (1899), valse pour piano (orchestré ; arrangé pour ténor ou soprano, piano et orchestre)
Le sabbat rustique (1904)
Le cantique du firmament (1910-1911)
Transsubstantation (1913-1920)
Eli, lamma sabacthani (1914-1940)
Les trois âmes (1915-1917)
Le triptyque des légendes (1918)
Le conciliabule des fleurs (1921)
Libération (1921)
Marche funèbre (1922)
Notre mirage, notre douleur (1922)
Vénus sortant des eaux (1934)
Aria (1938)
Hiératique (1940)
Le sommeil d'Adam (1940)
Tourbillon (1940)
Le Mystère de la Terre (1940)
Voie lactée (1941)
La prison glorifiée (1943)
La lumière sur le sentier (s.d.)
La Nuit, poème symphonique (s.d.)


Opéra : Le Charme Maudit. Ce qu’il en reste est malheureusement inutilisable.


Musique de chambre : 15 œuvres.

Quatuor à cordes (1912)
Trio pour piano, violon, violoncelle (1943)
Poème secret, pour piano, violon, violoncello (1943)
Pièces pour violon et piano


Chant :

Oratorio : Sancta Genovefa (1918)
Nombreuses pièces dont plusieurs messes : La messe mariale, La messe des oiseaux, La messe du Christ-Roi, Messe de Requiem (1948), Ave Maria, Pater Noster, Cantiques à Marie etc.
Nombreuses mélodies profanes ou religieuses
Chœurs divers dont Les Saisons (1946) créées récemment en Russie à Saint-Pétersbourg, Un bel ange du ciel, pour choeur mixte et orgue (1945), Il est tout petit, pour choeur de femmes (1945), O doux Printemps aimé (1924)


Critiques

Les quelques CD consacrés à la musique de Dynam-Victor Fumet ont tous reçu des critiques favorables, parfois dithyrambiques, que ce soit pour ses œuvres pour orgue ou pour le piano : Jean Roy parle de chefs-d’œuvre dans Diapason pour ses pièces de piano jouées par la merveilleuse pianiste japonaise Akiko Ebi. Il en va de même des œuvres pour Orgue jouées par Jean-Paul Imbert ou Frédéric Denis qui sont célébrées dans le même mensuel par Michel Roubinet ainsi que par des revues prestigieuses comme « New Record Guide » ou « Fanfare » aux États-Unis.
Il reste cependant beaucoup à découvrir chez ce singulier mais génial compositeur dont l’histoire n’a pas encore donné toute la dimension.


Enregistrements

L'œuvre pour piano de Dynam-Victor Fumet
piano : Akiko Ebi - INTEGRAL Classic
Hommage à Dynam-Victor Fumet (œuvres pour orgue)
orgue : Frédéric Denis - WERGO - ORG70082
Le Sabbat rustique et Le Mystère de la terre
Orchestre du Palais de Tauride - Saint-Pétersbourg. Direction Mikhail Golikov. HYBRID'MUSIC


Dernière édition par joachim le 2019-08-21, 20:05, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Dynam Victor Fumet (1867-1949)   Dynam Victor Fumet (1867-1949) Empty2013-08-28, 10:00

Merci Joachim pour cette découverte étonnante et belle, j'aime beaucoup sa messe mariale que je viens de découvrir et puis maintenant j'écoute ses pièces pour piano dont je vous partage la vidéo ! drunken 
Quel personnage haut en couleurs aussi  Shocked  .

Je m'en vais de ce pas découvrir la musique de son fils Raphaël également ...

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laudec

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MessageSujet: Re: Dynam Victor Fumet (1867-1949)   Dynam Victor Fumet (1867-1949) Empty2013-08-28, 10:17

à découvrir absolument la dynastie Fumet ! Victor, son fils Raphaël, puis son petit-fils Gabriel, chapeau bas Dynam Victor Fumet (1867-1949) 333455 
ici
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joachim
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MessageSujet: Re: Dynam Victor Fumet (1867-1949)   Dynam Victor Fumet (1867-1949) Empty2013-08-28, 14:54

Merci pour ce très joli nocturne pour piano (je suppose que c'est celui en mi bémol repris dans le catalogue).

Pour ma part, c'est avec son poème symphonique La Nuit que j'ai fait connaissance avec ce compositeur que je ne connaissais pas jusqu'à présent. Lui aussi devrait sortir de l'oubli !

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La Nuit est même le morceau que je préfère des trois compositeurs de ce CD.

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laudec

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MessageSujet: Re: Dynam Victor Fumet (1867-1949)   Dynam Victor Fumet (1867-1949) Empty2013-08-28, 15:21

oui, c'est bien la Nocturne en mi bémol, jouée par la pianiste française d'origine japonaise Akiko Ebi née en 1953 à Osaka.

J'aime beaucoup également, l’œuvre du fils de Victor, Raphaël et celle du petit-fils flûtiste de grande renommée Gabriel ... à découvrir également le frère de Raphaël : Stanislas Fumet, écrivain ! quelle famille Dynam Victor Fumet (1867-1949) 862589 

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joachim
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MessageSujet: Re: Dynam Victor Fumet (1867-1949)   Dynam Victor Fumet (1867-1949) Empty2013-09-24, 10:56

Un CD intéressant qui réunit la Symphonie de l'Ame de son fils Raphaël, et les poèmes symphoniques Sabbat Rustique et Le Mystère de la Terre de Victor. Malgré des dates éloignées (Sabbat Rustique de 1904, et Mystère de la Terre de 1940), je ne décèle pas de différences de style : ce sont des oeuvres très influencées par son maître César Franck et aussi de Wagner. En tout cas, j'aime beaucoup Very Happy 

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