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 Francis Lopez (1916-1995)

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joachim
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joachim

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MessageSujet: Francis Lopez (1916-1995)   Francis Lopez (1916-1995) EmptyVen 23 Aoû 2013 - 10:20

En 1987, à une journaliste de Libération qui l'interrogeait sur l'hostilité qu'il suscitait dans les milieux culturels, il répondait : « Aujourd'hui, Offenbach c'est devenu culturel. Mais de son vivant tout le monde lui tombait dessus. Les théâtres lui étaient fermés. Si Hortense Schneider n'avait pas eu un amant banquier, il n'aurait pas pu créer La Belle Hélène. Après ma mort, on fera peut-être de moi un Offenbach. » (Libération, vendredi 6 janvier 1995, p. 36)


Francis Lopez, de son vrai nom Francisco Lopez, est un compositeur de musique français né à Montbéliard (Doubs) le 15 juin 1916 et mort à Paris le 5 janvier 1995.

C'est par hasard, en raison de la guerre, que Francis Lopez est né à Montbéliard. En fait c'est un Basque authentique de par ses origines, et en raison de ses années d'enfance et d'adolescence. La famille de son père, Francisco López (né au Pérou, à Lima en 1889, mais qui s'établit en France, à Hendaye, pour exercer la profession de dentiste) avait émigré au Pérou comme de nombreux Basques au xixe siècle. Sa mère, Berta-Ena Jambreau, était née elle aussi en Amérique du Sud, à Buenos-Aires. Fille de Basques originaires d'Hendaye, elle retourna avec sa famille dans cette ville après la mort de son père. C'est là qu'elle rencontra son futur mari. Ayant perdu son père à l'âge de cinq ans, Francis Lopez, après avoir suivi des études au lycée de Pau, « monte » à Paris pour y entreprendre des études de médecine afin de devenir dentiste comme son père. Bon pianiste amateur, il joue le soir dans des cabarets ou des bars du quartier latin afin de payer en partie ses études, mais sans envisager une carrière musicale.

Ayant opté pour la nationalité française (il était né en France, mais de parents nés à l'étranger) Francis Lopez est mobilisé en septembre 1939, dès le début de la guerre, et c'est à l'occasion de la préparation de la fête de Noël de son unité qu'il compose ses premières chansons. Blessé en 1940 et revenu à la vie civile, il ouvre un cabinet de chirurgien-dentiste à Paris, tout en continuant à composer chaque soir. Dans la communauté basque de la capitale, Francis Lopez fait la connaissance du chanteur André Dassary, qui travaille avec le chef d'orchestre et arrangeur Raymond Legrand. En 1942, il obtient un succès considérable avec quatre chansons interprétées par l'orchestre Raymond Legrand : le Rat des villes et le rat des champs, Perrette, Jim et Refrain sauvage, ce dernier titre obtenant bientôt le Grand Prix du disque. À partir de ce moment, Francis Lopez enchaîne succès sur succès avec des interprètes prestigieux comme Lucienne Delyle, Léo Marjane, Maurice Chevalier, Tino Rossi, mais aussi Georges Guétary alors débutant dans la variété, au succès duquel il contribue grandement avec Caballero, Robin des Bois, À Honolulu, chansons qui sont alors sur toutes les lèvres. Il s'essaye également au tour de chant avec des chansons de sa composition dont il écrit les paroles à l'occasion (Ma midinette, Heureux comme un roi), et il prend même pour quelque temps la direction artistique du cabaret Le Parnasse.

À la fin de 1945, Francis Lopez, déjà reconnu comme compositeur de chansons à succès, est amené à écrire en quelques semaines sa première opérette, La Belle de Cadix, sur un livret de Raymond Vincy. La vedette en est un chanteur presque inconnu, Luis Mariano. Ce spectacle, monté avec peu de moyens, est créé au Casino Montparnasse le 22 décembre 1945. Une cinquantaine de représentations étaient prévues : la pièce tiendra l’affiche pendant presque deux ans. La Belle de Cadix marque le début de la collaboration du trio formé par Raymond Vincy, Francis Lopez et Luis Mariano, qui va dominer l’opérette pendant plus de vingt ans et accumuler les succès. Après le triomphe de sa première opérette, Francis Lopez se lance dans la composition d’une œuvre plus ambitieuse musicalement : Andalousie, créée à la Gaîté Lyrique le 25 octobre 1947, avec encore Luis Mariano en vedette.
La réputation de Francis Lopez étant désormais solidement établie, il produit opérette sur opérette, sur des livrets de Raymond Vincy (généralement seul, mais parfois en collaboration), au rythme moyen d’une par an, les unes relevant de la comédie musicale (Quatre jours à Paris, 1948 ; Monsieur Bourgogne, 1949), les autres étant des œuvres à grand spectacle qui portent alors ce genre à son apogée (Pour Don Carlos, en 1950, avec Georges Guétary ; Le Chanteur de Mexico, en 1951, avec Luis Mariano). Avec Le Chanteur de Mexico créé au Théâtre du Châtelet (tout comme Pour Don Carlos), Francis Lopez, alors âgé de 35 ans, est à l’apogée de sa gloire. Pendant une dizaine d’années, il enchaîne les triomphes : La Route fleurie à l’ABC (1952), avec Georges Guétary, Bourvil et Annie Cordy ; À la Jamaïque à la Porte-Saint-Martin (1954), avec Jeanne Sourza et Christian Selva ; La Toison d’Or, au Châtelet (1954), avec André Dassary ; Méditerranée, encore au Châtelet (1955), première opérette interprétée par Tino Rossi ; Tête de Linotte à l’ABC (1957), avec Annie Cordy et Jean Richard.
Les années 1960 sont moins brillantes. La mode est désormais au « yéyé », plus rythmique que mélodique, qui s’impose partout dans le domaine de la variété. Francis Lopez fait quelques concessions à la nouvelle mode, en introduisant le « twist » dans ses nouvelles opérettes (Visa pour l’amour, avec Luis Mariano et Annie Cordy, en 1961, et surtout Le Temps des guitares, écrit en 1963 pour Tino Rossi, où l’influence des rythmes nouveaux est encore plus sensible, et où il est fait appel à une chanteuse de la nouvelle génération, (Josy Andrieu). L’opérette à grand spectacle n’est pas pour autant abandonnée. Maurice Lamy, successeur de Maurice Lehmann à la tête du Châtelet commande Le Prince de Madrid, créée en mars 1967 avec Luis Mariano en vedette et qui tiendra l’affiche pendant deux ans. En mai 1968, disparaît Raymond Vincy, le collaborateur de tant de succès. Pour le nouveau spectacle devant être créé au Châtelet en décembre 1969, La Caravelle d’Or, il faut faire appel à Jean Valmy pour le livret et à Jacques Plante pour les paroles. Malade, Luis Mariano doit abandonner la scène après quelques semaines de représentations. Il meurt le 14 juillet 1970 à Paris. Du trio ayant fait la gloire de l’opérette française dans les années 1950 (Francis Lopez, Raymond Vincy et Luis Mariano) le compositeur reste le seul survivant. Son succès ne se dément cependant pas. En province, Rudy Hirigoyen fait triompher Viva Napoli ! en 1969, avant une reprise couronnée de succès à Paris, au Théâtre Mogador, en septembre 1970.

Au début des années 1970, l’opérette est indiscutablement en crise, tandis que s’impose le rock et que la mode, chez les jeunes générations, est à la comédie musicale américaine. La Gaîté-Lyrique a fermé, Mogador cherche un nouveau souffle, et le Châtelet est en faillite après la mort de Marcel Lamy. Pour éviter sa fermeture, on fait appel à Francis Lopez, qui en prend la direction artistique. Dans l’urgence, il décide d’y monter Gipsy, une opérette créée à Lille en décembre 1971, faute de salle parisienne, avec en vedette un débutant, José Todaro. À partir de février 1972, la pièce remporte un triomphe chaque soir au Châtelet (elle y sera représentée plus de 600 fois). Dirigé par le chef d'orchestre André Martial. Les Trois Mousquetaires, « opérette-western » au livret très librement adapté de l’œuvre d’Alexandre Dumas lui succède en février 1974, avec le ténor Mario Brunini, qui mourra peu après. FIESTA également créé en 1975 avec pour vedette le Ténor Franck Villano et Maria Candido. Volga, également créée au Châtelet en novembre 1976 avec José Todaro et Maria Candido sera la dernière opérette à grand spectacle de Francis Lopez. Elle tiendra l’affiche pendant dix-neuf mois. Entre temps, en désaccord avec la société concessionnaire du Châtelet, Francis Lopez avait abandonné la direction du théâtre. En 1979, la Ville de Paris décide d’en reprendre l’exploitation directe et, en revenant à sa vocation du xixe siècle sous le nom de Théâtre Musical de Paris, d’en faire avant tout une salle de concerts.
Comme le Théâtre Mogador a suivi un sort comparable, Francis Lopez ne peut plus concevoir d’opérette à grand spectacle. Il doit se contenter de salles modestes (Renaissance, Élysée-Montmartre, Eldorado), sans fosse d’orchestre. Désormais, les chanteurs ne sont plus accompagnés que par quelques instruments, dominés par un synthétiseur. On se contentera même parfois d’une bande magnétique… On est loin des riches orchestrations d’un Jacques-Henry Rys ou d’un Paul Bonneau. Avec de petites scènes sans machinerie, la mise en scène est des plus réduites. Pourtant Francis Lopez ne renonce pas : le catalogue de ses œuvres, de 1979 à 1994, compte une vingtaine de titres (au rythme moyen d’une opérette montée chaque année) mais elles ne sont plus que l’écho de sa gloire passée. Il est d’ailleurs difficile de savoir quelle est la part exacte de Francis Lopez dans la partition musicale de la plupart des productions de la dernière période de sa carrière, de nombreux « airs additionnels » écrits par son épouse Anja, puis par son fils Rodrigo, étant régulièrement introduits dans les opérettes qu’il signe dans les années 1980. Pour les premiers rôles de ses dernières œuvres, Francis Lopez engage Gésip Légitimus à la direction artistique et fait appel soit à des artistes ayant, aux beaux jours des années 1950, conduit ses plus célèbres productions au succès, mais ayant inévitablement vieilli (Georges Guétary, Rudy Hirigoyen, Maria Candido, Josy Andrieu), soit à de nouveaux talents dont aucun ne parvient à s’imposer véritablement (José Villamor, Katia Tchenko, Ricardo Garcia, Tony Gama, Richard Finell, Chris Keller). Francis Lopez meurt à Paris le 5 janvier 1995, laissant une œuvre considérable : une cinquantaine d'opérettes, un millier de chansons et la musique d'une cinquantaine de films.

La production souvent décevante des dernières années de la carrière de Francis Lopez ne doit pas faire oublier les qualités d’un musicien qui fut, avec Vincent Scotto, un des plus grands mélodistes du xxe siècle, dont les refrains, s’imposant immédiatement à l’oreille, connurent un succès planétaire pendant une quinzaine d’années. Si Paris délaisse de nos jours Francis Lopez (la reprise du Chanteur de Mexico en 2006 n’a pas connu un grand succès), la province lui reste fidèle. Chaque année, sont montés dans une ville ou dans une autre, La Belle de Cadix, Andalousie, Quatre jours à Paris ou quelque autre grande opérette d’un compositeur qui, boudé par les élites intellectuelles de son temps demeure l’un des musiciens les plus populaires du xxe siècle.


Son œuvre

Opérettes

1945 : La Belle de Cadix, Casino Montparnasse
1947 : Andalousie opérette d'Albert Willemetz et Raymond Vincy, Théâtre de la Gaîté-Lyrique
1948 : Quatre jours à Paris, Bobino
1949 : Monsieur Bourgogne, Bobino
1950 : Pour Don Carlos, Théâtre du Châtelet
Octobre 1950 : La Revue de l'Empire d'Albert Willemetz, Ded Rysel, André Roussin, musique Paul Bonneau, Maurice Yvain, Francis Lopez, Henri Bourtayre, mise en scène Maurice Lehmann et Léon Deutsch, Théâtre de l'Empire
1950 : Pour Don Carlos, musique Francis Lopez, livret André Mouëzy-Éon, chansons Raymond Vincy d'après Pierre Benoit, mise en scène Maurice Lehmann, Théâtre du Châtelet
1951 : Le Chanteur de Mexico, Théâtre du Châtelet
1952 : La Route fleurie opérette de Raymond Vincy, mise en scène Max Révol, Théâtre des Célestins, Théâtre de l'ABC
1953 : Le Soleil de Paris
1954 : À la Jamaïque, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
1954 : La Toison d'Or, Théâtre du Châtelet
1955 : Méditerranée livret Raymond Vincy, mise en scène Maurice Lehmann, Théâtre du Châtelet
1956 : El Aguila de Fuego (L'Aigle de Feu), Théâtre Maravilla Madrid
1957 : Tête de Linotte, ABC
1957 : La concion del amor mio, Madrid
1958 : S.E. La Embajadora, Théâtre de l'Alcazar Madrid
1958 : Cinq Millions Comptant
1959 : Le Secret de Marco Polo, Théâtre du Châtelet
1960 : Visa pour l'amour, Théâtre de la Gaîté-Lyrique
1960 : Dix Millions Cash, livret Raymond Vinci, mise en scène Jacques Mauclair, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
1961 : Visa pour l'amour, livret Raymond Vinci, mise en scène René Dupuy, Théâtre de la Gaîté-Lyrique
1963 : Le Temps des guitares, ABC
1963 : Cristobal le Magnifique, livret Raymond Vincy, mise en scène Guy Lauzin, Théâtre de l'Européen
1967 : Le Prince de Madrid, Théâtre du Châtelet
1969 : La Caravelle d'Or, Théâtre du Châtelet
1969 : musique du film La Honte de la famille - non commercialisée (sources : générique du film)
1970 : Viva Napoli, Théâtre Mogador
1971 : Restons Française, Théâtre des Capucines
1971 : Gipsy, Théâtre du Châtelet
1973 : Les Trois mouquetaires, Théâtre du Châtelet
1975 : Fiesta, Théâtre Mogador
1976 : Volga, Théâtre du Châtelet
1979 : La Perle des Antilles, Théâtre de la Renaissance
1980 : Viva Mexico, Théâtre de la Renaissance
1981 : Aventure à Monte-Carlo, Théâtre de la Renaissance
1981 : Soleil d'Espagne, Théâtre de la Renaissance
1981 : La Fête en Camargue, Grand Théâtre de Saint-Étienne
1981 : Vacances au soleil
1982 : Le Vagabond tzigane, Théâtre de la Renaissance
1983 : L'Amour à Tahiti, Élysée Montmartre
1984 : Les Mille et une nuits, Élysée Montmartre
1985 : Carnaval aux Caraïbes, Élysée Montmartre
1986 : Le Roi du Pacifique, Élysée Montmartre
1987 : Fandango, Élysée Montmartre
1988 : Aventure à Tahiti, Eldorado
1988 : Rêve de Vienne, Eldorado
1989 : La Marseillaise, Eldorado
1989 : La Belle Otero, Eldorado
1990 : Porto Rico, Eldorado
1991 : Sissi, Eldorado
1993 : Les Belles et le gitan, Eldorado
2006 : Le Chanteur de Mexico, Théâtre du Châtelet


Musiques de film

1981 La route fleurie (TV movie)
1978 Quatre jours à Paris (TV movie)
1973 Les zozos (from aria "Mexico Mexico" from opérette "Le Chanteur de Mexico")
1969 La honte de la famille
1962 Paris champagne
1961 Ma femme est une panthère
1959 Messieurs les ronds de cuir
1959 Asphalte
1958 Sérénade au Texas
1958 Tabarin
1958 Le temps des oeufs durs
1958 Cargaison blanche
1957 C'est arrivé à 36 chandelles
1957 Une nuit au Moulin-Rouge
1957 L'irrésistible Catherine
1957 Cinq millions comptant
1957 À la Jamaïque
1957 Désir diabolique
1957 Printemps à Paris
1956 Zaza
1956 Ces sacrées vacances
1956 Alerte aux Canaries
1956 Saeta rubia
1955 Quatre jours à Paris
1955 La villa Sans-Souci
1955 La rue des bouches peintes
1955 Les fruits de l'été
1954 Le collège en folie
1954 La caraque blonde
1954 El país Vasco Francés (documentary short)
1953 La dame aux camélias
1953 Leur dernière nuit
1953 La alegre caravana
1953 La route du bonheur
1952 Violettes impériales
1952 Mon curé chez les riches
1952 Rendez-vous à Grenade
1951 Andalousie
1951 El sueño de Andalucía
1950 Botta e risposta
1949 L'ange rouge
1949 Je n'aime que toi
1949 Marlène
1949 Fandango
1947 Quai des Orfèvres
1947 Les trois cousines
1947 La colère des dieux
1946 Trente et quarante
1945 Seul dans la nuit
1945 Le cavalier noir
1943 Mon amour est près de toi
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