Lucia Popp

Lucia Popp est une soprano, née le 12 novembre 1939 à Uhorska Ves (Slovaquie), décédée le 16 novembre 1993 à Munich (Allemagne) à l'âge de cinquante-quatre ans.

« Mademoiselle, vous êtes un phénomène ! ». Ainsi s'exclamait la grande Elisabeth Schwarzkopf à l'attention de la jeune soprano Lucia Popp, quand elle eut l'occasion de l'entendre pour la première fois.

Lucia Popp fit ses débuts en 1963 à Pressburg (Bratislava), puis fut engagée à l'Opéra d'État de Vienne auquel elle est restée fidèle jusqu'à son décès. Débutant magnifiquement dans des rôles de soprano coloratura, sa carrière continua dans un registre de soprano lyrique léger puis de soprano lyrique. Marquant le rôle de la Reine de la Nuit dans la légendaire version de 1963 dirigée par Otto Klemperer dans une version qui fait encore aujourd'hui figure de référence pour son incroyable densité de talents dans la distribution des rôles féminins et masculins, à tel point que l'évocation de cet enregistrement renvoie à un âge d'or aujourd'hui disparu.

Son timbre superbe, rond, chaleureux, ses aigus lumineux ainsi qu'une technique exceptionnelle n'ont pas échappé aux connaisseurs. Interprète parmi les plus marquantes et attachantes de l’après Seconde Guerre mondiale, elle se produisit sur les plus grandes scènes du monde, chantant notamment à Salzbourg, Munich et Londres. Ses interprétations des rôles de Mozart et de Richard Strauss sont restées légendaires.
Outre le rôle de la Reine de la nuit et de Pamina dans La Flûte enchantée de Mozart, elle excella dans Susanna et la Comtesse (Les Noces de Figaro). Elle s'illustra également dans les rôles de Despina (Così fan tutte) ou d'Eva (Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg de Wagner), dans la Sophie d'Arabella de Richard Strauss ou encore dans Les Joyeuses Commères de Windsor d'Otto Nicolai et Carmina Burana de Carl Orff. Elle reste l'une des interprètes de référence des Quatre derniers Lieder de Strauss, notamment dans la version dirigée par Klaus Tennstedt. Enfin, elle ne manqua pas de marquer de son empreinte l'opérette viennoise — très appréciée outre-Rhin — comme par exemple pour Adele et Rosalinde de La Chauve-Souris de Johann Strauss fils.

Elle a joué "Tereza" dans le film slovaque 1963 Jánošík une biographie de Juraj Jánošík.

Son premier mari était le pianiste et chef d'orchestre hongrois György Fischer. Son deuxième mari était le ténor allemand Peter Seiffert.

Popp est décédée d'un cancer du cerveau en 1993 à Munich, à l'âge de 54 ans. Elle a été enterrée à Cintorín Slávičie údolie de Bratislava.
Le 12 juin 2017, un buste d'elle par Juraj Čutek a été dévoilé à l'Opéra d'État de Vienne.

Cela a du bon de faire le ménage, je viens de tomber sur cette pépite !
Quelle voix, je suis restée scotchée de bout en bout ...


https://www.youtube.com/watch?v=jSQqbJPoSbw

Un article sur Opéra views

Deux extraits de l'article :

Popp's était un art minutieusement descriptif. Dans une pièce comme «Die Forelle» de Schubert, elle pouvait déverser un flot de notes bruissant qui illustrait parfaitement les gouttelettes dansantes de la «Bächlein» qu'elle décrivait; son timbre toujours brillant et sa touche de lumière de plume n'auraient pas pu être mieux adaptés pour évoquer le clignotement mercuriel de la truite gambadante. La pure exubérance de son Frühlingsstimmen Walzer , filmé en vidéo en 1966, incarne l'euphorie insouciante de la jeunesse et du printemps, son rire aussi effervescent que le champagne. Les hommes dans la boîte qui regardent la performance de Popp ressemblent à ce que nous ressentons - complètement enchantés. - NDLR - je confirme !  

Schubert : https://www.youtube.com/watch?v=09Nl43IbZcQ
Strauss : https://www.youtube.com/watch?v=IWMrPQ0VKWg

Popp's était un son à part - argenté plutôt que doré, contrairement à beaucoup d'autres chanteurs slaves, jamais cool en effet. Une chaleur intérieure l'irradiait à chaque expression. Le timbre de sa voix - miellé, tendre, doux mais pénétrant et presque douloureusement poignant - peut produire un frisson physique comme le soleil sur la nuque ou le contact inattendu d'un être cher. Aussi éthérée qu'elle puisse être, ce n'était pas la voix d'un ange mais celle d'un être humain, plein de bouillonnement et d'enthousiasme et pourtant, comme le reste d'entre nous, enclin aux peines et aux peurs. Son visage convenait à sa voix - confiant et jeune (même plus tard dans la vie), mais avec un soupçon d'inquiétude dans son front qui suggérait la sagesse au-delà de ses années. Surtout, il y avait un sentiment de grâce - physique, vocal, personnel et spirituel - qui imprégnait tout ce qu'elle faisait.

Lehar : https://www.youtube.com/watch?v=cdrrK9BedXo
Mozart : https://www.youtube.com/watch?v=J-PuyWhzKMw

Délicieuse soprano qui a bercé ma jeunesse, avec entre autres, dans des enregistrements discographiques mythiques :

-la Reine de la Nuit de la " Flûte Enchantée de MOZART" de O. Klemperer

-Servilia de la " Clémence de Titus " de MOZART de C. Davis ou de I. Kertesz

-Marzelline de " Fidelio " de BEETHOVEN de L. Bernstein

-Eve de " la Création" de HAYDN de L. Bernstein (DG)

et les messes de SCHUBERT par Sawallisch , celle de Ste Cécile de HAYDN par R. Kubelik (ORFEO)

Oui, c' est vrai = une pépite

Moi aussi je l'aimais beaucoup, c'est aussi ma jeunesse

benoît a écrit:

-la Reine de la Nuit de la " Flûte Enchantée de MOZART" de O. Klemperer

La voici dans cet air de la Reine de la Nuit



https://www.youtube.com/watch?v=pDUyA-fVie8

Et là, dans ce merveilleux Laudate Dominum

https://www.youtube.com/watch?v=CFmERWFrTsA

joachim a écrit:

Moi aussi je l'aimais beaucoup, c'est aussi ma jeunesse  

Je comprends mieux pourquoi je ne connaissais pas.

Icare a écrit:

joachim a écrit:

Moi aussi je l'aimais beaucoup, c'est aussi ma jeunesse  

Je comprends mieux pourquoi je ne connaissais pas.

Lucia Popp reste bien connue dans le monde de l'opéra, même par d'autres que des dynosaures - je parle pour moi !
Plus sérieusement, sans être une célébrité comme Callas, Caballé ou Sutherland, elle a acquis ses lettres de noblesse et c'est tout à fait mérité.  Quand je l'écoute dans Mozart, je me demande si elle a été égalée depuis ...

Bel Canto a écrit:

Icare a écrit:

joachim a écrit:

Moi aussi je l'aimais beaucoup, c'est aussi ma jeunesse  

Je comprends mieux pourquoi je ne connaissais pas.

Lucia Popp reste bien connue dans le monde de l'opéra, même par d'autres que des dynosaures - je parle pour moi !
Plus sérieusement, sans être une célébrité comme Callas, Caballé ou Sutherland, elle a acquis ses lettres de noblesse et c'est tout à fait mérité.  Quand je l'écoute dans Mozart, je me demande si elle a été égalée depuis ...

Pour moi...égalée et même surpassée... mais ce n'est qu'une question de goût et je laime beaucoup aussi!

Jean a écrit:

Pour moi...égalée et même surpassée... mais ce n'est qu'une question de goût et je laime beaucoup aussi!

Je ne connais pas aussi bien le répertoire mozartien que le bel canto ... quelles sopranos préfères-tu chez Mozart ?

comme rien de la nuit, pour une fois j'ai une N° 1 : Edda Moser
pour le reste, Teresa Stich-Randall, Kiri Te Kanawa, Gundula Janovitz (dans les vieilles! ) (j'ai les noces avec Kiri Te Kanawa en comtesse et Lucia Popp en Suzanne...je ne pense pas qu'elles se soient créper le chignon )

J' ai les mêmes ressentis ( goûts ?) que Jean ( comme bien des fois !) sans  forcément incliner vers la nostalgie, car beaucoup de jeunes interprètes actuel(les) sont de grande valeur ( je pense au débotté à S. Piau,V. Gens par exemple ou J. Fuchs que j' ai eu la chance d' entendre dans un concert local et c' était extraordinaire , inoubliable) sans compter le STYLE , à mon avis , plus approprié , d' interprétations actuelles notamment dans le baroque ( je viens de faire une cure d' opéras de Vivaldi chez Naïve= SUPER !) ou la musique française ( cf les réalisations du Palazetto Bru Zane) , déterrant au passage des répertoires méconnus ou oubliés .

Et sur des territoires bien balisés, les interprétations actuelles peuvent vraiment m' enthousiasmer comme les cantates de J. B. Bach par la Bachstiftung et Rudolf Lutz, qui me passionnent au plus haut point , au point que j' ai maintenant parfois du mal à écouter ces oeuvres par Harnoncourt dans sa célèbre intégrale ( partagée avec Leonhardt) , qui est , de toute manière, un chef dont ' l "esthétique " et le style me pose problème (avis tout personnel)

Enfin , je rappelle à Icare que nous avons a priori le même âge et que sa période de jeunesse est aussi la mienne , mais je pense que le curseur de nos goûts en musique n' est pas placé au même endroit...

PS: pour moi aussi Edda Moser au top comme Reine de la Nuit ( il faut acquérir entre autres ce disque

Et l' air d' Elettra !!!
Et l' air de concert Popoli di tessaglia !!!