Gioseffo Zarlino — né le 31 janvier (ou le 22 mars?) 1517 à Chiogga, mort le 4 février 1590 à Venise — est un compositeur de la Renaissance et, surtout, un théoricien de la musique, certainement le plus important depuis Aristoxène jusqu'à Rameau. Sa contribution théorique est notoire en ce qui concerne le contrepoint et l'accord des instruments.
Zarlino est né à Chioggia, non loin de Venise. Il fut éduqué chez les franciscains et, plus tard, rejoint cet ordre. On pense que sa première formation a été effectuée par son oncle Bartolomeo Zarlino. Il prit aussi des leçons avec Giacobo Eterno Sanese (grammaire), Giorgio Atanagi (l'arithmétique et géométrie) et Francesco Maria Delphic (musique). Il a également fait une formation théologique, a reçu les ordres mineurs le 3 Avril 1537 et le diaconat le 22 Avril 1539. En 1536 il était chanteur à l'église de Chioggia dont, en 1539, il devint non seulement le doyen mais aussi l'organiste principal. Ordonné prêtre en 1540, il se rendit à Venise en 1541 pour y étudier auprès du savant contrapuntiste flamand Adriaan Willaert, qui était alors maître de chapelle de la Basilique Saint-Marc, et avec Cristoforo Da Ligname (logique et philosophie). Il fut nommé lui-même Maître de Chapelle à la basilique San Marco à la suite de Cyprien de Rore en 1565. C'était une des positions les plus prestigieuses de toute l'Italie pour un musicien, et il conserva cette charge jusqu'à sa mort. En outre, en 1583 il fut nommé chanoine de la cathédrale de Choggia. Pendant cette dernière période, il eut pour élèves les principaux compositeurs de l'école vénitienne, savoir entre autres : Calduio Merulo, Girolamo Diruta et Giovanni Croce ainsi que Vincenzo Galilei, le père du savant astronome et physicien Galilée, ainsi que le polémiste Giovanni Artusi.
Le nombre de ses compositions musicales est modeste. Ses motets sont de bonne facture et prouvent sa maîtrise du contrepoint. Cependant son nom reste attaché avant tout à ses études théoriques. Il a préconisé la division de l'octave en douze intervalles et, bien que Pietro Aaron ait probablement été le premier à décrire une forme de tempérament mésotonique, c'est Zarlino qui paraît avoir été le premier à le faire de façon précise, expliquant le détail d'un tempérament aux 2/7 de comma dans son ouvrage de 1558, Istitutioni harmoniche. Dans un autre ouvrage de 1571, intitulé Dimonstrationi harmoniche, il examine les différents modes et recommande celui de do majeur (mode ionien) ; on se rapproche ainsi du système harmonique et mélodique fondé sur la tonalité, qui va privilégier les modes majeur et mineur au détriment des anciens modes.
Zarlino fut le premier à reconnaître l'importance de la tierce majeure comme intervalle fondateur de l'harmonie. La juste intonation qu'il conceptualise (voir plus bas) est induite par les imperfections constatées dans la gamme pythagoricienne et le souhait d'avoir le maximum d'intervalles sonnant juste dans un système à douze intervalles par octave. Il fut également le premier à essayer d'expliquer la règle traditionnelle qui interdisait les quintes et octaves parallèles dans la conduite du contrepoint ainsi que le premier à étudier les effets et conséquences harmoniques des fausses relations.
Les écrits de Zarlino furent diffusés dans toute l'Europe à la fin du XVIe siècle. Les traductions et éditions commentées furent nombreuses en France, en Allemagne, aux Pays-Bas : elles y furent lues et étudiées par les élèves du maître Sweelinck, ceux-là même qui représenteraient la première manière du baroque.
joachim Admin
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Amor mentre dormia, 5vv, 1562; Cantin’ con dolc’e gratios’ accenti, 5vv, 1562; Come si m’accendete, 4vv, 1567 Donna che quasi cigno, 5vv, 1566; E forse el mio ben, 5vv, 1562; E questo il legno, 5vv, 1562; I’ vo piangendo, 5vv, 1562; Lauro gentile, 5vv, 1548; Mentre del mio buon, 5vv, 1568; Quand’il soave, 4vv, 1567 Si ch’ove prim, 5vv, 1570; Si mi vida es, 4vv, 1567 Spent’era gia l’ardor, 5vv, 1562;
Motets
Adiuro vos, filie, 5vv, 1549 Amavit eum Dominus, 6vv, Aptabo cythare, 5vv, 1549 Ascendo ad patrem, 6vv, 1566, Ave regina coelorum, 5vv, 1549 Beatissimus Marcus, 5vv, 1549 Capite nobis vulpes, 5vv, 1549 Clodia quem genuit, 5vv, 1549 Confitebor tibi, 5vv, 1549 Ecce iam venit, 4vv, 1563; Ecce tu pulchra es, 5vv, 1549 Ego rosa Saron, 5vv, 1549 Ego veni in hortum, 5vv, 1549 Exaudi Deus orationem, 6vv, 1566 Ferculum fecit sibi, 5vv, 1549 Hodie Christus natus, 6vv, 1566 Hodie sanctus Benedictus, 5vv, In lectulo meo, 5vv, 1549 In principio Deus, 6vv, 1566 Litigabant Iudaei, 6vv, 1566 Manus tue, Domine, 4vv, 1563 Miserere mei, Deus, 6vv, 1566, Misereris omnium, 6vv, 1566, Nemo potest venire, 5vv, 1549; Nigra sum, 5vv, 1549 O beatum pontificem, 5vv, 1549 O quam gloriosum, 6vv, 1566 O sacrum convivium, 5vv, 1549 Osculetur me osculis, 5vv, 1549 Parce mihi, Domine, 4vv, 1563 Parcius Estenses, 5vv, 1567 Pater noster, Ave Maria, 7vv, 1549 Salve regina, 6vv, 1566 Sebastianus Dei cultor, 6vv, 1569 Si bona suscepimus, 5vv, 1549 Si ignoras, 5vv, 1549 Stabat mater, Tedet animam meam, 4vv, 1563 Veni Sancte Spiritus, 5vv, 1549 Victimae paschali, 6vv, 1549, Virgo prudentissima, 6vv, 1566
Moduli motecta vulgo noncupata liber primus, 5vv (Venise, 1549) Modulationes per Philippum Iusbertum … collectae, 6vv (Venise, 1566)
Ecrits
Le istitutioni harmoniche (Venise, 1558/1573) Dimostrationi harmoniche (Venise, 1571/1573) Sopplimenti musicali (Venise, 1588) De tutte l’opere del r. m. G. Zarlino (Venise, 1588–9)