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  Zygmunt KRAUZE, né en 1938

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MessageSujet: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2013-05-30, 20:37

ELEMENTS BIOGRAPHIQUES (Wikipédia)

ZYGMUNT KRAUZE, né à Varsovie le 19 septembre 1938, est un compositeur et pianiste polonais. Né en 1938, il fait ses études de piano et de composition au Conservatoire de Varsovie, sa ville natale. En 1963, il commence à organiser des concerts de musique contemporaine avec d’autres compositeurs. En 1966, il est invité à travailler en France avec Nadia Boulanger et remporte le Premier prix au Concours Gaudeamus, à Utrecht. En 1967, il fonde l’ensemble Atelier de Musique qui donne, en première audition, plus de cent œuvres nouvelles. En 1973, il est invité pendant un an à Berlin-Ouest par la Deutscher Akademischer Auslandsdienst en qualité d’artiste en résidence. C'est alors qu'il débute une ample activité d'enseignant : l'Internationale Ferienkurse à Darmstadt (1974), l'Académie de musique à Stockholm (1975), à Bâle (1979), l'Université de l'Indiana à Bloomington (1979), l'Université Yale (1982), etc.

ZYGMUNT KRAUZE est l'auteur de cinq opéras ( Le Piege, Balthasar, La Star, Polyeucte, Yvonne Princesse de Bourgogne ) et plus de 80 œuvres symphoniques, musique de chambre et solo. Comme auteur de musique théâtrale, il a composé la musique pour la Comédie-Française, le Théâtre National de la Colline, le Centro Dramatico à Madrid. KRAUZE place l’auditeur au cœur de son processus créateur :

« Je préfère que l’auditeur entende des détails séparés et des fragments d’une musique, plutôt que d’être assailli par des éclats, des changements et des surprises. Ma musique n’est pas obstrusive. Elle n’attaque pas l’auditeur, qui dispose alors d’un rôle actif ; il n’écoute que des détails ou des fragments envers lesquels il éprouve une empathie. Il choisit les fragments lui-même parce qu’ils facilitent la perception de la musique. Il sait ce qu’il est prêt à rencontrer. Il est également conscient que tout fragment disparu réapparaîtra certainement ».

En 1982, Pierre Boulez l’invite comme conseiller artistique à l’IRCAM et, l’année suivante, il réalise une émission hebdomadaire à France-Musique. En 1987, il participe en tant que directeur artistique, interprète et compositeur, à des séries de films pour la télévision polonaise : La création de la musique et Musique et silence.

De 1970 à 1981, il est membre du comité de programmation du festival Automne de Varsovie. En 1987, il est nommé président de la Société Internationale pour la Musique Contemporaine. L’année suivante, il devint le directeur artistique du Séminaire international pour les jeunes compositeurs à Groznjan, en Yougoslavie. Enfin, en 1994, à Rheinberg en Allemagne, avec d’autres personnalités, il fonde Europa-Europa – Société internationale pour la musique contemporaine. De 1980 à 2000, il est Président ou Vice-Président de la section Polonaise de SIMC et en 1987-1990, Président de la SIMC. À partir de 2000, il est Directeur artistique du Festival Jardins Musicaux a Varsovie. De 2004 à 2006, il est nommé président de la Société Witold Lutoslawski.


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MessageSujet: Re: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2013-05-30, 20:44


OEUVRES POUR ORCHESTRE:

The Letters (2010) pour quatre pianos et orchestre / pour deux pianos, quatre pianistes et orchestre
Hymn for Tolerance (2007), pour orchestre
Adieu (2001), pour piano droit et orchestre
Emille Bell (2000), pour orchestre à cordes
Serenade (1998), pour orchestre
Piano Concerto No. 2 (1996), pour piano et orchestre
Rhapsod (1995), pour orchestre à cordes
Terra incognita (1994), pour dix cordes et piano
Marcia (1991), pour orchestre
Symphonie parisienne (1986), pour orchestre
Blanc-rouge / Paysage d'un pays (1985), pour deux masses orchestrales : orchestres à vent, orchestre de mandolines, orchestre d'accordéons et 6 percussions (300 musiciens)
Arabesque (1983), pour piano (avec amplification)et orchestre de chambre
Piece for Orchestra No. 3 (1982)
Tableau vivant (1982), pour orchestre de chambre
Violin Concerto (1980), pour violon et orchestre
Suite de dances et de chansons (1977), pour clavecin et orchestre
Piano Concerto No. 1 (1976), pour piano et orchestre
Fete galante et pastorale (1975, version de concert d'une pièce spatiale), pour 4 solistes jouant sur des instruments folkloriques (4 vielles à roue, 4 cornemuses, 4 violons folkloriques, 4 fifres) et orchestre
Aus aller Welt Stammende (1973) Pour 10 cordes (5 violons, 3 altos, 2 violoncelles)
Folk Music (1972) Pour Orchestre
Voices (1972) Pour 15 instruments optionnels
Piece for Orchestra No. 2 (1970)
Piece for Orchestra No. 1 (1969)
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MessageSujet: Re: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2013-06-08, 23:26


Il n'y pas si longtemps j'ignorais jusqu'au nom de ce compositeur et c'est bien mon côté aventurier qui a fait que je me suis laissé tenter par un cd contenant quatre oeuvres de Zygmunt Krauze; Aus Aller Welt Stammende pour dix instruments à cordes (1973), Tableau Vivant pour orchestre de chambre (1982), Symphonie Parisienne (1986) et Quatuor pour la Naissance pour clarinette, violon, violoncelle et piano (1985). L'oeuvre pour dix instruments à cordes me semble être d'une conception d'écriture assez originale: plutôt intéressant et méditatif, mais rien qui ne m'hypnotise complètement. Presque ennuyeux au bout du compte."Tableau Vivant" est une oeuvre qui m'a paru très répétitive, s'articulant autour d'une cellule de quelques notes avec des montées en tension mais je n'ai pas été vraiment captivé. Assez ennuyeux. La Symphonie Parisienne commence de façon abrupte avec des passages un peu austères, or le développement de cette oeuvre prend progressivement une tournure très intéressante et de plus en plus captivante, jusqu'à un passage vers la fin que je trouve absolument remarquable; percutant et endiablé. Un super moment de musique contemporaine pour mes oreilles. La dernière oeuvre du disque, la pièce de chambre intitulée Quatuor pour la Naissance est également une musique très inspirée qui m'a beaucoup touché. Encore une construction singulière qui aboutit à une très belle poétique. Deux oeuvres sur quatre c'est une très bonne pioche!!  Zygmunt KRAUZE, né en 1938 333455  Zygmunt KRAUZE, né en 1938 333455
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MessageSujet: Re: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2013-10-03, 10:11

Une nouvelle écoute des oeuvres citées dans mon précédent commentaire m'a permis de revoir à la hausse une oeuvre comme Aus aller Welt stammende pour dix instruments à cordes (1973). Cette fois, le charme hypnotique de cette partition a fonctionné. Quant à la Symphonie Parisienne... Zygmunt KRAUZE, né en 1938 185465

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MessageSujet: Re: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2014-06-26, 19:12

Alors qu'hier j'étais heureux de pouvoir enfin me procurer en cd une oeuvre de Gilles Tremblay, je l'étais tout autant de tomber sur quatre nouvelles oeuvres de Zygmunt Krauze qui vont me permettre d'approfondir une approche, un style, qui m'intéresse beaucoup, surtout depuis la découverte de sa Symphonie parisienne. Il y a le Concerto pour piano et orchestre n°1 (1976), la Fête galante et pastorale (1975), le Concerto pour violon et orchestre (1983) et la Suite de danses et de chansons (1977). J'ai hâte d'entrer dans la danse!!!  Zygmunt KRAUZE, né en 1938 473398 

PS: Heureusement que je connaissais déjà le compositeur car la présentation du cd que je viens de me procurer est vraiment affreuse, d'un goût limite. Bon, je sais que ce n'est pas l'enveloppe qui fait le contenu mais quand même, ils auraient pu faire mieux et plus attractif.
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MessageSujet: Re: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2014-09-16, 23:17

Icare a écrit:
Alors qu'hier j'étais heureux de pouvoir enfin me procurer en cd une oeuvre de Gilles Tremblay, je l'étais tout autant de tomber sur quatre nouvelles oeuvres de Zygmunt Krauze qui vont me permettre d'approfondir une approche, un style, qui m'intéresse beaucoup, surtout depuis la découverte de sa Symphonie parisienne. Il y a le Concerto pour piano et orchestre n°1 (1976), la Fête galante et pastorale (1975), le Concerto pour violon et orchestre (1983) et la Suite de danses et de chansons (1977). J'ai hâte d'entrer dans la danse!!!  Zygmunt KRAUZE, né en 1938 473398 

Je viens d'en écouter deux sur les quatre oeuvres mentionnées ci-dessus, le Concerto pour piano et orchestre n°1 et Fête galante et pastorale pour orchestre. Ce compositeur a vraiment un univers qui lui est très personnel et sur ce point il m'évoque le monde tout aussi personnel de Bernard Cavanna. Joachim dit souvent que chez les contemporains, on peut très facilement passer d'un monde à l'autre. C'est non seulement vrai mais j'irai même plus loin dans cette observation en affirmant que chez un même compositeur, d'une oeuvre à l'autre on peut carrément changer d'univers et parfois au sein d'une même oeuvre où, d'un mouvement à l'autre, on peut, par exemple, passer d'un passage le plus tonal qui soit à un autre complètement atonal. D'une oeuvre à l'autre de Zygmunt Krauze, je n'rai pas jusqu'à dire que je change ouvertement de monde sonore: il y a bien un air de famille entre elles, des constructions, voire une poétique qui les unissent. J'ai aussitôt été captivé par l'ambiance un peu inquiétante et intense du Concerto pour piano, le jeu "dégringolant" du piano, la tension orchestrale maintenue dans un atonalisme crispé mais pas crispant, le cheminement sinueux vers la lumière de la tonalité; un lyrisme qui tente de s'émanciper...en vain...l'oeuvre prend une autre direction, un autre chemin plus allambiqué, plus tortueux. Il y a un peu de ça aussi dans Fête galante et pastorale qui commence sur un complexe instrumental plutôt tonal. Krauze aime introduire dans sa musique des instruments que l'on a pas forcément l'habitude d'entendre dans un orchestre classique. Dans cette Fête, j'y entends comme une cornemuse ou un biniou non loin d'un clavecin. En fait, on y entend des vielles à roue, des cornemuses, des violons folkloriques et des fifres. C'est en celà que je le rapproche de Cavanna. Bien sûr, c'est une première impression qui se précisera ou non lors de futures écoutes.  Zygmunt KRAUZE, né en 1938 333455  Zygmunt KRAUZE, né en 1938 333455  Zygmunt KRAUZE, né en 1938 333455


Dernière édition par Icare le 2014-09-18, 11:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2014-09-17, 23:13

J'ai donc écouté aujourd'hui le Concerto pour violon et Suite de Danses et de Chansons pour orchestre, à deux reprises. Il n'y a pas à dire, il s'est véritablement créé un univers à lui même si j'ai trouvé la forme du Concerto pour violon plus ou moins insaisissable, comme si quelque chose m'échappait...J'ai été captivé par la construction et les différentes formes expressives de l'oeuvre sans être ému par son discours, qu'il s'agisse des moments les plus lents comme des plus animés. Peut-être que j'aurais voulu plus de beauté, qu'à un moment donné, le violon m'emporte vers le haut. Le solo de violon apparait bien mais il n'est guère poignant, plutôt insaisissable, entre deux eaux, dans une sorte de tiédeur...Pourtant, malgré des impressions qui s'apparentent à des reproches, le concerto m'a plu, moins que celui pour piano que je trouve excellent, mais il m'a plu. Quelque chose d'insaisissable me plait, quelque chose d'impalpable, de fugitif, de sinueux...je ne sais pas...La Suite de Danses et de Chansons est plus festive et plus colorée dans ses orchestrations, une suite qui se nourrit de musique ancienne et populaire dans un contexte harmonique et des combinaisons instrumentales assez particulières. Le clavecin résonne encore dans ma tête. J'aurai beaucoup de plaisir à y revenir.  Zygmunt KRAUZE, né en 1938 333455  Zygmunt KRAUZE, né en 1938 333455
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MessageSujet: Re: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2014-11-23, 23:40

<<J'ai donc écouté aujourd'hui le Concerto pour violon et Suite de Danses et de Chansons pour orchestre, à deux reprises. Il n'y a pas à dire, il s'est véritablement créé un univers à lui même si j'ai trouvé la forme du Concerto pour violon plus ou moins insaisissable, comme si quelque chose m'échappait...J'ai été captivé par la construction et les différentes formes expressives de l'oeuvre sans être ému par son discours, qu'il s'agisse des moments les plus lents comme des plus animés. Peut-être que j'aurais voulu plus de beauté, qu'à un moment donné, le violon m'emporte vers le haut. Le solo de violon apparait bien mais il n'est guère poignant, plutôt insaisissable, entre deux eaux, dans une sorte de tiédeur...Pourtant, malgré des impressions qui s'apparentent à des reproches, le concerto m'a plu, moins que celui pour piano que je trouve excellent, mais il m'a plu. Quelque chose d'insaisissable me plait, quelque chose d'impalpable, de fugitif, de sinueux...je ne sais pas>>

Lors d'une deuxième écoute, j'ai trouvé que ce concerto pour violon avait un côté oriental. En tout cas, il ne manque ni d'audace harmonique ni de caractère. J'ai aimé l'emploi délicat et presque avare de la guitare électrique au sein de l'orchestre et en liaison presque distante avec le violon solo. Malgré un aspect d'ensemble qui paraît, peut-être à tort, un peu décousu, ce concerto m'a bien captivé d'un bout à l'autre.
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MessageSujet: Re: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2016-09-26, 22:39

Bien que m'intéressant à toutes les époques, même les plus lointaines, une chose est sûre, mes aspirations et ma sensibilité se retrouvent prioritairement dans la musique du XXème siècle, et en particulier celle de la seconde moitié jusqu'à maintenant, autant d'un point-de-vue émotionnel, intellectuel que spirituel. Il est observé, justement observé devrais-je préciser, que cette époque se caractérise notamment par un éclatement des styles et une émancipation des individualités créatrices. Je tiens à souligner que lorsque j'évoque l'époque contemporaine comme idéale, je ne la réduis évidemment pas à la musique atonale, mais l'accepte sous toutes ses formes, de la musique absolue à l'appliquée, en passant par le jazz et le courant minimaliste et répétitif. Dans l'absolu, toutes les esthétiques m'intéressent et sont susceptibles de m'accrocher. C'est le savoir-faire et le talent du compositeur qui vont déterminer mon intérêt. J'ai réécouté quatre oeuvres de Zygmunt Krauze; Piano Concerto n°1 (1976), Fête Galante et Pastorale (1975), Violin Concerto (1980) et Suite de danses et de chansons (1977), avec cette réalité à l'esprit, ce goût développé depuis environ trente ans pour les approches musicales personnelles, singulières, celles qui vont m'évoquer une individualité, une personnalité forte, un poète des notes qui ne cherchera pas à faire partie d'un moule ou d'une école. Je fus ravi de pénétrer un univers qui biensûr me plait - c'est le plus important - mais qui me paraît si personnel, un monde poétique bien à lui fait d'éléments savants et populaires, de combinaisons instrumentales inhabituelles, de formes singulières. Wagemans, Przybylski, Krauze: voilà trois univers si différents les uns des autres ou chacun à sa manière va me plonger temporairement dans son imaginaire. Comme je l'ai dit, l'éclatement des styles conduit indéfectiblement à l'émancipation des individualités et, par ce fait, à un éclatement des modèles. Nous ne sommes plus sous le diktat d'un modèle unique. Pour ce qui est des combinaisons instrumentales ou des associations d'instruments inhabituelles, je note par exemple dans le premier concerto pour piano une proximité de celui-ci avec l'accordéon, l'instrument noble par excellence qui, au sein d'une oeuvre savante, se met à côtoyer un instrument à connotation populaire, celui des bals-musette. On y surprendra dans l'un des tous meilleurs moments du concerto une guitare électrique. Je n'ai jamais eu, pendant l'écoute, l'impression que ces associations instrumentales insolites pouvaient être gratuites et superficielles. Au contraire, la magie opère, plus que sur le Concerto pour violon que j'apprécie aussi malgré son caractère décousu, comme s"il s'agissait d'une suite de portraits hétéroclites. Le Concerto pour piano n°1 est l'oeuvre que je trouve la plus profonde des quatre que j'ai réécoutées ce soir. D'ailleurs, je n'ai même pas eu l'impression d'écouter un concerto. Il a quelque-chose de singulier, que ce soit dans la forme ou dans la relation du soliste avec les autres éléments de l'orchestre...avec cette intrusion passagère de l'accordéon et de la guitare électrique...
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MessageSujet: Re: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2016-09-29, 20:21

En conclusion de ma longue série d'"écoutes libres", je suis revenu à Zygmunt Krauze par les oeuvres Aus aller Welt stammende pour dix instruments à cordes (1973), Tableau Vivant pour orchestre de chambre (1982), Symphonie Parisienne (1986) et Quatuor pour la Naissance pour clarinette, violon, violoncelle et piano (1985). L'oeuvre pour dix instruments à cordes me plait de plus en plus. Il y a quelque-chose de singulier et poétique là-dedans. J'aime aussi le Quatuor. Le "Tableau Vivant" est l'oeuvre que j'aime le moins malgré son caractère obsessionnel: il manque quelque-chose. En revanche, La "Symphonie Parisienne" est celle que je trouve la plus inspirée. Il n'y a pas d'accordéon comme dans son Concerto pour piano, en même temps, ce n'est pas parce qu'il y a "Paris" dans un titre qu'il faut se sentir obligé d'y entendre de l'accordéon. J'avoue ne pas vraiment saisir ce qu'il y a de parisien dans cette symphonie, ce qui est sûr c'est qu'elle me plait beaucoup.
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MessageSujet: Re: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2021-09-13, 15:55


C'est toujours motivé par l'enthousiasme et la curiosité que je me penche sur l'univers musical polonais, espérant revivre de nouvelles émotions, peu importe au fond le genre musical que j'aborde, musiques de films, jazz, pop, musiques symphoniques et concertantes, musique de chambre, etc... Même lorsque j'appréhende certains aspects de l'avant-garde polonaise, j'ai toujours l'espoir de ne pas me perdre dans des déserts musicaux qui donnent soif et n'arrivent à provoquer en moi que le frisson de l'ennui...si toutefois on peut parler de frisson quand il s'agit d'ennui... Hehe Heureusement, rien d'aride ni de "rasoir" dans Rondo pour piano Rhodes et orchestre à cordes (2017) de Zygmunt Krauze, c'est une oeuvre aux formes très arrondies, d'une architecture plutôt minimaliste et légèrement obsessionnelle. C'est celle, il est vrai, dont j'attendais le plus mais c'est aussi celle qui me captive le moins, même si j'aime bien sa douce atmosphère, une conclusion bien sympathique à l'album: Works for Rhodes piano & Strings. Avant le "Rondo" de Krauze, trois autres opus de trois autres compositeurs polonais bien plus jeunes que lui en constituent le contenu:
Naninana pour instruments à claviers amplifiés et orchestre à cordes (2015) d'Aleksander Nowak,
Fullness pour piano Rhodes, orchestre à cordes et électronique (2017) de Slawomir Kupczak,
A Due pour piano Rhodes et orchestre à cordes (2017) de Marcin Stanczyk.

 Zygmunt KRAUZE, né en 1938 640x640

Deux raisons conditionnèrent cette acquisition, la première fut de toute évidence Zygmunt Krauze qui est le seul compositeur qui ne m'était pas inconnu sur cet album. Au contraire, je le fréquente et l'apprécie au travers de plusieurs oeuvres qui évoluent toutes dans un mélange de modernité et de tradition. Si les trois autres compositeurs sont nés à la fin des années 1970 et font donc partie d'une même génération, incarnant les nouvelles figures créatrices du paysage musical polonais, Zygmunt Krauze, né en 1938, se situe quelque-part entre la génération Krzysztof Penderecki et la génération Krzysztof Meyer. La seconde raison qui m'attira vers cet album fut le piano Rhodes qui m'avait fasciné, il y a plusieurs années de cela, seulement je n'arrive pas à me souvenir dans quelle musique ni chez quel compositeur, s"il s'agit d'une bande originale ou d'une pièce de jazz... je me rappelle juste que le piano Rhodes y était présent et y produisait des sonorités qui me plaisaient en créant une ambiance particulière. C'était certainement une composition très différente de celles qui m'occupent actuellement.

Par Piotr Orzechowski (soliste) et l'AUKSO - Orchestre de chambre de la Cité de Tychy dirigé par Marek Mos.
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MessageSujet: Re: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2021-10-09, 22:44

Icare a écrit:
La "Symphonie Parisienne" est celle que je trouve la plus inspirée. Il n'y a pas d'accordéon comme dans son Concerto pour piano, en même temps, ce n'est pas parce qu'il y a "Paris" dans un titre qu'il faut se sentir obligé d'y entendre de l'accordéon. J'avoue ne pas vraiment saisir ce qu'il y a de parisien dans cette symphonie, ce qui est sûr c'est qu'elle me plait beaucoup.

<<La "Symphonie Parisienne" (1986) a été composée lors de mon séjour en France. C'est peut-être pourquoi cette pièce est de caractère si polonais. Être dans un pays étranger est propice à la concentration sur soi. Dans cette composition, un motif est répété de manière obsessionnelle avec différentes instruments et intensités d'expression et d'émotion. C'est une description musicale d'un de ces événements de la vie qui revient continuellement dans nos esprits. Mon expérience de ce phénomène constitue la base de cette pièce. La "Symphonie Parisienne" a été commandée et créée par l'Ensemble Intercontemporain. La première eut lieu le 17 novembre 1986 au Théâtre du Rond Point à Paris et fut dirigée par Peter Eötvös.>>

La Symphonie Parisienne par Zygmunt Krauze.



Il y a désormais deux passages dans cette oeuvre que j'aime particulièrement, un passage corrosif et effectivement obsessionnel avec la percussion au loin, et un autre qui lui est totalement opposé malgré un caractère lui aussi obsessionnel: étiré, extatique, méditatif, quasi-onirique. Il y a aussi une grande tension dramatique, j'irai même jusqu'à dire que cette symphonie exprime la tragédie ainsi qu'une profonde solitude, notamment par un violon solo assez viscéral. Puis une lumière s'installe progressivement, comme un éclairage soudain des cieux, une lumière étrange, lancinante, que je trouverais presque anxiogène et qui, finalement, avec les ponctuations des cuivres, me conduit dans un monde irréel et hypnotique. Le motif, véritable moteur de toute la symphonie, est reprise par le piano. C'est une autre solitude qui s'installe ou la même exprimée sous un autre angle sonore. Les cordes reviennent dans un état de crispation soudaine, et c'est un superbe cor solo qui amorce alors un nouveau climat tout en reprenant les mêmes notes obsessionnelles. Une percussion sourde frappe au loin à un rythme régulier. S'enchaîne la dernière partie avec ce moment d'une grande intensité dramatique, et cette percussion qui revient, imperturbable, insistante, déterminée: elle a un côté funeste. J'adore ce passage! L'oeuvre que j'aime le moins demeure Tableau vivant pour orchestre de chambre (1982). Aus aller Welt stammende pour dix instruments à cordes (1973) a désormais une solide emprise sur moi: musique que j'ai toujours trouvée originale dans ses tournures harmoniques et qui parvient à m'envoûter par son caractère obsessionnel. Quatuor pour la Naissance pour clarinette, violon, violoncelle et piano (1985) a ce quelque-chose de rayonnant, de radieux, de très vivant. Il ne pouvait en être autrement d'une pièce qui évoque la naissance: naissance du jour, naissance de son fils à vrai dire...
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MessageSujet: Re: Zygmunt KRAUZE, né en 1938    Zygmunt KRAUZE, né en 1938 Empty2021-10-13, 19:15

C'est de plus en plus jouissif pour moi de réécouter la musique de Zygmunt Krauze! Voilà un moderniste, un "contemporain" qui me régale de ses audaces musicales, que ce soit par des combinaisons instrumentales peu orthodoxes - pour cette raison, j'aime le comparer à Bernard Cavanna - ou par des structures souvent obsessionnelles dans lesquelles s'immiscent ingénieusement des éléments de musiques populaires, voire des éléments de danses et chansons traditionnelles:
Il y a tout d'abord le Concerto pour piano et orchestre n°1 avec le compositeur comme soliste et le "Polish Radio Symphony Orchestra" sous la direction de Wojciech Michniewski, et Fête galante et pastorale pour orchestre sous une direction de Jacek Rogala. Ce compositeur s'est confectionné son propre univers sonore, un univers très personnel qui ne ressemble à aucun autre. C'est en cela ou sa démarche s'effectue dans un esprit très contemporain. On est loin d'une mouvance collective, d'une écriture qui caractérise l'ensemble des compositeurs comme se put être le cas durant les siècles passés. Il y a cette volonté de creuser et de forger sa propre individualité au travers de la création musicale, d'"uniciser" et donc d'individualiser de la manière la plus "visible" qui soit sa musique. Le vingtième siècle a permis l'émancipation des individualités dans la société - société "économicisée" par excellence dont on reproche souvent l'individualisme qui en émane et qu'elle a largement favorisé. Il est tout à fait logique qu'elle se répercute sur l'art en général: il n'y a plus un "son" largement dominant mais un ensemble de "sons" individualisés par des compositeurs plus ou moins charismatiques soucieux de créer leur propre identité sonore, de celles qui se reconnaissent dès les premières mesures. C'est justement ce que j'ai toujours (plus ou moins - mais plutôt plus que moins) recherché dans la musique: des fortes personnalités musicales ayant su créé et élaboré leur propre monde sonore. J'ai donc toujours recherché l'individualité dans l'art de combiner des sons, peu importe au fond si c'est par le biais d'une musique tonale ou atonale. En revanche, j'ai toujours eu tendance à bouder les compositeurs qui me paraissaient trop transparents parce qu'ils se fondaient dans un moule plus conventionnel au point que je finissais par les trouver trop impersonnels...parfois à tort, j'en conviens!... Bien sûr, les contre-exemples existent, comme toujours. Par exemple, un compositeur comme Philip Glass possède cette singularité sonore qui le caractérise et l'individualise - tout en devenant une influence et une source d'inspiration pour d'autres musiciens - néanmoins, il ne fait pas partie des compositeurs contemporains qui m'obnubilent. Zygmunt Krauze est avec Piotr Moss les deux derniers compositeurs polonais que j'ai tenté d'approfondir. Ce fut plus facile avec Moss étant donné qu'il a bénéficié d'une meilleure édition discographique. Krauze est plus rare, malheureusement pour moi car, friand de son univers, j'aimerais en connaître davantage: il m'est si singulier, si inclassable...

En attendant de tomber sur des oeuvres qui me sont encore inédites, j'ai réécouté le Concerto pour violon avec le soliste Konstanty Andrzej Kulka et le "Warsaw Philharmonic Orchestra" sous la direction de Tadeusz Strugala, et Suite de Danses et de Chansons pour orchestre avec la claveciniste Elzbieta Chojnacka et le "Polish Radio Symphony Orchestra" sous la direction de Wojciech Michniewski. J'adore le jeu du clavecin dans Suite de Danses et de Chansons. Je l'ai trouvé pittoresque.
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