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 Kurt Weill (1900-1950)

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Snoopy
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Snoopy

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MessageSujet: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2006-11-11, 17:24

Kurt Weill est un compositeur allemand né à Dessau, le 2 mars 1900 et mort à New York, le 3 avril 1950.

Sa musique, considérée par les nazis comme "dégénérée", lui vaudra de voir ses partitions brûlées. Ses origines juives et ses sympathies pour le communisme font qu'il est contraint de quitter l'Allemagne en 1933 avec Lotte Lenya qu'il avait épousée en 1927 et qu'il réépousera en 1937 après un divorce en 1933. Il séjourne à Paris où il compose les Sept péchés capitaux (Die sieben Todsünden) sur un texte de Brecht pour le Théâtre des Champs-Élysées et termine sa Seconde Symphonie avant de se rendre aux États-Unis en 1935.

Kurt Weill est issu d’une famille juive. Son père, Albert Weill, était originaire de Kippenheim, une importante communauté juive rurale du Pays de Bade. À l’époque de la naissance de Kurt, il est chantre de la communauté juive de Dessau et l’a ensuite été à Eichstetten am Kaiserstuhl. Kurt était son troisième fils. Ses frères Nathan et Hans étaient nés en 1898 et 1899, sa sœur Ruth en 1901.

À l’âge de 5 ans, Kurt commence le piano et il compose dès sa jeunesse. Il fréquente le collège supérieur (Oberrealschule) de Dessau et y brille par ses capacités musicales. Avant l’âge de 18 ans, il accompagne au piano une cantatrice locale lors de soirées de chant, grâce auxquelles il peut faire entendre ses premiers airs.

En 1918, il commence des études de musique à l'École supérieure (Hochschule) de Berlin. Il suit l’enseignement de Ferruccio Busoni, qui est déterminant pour son œuvre future, surtout pour son esthétique de l’opéra. En 1920, il est engagé comme chef d’orchestre au théâtre de la ville de Lüdenscheid. À partir de 1925, il travaille à ses premiers projets d’opéras avec des écrivains importants comme Georg Kaiser et Yvan Goll. En 1927, il commence à collaborer avec Bertolt Brecht, ce qui aboutit à L'Opéra de quat'sous en 1928.

Très tôt, son travail est influencé par la musique de danse contemporaine, par exemple dans l’opéra Royal Palace. Le style (Songstil) de Weill, qui se développe à partir de 1927, est fortement marqué par cette musique, particulièrement par le Jazz-Stil de Paul Whiteman. Cette stylistique est des plus prégnantes dans L'Opéra de quat'sous et dans Happy End. Parallèlement, il fait aussi usage d’une expression musicale néoclassique, précisément néobaroque, par exemple dans l’ouverture de L’Opéra de quat’sous, dans les scènes d’ouragan de Grandeur et décadence de la ville de Mahagony, et dans l’ensemble de l’opéra Die Bürgschaft.

L’accueil fait à sa musique (particulièrement de la part des autres compositeurs) est mitigé. Il acquiert une grande popularité avec L’Opéra de quat’sous. Parmi ses collègues, Arnold Schönberg et Anton Webern la rejettent complètement. D’autres comme Alban Berg, Theodor Adorno et Alexander Zemlinsky montrent un grand intérêt pour son travail. Berg assiste à une représentation de Mahagony et Zemlinsky dirige le Quodlibet (de 1923) et Mahagony (1930).

Weill est reconnu dès 1925 comme un "espoir" de la musique allemande grâce à plusieurs concerts qui ont lieu au cours de l'année.

La représentation d'une adaptation française de L'Opéra de quat'sous en 1930 n'est pas une grande réussite, mais la version française du film de Georg Wilhelm Pabst en 1931 assure à Weill une grande popularité, soutenue par la diffusion de deux disques de chansons du film avec Albert Préjean (Mackie), Jacques Henley (Tiger Brown) et Margo Lion (Jenny).

En décembre 1932 a lieu à la Salle Gaveau un concert en présence de Weill. Ce concert, qui a lieu à l'instigation du vicomte Charles de Noailles et de sa femme Marie-Laure et qui comporte Mahagonny-Songspiel et Der Jasager est un grand succès, aussi bien dans les milieux mondains, que chez les artistes et intellectuels ; la presse est bien disposée et au début de l'année 1933, Weill est évoqué dans trois articles importants.

Il paraît donc normal qu'il choisisse pour lieu d'exil un pays où il a, de plus, quelques amis : Georges-Henri Rivière, directeur du Musée d'ethnographie du Trocadéro, Henri Monnet (frère de Jean Monnet), Darius Milhaud et sa femme Madeleine.

Après la prise de pouvoir par les nazis (30 janvier 1933), Weill s’enfuit en France en mars. Ses œuvres sont victimes d’un autodafé en juin 1933 et il n'est plus question de les jouer en Allemagne. Son contrat avec Universal, qui remontait à 1924, est révisé à la baisse et Weill en obtient la résiliation en octobre ; il conclut un nouveau contrat le 31 octobre avec la maison d'édition Heugel (Paris), représentée par Paul Bertrand ; ce contrat, valable de novembre 1933 à décembre 1938, est résilié d'un commun accord en juin 1936.

L'atmosphère de l'année 1933 à Paris est beaucoup moins favorable que celle de 1932. Les représentations des œuvres de Weill, nouvelles ou plus anciennes (Mahagonny-Songspiel en juin 1933) sont moins bien accueillies ; le concert qui a lieu le 26 novembre 1933 à la salle Pleyel est perturbé par le compositeur Florent Schmitt, qui après la chanson La Ballade de César (du Lac d'argent), s'écrie "Vive Hitler !", avec l'approbation d'une partie du public ; il est finalement expulsé, mais la presse "apolitique" prend son parti contre Weill ; dans l'Action française, Lucien Rebatet se déchaîne contre le "virus judéo-allemand".

Après avoir vécu dans des hôtels à Paris, puis chez les Noailles, Kurt Weill occupe une résidence à Louveciennes (Yvelines, alors en Seine-et-Oise) ; il est du reste très souvent en voyage, soit pour des raisons professionnelles (à Londres, pour mettre au point les représentations de Der Kuhhandel, à Rome), soit pour des visites (une fois en Suisse, une fois en Tchécoslovaquie) à sa famille, qui, un peu plus tard, émigre en Palestine (1936).

Durant cette période, il compose, sur commande du Théâtre des Champs-Élysées, la musique d'un ballet avec chants, Les Sept Péchés capitaux, représenté en juin 1933 ; la musique de Marie Galante, représentée seulement trois semaines au Théâtre de Paris en décembre 1934; celle de Der Kuhhandel, représentée à Londres en juin 1935 sous le titre My Kingdom for a Cow ; il achève sa Deuxième symphonie, avec l'aide d'une mécène, la princesse de Polignac (Winnaretta Singer, veuve du prince Edmond de Polignac). Il participe aussi à la mise en onde radiophonique (novembre 1933) de Fantômas avec Robert Desnos et Paul Deharme, dont il apprécie une conception didactique de l'art.

En septembre 1935, il part pour les États-Unis. Une œuvre majeure des premiers temps de l’exil est Der Weg des Verheissung/The Eternal Road, une pièce biblique, qui présente l’histoire du peuple juif. Il s’agit d’un mélange de théâtre, de liturgie et d’opéra. Kurt Weill connaît ensuite le succès à Broadway, surtout avec Lady in the Dark (466 représentations à New York) et One Touch of Venus (567 représentations).

À partir de 1941, il participe à l'effort de guerre en entrant (octobre 1941) dans l'organisation Fight For Freedom ; il accomplit un service civil d'observateur aérien en 1942 (ce que Bertolt Brecht évoque avec un peu d'ironie dans son Journal). Il réalise plusieurs œuvres liées à la situation, en particulier We Will Never Die, représentée à New York et Los Angeles (25 000 spectateurs le 9 mars 1943) et radiodiffusée. En 1943, il obtient la nationalité américaine, qu'il demandait depuis 1937.

Les œuvres les plus remarquables de la dernière période créatrice de Weill sont l"opéra américain" Street Scene, qui présente une intéressante synthèse entre opéra européen (on ne peut pas ne pas y percevoir les influences de Puccini) et de la comédie musicale américaine, ainsi que de la "tragédie musicale" Lost in the Stars, sur le thème de l’apartheid sud-africain avec, sur le plan musical, une certaine influence africaine.

Il meurt d’un infarctus le 3 avril 1950 à New York, au cours du travail sur une comédie musicale d’après Mark Twain, Huckleberry Finn.


Parmi ses œuvres mondialement connues, on peut citer :

L'Opéra de quat'sous (Die Dreigroschenoper - 1928) sur un texte de Bertolt Brecht. Une production à Broadway verra 2611 représentations de 1945 à 1956. Le rôle titre de Jenny était interprété par Lotte Lenya qui tenait déjà ce rôle à Berlin, lors de la création.

Grandeur et décadence de la ville de Mahagony (Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny - 1930) sur un texte de Bertolt Brecht
Les sept péchés capitaux, écrit en 1933, également sur des textes de Bertold Brecht.

Dans sa ville natale, Dessau, a lieu chaque année un important festival consacré aux œuvres de Kurt Weill. Celui de 2005 a eu lieu fin février-début mars.

L'Opéra national de Lyon lui consacre un cycle en juin 2006 avec :
Les Sept péchés capitaux,
Le Vol de Lindbergh (ou Vol au dessus de l'océan),
Signé Vénus (One touch of Venus),
Celui qui dit oui, celui qui dit non (Der Jasager).
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joachim
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2009-08-13, 19:21

Oeuvres principales

Opéras

1926 : Der Protagonist (= Le protagoniste), op.15, livret de Georg Kaiser
1927 : Royal Palace, op.17, livret de Yvan Goll
1927 : Na und ? livret de F Joachimson
1928 : Der Zar lässt sich photographieren (Le tsar se fait photographier), op.21, livret de Georg Kaiser
1930 : Grandeur et décadence de la ville de Mahagony (Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny), livret de Bertolt Brecht
1930 : Celui qui dit oui / celui qui dit non (Der Jasager / Der Neinsager), livret de Elisabeth Hauptmann et Bertolt Brecht
1932 : Die Bürgschaft (= La Caution), livret de Caspar Neher
1947 : Street Scene, livret de Elmer Rice et Langston Hughes
1948 : Down in the Valley, livret de Arnold Sundgaard


Pièces avec chants

1927 : Mahagonny-Songspiel, livret de Bertolt Brecht
1928 : L'Opéra de quat'sous (Die Dreigroschenoper), textes de Bertolt Brecht
1929 : Happy End, textes de "Dorothy Lane" (pseudonyme de Elisabeth Hauptmann), textes des chansons de Brecht
1933 : Der Silbersee (Le lac d'argent), textes de Georg Kaiser
1934 : Marie Galante (livret de Jacques Deval, d'après son roman homonyme, 1931)
1935 : Der Kuhhandel, livret de Robert Vambery, inachevé ; à l'origine : A Kingdom for a Cow, opérette
1937 : Der Weg der Verheißung (La Route de l'espérance), textes de Franz Werfel ; créée aux Etats-Unis sous le titre The Eternal Road
1945 : The Firebrand of Florence (L'incendie de Florence), livret de Edwin Justus Meyer et Ira Gershwin


Ballets

1922 : Zaubernacht (Nuit magique), pantomime enfantine en un acte, op. 7 ; scénario et textes des chants de Wladimir Boritsch. En 1923 Quodlibet, suite orch. op. 9
1933 : Die sieben Todsünden (Les Sept péchés capitaux), "ballet chanté" pour soprano, quatuor d'hommes et orchestre, livret de Bertolt Brecht (autre titre, moins courant : Die sieben Todsünden der Kleinbürger, Les Sept péchés capitaux des petits-bourgeois)


Musicals

1936 : Johnny Johnson, textes de Paul Green [thème : Pacifisme et patriotisme ; cadre : Les Etats-Unis pendant la Première Guerre mondiale, 1917-1918)]
1938 : Knickerbocker Holiday, textes de Maxwell Anderson ; mise en scène à la création : Joshua Logan [thème : Autoritarisme et liberté ; cadre : New York/New-Amsterdam en 1647, aux temps de Peter Stuyvesant] ; film tourné en 1944
1941 : Lady in the Dark, textes de Moss Hart et Ira Gershwin [thème : La psychanalyse ; cadre : Le milieu médiatique new-yorkais] ; film tourné en 1943
1943 : One Touch of Venus, textes de S.J. Perelman et Ogden Nash [thème : La place des femmes dans la société américaine ; cadre : New York, avec un élément fantastique, l'animation d'une statue antique de Vénus] ; film tourné en 1948
1948 : Love Life, textes d'Alan Jay Lerner [thème : La vie de famille dans la société américaine ; cadre : les États-Unis à différents moments de leur histoire, de 1791 à 1940]
1949 : Lost in the Stars, « tragédie musicale », textes de Maxwell Anderson, d'après Pleure, ô pays bien-aimé d'Alan Paton
1950 : Huckleberry Finn, "tragédie musicale" sur un livret de Anderson nach Paton (inachevé)


Spectacles musicaux

1939 : Railroads on Parade, grand spectacle (20 locomotives, entre autres) réalisé pour la Foire internationale de New York ; une version allégée sera mise sur pied en 1940
1941 : Fun To Be Free, textes de Ben Hecht et Charles MacArthur
1943 : We Will Never Die, textes de Ben Hecht [thème : La situation des Juifs dans l'Europe hitlérienne]


Cantates

1920 : Sulamith, fantaisie chorale pour soprano, choeur de femmes et orchestre (perdue)
1927 : Der neue Orpheus (Le Nouvel Orphée), cantate pour soprano, violon solo et Orchestre, op.16 (Texte: Yvan Goll)
1927 : Vom Tod im Wald (La Mort dans la forêt), cantate pour basse et dix instruments à vent, op.23
1928 : Das Berliner Requiem (Le Requiem berlinois), petite cantate pour ténor, baryton, choeur d'hommes (ou trois voix d'hommes) et orchestre de cuivres (Texte: Bertolt Brecht)
1929 : Der Lindberghflug (Le Vol de Lingbergh), cantate pour ténor, baryton et basse, choeur et orchestre (Texte: Bertolt Brecht, première version avec la musique de Paul Hindemith et Weill, deuxième version, également en 1929, avec la musique de Weill exclusivement)
1940 : The Ballad of Magna Carta (La Ballade de la Grande Charte), cantate pour ténor et basse, choeur et orchestre (Texte: Maxwell Anderson) ; [thème : Autoritarisme et liberté ; cadre : L'Angleterre des luttes entre Jean Sans Terre et les barons)] ; radiodiffusion (CBS)


Autres musiques chorales

1923 : Recordare pour choeur mixte et choeur d'enfants, op 11
1928 : Zu Potsdam unter den Eichen, pour choeur d'hommes a cappella
1929 : Legende vom toten Soldaten, pour choeur mixte acappella
1946 : Kiddush, pour baryton, choeur mixte et orchestre


Musique de chambre

1918 : Quatuor à cordes en si mineur (sans numéro d'Opus)
1919–1921 : Sonate pour violoncelle et piano
1923 : Deuxième quatuor à cordes op. 8


Œuvres pour piano

1917 : Intermezzo
1937 : Page d'album pour Erika, transcription de la Pastorale de Der Weg der Verheißung)


Œuvres pour orchestre

1919 : Suite en mi pour orchestre
1919 : Die Weise von Liebe und Tod (La mélodie de l'amour et de la mort), poème symphonique pour orchestre d'après Rainer Maria Rilke (perdu)
1921 : Symphonie n° 1 en un mouvement pour orchestre "Berliner Symphonie"
1922 : Divertimento pour orchestre , op.4 ou 5 (inachevé, reconstruit par David Drew)
1922 : Sinfonia sacra : fantasia, passacaglia et hymne pour orchestre , op. 6 (inachevé)
1923 : Quodlibet, suite pour orchestre, à partir de la pantomime Zaubernacht, op. 9
1925 : Concert pour violon et orchestre de cuivres, op. 12
1925/26 Scène du film "The Royal Palace" pour orchestre
1927 : Bastille Musik, suite pour orchestre de cuivres (arrangée par David Drew, 1975), à partir de la musique de scène de Gustav III, d'August Strindberg
1928 : Kleine Dreigroschenmusik (Petite musique de quat'sous), suite pour orchestre de cuivres piano et Schlagwerk, à partir de L'Opéra de quat'sous ; création dirigée par Otto Klemperer
1934 : Suite panaméenne pour orchestre de chambre, à partir de Marie Galante
1934 : Symphonie n° 2 en trois mouvements pour orchestre ; créée par l'Orchestre royal du Concertgebouw sous la direction de Bruno Walter


Chants et chansons

1919 : Die stille Stadt (= La Ville tranquille), chant pour voix et clavier, texte de Richard Dehmel
1923 : Frauentanz (= La Danse des femmes), suite de chants pour soprano, flûte, viole, clarinette, cor et basson (d'après un poème du Moyen Âge)
1923 : Stundenbuch (= Livre des heures), suite de chants pour baryton et orchestre; texte de Rainer Maria Rilke op 13
1925 : Klopslied, pour une voix aiguë, deux flûtes Piccolo et un basson ('Ick sitze da un' esse Lops'/Berliner Lied)
1928 : chansons tirées de L'Opéra de quat'sous (paroles de Bertolt Brecht ; adaptation en français d'André Mauprey) : Die Moritat von Mackie Messer, créée au cinéma par Ernst Busch - La Complainte de Mackie le Surineur
Seeräuber-Jenny - Jenny-des-Corsaires, créée au cinéma et sur disque par Margo Lion ; autre titre : La Fiancée du pirate (Lys Gauty, 1935). Cette chanson fournit l'idée originale du film Dogville, de Lars von Trier (2003) et (sous réserve d'examen) de celui de Nelly Kaplan, La Fiancée du pirate - Kanonen-Song, Le Chant des canons, créée au cinéma et sur disque par Albert Préjean et Jacques Henley - Barbara-Song, Le Chant de Barbara (Lys Gauty, 1935)
Das Lied von der Unzulänglichkeit menschlichen Strebens, Le Chant de la vanité de l'effort humain
1928 : Berlin im Licht-Song (=Chant de Berlin dans la lumière), slow-fox, paroles de Kurt Weill ; composée pour l’exposition Berlin im Licht, consacrée aux nouvelles techniques d’éclairage urbain ; créée le 13 octobre en extérieur (orchestration : harmonie militaire) et le 16 octobre sur scène (chant et piano)
1928 : Die Muschel von Margate : Petroleum Song (=Le coquillage de Margate : petroleum song) , slow-fox, paroles de Felix Gasbarra, pour la pièce de Leo Lania, Konjunktur
1928 : Das Lied von den braunen Inseln (=Le chant des îles brunes), paroles de Lion Feuchtwanger, pour la pièce de cet auteur, Petroleum Inseln
1929 : chansons tirées de Happy End (paroles de Bertolt Brecht) : Bilbao Song
- Surabaya Johnny - Das Lied von der harten Nuss - Der kleine Leutnant des lieben Gottes
1930 : chansons tirées de Grandeur et décadence de la ville de Mahagony (paroles de Bertolt Brecht) : Alabama Song - Havanna-Lied - Denn wie man sich bettet (=Comme on fait son lit)
1932 : chansons tirées de Der Silbersee (paroles de Georg Kaiser) : Ich bin eine arme Verwandte (ou : La Chanson de Fenimore)
1933 : Der Abschiedsbrief (=La Lettre d'adieu), paroles de Erich Kästner à l'intention de Marlene Dietrich, qui ne l'a pas chantée
1933 : Es regnet (=Il pleut), paroles de Jean Cocteau (écrites directement en allemand)
1933 : La Complainte de Fantômas, paroles de Robert Desnos, pour une émission radiophonique (musique perdue, reconstruite de mémoire après la guerre par Jacques Loussier pour Catherine Sauvage)
1934 : Je ne t'aime pas, sur un texte de Maurice Magre pour la soprano Lys Gauty
1934 : Complainte de la Seine, sur un texte de Maurice Magre
1934 : chansons tirées de Marie Galante : J'attends un navire, paroles de Jacques Deval, créée au théâtre et sur disque par Florelle, au music-hall par Lys Gauty - Le Roi d'Aquitaine, paroles de Jacques Deval et Roger Fernay ; créée au théâtre et sur disque par Florelle - Le Grand Lustukru, paroles de Jacques Deval (d’après Théodore Botrel) ; créée au théâtre et sur disque par Florelle - Youkali, paroles (1935) de Roger Fernay sur un morceau instrumental, "tango-habanera", de l'opérette
1938 : chansons tirées de Knickerbocker Holiday, paroles de Maxwell Anderson
September Song
1939 : Stopping by Woods on a Snowy Evening, chant pour voix et clavier, paroles de Robert Frost (inachevé)
1939 : Nannas Lied, texte de Bertolt Brecht (de Têtes rondes et têtes pointues, 1936), création (1943) de Lotte Lenya
1941 : chansons tirées de Lady in the Dark, paroles d'Ira Gershwin : My Ship -
Tchaïkovski (And Other Russians), créée par Danny Kaye - The Saga of Jenny -One Life to Live
1942 : chansons tirées de One Touch Of Venus, paroles d'Ogden Nash : Speak Low - I'm a Stranger Here Myself - Foolish Heart
1942-44 : Propaganda Songs (=Chants de propagande), pour voix et piano ; créés dans le cadre des Lunch Hours Follies dans un chantier naval de New York, puis radiodiffusés, notamment :
1942 : Buddy on the Nightshift (=Le copain de l'équipe de nuit), paroles de Oscar Hammerstein
1942 : Schickelgruber, paroles de Howard Dietz ; une satire de Hitler (dont le père porrait ce nom avant d'être reconnu par Alois Hitler)
1942 : Und was bekam des Soldaten Weib? (Et qu'est-ce qu'a obtenu la femme du soldat ?), ballade pour voix et clavier, texte de Bertolt Brecht, création de Lotte Lenya
1942 : Three Walt Whitman Songs, , pour voix et clavier ou orchestre, sur des textes de Walt Whitman : O Captain, My Captain - Beat! Beat! Drums - Dirge for Two Veterans
1944 : Wie lange noch ? (=Combien de temps encore ?), paroles de Walter Mehring, création de Lotte Lenya
1948 : Four Walt Whitman Songs ; ajout d'un quatrième chant : Come Up From the Fields, Father
19?? : chansons tirée de Lost in the Stars : Lost in the Stars (paroles de Maxwell Anderson) - Lover Man (Trouble Man)


Dernière édition par joachim le 2023-10-30, 19:14, édité 1 fois
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joachim
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2011-05-28, 18:14

Quand on pense Kurt Weill, c'est pour l'Opéra de 4 sous, Mahagonny ou bien les multiples chansons de cabaret ou de music Hall.

Voici un CD avec des musiques chorales pratiquement inconnues à part le Berliner Requiem :

Kurt Weill (1900-1950) 41566m10

On y trouve entre autres un Recordare a cappella pour choeur mixte et choeur d'enfants de 1923, dans la tradition baroque qui devrait enthousiasmer Jean Wink Un grand morceau de 19 minutes ou pourtant je ne me suis pas ennuyé.
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felyrops

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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2011-05-28, 20:37

Merci pour ce lien, Joachim, fort important pour l'entre deux guerres.
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shanessean

shanessean

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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2012-02-24, 13:44

Un grand merci à tous les 2 pour cet exposé.
Comme j'aime Brecht et Weil, j'ai vu l'opéra de quatr'sous (dont j'avais parlé en présentant l'original de Gay et Pepusch) et Grandeur et décadence de la ville de Mahagony.
J'aime beaucoup cette musique et Kurt Weil dont je connais bien le théâtre. C'est de ma jeunesse, hélas...
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Annette DERIEPPE



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MessageSujet: Kurt Weill CD   Kurt Weill (1900-1950) Empty2013-01-06, 19:18

Bonjour Joachim,
Savez vous où l'on peut se procurer le CD des oeuvres pour choeur de Kurt Weill auquel vous faites référence dans ce forum. Il m'a également été conseillé, et je le cherche sans succès!!!
Merci
Annette
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joachim
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joachim

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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2013-01-06, 19:34

Bonjour annette,

Malheureusement le CD est épuisé, on arrive à le trouver, mais cher, sur Amazon.com :

http://www.amazon.com/Weill-Berliner-Requiem-Whitman-Songs/dp/B000001SU6

Sur Amazon.fr c'est encore pire

http://www.amazon.fr/Recordare-Legende-Vom-Toten-Soldaten/dp/B000001SU6/ref=sr_1_9?s=music&ie=UTF8&qid=1357497092&sr=1-9

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Annette DERIEPPE



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MessageSujet: Merci Joachim   Kurt Weill (1900-1950) Empty2013-01-06, 20:23

Merci Joachim, j'en avais vu hier un seul exemplaire sur amazon et effectivement assez cher! ... Et plus aucun ce soir!
Je me rends en mars à Berlin , précisément dans le cadre d'un programme en hommage à Kurt Weill , pour entendre un concert d'inédits avec le Julia Hülsmann trio et le vocaliste Theo Bleckmann. Peut-être d'ici là... ou sur place trouverai-je mon bonheur?
Cordialement,
Annette
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joachim
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2014-07-20, 09:15

Considérer Kurt Weill exclusivement comme un compositeur allemand ne serait juste ni pour son œuvre ni pour sa personne. Lorsque, en 1947, le magazine Life le présente comme un  compositeur allemand, Weill proteste dans une lettre ouverte : "Bien que je sois né en Allemagne, je ne me considère pas comme un "compositeur allemand". Il est clair que les nazis ne m’ont pas considéré comme tel et j’ai quitté leur pays en 1933… Je suis un citoyen américain, et pendant les douze années passées dans ce pays, j’ai travaillé exclusivement pour la scène américaine… Je vous serais reconnaissant de bien vouloir informer vos lecteurs de cette réalité."

Son nom est, au moins dans l’espace germanophone, inséparablement lié à celui de Bertolt Brecht et reste souvent dans l’ombre du poète. Cette façon de voir est cependant injuste pour le compositeur. Déjà de son vivant, Weill a été amené à se protéger contre cette tendance. Dans une interview de 1934, il répond à un journaliste danois, qui l’interroge sur ses œuvres communes avec Brecht : "J’ai l’impression que vous croyez que Brecht a composé ma musique… Brecht est un génie, mais dans nos œuvres communes, je suis le seul responsable de la musique."

Le compositeur Jean Wiener, qui, sans avoir bien connu Kurt Weill, l'a souvent rencontré, disait en substance : "Ce qui est unique et remarquable dans la musique de Weill est qu'il a su écrire une musique pour tout le monde… mais comme ne fait pas tout le monde… On pourrait passer sa vie à se demander pourquoi telle mélodie ou telle phrase est harmonisée ainsi sans trouver de réponse. Simplement c'était dans lui ".

Que ce soit en Allemagne, en France ou en Amérique, son expression musicale pleine de contrastes a toujours étonné par une diversité associant très naturellement avant-gardisme et assimilation de la tradition. Peu de gens savent que des standards de jazz, comme Speak low et September Song, ou le tango français Youkali sont issus de la plume de Weill. Des interprètes comme Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Frank Sinatra, ou encore Nick Cave, Elvis Costello, les Doors et Tom Waits, ont montré que la valeur des compositions de Weill peut être reconnue aujourd’hui comme autrefois. Son influence s'est diffusée jusque dans le rock : dès l'âge de cinq ans Alain Bashung s'initie à l'harmonica en l'écoutant.
Ainsi peut-on comprendre que le poète noir américain Langston Hughes, qui a écrit les textes de Street Scene, ait pu dire de Weill : "S’il était parti en Inde, et non pas aux États-Unis d’Amérique, il aurait, j’en suis presque certain, remarquablement composé de la musique indienne (…). C’est pourquoi l’Allemagne peut considérer Weill comme un Allemand, la France comme un Français, l’Amérique comme un Américain et moi comme un Noir."

Kurt Weill est très proche de Mahler et de Schönberg. On le qualifie d'expressioniste atonal.
Sa rencontre avec Bertolt Brecht engagé dans un idéal communiste, change sa façon d'écrire l'opéra : il se trouve à mi-chemin entre le théâtre et l'opéra. Ses deux opéras ; Mahagonny et L'Opéra de quat'sous sont des critiques sociales. Il écrit pour petits ensembles, sur des thèmes populaires, dans l'idée de recréer l'opéra des gueux du xviiie siècle. Aujourd'hui, l'ensemble de son œuvre est mieux connue (théâtre, comédies musicales, œuvres instrumentales et symphoniques, cantates, lieder).


Un CD intéressant avec ses deux symphonies et un nocturne tiré de la musique de film Lady in the Dark.

Kurt Weill (1900-1950) Front33

La première symphonie en un seul mouvement, de 1921 me semble sous l'influence de Schoenberg, elle me semble même atonale mais je ne m'y connais pas assez pour entre être sûr. La deuxième symphonie, surnommée "Pariser Symphonie" car composée à Paris en 1933/34, a été commandée par la Princesse de Polignac. Elle est nettement néo classique et bien plus dans la tradition allemande romantique que la première.
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2014-07-20, 18:14

Une interprétation fort convenable, bien que pas assez "agressive" à mon goût de la deuxième symphonie (le contraste entre musique "légère" et marches militaires du 3e mouvement) :


Le concerto pour violon et vents est interprété en uniformes par le "United States Marine Band" :

https://www.youtube.com/watch?v=yPzX5zucQ4c
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2019-03-01, 23:18

Je l'ai sûrement déjà écrit sur ce forum, il y a une voix qui me fascine depuis toujours, en réalité depuis que je l'ai entendue sur une musique d'Angelo Badalamenti pour le film de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet; La Cité des Enfants Perdus et ensuite sur un album complet avec le même Badalamenti intitulé A Secret Life. Les connaisseurs auront compris que je parle de Marianne Faithfull. Puis, il y a un compositeur dont je sais pertinemment que sa musique ne peut que me plaire. Etant déjà très friand de celles, respectives, de Hanns Eisler, Heinz Karl Gruber, Hans Werner Henze ou encore Heiner Goebbels, il me parut de plus en plus évident que celle de Kurt Weill ne pouvait que me caresser dans le sens du poil. Certes, il y a bien longtemps, j'avais fait une tentative qui ne me fut pas heureuse. C'était sans doute trop tôt. C'est donc un compositeur que j'ai tarder à découvrir vraiment, l'ai toujours plus ou moins repoussé, un peu comme avec Allan Pettersson dans un autre genre. Comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, je viens d'écouter pour la première fois un album qui réunit la musique de Kurt Weill et la voix enfumée de Marianne Faithfull. C'était une "association" rêvée à laquelle je ne pus résister; The seven deadly sins/Alabama song/The ballade of sexual dependency/Bilbao song et Pirate Jenny, sur des textes de Bertold Brecht, par le "Vienna Radio Symphony Orchestra" sous la direction de Dennis Russell davies. Je n'ai absolument pas été déçu. Pour l'instant, c'est une première approche, n'en suis pas encore suffisamment imprégné. J'ai noté l'intervention d'un banjo dans The seven deadly sins. C'est un élément qui apporte une petite touche populaire et ce genre de "détail" a toujours été très stimulant à mon oreille. Il égraine quelques notes ci et là et ça offre à ces chansons un certain cachet, en plus de la voix si reconnaissable de Faithfull.
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2019-07-14, 10:37


Kurt Weill est le huitième portait de mon cycle, après Leos Janacek, Alexei Aigui, Ottorino Respighi, Nigel Hess, Albert Roussel, Luis E. Bacalov et Felix Mendelssohn. J'ai d'abord débuté ce huitième portrait par un album regroupant les oeuvres: The seven deadly sins/Alabama song/The ballade of sexual dependency/Bilbao song et Pirate Jenny, sur des textes de Bertold Brecht, par le "Vienna Radio Symphony Orchestra" sous la direction de Dennis Russell davies, mettant en scène la superbe voix si particulière et reconnaissable de Marianne Faithfull. A propos de la première oeuvre du disque, The seven deadly sins/Les sept péchés capitaux, il est dit par Nils Grosch que chaque mouvement comprend des adaptations de formes populaires comme la valse, le fox-trot, la marche, le shimmy et la tarentelle, que Weill synthétise avec des effets symphoniques encore plus réussis que dans aucune de ces précédentes collaborations avec Brecht. Ignorant à quoi correspondait le terme "shimmy", j'ai donc effectué une petite recherche.

<<Le shimmy est une danse qui trouve ses fondements aux États-Unis, dans la danse noire de la fin du dix-neuvième siècle. Elle évoque les notions de chatoiement et de vibration. Il a été un peu modifié par des immigrants blancs qui y ont vu une parenté avec des traditions gitanes et s'est popularisé au cours des années 1920, à la fois comme danse de scène dans les spectacles de revue musicale et dans les pratiques de jeunes en salle de danse (danse solo à cette époque). Il comporte notamment pour particularité un mouvement alternatif avant-arrière des épaules, les coudes légèrement pliés, le tronc le plus immobile possible. À la fin de la Première Guerre mondiale, la danse s'est popularisée en Angleterre, et une des chansons à succès de 1918 fut "Everybody shimmies now", chantée par Sophie Tucker et par Mae West.>> Wikipédia - extrait.
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2019-07-14, 16:30

Cet après-midi, ce fut l'occasion de réécouter deux symphonies de Kurt Weill que j'avais déjà écoutées, notamment à l'occasion de mon cycle autour de la symphonie allemande. J'ai aussi écouté une troisième oeuvre de Weill qui, jusqu'ici, m'était encore inédite et s'intitule Lady in the Dark - Symphonic Nocturne, une suite de concert constituée de six morceaux; "Andante misterioso 'My Ship'/Girl of the Moment/Bolero 'This is new'/Allegro alla marcia/Dance of the Tumblers/The saga of Jenny", arrangée par Robert Russell Bennett. Lorsque je réécoute la Symphonie n°2 (1933-34) en trois mouvements, je retrouve les mêmes impressions positives de la fois précédente. Elle m'est de séduction immédiate, débordant de vie et de couleurs, des plus exacerbées sans se départir complètement d'une certaine retenue, parfois portée par une trompette solo, parfois par les cordes dans une forme romantique réconfortante. La fois précédente, j'avais écrit en avoir aussitôt aimé ses grandes envolées lyriques et, dès le début d'ailleurs, une trompette solo m'avait instantanément rendu poreux, perméable; la première fenêtre émotionnelle ouverte sur un tumultueux et même fougueux premier mouvement, "Sostenuto - Allegro molto". Le "Largo" (ou mouvement médium) qui suit garde sur moi une formidable emprise. Effectivement, le moment de cette seconde symphonie que je trouve le plus accompli et surtout le plus émouvant est le second mouvement. Ha, cette merveilleuse flûte solo qui m'apparaît comme un souffle de douceur survolant l'étreinte d'un orchestre passionné. Ce "Largo" est vraiment captivant, c'est avant de repartir dans les tumultes d'un "Allegro vivace" des plus exaltants qui me communique si facilement sa formidable bonne humeur. La fois d'avant, j'avais eu un peu plus de mal à cerner la Symphonie n°1 (1921), mais c'était en partie dû au fait qu'elle fut un peu écrasée par le charisme de la seconde. C'est pour cette raison que je l'ai réécoutée en premier. Je l'aime bien et elle se suit sans le moindre ennui. J'ai bien aimé aussi Lady in the Dark - Symphonic Nocturne. Cette suite de concert a en son sein, un morceau très connu; "Dance of the Tumblers". l'"Andante misterioso" est également très beau, tout ce que j'aime dans ce genre-là...

https://www.youtube.com/watch?v=srrwLouHUSw


Dernière édition par Icare le 2019-07-15, 07:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2019-07-14, 23:01


Ce soir, j'ai écouté pour la première fois trois oeuvres de Kurt Weill, Vom Tod im Wald/La Mort dans la Forêt, op.23, cantate pour basse et dix instruments à vent (1927) sur un texte de Bertolt Brecht, Concerto pour violon et instruments à vent, op.12 (1925) et Das Berliner Requiem pour ténor, baryton, choeur d'hommes, instruments à vent, guitare, banjo et percussions (1928) sur une texte de Bertolt Brecht, avec le ténor Alexandre Laiter, le basse Peter Kooy, la violoniste Elisabeth Glab, le Choeur de la Chapelle Royale et l'Ensemble Musique Oblique sous la direction de Philippe Herreweghe. En fait, il ne s'agit pas vraiment d'une première écoute car j'ai eu l'album entre les mains dans les années 1990, mais ces oeuvres m'étaient tellement passées au-dessus que c'est comme si je les découvrais pour la première fois. C'est très simple: je ne me souvenais de rien si ce n'est que ces oeuvres m'avaient été totalement hermétiques à l'époque. Aujourd'hui, c'est davantage une révélation, un pur moment de plaisir. A croire qu'il y a un temps pour chaque chose, comme si Kurt Weill occupait une place précise dans mon parcours, comme si il correspondait à un cheminement intellectuel et émotionnel qui m'est bien sûr très personnel...

<<Le Requiem Berlinois illustre deux aspects fondamentaux de l'engagement de Weill dans les années vingt; sa contribution à la création d'un répertoire spécifiquement destiné à la radio et sa lutte contre les conservatismes de tous acabits. Ses nombreux écrits sur la radio le montrent: Weill a cru très tôt au potentiel pédagogique, social et esthétique du nouveau média. Les conditions de son développement étaient liées à l'apparition d'une nouvelle société née des bouleversements issus de la guerre et au rapprochement de couches sociales restées étrangères les unes aux autres.>> Pascal Huynh.>>

D'après ce que j'ai pu apprendre sur l'opus 23, Vom Tod im Wald/La Mort dans la Forêt dont l'instrumentarium se compose de deux clarinettes, un basson, un contrebasson, deux cors, deux trompettes, un trombone ténor et un trombone basse, devait être insérée au début du Requiem Berlinois, seulement le compositeur renonça au projet juste avant la création, convaincu de la disparité d'atmosphère existant avec les autres poèmes. Elle ne fut exécutée que lors de sa propre création, le 23 novembre 1927, à la Philharmonie de Berlin. C'est une oeuvre très sombre, atonale, grave...Elle offre une belle introduction car le Concerto pour violon et instruments à vent ne se distingue pas vraiment de l'ambiance un peu morbide qu'elle impose. Le jeu "élastique" et aérien du violon qui parcourt le concerto sur toute sa hauteur, ne se fait jamais vraiment absorber par un orchestre exclusivement constitué d'instruments à vent et d'une grande clarté sonore. Ces orchestrations aérées me plaisent beaucoup, aussi bien dans le concerto que dans le requiem. Il ne me reste plus qu'à les apprivoiser davantage par de futures écoutes.
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2020-04-23, 18:54


Je ne suis pas loin d'avoir terminé mon cycle sur les symphonies du vingtième siècle, ce sera avec les N°4 & 6 de George Antheil, mais, pour le moment, j'ai réécouté celles de Kurt Weill, d'abord la Symphonie n°2 (1933-34) en trois mouvements, puis la Symphonie n°1 (1921) en un seul mouvement, toutes les deux par le "Bournemouth Symphony Orchestra" sous la direction de Marin Alsop. Evidemment, c'est une sélection et non une liste exhaustive qui aurait donné un cycle bien trop copieux. Je n'ai pas retenu les symphonies de Mahler, ni celles de Per Norgard - je pense les avoir toutes, Lutoslawski, etc...Ce sera l'occasion d'un autre cycle sur les symphonies du vingtième siècle, à moins qu'entre temps, je décide d'en réaliser un des périodes antérieures, ce qui sera presque le cas avec un prochain cycle où j'alterne les oeuvres de Beethoven avec celles de Brahms, tout ce que j'ai d'eux, en réalité, et qui ne se limite évidemment pas à la symphonie. Comme lors des écoutes précédentes, la seconde symphonie de Kurt Weill me fut de "séduction immédiate", une musique pleine de vie, colorée, lyrique, porteuse de mélodies attachantes. Le "Largo" est le mouvement le plus long, dépassant les treize minutes. Je ne suis pas loin de penser que c'est aussi le plus émouvant des trois. La première symphonie me plait finalement presque autant. Dans mon esprit, j'ai toujours plus ou moins uni Hanns Eisler et Kurt Weill. Je me disais qu'il me paraîtrait bizarre de m'intéresser à l'un sans m'intéresser à l'autre. Je m'étais d'abord intéressé à Kurt Weill mais les quelques oeuvres que j'adore désormais ne m'avaient pas séduit à l'époque. Comme ce fut l'inverse avec les premières compositions que j'ai découvertes de Hanns Eisler, j'ai du coup commencé par approfondir l'oeuvre de celui-ci, mais Weill était toujours quelque-part dans mon esprit, comme le "frère" lointain d'Eisler. C'est peut-être curieux cette association que j'ai faite avec ces deux compositeurs, toujours est-il que je ne saurais dire lequel des deux je préfère désormais. La seule chose dont je sois sûr c'est que leur musique me rend heureux, me rend vivant.
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2020-09-20, 22:26

En totale cohésion avec mon nouveau cycle germanique, "Est-ce l'air d'Eisler?, Je viens de réécouter l'album que j'ai déjà évoqué plus haut et qui réunit la musique de Kurt Weill et la voix enfumée de Marianne Faithfull. Il ne pouvait y avoir meilleure association car il y a longtemps que la musique de Kurt Weill me hante et j'ai toujours adoré la voix de Faithfull, dans la mesure où j'ai toujours eu une attirance pour les voix particulières, celles qui se démarquent de la tendance ordinaire. Les oeuvres:
__The seven deadly sins
__Alabama song
__The ballade of sexual dependency
__Bilbao song
__Pirate Jenny,
sur des textes de Bertold Brecht, par le "Vienna Radio Symphony Orchestra" sous la direction de Dennis Russell davies. Ce sont de beaux moments musicaux qui me font un bien fou à chaque nouvelle écoute. Il y a ce côté acide, corrosif, auquel je suis particulièrement sensible.

https://www.youtube.com/watch?v=mWHYWrybpdY


<<Marianne Faithfull illustre par ailleurs le pouvoir expressif de la collaboration Weill-Bretch en interprétant quatre chansons extraites de leurs trois plus grands succès dans le domaine du théâtre musical: "Alabama Song" extrait de l'opéra "Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny" (Grandeur et Décadence de la ville de Mahagonny), "Bilbao Song" tiré de "Happy End", ainsi que la "Ballade de la dépendance sexuelle" et "Jenny Pirate" extraits de "Die Dreigroschenoper" ("L'Opéra de quat' sous"), toutes oeuvres ayant précédé les "Sept Péchés Capitaux". Ecrivant pour le milieu théâtral progressiste du Berlin de l'époque de Weimar, entraîné par des textes féroces et corrosifs de Bretch, Weill crée un style désarmant, fait d'airs aux "accroches" faciles, proches de la variété, laissant à peine deviner la combinaison inimitable et hautement sophistiquée d'harmonie et de contrepoint qui les sous-tend. L'ironie a rarement été aussi efficace et succinctement exprimée dans le domaine de la musique sérieuse. Comme celle de Lenya, la voix de Marianne Faithfull accentue le côté mordant de chacune de ces chansons, avec leur commentaire détaché mais profondément ressenti de l'avidité, de la violence et de l'aliénation dans un univers matérialiste, - un art caustique, implacable qui annonce le rock américain avec près de trois décennies d'avance. Reinhard Lüthje.
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2021-01-30, 12:11

Ce matin, je suis revenu avec beaucoup d'enthousiasme sur trois oeuvres de Kurt Weill:
___ Vom Tod im Wald/La Mort dans la Forêt, op.23, cantate pour basse et dix instruments à vent (1927) sur un texte de Bertolt Brecht et avec le basse Peter Kooy,
___Concerto pour violon et instruments à vent, op.12 (1925) avec la violoniste Elisabeth Glab - qu'est-ce que j'adore le jeu du violon parmi les instruments à vent!
___Das Berliner Requiem pour ténor, baryton, choeur d'hommes, instruments à vent, guitare, banjo et percussions (1928) également sur une texte de Bertolt Brecht comme pour La Mort et la Forêt, avec le ténor Alexandre Laiter, le basse/baryton Peter Kooy et le Choeur de la Chapelle Royale.
Les trois oeuvres sont interprétées par l'Ensemble Musique Oblique sous la direction de Philippe Herreweghe.

Kurt Weill (1900-1950) Kurt_Weill

Kurt Weill, au même titre que Hanns Eisler et Paul Hindemith, est un compositeur qui occupe désormais une place de choix dans mon espace d'écoutes, même si je suis encore loin de tout connaître. Il a quand même composé neuf opéras de 1926 à 1949 et, malheureusement, moi qui ne suis absolument pas hermétique à l'opéra du vingtième siècle, je n'en connais aucun. Il y en a deux qui m'attirent en priorité. Ne me demandez pas pourquoi car je ne saurais pas répondre, si ce n'est leur titre: Der Protagonist (Le protagoniste), op.15, le premier opéra de Kurt Weill (1926) sur un livret de Georg Kaiser et  Der Zar lässt sich photographieren (Le tsar se fait photographier), op.21, son troisième opéra (1928) sur un livret qui a également été écrit par Georg Kaiser - sa biographie ICI. Parmi les deux ballets, je ne connais que Les Sept Péchés Capitaux de 1933 avec la merveilleuse Marianne Faithfull. Peut-être qu'un jour je découvrirai  Zaubernacht (Nuit magique), pantomime enfantine en un acte op. 7. Parmi ses comédies musicales, je ne connais qu'une suite de concert de Lady in the Dark (1941) arrangée par Robert Russell Bennett et portant le sous-titre "Symphonic Nocturne". Il a également réalisé des spectacles musicaux et composé plusieurs oeuvres vocales, cantates. Des choses à découvrir de ce côté-là aussi, surtout que j'adore son Requiem Berlinois (1928). Dans son oeuvre orchestrale, j'aimerais bien découvrir Quodlibet, suite pour orchestre, à partir de la pantomime Zaubernacht, op. 9, ce qui me permettrait de connaître par la même occasion un peu de sa première musique de ballet. Il a également composé de la musique pour piano, deux quatuors à cordes qui m'intéressent fortement et un grand nombre de chansons. Bref, c'est tout un univers qu'il me reste à creuser et à approfondir.
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Pébété

Pébété

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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2023-03-02, 13:39

Suite Panaméenne (1934)



    I. Initiation et Tango  
    II. Marche de l'armée panaméenne
    III. Oukali, Tango Habanera  
    IV. Tempo de Foxtrot
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2023-03-02, 20:05

Je ne connaissais pas cette suite panaméenne. Pas mal du tout.

Merci, Pébété Mains
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MessageSujet: Re: Kurt Weill (1900-1950)   Kurt Weill (1900-1950) Empty2023-04-09, 08:52


Kurt Weill a été mon sixième et dernier portrait après Piers Hellawell, Stamatis Spanoudakis, Francis Poulenc, Jean-Paul Dessy et Grégoire Hetzel. C'est toujours un grand bonheur pour moi d'écouter sa musique, même si mes connaissances de celle-ci se résument, certes provisoirement, à trois albums. Si j'aime particulièrement son concerto pour violon et son requiem, ses symphonies me sont très plaisantes et peut-être même davantage que plaisantes, sans compter son Nocturne symphonique Lady in the Dark en six mouvements qui révèle son don pour écrire des thèmes mélodiques mémorables qui accrochent l'oreille et ont tout pour devenir des "tubes". Ceci étant dit, l'album qui me procure les plus belles émotions s'intitule The Seven Deadly Sins avec la merveilleuse Marianne Faithfull - une voix qui m'a toujours transmis des frissons -, les membres de Hudson Shad et le "Vienna Radio Symphony Orchestra" sous la direction de Dennis Russell Davies. D'autres titres figurent sur l'album:
Alabama Song
The Ballade of Sexual Dependency
Bilbao Song
Pirate Jenny

Kurt Weill (1900-1950) Marianne_faithfull_la_vie_plus_dure_qu_un_rock
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