| | Michael MANTLER, né en 1943 | |
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Icare Admin
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| Sujet: Michael MANTLER, né en 1943 2012-10-08, 20:22 | |
| Michael Mantler est un compositeur autrichien que je suis depuis longtemps, depuis la découverte d'une première symphonie qui m'avait énormément plu. Je ne saurais trop définir son style musical qui se situe à la frontière du jazz et du classique, du swing et du contemporain. Michael Mantler est né le 10 août 1943 à Vienne en Autriche. Il s'impose en tant que compositeur dans le domaine du jazz et de la musique contemporaine. Son instrument de prédilection est la trompette. Il effectua ses études musicales aux Etats-Unis à partir de 1962. Il exerça dans un premier temps des activité dans l'avant-garde new yorkaise, en particulier avec Cecil Taylor et le Jazz Composer's Guild. Il établit par la suite L'Orchestre des compositeurs de jazz et puis WATT, une société de production musicale. Il tourne et enregistre avec Carla Bley, ainsi que de temps en temps avec ses propres projets de spectacles vivants. Il enregistre de nombreux albums pour WATT avec instrumentations variées et solistes. Apparaissant rarement en public, il concentre tous ses efforts sur la composition et l'enregistrement. Il travaille en rapport à des textes d'auteurs contemporains (parmi lesquels Samuel Beckett) plaçant en exergue des voix de divers horizons du jazz et de la musique populaire. Sur des textes de Paul Auster, il présentera un album séduisant intitulé Hide and Seek avec les chanteurs Robert Wyatt et Susi Hyldgaard et onze instrumentistes. Sur des textes de Giuseppe Ungaretti, il créera une de ses plus belles compositions sous le titre Cerco un Paese Innocente, avec la superbe voix de Mona Larsen et le "Danish Radio Big Band" plus solistes. En 1991, il quitte les USA et retourne s'installer en Europe. Il poursuit cette voie singulière, tel un équilibriste, sur le fil qui sépare le jazz et la musique contemporaine, comme le démontre formidablement bien sa série de sept concertos, chacun au service d'un instrument différent. Aucun de dépasse les treize minutes. Le premier est composé pour trompette et est interprété par le compositeur lui-même, le second pour guitare, interprété par Bjarne Roupé, le troisième pour saxophone qui est aussi le plus court - à peine plus de six minutes - interprété par Bob Rockwell, le quatrième pour marimba et vibraphone, interprété par Pedro Carneiro, le cinquième pour trombone, interprété par Roswell Rudd, le sixième pour piano qui est aussi le plus long - il dépasse les douze minutes - interprété par Majella Stockhausen et le septième pour percussion, interprété par Nick Mason. Il a composé un opéra L'Ecole de Sens qui a eu sa Première au Musée d'Art Moderne à Copenhague en 1996. Il a écrit un certain nombre de pièces de musique de chambre et symphoniques. Son One Symphony, une commande du Hessischer Rundfunk, a eu sa Première en novembre 1998 avec l'Orchestre Symphonique de Radio Francfort, sous la direction de Peter Rundel.
Dernière édition par Icare le 2019-03-03, 19:49, édité 1 fois |
| | | Icare Admin
Nombre de messages : 17373 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Michael MANTLER, né en 1943 2013-08-15, 16:07 | |
| J'ai réécouté, en l'espace de deux jours, deux fois la fameuse " One Symphony" de Michael Mantler. Qu'est-ce que j'adore cette oeuvre puisque chaque mesure, chaque motif, me captive. Le motif principal, dans un premier temps, fondé sur quatre notes, constitue d'une certaine manière la colonne vertébrale de la symphonie qui, par ailleurs, ne manque pas de rebondissements ni de contrastes. Entre le violon solo poignant et porteur d'une certaine beauté, le son plein et brillant des bois, le jeu tonitruant et rythmique d'une trompette solo, instrument de prédilection du compositeur, les reprises solennelles et implacables du motif principal, comme une éloge à la fatalité, la symphonie dessine un drame haletant et captivant de la première note à la dernière. Songs par Mona Larsen et les musiciens de "The Chamber Music and Songs Ensemble" avec laquelle la symphonie est couplée, m'annonce par ses formes ondulées et un style singulier et faussement léger Hide and Seek pour deux voix solos et ensemble instrumental, sur des textes de Paul Auster. Les deux solistes sont Robert Wyatt et Susi Hyldgaard. La première fois que j'avais écouté cette oeuvre d'esprit très chambriste et intimiste, ce qui remonte à environ deux ans, j'avais moyennement adhéré. Aujourd'hui, ma première impression s'est nettement bonifiée. Voilà une oeuvre que j'aime de plus en plus! |
| | | Icare Admin
Nombre de messages : 17373 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Michael MANTLER, né en 1943 2013-08-15, 18:15 | |
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| | | Icare Admin
Nombre de messages : 17373 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Michael MANTLER, né en 1943 2013-08-16, 08:44 | |
| L'album Something There de Michael Mantler, réunit, outre le compositeur à la trompette, Carla Bley au piano, Mike Stern à la guitare, Steve Swallow à la basse, Nick Mason à la batterie et convoque les cordes du London Symphony Orchestra (LSO) sous la direction de Michael Gibbs. Cet album est une heureuse découverte même si on s'éloigne un peu de l'univers des Concertos et de la One Symphony. On touche ici à ce qui aurait pu être une musique de polar américain des années 70/80, comme savait en confectionner Dave Grusin: un jazz/pop nourri de cordes et de piano, parfois dans un tempérament plus classique que jazz. L'album est relativement court puisqu'il avoisine les 36 minutes, se découpe en 6 mouvements. Le premier est exquis, ferait un solide Main title avec son introduction romantique et légèrement sucrée avant de rebondir sur un rythme de polar. Les autres mouvements ne manquent pas de caractère, poursuivent avec brio l'intrigue de ce film imaginaire. La guitare électrique y joue également un rôle majeur. |
| | | Icare Admin
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| | | | Icare Admin
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| Sujet: Re: Michael MANTLER, né en 1943 2014-03-04, 20:49 | |
| - Icare a écrit:
- L'album Something There de Michael Mantler, réunit, outre le compositeur à la trompette, Carla Bley au piano, Mike Stern à la guitare, Steve Swallow à la basse, Nick Mason à la batterie et convoque les cordes du London Symphony Orchestra (LSO) sous la direction de Michael Gibbs. Cet album est une heureuse découverte même si on s'éloigne un peu de l'univers des Concertos et de la One Symphony. On touche ici à ce qui aurait pu être une musique de polar américain des années 70/80, comme savait en confectionner Dave Grusin: un jazz/pop nourri de cordes et de piano, parfois dans un tempérament plus classique que jazz. L'album est relativement court puisqu'il avoisine les 36 minutes, se découpe en 6 mouvements. Le premier est exquis, ferait un solide Main title avec son introduction romantique et légèrement sucrée avant de rebondir sur un rythme de polar. Les autres mouvements ne manquent pas de caractère, poursuivent avec brio l'intrigue de ce film imaginaire. La guitare électrique y joue également un rôle majeur.
Nouvelle écoute et même impression d'un polar imaginaire. Electrisant! |
| | | Icare Admin
Nombre de messages : 17373 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Michael MANTLER, né en 1943 2014-11-13, 10:19 | |
| - Icare a écrit:
- Hide and Seek pour deux voix solos et ensemble instrumental, sur des textes de Paul Auster. Les deux solistes sont Robert Wyatt et Susi Hyldgaard. La première fois que j'avais écouté cette oeuvre d'esprit très chambriste et intimiste, ce qui remonte à environ deux ans, j'avais moyennement adhéré. Aujourd'hui, ma première impression s'est nettement bonifiée. Voilà une oeuvre que j'aime de plus en plus!
Une nouvelle écoute hier soir a fait que j'aime de plus en plus la poétique singulière de Hide and Seek pour un ensemble instrumental séduisant qui comprend de la flûte, du hautbois, de la clarinette, des trompettes, cor anglais, trombones, guitares, accordéon, vibraphone, marimba, piano, violons, altos, violoncelles, et les voix de Robert Wyatt & Susi Hyldgaard, sur des textes de Paul Auster. C'est une musique pleine d'ondulations, j'ai même ressenti un caractère un peu "baroquisant" dans le premier extrait " Unsaid (1). L'oeuvre qui se découpe en 17 morceaux me paraît pour le moins inclassable et ce que j'aime avant tout chez Michaël Mantler, c'est une personnalité musicale forte et à part qui s'est façonnée avec talent et passion un univers sonore à mi-chemin entre jazz et classique, un univers poétique et original qui lui appartient complètement. |
| | | laudec
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| | | | Icare Admin
Nombre de messages : 17373 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Michael MANTLER, né en 1943 2014-11-13, 12:16 | |
| - laudec a écrit:
- J'ai trouvé des extraits sur Qobuz pour me faire une idée mais je n'accroche pas à cette première écoute qui me semble sinistre ... ici
C'est clair qu'il ne s'agit pas d'une approche musicale passe-partout comme il y en a beaucoup. Ceci-dit, je ne sais pas quels extraits tu as écoutés mais "sinistre" ne correspond absolument pas à l'approche musicale de Mantler. Sa musique n'est aucunement sinistre...peut-être d'une poétique que l'on peut trouver un peu étrange sur Hide and Seek ou Songs, car effectivement on s'écarte de la forme classique habituelle mais certainement pas sinistre. Un meilleur approfondissement et meilleure compréhension de son oeuvre te révéleraient un compositeur certes singulier mais, sur bien des points, très intéressant. |
| | | laudec
Nombre de messages : 5668 Age : 71 Date d'inscription : 25/02/2013
| | | | Icare Admin
Nombre de messages : 17373 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Michael MANTLER, né en 1943 2014-11-13, 14:11 | |
| Essaie un jour Cerco un Paese Innocente, je pense que tu aimeras mieux.
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| | | Icare Admin
Nombre de messages : 17373 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Michael MANTLER, né en 1943 2020-03-20, 16:10 | |
| - Icare a écrit:
- Il poursuit cette voie singulière, tel un équilibriste, sur le fil qui sépare le jazz et la musique contemporaine, comme le démontre formidablement bien sa série de sept concertos, chacun au service d'un instrument différent. Aucun de dépasse les treize minutes. Le premier est composé pour trompette et est interprété par le compositeur lui-même, le second pour guitare, interprété par Bjarne Roupé, le troisième pour saxophone qui est aussi le plus court - à peine plus de six minutes - interprété par Bob Rockwell, le quatrième pour marimba et vibraphone, interprété par Pedro Carneiro, le cinquième pour trombone, interprété par Roswell Rudd, le sixième pour piano qui est aussi le plus long - il dépasse les douze minutes - interprété par Majella Stockhausen et le septième pour percussion, interprété par Nick Mason.
J'ai réécouté en ce début d'après-midi les 7 Concertos de Michael Mantler, et comme avec Peter Sculthorpe, c'est toujours un immense plaisir de retrouver un monde sonore singulier qu'on apprécie. Il a vraiment un style à lui, ce compositeur autrichien! Je sais bien que ce n'est pas suffisant pour en faire un génie absolu de la seconde moitié du vingtième siècle, mais pour moi c'est important et même très important. J'aime les compositeurs qui ont généralement un style identifiable, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne soient pas polyvalent dans la création. Mantler l'est, Sculthorpe aussi. Comme je l'ai écrit, il est tel un équilibriste entre le jazz et la forme classique, ici concertante. Son jazz est personnel: à ma connaissance, il ne ressemble à aucun autre. Sa musique, un peu brumeuse, cafardeuse, déprimée - c'est un ressenti, mon ressenti et le contraire d'un reproche - c'est un peu celle d'un polar urbain avec un gars solitaire un peu paumé sous une bruine d'un été parfumé d'automne, pure vision de l'esprit issue d'un cinéma imaginaire...C'est ce que m'inspire le premier concerto pour trompette, nommé tout simplement Trumpet. Du coup, j'ai repensé à la première petite impression de Laudec, du terme "sinistre" qu'elle avait employé...Je l'accepte volontiers car cette musique peut effectivement prendre un caractère déprimant, c'est un peu ce qui ressort de Trumpet, bien que ce caractère-là me plait. Disons qu'il est un élément d'expression de son style qui m'émeut. Dans le concerto intitulé Piano, ce n'est pas nécessairement le piano qui accapare mon attention, c'est d'abord le hautbois dans un passage élégiaque qu'il illumine de sa sonorité claire et aérienne, puis la flûte quelques mesures plus loin. Je ne suis pas loin de penser que des sept concertos, Piano grignote, au fil des écoutes, la première place, suivi de près par le septième, Percussion. |
| | | laudec
Nombre de messages : 5668 Age : 71 Date d'inscription : 25/02/2013
| | | | Icare Admin
Nombre de messages : 17373 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Michael MANTLER, né en 1943 2020-09-25, 19:01 | |
| C'est avec ce qui est sans doute mon album préféré de Michael Mantler, Circo un Paese Innocente, une Suite de Chansons et d'Interludes pour voix solo, un atypique Big Bang et solistes, que j'ai décidé de clôturer mon cycle entièrement germanique. Les textes sont de Giuseppe Ungaretti°°, le tout interprété par Mona Larsen, le " Danish Radio Big Band" auquel s'ajoutent plusieurs solistes. J'ai bien fait de réécouter cet album car je ne me souvenais que de parties entièrement chantées, or il y a aussi plusieurs moments purement instrumentaux. Toujours est-il que j'y ai retrouvé tous les éléments sonores - orchestrations, timbres, constructions rythmiques, caractère obsessionnel et tournures mélodiques - qui constituent son style, un style très facilement reconnaissable, c'est-à-dire qui se reconnaît dès les premières mesures. Il y a quelque-chose de profondément mélancolique qui me touche dans sa musique, qu'elle se rapproche du jazz ou de la forme symphonique et concertante, qu'elle soit chantée ou purement instrumentale. La trompette, qui est son instrument de prédilection, y est souvent employée. Elle aussi est profondément mélancolique, et même un peu cafardeuse, aussi troublée et troublante que la voix de Mona Larsen, que le piano de Kim Kristensen, que le violon de Marianne Sorensen, le violoncelle de Hell Sorensen ou encore les altos de Gunnar Lychou & Mette Winther. Giuseppe Ungaretti est un poète italien, né le 8 février 1888 à Alexandrie (Égypte), mort le 2 juin 1970 à Milan. |
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