Luc VAN HOVE, né en 1957

Luc Van Hove est né à Wilrijk (Anvers-Antwerpen) en 1957 ; il a étudié au Conservatoire Royal d'Anvers, où il a obtenu les premiers prix de solfège, piano, musique de chambre ou encore histoire de la musique. En tant que compositeur, il a été formé par William KERSTERS. Il a ensuite poursuivi ses études au Mozarteum de Salzbourg et à l'Université de Surrey (Guildford - Royaume-Uni).   Il a reçu plusieurs distinctions, dont le prix de composition Albert de Vleeshouwer (1984), le prix Annie Rutzky pour récompenser sa carrière académique (1984) et le prix de la Promotion Artistique Belge de la SABAM (1990). En 1991, il est le compositeur invité de la semaine de la musique contemporaine à Gand ; en 1994 il est nommé compositeur en résidence du Festival de Flandre et, en 1997, du  'Campo I Fiamminghi'.
Ancien professeur de la Chapelle musicale  Reine Elisabeth, Luc Van Hove a réalisé de nombreuses œuvres de commande, notamment pour le Koninklijk Filarmonich Orkest van Vlanderen ; Antwerp 93, capitale culturelle européenne ;  l'Académie Beethoven …
Outre Stradelle (Opéra Royale Wallonie 9/2012), il a composé 'La Strada', d'après le film éponyme de Frederico Fellini pour le compte du Vlaamse Opéra.  
Aujourd'hui  membre de la Vlaamse Academie van Belgïe voor wetenschappen en kunsten (Académie royale flamande des arts et des lettres, Luc Van Hove enseigne à Anvers et à l'Institut Lemmens de Louvain ; il consacre l'essentiel de son travail à la musique classique contemporaine avec une prédilection pour Bartók, Lutoslawsky ou Ligeti.

source : livret de 'Stradella' - Opéra Royal de Wallonie 9/2012

COMMENTAIRE DE L'OEUVRE

Après ses études, Luc Van Hove a tourné le dos à ses œuvres de jeunesses "postromantiques" et s'est ressourcé par l'étude approfondie des œuvres de Bartók, Lutoslavsky et Ligeti. Dès les premières œuvres succédant à ce travail, comme le Quintette à bois opus 10 et la Sonatine pour piano opus 11 (toutes deux de 1982), les éléments essentiels de sa pensée compositionnelle sont clairement présents. La préférence pour la musique absolue et instrumentale va de pair avec une fascination quasiment hédoniste pour la pureté sonore et un esprit rigoureusement constructiviste. Par ailleurs, l'orientation moderniste et le profond enracinement dans la tradition sont bien loin d'être placés en contradiction mutuelle.

... la suite ici

Quelle bonne idée d'avoir ouvert un topic sur le Compositeur LUC VAN HOVE. Bel canto met un pied dans le contemporain. C'est bon signe, signe qu'enfin la lumière lui apparaît... Bel canto, je t'adore.

Je connais ce compositeur par un double cd de ses oeuvres que je possède depuis plusieurs années et qui contient:

__CARNAVAL OP HET STRAND - 1985 - pour grand orchestre
__SYMPHONY N°1 - 1989
__SYMPHONY N°2 - 1997
__CONCERTO POUR PIANO ET ORCHESTRE - 1995
__TRYPTICH, concerto pour hautbois et orchestre - 1993
__STACKED TIME, concerto pour guitare électrique et orchestre - 1990

Je vais réécouter tout ça bientôt. Dire que j'ai failli faire sa bio la semaine dernière.

Icare a écrit:

Quelle bonne idée d'avoir ouvert un topic sur le Compositeur LUC VAN HOVE. Bel canto met un pied dans le contemporain. C'est bon signe, signe qu'enfin la lumière lui apparaît... Bel canto, je t'adore.

J'y suis quand même venue surtout par César Franck et franchement ce que j'ai entendu vendredi n'était pas vraiment contemporain !

Ceci dit j'accepte quand même le bisou !!!
Et promis, je vais essayer d'écouter un extrait ou l'autre pour me faire une idée.

Bel Canto a écrit:

COMMENTAIRE DE L'OEUVRE

Après ses études, Luc Van Hove a tourné le dos à ses œuvres de jeunesses "postromantiques" et s'est ressourcé par l'étude approfondie des œuvres de Bartók, Lutoslavsky et Ligeti.

Voilà un compositeur de bon sens!   

Je viens d'écouter trois de ses oeuvres; Carnival on the Beach pour grand orchestre, Pianoconcerto opus 32 et Symphony n°1. Une des caractéristique de son style se situe sans doute dans son goût prononcé pour la masse orchestrale. On sent chez lui une prédilection pour la puissance de l'orchestre ainsi qu'un souci des couleurs harmoniques. Qu'il s'agisse de son Carnaval, de son Concerto pour piano ou de sa Symphonie n°1, la musique est virtuose et fouillée, d'une grande expressivité. Il y a de l'éruption volcanique, de la lave en fusion, des salves de cuivres, des déchaînements pachydermiques, des rafales de vents, mais aussi des moments plus apaisés, plus sereins. Le mouvement médium de la première symphonie est certainement un hommage à Mahler, il en porte le nom. Il y a un beau passage mélodique, celui qui constitue la dernière partie du mouvement, avant que la bourrasque symphonique du troisième enlève tout sur son passage. Le Carnaval ne manque ni de fougue ni d'épique. les éclats sonores bousculent les rares moments de répit, la matière orchestrale y étant triturée sur tous ses flans. Dans le Concerto, la lutte entre un piano intrépide et un orchestre belliqueux est violente, ardue, complexe. Toute volonté romantique qui pourrait éventuellement transparaître ci et là est piétinée par le dinosaure de la modernité.    

Le Concerto pour hautbois et orchestre commence sur un mouvement lent, délicat et onirique avec un soliste plutôt perché dans l'aigu. Le second mouvement est une sorte de "presto" dynamique dans lequel on retrouve un van Hove fougueux et virtuose. Le hautbois est très présent dans ce concerto, pour ne pas dire omniprésent, tenant la dragée haute à l'impétueux orchestre. Le troisième et dernier mouvement réitère plus ou moins l'esprit rêveur du début. Les concertos pour guitare électrique et orchestre symphonique ne sont pas si nombreux et celui que je tiens pour référence est le Double Concerto pour 2 guitares électriques et orchestre symphonique de Terje Rypdal ainsi que le Concerto pour Guitare et orchestre d'André Previn. Sans égaler, selon moi, ceux-ci, celui de Luc Van Hove intitulé Stacked Time ne s'en tire cependant pas mal. J'ai toujours ce penchant pour les musiques qui me mettent aussitôt sous tension par une intensité quasi-constante qui se prolonge même sur les "lentos". C'est le cas dans ce concerto dont le premier mouvement, électrisé et électrisant, évoque le rock. La tension se prolonge jusque dans le mouvement lent central, court mais très beau. Sous une apparente placidité, elle demeure palpable. Le dernier est également court mais sur un rythme bien plus effréné. La Symphonie n°2 est, dans pas mal de passages, encore assez impétueuse et même violente, une sorte de symphonie folle-furieuse sur laquelle plane un peu le fantôme de Lutoslawski, mais qui ne néglige pas pour autant ses moments plus calmes, plus intimistes, plus lunaires, pouvant laisser ainsi s'échapper, dans sa partie finale, des solos de cor anglais et de clarinette. La coda est d'ailleurs d'une douceur presque sensuelle.