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Sujet: Arne NORDHEIM (1931-2010) 2011-11-10, 22:38
Arne Nordheim, né en 1931, fut l'une des personnalités musicales les plus brillantes en Norvège pendant une bonne cinquantaine d'année. C'est par sa musique de ballet The Tempest pour solistes, orchestre et choeur que je pénétrai l'univers onirique et lumineux de ce compositeur au style très caractéristique. Il fut honoré par un grand nombre de prix prestigieux et autres distinctions, et a été le locataire de la résidence d'honneur offert par l'état. En 1997, il a été élu membre honoraire de la Société Internationale de musique contemporaine. Nordheim a étudié l'orgue et le piano, la théorie musicale et la composition au Conservatoire d'Oslo au cours des années 1948-1952. Il a écrit des ouvrages dans la plupart des genres mais son instrument de prédilection est indiscutablement l'orchestre. Ses premières oeuvres telles que Soirée,Terre (1957), Canzona (1960), et Epitaffio disposent également d'enregistrements électrophoniques. Il faut dire que Arne Nordheim fut fortement intéressé par les vertus de l'électro-acoustique durant toute une période, pendant laquelle des compositions telles que Solitaire (1968) apparurent. Ils furent l'occasion pour lui d'opposer des sons électrophoniques à des instruments acoustiques comme la percussion et autres.
En 1972, il obtint le Prix de Musique de Conseil Nordique grâce à son oeuvre Eco pour soprano, deux choeurs et orchestre. Il recevra des commandes des quatre coins du monde; Greening (1973) pour l'Orchestre Symphonique de Los Angeles, le ballet The Tempest (1979) pour le festival de Schwetzingen en Allemagne, le concerto pour violoncelle Tenebrae (1980) pour M. Rostropvitch, Aurora (1983) pour Electric Phoenix et Magma (1988) pour l'Orchestre du Concertgebouw. En 1994, le drame musical La Ballade de Rêve a été créé en tant que partie du programme des Jeux d'hiver de Lillehammer Olympique. Trois ans après, un concerto pour violon verra le jour sous l'archer d'Arve Tellefsen et par l'Orchestre philharmonique d'Oslo, et en cette même année, à l'occasion du 1000ème anniversaire de la ville de Trondheim, lui fut commissionné l'Oratorio de Nidaros qui sera créé dans la Cathédrale de Nidaros. La dernière grande oeuvre importante de Nordheim fut le Concerto pour trombone Fonos qui a été créé par Marius Hesby et l'Orchestre philharmonique de Bergen en 2005.
Arne Nordheim est décédé le 5 juin 2010.
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Icare Admin
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Sujet: Re: Arne NORDHEIM (1931-2010) 2011-11-11, 11:03
___Catalogue:
_____Dramatique____
__ARIADNE - Ballet sur "Tempora Noctis" (1977) __DRAUMKVEDET (the dream ballad) ,musique de théâtre pour solistes, orchestre,choeur et sons électrophoniques. (1994) __FAVOLA, pourdeux chanteurs, dix danseurs, orchestre et bande (1965) __KATHARSIS, ballet pour grand ensemble - (1962) __ETAPES, musique de ballet sur des extraits de "Colorazione" et "Warszawa" (1971) __STOOLGAME, ballet sur la musique de "Solitaire" (1974) __STRENDER (Plages) musique de ballet adaptée de "Réponse I" et "Solitaire" - (1975) __THE TEMPEST, ballet pour solistes, choeur, orchestre et sons électrophoniques - (1979)
_____Pour orchestre et concertos_____
__ADIEU pour orchestre à cordes et cloches - 1994 __BOOMERANG, concerto pour hautbois et orchestre de chambre - 1985 __CANZONA PER ORCHESTRA - 1960 __DORIA pour ténor et orchestre - 1965 __ECO pour soprano, choeur mixte, choeur d'enfants et orchestre - 1967 __EPITAFFIO pour orchestre et bande magnétique - 1963 __FLOTTANT (Floating) pour orchestre - 197O __FONOS, concerto pour trombone et orchestre - 2003 __GREENING pour orchestre - 1973 __MAGMA pour grand orchestre - 1988 __MONOLITH pour orchestre - 1990 __NEDSTIGNINGEN avec récitant,soprano, choeur mixte, orchestre et sons électroniques - 1980 __NIDAROS, oratorio - 1997 __RENDEZVOUZ pour cordes - 1956-1987 __SPUR, concerto pour accordéon et orchestre - 1975 __TEMPORA NOCTIS, cantate - 1979 __TENEBRAE, concerto pour violoncelle et orchestre - 1982 __CONCERTO POUR VIOLON -1996 __WIRKLICHER WALD, pour soprano, violoncelle, choeur mixte et orchestre - 1983 __EVENING LAND pour soprano et orchestre.
Arne Nordheim a également composé un certain nombre de pièces de chambre et de musiques électro-acoustiques.
Icare Admin
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Sujet: Re: Arne NORDHEIM (1931-2010) 2011-11-27, 23:21
L'écoute de Evening Land pour soprano et orchestre m'a permis d'apprécier une oeuvre sobre, raffinée, finement écrite et interprètée par Elisabeth Soderstrom. La partie de l'orchestre m'a particulièrement séduit. Je la trouve bien écrite mais surtout porteuse de délicatesse et d'une belle impression timbrale. Bref, une pièce pour voix et orchestre séduisante. Flottant pour orchestre est une partition symphonique qui porte très bien son titre et est plutôt pas mal...moderne mais attractive...
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Sujet: Re: Arne NORDHEIM (1931-2010) 2013-12-06, 09:46
THE TEMPEST, ballet pour solistes, choeur, orchestre et sons électrophoniques - (1979)
C'est l'oeuvre que j'ai réécoutée hier soir, avec encore plus de plaisir et d'émotion que les fois précédentes. Vraiment superbe avec cette introduction électronique et quel final!
Icare Admin
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Sujet: Re: Arne NORDHEIM (1931-2010) 2013-12-06, 17:59
Le drame musical La ballade de rêve - Draumkvedet pour solistes, choeur, orchestre et sons électroniques (1994) est un peu de la même veine dramatique que The Tempest. Beaucoup d'expressivité dans cette musique, de coloris, de tonitruance aussi. J'aime beaucoup, un peu moins que The Tempest, mais j'aime beaucoup.
Icare Admin
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Sujet: Re: Arne NORDHEIM (1931-2010) 2014-09-12, 09:19
Icare a écrit:
THE TEMPEST, ballet pour solistes, choeur, orchestre et sons électrophoniques - (1979)
C'est l'oeuvre que j'ai réécoutée hier soir, avec encore plus de plaisir et d'émotion que les fois précédentes. Vraiment superbe avec cette introduction électronique et quel final!
Il y a plus d'un an que je n'avais pas réécouté la musique qu'Arne Nordheim composa pour le ballet The Tempest, tiré d'une pièce de Shakespeare du même nom. En réalité, pour une oeuvre que j'ai écoutée maintes fois par le passé, un an et demi ce n'est pas beaucoup. N'empêche que le plaisir à l'écoute ne s'est absolument pas émoussé. L'approche est moderne, souvent atonale et percussive. Bien sûr, elle n'est pas que ça non plus. Si vers le début il y a comme une sorte de "bordel organisé" avec des effusions sonores autant acoustiques qu'électroniques qui semblent partir dans plusieurs directions - à croire que La Tempête de Shakespeare prend une allure de tornade! - il y a aussi des moments de pure accalmie où la musique inspire davantage le recueillement, par un hautbois solo ou encore un violoncelle légèrement âpre. Le beau moment de plénitude demeure toute la partie finale par un duo de soprano et baryton dans un complexe sonore flottant et hypnotique. Il y a aussi, au sein de cette tempête, un formidable passage dédié aux percussions, mais le plus souvent l'oeuvre est traversée, pour ne pas dire chahutée, par des agrégats sonores inouis aux timbres travaillés et originaux, et aussi par des changements brutaux d'ambiances et des ruptures qui déterminent avec efficacité et poésie un caractère cyclothimique à l'ensemble. L'oeuvre est profondément contemporaine dans sa physionomie, dans ce qu'elle exprime, porteuse d'étrange, de puissance, de mystère, de douceur, de lyrisme, mais aussi de brutalité, de violence, de lunatisme, de flottements: un flottement électronique avec chants d'oiseaux au début, un flottement plus acoustique à la fin avec les voix respectives de Susan Campbell (soprano) et Christopher Keyte (baryton).
Icare Admin
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Sujet: Re: Arne NORDHEIM (1931-2010) 2015-02-14, 18:32
Hier soir, j'ai découvert cinq nouveaux opus d'Arne Nordheim. J'étais heureux de pouvoir enfin approfondir la musique de ce compositeur. Il est clair qu'en passant des Cantates de Bach à l'oeuvre pour orchestre de Nordheim, c'était un peu comme sortir d'un bain chaud - une musique qui me caresse dans le sens du poil - pour me jeter dans un courant d'eau glacée - une musique qui a tout pour hérisser le moindre cheveu de Joachim! Monolith pour orchestre, Epitaffio pour orchestre et bande magnétique, Canzona pour orchestre, Fonos, 3 mémorables pour trombone et orchestre et Adieu pour orchestre à cordes et instruments avec sons de cloches. Voilà cinq opus parfaitement encrés dans une modernité mordante et sans grande concession. Le chaos est le maître incontesté des ambiances corrosives et parfois brutales et fulgurantes de chacune de ces compositions. C'est exactement le type de musique dont il ne faut surtout pas chercher un sens, un rail, un guide mélodique qui nous emmènerait du point A au point Z. La matière sonore ou plutôt la mouvance sonore est à la fois intense et suggestive, palpable et abstraite. Les moments qui me plaisent le plus sont ceux qui, d'une certaine manière, sont les plus doux, les plus calmes, les plus dépouillés, mais surtout les plus errants: ils s'apparentent à des flottements, à des errances, comme autant de sons combinés et suspendus, en appesanteur. J'ai trouvé un intérêt durable dans chacune de ces oeuvres. Je sais, par exemple, que dans Adieu, j'ai été fasciné à un moment donné, vers la partie finale, par un emploi vaguement linéaire et fortement magnétique des cordes et un jeu clairsemé des cloches que j'ai d'abord apparenté à un son de piano détourné. A ce moment-là, la musique s'humanise de façon singulière et même émouvante. Les réfractaires au modernisme devront s'abstenir. Pour ma part, j'y reviendrai avec enthousiasme.
Dernière édition par Icare le 2015-02-14, 22:31, édité 1 fois
joachim Admin
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Sujet: Re: Arne NORDHEIM (1931-2010) 2015-02-14, 19:34
Icare a écrit:
une musique qui a tout pour hérisser le moindre cheveu de Joachim! [
Bof, pour le peu qui reste
Icare Admin
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Sujet: Re: Arne NORDHEIM (1931-2010) 2015-07-19, 23:24
Icare a écrit:
Hier soir, j'ai découvert cinq nouveaux opus d'Arne Nordheim. J'étais heureux de pouvoir enfin approfondir la musique de ce compositeur. Il est clair qu'en passant des Cantates de Bach à l'oeuvre pour orchestre de Nordheim, c'était un peu comme sortir d'un bain chaud - une musique qui me caresse dans le sens du poil - pour me jeter dans un courant d'eau glacée - une musique qui a tout pour hérisser le moindre cheveu de Joachim! Monolith pour orchestre, Epitaffio pour orchestre et bande magnétique, Canzona pour orchestre, Fonos, 3 mémorables pour trombone et orchestre et Adieu pour orchestre à cordes et instruments avec sons de cloches. Voilà cinq opus parfaitement encrés dans une modernité mordante et sans grande concession. Le chaos est le maître incontesté des ambiances corrosives et parfois brutales et fulgurantes de chacune de ces compositions. C'est exactement le type de musique dont il ne faut surtout pas chercher un sens, un rail, un guide mélodique qui nous emmènerait du point A au point Z. La matière sonore ou plutôt la mouvance sonore est à la fois intense et suggestive, palpable et abstraite. Les moments qui me plaisent le plus sont ceux qui, d'une certaine manière, sont les plus doux, les plus calmes, les plus dépouillés, mais surtout les plus errants: ils s'apparentent à des flottements, à des errances, comme autant de sons combinés et suspendus, en appesanteur. J'ai trouvé un intérêt durable dans chacune de ces oeuvres. Je sais, par exemple, que dans Adieu, j'ai été fasciné à un moment donné, vers la partie finale, par un emploi vaguement linéaire et fortement magnétique des cordes et un jeu clairsemé des cloches que j'ai d'abord apparenté à un son de piano détourné. A ce moment-là, la musique s'humanise de façon singulière et même émouvante. Les réfractaires au modernisme devront s'abstenir. Pour ma part, j'y reviendrai avec enthousiasme.
Parfois, la musique atonale exerce sur moi un pouvoir énigmatique. Je n'arrive pas forcément à définir ce qui me la rend si viscérale, si attractive. Ce que je sais, c'est qu'il faut qu'il y ait de l'intensité, une forte intensité quasi-permanente et un sens des contrastes sonores et des ruptures de ton, comme c'est le cas (pour moi) dans les fameuses Notations pour orchestre de Pierre Boulez. Comme si c'était une forme expressive qui me mettait sous pression, ou plutôt une forme éruptive et turbulente d'une mystérieuse colère musicale...C'est ce qui vient de m'arriver en réécoutant ces oeuvres d'Arne Nordheim qui, il faut bien le reconnaître, ne font aucune concession à l'auditeur. Dès Monolith pour orchestre, je suis embarqué dans un jaillissement atonal fait de violence et de ruptures. Je suis chahuté par des éruptions orchestrales faites de contrastes et de rebondissements, de ruptures de tension aussi, sans un guide auquel me raccrocher. Je suis malmené, tel un naufragé dans une mer agitée, mais un naufragé qui n'a pas peur d'être submergé par un magma sonore dont je n'en saisis pas toujours le sens ni l'aboutissement. Mais, voilà, il y a une pression quasi-permanente, une intensité qui magnétise l'attention, maintient en éveil, une fulgurance qui fait son effet. Il n'y a pas d'échappatoire possible. La musique me maintient sous son pouvoir attractif sans répit. Ce sont des effusions sonores qui se succèdent dans une continuelle transformation des timbres et des rythmes. Il en ira de même avec Epitaffio pour orchestre et bande magnétique, très climatique avec un usage de l'électronique assez pertinent, comme souvent chez ce compositeur, et avec Canzona pour orchestre. Seul sur Fonos, 3 mémorables pour trombone et orchestre, le trombone devient le guide ou plutôt la bouée qui me permet d'atteindre la rive, un peu essoufflé il est vrai mais conquis. Fonos devient mon oeuvre préférée sur ce disque. L'Adieu pour orchestre à cordes et instruments avec sons de cloches se rapprochera lentement vers une fin enfin plus sereine.
Icare Admin
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Sujet: Re: Arne NORDHEIM (1931-2010) 2019-09-21, 18:18
L'instant musical:
https://www.youtube.com/watch?v=-1LRsbbd5es
J'ai, aujourd'hui, réécouté Monolith pour orchestre, Epitaffio pour orchestre et bande magnétique, Canzona pour orchestre, Fonos, 3 Mémorables pour trombone et orchestre en trois mouvements et Adieu pour orchestre à cordes et instruments avec sons de cloches. Ce sont des oeuvres d'un caractère très "moderne" que je commence a vraiment bien dompter pour les avoir pas mal approfondies. Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai déjà écrit plus haut à leur sujet si ce n'est que je garde une préférence pour Fonos qui me fascine complètement. Je perçois désormais Arne Nordheim comme le plus digne héritier de Fartein Valen, en fonction bien évidemment de tout ce que je connais de la musique norvégienne du vingtième siècle. J'ai vraiment l'impression qu'il est vraiment dans cette continuité-là, d'une musique fortement tourmentée et sinueuse, tout en allant plus loin dans l'atonalité. J'aime beaucoup aussi la courte pièce Adieu qui offre une superbe et mystérieuse conclusion à l'album. J'évoquais il y a peu le Concerto pour trombone et orchestre - Motorbike Concerto du compositeur suédois Jan Sandström comme faisant partie de mes préférés, je crois pouvoir affirmer avec certitude que Fonos de Arne Nordheim en fait aussi partie et que je ne saurais désormais trancher entre les deux...pas obligé du reste...
Icare Admin
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Sujet: Re: Arne NORDHEIM (1931-2010) 2019-10-01, 21:50
Icare a écrit:
Le drame musical La ballade de rêve - Draumkvedet pour solistes, choeur, orchestre et sons électroniques (1994) est un peu de la même veine dramatique que The Tempest. Beaucoup d'expressivité dans cette musique, de coloris, de tonitruance aussi. J'aime beaucoup, un peu moins que The Tempest, mais j'aime beaucoup.
J'aime toujours autant et là aussi la partie finale est émouvante. J'aime beaucoup ce compositeur et je n'en ai pas encore fini avec lui!
Icare Admin
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Sujet: Re: Arne NORDHEIM (1931-2010) 2019-10-04, 16:19
Je suis en train de réécouter une des oeuvres les plus particulières d'Arne Nordheim, Colorazione pour orgue hammond X-66, percussions, filtres et modulateur à anneaux. Je n'en avais gardé aucun souvenir précis, sans doute parce que je l'avais quelque peu boudée jusqu'ici, m'étant arrêté aux deux premiers titres du cd, Evening Land pour soprano et orchestre et le jouissif Floating pour orchestre. Je ne me souvenais pas d'une approche sonore aussi statique et bruitiste avec des sonorités "futuristes" qui pourraient provenir d'un pseudo vaisseau spatial. D'une certaine manière, l'oeuvre se vêt de mystère tout en s'épaississant progressivement. S'y instaure comme un dialogue codé entre l'orgue, les percussions et le modulateur à anneaux. C'est surtout curieux, intrigant, voire étrange et peu émouvant. Moins creux à mon oreille que Solitaire pour sons concrets et électriques, il s'en dégage quelque-chose, un climat, une atmosphère, un bordel organisé, un délire sonore certes inventif: une porte ouverte aux sons les plus incongrus, les plus originaux. C'est froidement que je me laisse embarquer dans cette spirale des sons, ni ému, ni indifférent, dans un entre-deux où se satisfait ma curiosité pour un monde plus expérimental et abstrait que ceux que je fréquente généralement.