| | Morton Feldman (1926-1987) | |
| | Auteur | Message |
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joachim Admin
Nombre de messages : 26946 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
| Sujet: Morton Feldman (1926-1987) 2011-07-27, 10:02 | |
| Morton Feldman (12 janvier 1926 à Manhattan (New York) – 3 septembre, 1987 Buffalo) est un compositeur américain. Il est particulièrement connu pour ses pièces instrumentales qui furent souvent composées pour des groupes inhabituels d'instruments.
Morton Feldman étudia le piano avec Vera Maurina-Press, une élève de Ferruccio Busoni, et plus tard la composition avec Wallingford Riegger et Stefan Wolpe. En désaccord avec certains points de vue de ses professeurs de composition, il argumentait souvent sur ces sujets avec eux. Feldman compose déjà à cette époque, mais dans un style très différent de celui avec lequel il serait plus tard associé.
En 1950, il assiste à un concert du New York Philharmonic ou l'on donne une représentation de la symphonie op 21 d'Anton Webern. Lors du concert il rencontre John Cage, les deux musiciens deviennent amis, Feldman emménage au rez-de-chaussée de l'immeuble où vivait Cage. Sous son influence, Feldman commence à écrire des pièces n'ayant plus de relation avec les systèmes compositionnels contraignants du passé, comme l'harmonie ou le sérialisme. Il expérimente des systèmes de notation inédits, utilisant des grilles dans ses partitions, et spécifiant comment les notes doivent être jouées à un certain moments, sans indiquer lesquelles. Ses expérimentations utilisant le hasard dans la musique s'inspiraient du travail de Cage dans le domaine de la musique aléatoire tel que dans Music of Changes, où les notes qui devaient être jouées étaient choisies en consultant le Yì Jīng. Par l'intermédiaire de Cage, Feldman rencontra plusieurs figures importantes de la scène artistique new-yorkaise, parmi lesquelles Jackson Pollock, Philip Guston, Frank O'Haraet Yoko Ono. Il trouve l'inspiration dans les peintures de l'expressionnisme abstrait durant les années 70 et écrit de longues pièces de vingt minutes, dont Rothko Chapel (1971, écrite selon la construction du même nom qui fut décorée par Mark Rothko) et For Frank O'Hara (1973). En 1977, il compose l'opéra Neither sur un livret de Samuel Beckett.
En 1973, à l'âge de 47 ans, Feldman devient professeur dans la chaire Edgard Varèse de l'Université de Buffalo.
Il commence à composer de très longues œuvres, souvent en un mouvement, d'une durée minimum d'une demi-heure mais souvent bien plus longues encore. Parmi ces œuvres on trouve Violin and String Quartet (1985, 2 heures), For Philip Guston (1984, environ 4 heures) et, la plus longue, String Quartet II (1983), qui dure plus près de cinq heures sans interruption. La première interprétation complète en fut donnée au Cooper Union, à New York en 1999 par le Quatuor Flux (en), qui l'enregistra en 2003 (durée 6 heures 7 minutes). Dans leur continuité, ces pièces ne changent pas de mode et se caractérisent par des superpositions imperceptibles de sons, le tout dans un climat de quiétude sonore. A la fin de sa vie ces sonorités calmes devinrent son seul centre d'intérêt musical.
Feldman épousa la compositrice Barbara Monk peu avant sa mort d'un cancer du pancréas en 1987 dans sa maison de Buffalo.
Oeuvres
Only für Sopran solo, Text: englische Version von Teil I, Nr. 23 von Rilkes Sonetten an Orpheus (1947) Piece for Violin and Piano (1950) Projection 1–5 für verschiedene kammermusikalische Besetzungen (1950/51) Marginal Intersection für Orchester (mit Oszillator) (1951) Intersection for magnetic tape für 8-Spur-Tonband (1953), Feldmans einzige elektronische Komposition Piece for Four Pianos (1957) Ixion (Ballett) für Ensemble (1958) Last Pieces für Klavier (1959) The Swallows of Salangan (1960) für gemischten Chor und Ensemble Durations 1–5 für verschiedene kammermusikalische Besetzungen (1960/61) No. 2 für Violincello und Klavier No. 1 für Altflöte, Klavier, Violine und Violoncello No. 3 für Violine, Tuba und Klavier No. 4 für Vibraphon, Violine und Violoncello No. 5 für Horn, Vibraphon, Harfe, Klavier/Celesta, Violine und Violoncello …Out of “Last Pieces” für Orchester (1962) Vertical Thoughts 1–5 für diverse kammermusikalische Besetzungen (1963) No. 1 für zwei Klaviere No. 2 für Violine und Klavier No. 3 für Sopran und Nonett (Text: Psalm 144,4) No. 4 für Klavier No. 5 für Sopran, Tuba, Violine, Percussion und Celesta (Text: Psalm 144,4) Piano Piece (1964) The King of Denmark für Schlagzeug solo (1964) The Possibility Of A New Work For Electric Guitar für E-Gitarre (1966) In Search of an Orchestration für Orchester (1969) Madame Press Died Last Week at Ninety für 12 Instrumentalisten (1970) The Viola in My Life I–IV für Viola und diverse Besetzungen (1970–71) No. I für Viola und Quintett No. II für Viola und Sextett No. III für Viola und Klavier No. IV für Viola und Orchester Rothko Chapel für Viola, Sopran, Alt, Schlagzeug, Celesta und gemischten Chor (1971) Cello and Orchestra (1972) Pianos and Voices (1972), Beitrag zum Kunstprogramm der olympischen Spiele '72 in München Piano and Orchestra (1975) Oboe and Orchestra (1976) Neither – Oper in einem Akt für Sopran und Orchester; Text von Samuel Beckett (1977), UA: Rom Piano (1977) Flute and Orchestra (1977/78) Why Patterns? für Flöte, Glockenspiel und Klavier (1978) String Quartet (1979) Trio für Violine, Violoncello und Klavier (1980) The Turfan Fragments für 28 Instrumentalisten (1980) Bass Clarinet and Percussion (1981) Triadic Memories für Klavier (1981) For John Cage für Violine und Klavier (1982) Clarinet and String Quartet (1983) String Quartet II (1983) For Philip Guston für Flöte, Schlagzeug und Klavier bzw. Celesta (1984) For Bunita Marcus für Klavier (1985) Coptic Light für sehr großes Orchester (1986) Words and Music, Musik zu Becketts gleichnamigem radiophonen Stück (1986) Palais de Mari für Klavier (1986) For Samuel Beckett für 23 Instrumentalisten (1987) Piano, Violin, Viola, Cello (1987) |
| | | Icare Admin
Nombre de messages : 17374 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Morton Feldman (1926-1987) 2011-07-27, 10:59 | |
| Je vois que tu m'a devancé car j'avais l'intention de faire une petite biographie de ce compositeur que je connais et apprécie - enfin pour l'instant - au travers de quatre pièces: 1) Piano et orchestre 2) Flûte et orchestre 3) Hautbois et orchestre 4) Violoncelle et orchestre Et je dois dire que j'aime beaucoup ces musiques. |
| | | joachim Admin
Nombre de messages : 26946 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
| Sujet: Re: Morton Feldman (1926-1987) 2011-07-27, 12:39 | |
| Tu connais les oeuvres de ce CD (triple) ? cd1 01. Only (1947) [0:01:30.70] 02. Projection 1 [0:02:55.45] 03. Projection 2 [0:04:44.50] 04. Projection 3 [0:01:51.72] 05. Projection 4 [0:04:35.13] 06. Projection 5 [0:02:25.42] 07. Intersection 2 [0:10:57.43] 08. Intersection 3 [0:02:40.52] 09. Intersection 4 [0:03:09.55] 10. Piece for Four Pianos [0:06:37.48] 11. Two Pianos [0:07:46.47] 12. Piano Four Hands [0:05:59.38] 13. Piano Piece 1964 [0:07:31.30] cd2 01. Durations 1 [0:12:41.17] 02. Durations 2 [0:06:14.37] 03. Durations 3-I [0:11:12.71] 04. Durations 3-II [0:03:53.57] 05. Durations 3-III [0:09:00.60] 06. Durations 3-IV [0:07:46.53] 07. Durations 4 [0:05:39.15] 08. Durations 5 [0:07:27.10] 09. Vertical Thoughts I [0:01:40.45] 10. Vertical Thoughts III (?) [0:10:50.45] cd3 01. Voice & Instruments II [0:10:09.32] 02. Instruments I [0:20:29.30] 03. Voice, Violin, and piano [0:06:01.70] 04. Insturments III [0:17:41.20] 05. Bass Clarinet and Percussion [0:19:35.08] Pour moi, rien que les titres, ça ne me dit rien qui vaille |
| | | Icare Admin
Nombre de messages : 17374 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Morton Feldman (1926-1987) 2011-07-27, 12:47 | |
| Non,je ne connais de ce compositeur que les titres que j'ai mentionnés et j'aimerais découvrir en priorité COPTIC LIGHT qui est considérée par certains connaisseurs comme sa meilleure oeuvre. Sinon, en toute honnêteté, je ne crois pas que sa musique te plairait des masses.
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| | | Icare Admin
Nombre de messages : 17374 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Morton Feldman (1926-1987) 2014-04-22, 19:05 | |
| - Icare a écrit:
- Je vois que tu m'a devancé car j'avais l'intention de faire une petite biographie de ce compositeur que je connais et apprécie - enfin pour l'instant - au travers de quatre pièces:
1) Piano et orchestre 2) Flûte et orchestre 3) Hautbois et orchestre 4) Violoncelle et orchestre
Et je dois dire que j'aime beaucoup ces musiques. Je viens de réécouter en cette fin d'après-midi deux compositions de Morton Feldman; Flûte and orchestra et Cello and orchestra. Ma dernière approche de l'oeuvre de Feldman date de 2011, il était donc normal que j'y revienne enfin. Avec ce style de musique, plutôt minimaliste et dénudée, qui ne prend forme que dans la progression et la répétition d'un même schéma sonore, il y a toujours le risque de décrocher trop tôt, de ne pas se laisser hypnotiser par l'ineffable. Avec la pièce pour flûte et orchestre composée entre 1977 et 1978, interprétée par le flûtiste Roswitha Stoege, j'avoue qu'à un moment donné je me suis retrouvé comme sur un fil, entre un ennui naissant et un attrait indicible pour le jeu minimaliste et parfois succinct de la flûte, la musique m'entraînant alors, malgré moi, dans une intrigue sonore plus ou moins énigmatique au départ et finalement captivante dans son aboutissement. Entre la vingt-troisième et vingt-cinquième minutes, s'élève, selon moi, son point culminant avant de retomber dans une économie d'effets et d'expression. Au final, je sors une nouvelle fois séduit par la poétique de cette composition. La pièce pour violoncelle et orchestre, composée en 1972 et interprétée par Siegfried Palm, est d'une nature plus compacte et donc moins disparate. L'intensité dramatique y est quasi-permanente, installe un climat plutôt sombre, un peu sinistre même. Il a mis beaucoup de noir sur sa toile et de nuages chargés d'orage dans son ciel. Le violoncelle y est sinueux, langoureux, tendu dans la souffrance. l'orchestre gronde, vibre dans les graves, murmure et crache son pessimisme sur un soliste de plus en plus tourmenté. Lorsque le violoncelle se réduit à quelques doux pizzicatis, la tension dramatique se relâche un peu. Bon, c'est vrai qu'il faut avoir le moral pour ne pas être poreux au caractère assez déprimant de cette musique, et, apparemment, je m'en suis bien sorti. Moins hypnotisant pour moi que la pièce précédente, j'en ai toutefois aimé la sombre ambiance.
Dernière édition par Icare le 2021-05-17, 07:18, édité 2 fois |
| | | Icare Admin
Nombre de messages : 17374 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Morton Feldman (1926-1987) 2014-04-24, 10:21 | |
| Lorsque l'autre soir j'ai amorcé l'écoute de Oboe and orchestra, je n'étais pas dans les conditions propices à la bonne perception d'une musique aussi déshabillée, aussi minimaliste. J'avais fini par troquer cette écoute avec celle d'une partition symphonique bien plus généreuse en rythmes et en lyrisme d'André Previn. C'est seulement ce matin que je me suis rapproché émotionnellement de la poétique si particulière de Morton Feldman. La musique est douce, lente, dans une grande économie d'effets. Le hautbois s'articule autour d'un motif "mélodique" très réduit, comme s'il s'appliquait à apporter un souffle et une émotion à chacune des notes émises. Les interventions de certains éléments de l'orchestre sont toujours mesurées, précises - on notera un usage assez habile des percussions - assurant une musique mystérieuse, ponctuée de silences et de quelques surtauts d'intensité, introvertie et réflective. La pièce Piano and orchestra suit un même schéma poétique et minimaliste au point qu'elle m'apparut comme la continuité de celle pour hautbois et orchestre. Je l'avais précisé dans mon précédent commentaire, il faut vraiment être dans la bonne disponibilité pour apprécier ce genre de musique bien qu'elle ne soit jamais agressive, davantage axée dans une douceur troublée et troublante, une fausse douceur en quelque sorte. |
| | | Icare Admin
Nombre de messages : 17374 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
| Sujet: Re: Morton Feldman (1926-1987) 2021-05-17, 08:32 | |
| En conclusion de mon cycle (non-cycle), j'ai réécouté des musiques radicalement différentes de toutes celles que j'ai écoutées ces jours-ci. J'évoquais des musiques limpides, tonales, "qui coulent de source" (sans que ce soit péjoratif dans mon esprit), des musiques que je pourrais presque écouter en faisant autre chose, j'écris "presque" car écouter de la musique en lisant par exemple un livre ou en bricolant ça n'a jamais été dans mes habitudes...bricoler non plus... ... Surtout pas lorsqu'il s'agit d'oeuvres que je ne connais pas encore très bien comme les fameux Quintettes de Michael Fine. Un contraste radical s'est opéré entre ces oeuvres et les quatre compositions pour instrument solo et orchestre de Morton Feldman: Flute and Orchestra - 1977/78 - 32'35: Roswitha StaegeCello and Orchestra - 1972 - 18'52: Siegfried PalmOboe and Orchestra - 1976 - 21'10: Armin AussemPiano and Orchestra - 1975 - 26'47: Roger Woodward" Rundfunk-Sinfonieorchester Saarbrücken" sous la direction de Hans Zender. Si on a envie d'écouter une musique qui bouge, qui remue, pleine de fougue et de vie, dans le genre baroque, comme Les Quatre Saisons de Vivaldi, par exemple, ou une musique de film bien tonique et électrisante comme Roma come Chicago d' Ennio Morricone & Bruno Nicolai, ces quatre pièces de Morton Feldman seraient alors un très mauvais choix. Je ne vais pas trop décrire mon ressenti sur chacune de ces oeuvres car je suis toujours en accord avec mes impressions précédentes, visibles plus haut sur ce même topic. Je pense qu'il faut vraiment être dans les dispositions idéales pour ce type d'approche, se laisser complètement imprégner par l'atmosphère particulière qui y règne, leur caractère souvent dénudé, dépouillé, minimaliste, jouant aussi sur les silences, ce qui est particulièrement frappant dans Piano and Orchestra que j'estime quand même un peu trop long: les rebondissements y sont rares et aussi brutaux que succincts. Néanmoins, j'aime le rapport entre le piano et l'orchestre que je qualifierais de semi-chaotique, sans compter le son même du piano qui a un effet énigmatique sur moi. Il faut avoir un goût pour la recherche, pour les sentiers non battus, pour les ambiances un peu étranges et, disons le, dans ce cas précis; volontairement sclérosantes. A tort ou à raison, cette sensibilité est en moi et je suis content d'être revenu sur ce double-album de Feldman. Si j'en crois la date de mes deux derniers messages, sept ans se sont écoulés. J'ai du mal à croire que je sois resté aussi longtemps sans réécouter les seules oeuvres que je possède de lui, mais c'est possible, même si je ne rapporte pas toujours mes écoutes sur le forum. Pour moi, la poétique de Morton Feldman, telle que je la perçois au travers de ces quatre compositions pour instrument solo et orchestre, ne représente pas un idéal musical qui me comble sur tous les plans. Je les interprète comme des réflexions abstraites plus ou moins captivantes ou mieux encore des climats où se confrontent deux solitudes, deux errances, deux forces vacillantes, celle du soliste et celle de l'orchestre. Mes préférences vont vers Flûte and Orchestra, ensuite, j'hésite entre Cello and Orchestra et Piano and Orchestra. Pour ces deux pièces, ça varie à chaque fois d'une écoute à l'autre. Oboe and Orchestra, alors que j'adore le hautbois, est un peu ma malaimée. |
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