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Sujet: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Mar 07 Nov 2006, 12:08
Le compositeur et violoniste français Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville est né à Narbonne le 25 décembre 1711 et mort à Belleville (Paris) le 8 octobre 1772.
Contemporain de Jean-Philippe Rameau, Mondonville s'installe à Paris (France) en 1738, où il est engagé comme violoniste au Concert Spirituel. Il compose 17 grands motets entre 1734 et 1755, dont seules neuf partitions nous sont parvenues. Le motet Venite exultemus domino, publié en 1740, lui vaut le poste de Maître de musique de la Chapelle. En 1734 on le trouve comme maître des violonistes aux "concerts de Lille". Dans la querelle des Bouffons, il prend parti des "Lullystes", celui de la musique française. En 1747, il épouse Anne-Jeanne Boucon, claveciniste célèbre à qui Rameau avait dédié en 1741 une de ses pièces de clavecin en concert reprenant une formule mise au point par Mondonville lui-même dès son opus III en 1734.
La musique de Mondonville se caractérise par son inventivité et son expressivité. On peut citer la lenteur hiératique du Dominus regnavit, l'impétuosité de Elevaverunt flumina, le lyrisme du Gloria patri ou le modernisme fougueux du Jordanis conversus est retrorsum. Il compose 17 grands motets entre 1734 et 1755, dont seules neuf partitions nous sont parvenues.
Grâce à une parfaite maîtrise orchestrale et vocale, Mondonville apporta au genre du grand motet — genre dominant du répertoire de la Chapelle royale jusqu'à la Révolution — une couleur, un dramatisme inconnus jusque là, qui font de ses œuvres des morceaux d'anthologie de la musique baroque.
Quelques œuvres
Sonates pour violon op. 1 Sonates en trio op. 2 Pièces de clavecin en sonates op. 3 Le préface de son op. 4 contient les premières sources écrites du jeu d'harmoniques, Les sons harmoniques (Paris et Lille, 1738) Pièces de clavecin avec voix ou violon op. 5 (1748) Opéras Le Carnaval du Parnasse (Paris, 1749) Titon et l'Aurore (Paris, 1753) Daphnis et Alcimadure (1754) Thésée(1765) Ballets Érigone, ballet en un acte, livret de Charles-Antoine Leclerc de La Bruère, Versailles, Théâtre des petits appartements, 21 mars 1748 Motets Jubilate Deo (1734) Venite exultemus (1743) Nisi Dominus (1743)
Opus100
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Mar 30 Aoû 2011, 02:10
Merci Snoopy, tu résumes parfaitement tout le bien que la musique de Mondonville m'inspire
J'ajouterai simplement mon témoignage personnel : sa musique m'a valu plus qu'un détour : j'y ai fait de somptueux voyages.
Mondonville représente pour moi un compositeur qui a énormément (le plus ? ) apporté à la musique baroque française. Et Lully ! penseraient certains. La musique de Mondonville m'apparaît plus universelle, dans le sens où je ne l'accolle pas forcément à Louis XIV comme unique public à divertir, mais l'associe à un auditoire bien plus large. C'est très personnel, je l'avoue, et j'ai beaucoup d'admiration pour les oeuvres de "Lucky" Lully .
Jean
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Mar 30 Aoû 2011, 09:45
Mondonville (1711-1772) , bien que toujours "baroque" , se rapproche déjà des "classiques" ...surtout peut être (pour ce qui est de ses oeuvres enregistrées) à travers ses "sonates en symphonies op3".
ses motets connus ( donc enregistrés, pour le public) le rattache sans doute plus aux grands compositeurs de ce genre (Delalande, Lully, Charpentier, Desmaret, Brossard etc...) mais peut être plus "attrayant" pour les allergiques aux "baroques"?
Il lme procure en tout cas aussi beaucoup de joie!
Par W. Christie
Par Christophe COIN: (Caeli enarrant - Venite, exultemus, Jubilate Deo)
Opus100
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Mar 30 Aoû 2011, 13:13
Merci Jean de préciser deux aspects supplémentaires qui étayent l'universalité de sa musique, temporellement et par rapport à son public :
- compositeur de la toute fin du baroque, Mondonville se veut innovant dans de nouvelles formations instrumentales qui nous éloignent de la basse continue, sans oublier les superbes libertés chorales dont il fait preuve dans ses motets (Jordanis conversus est retrorsum du motet In exitu Israel en est un bon exemple)...
- ... Innovations qui donne à sa musique un regard vers le classicisme naissant, voire le néoclassicisme à venir tant la richesse mélodique de ses compositions est étonnante. Du coup, comme tu le dis, la musique de Mondonville peut parfaitement séduire ceux qui sont rebutés par le formalisme baroque.
Jean
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Dim 10 Avr 2016, 23:23
avec ce double cd et trois grands motets (Magnus Dominus, Nisi Dominus, et Cantate Domino) il semble que nous ayant maintenant tous les grands motets de Mondonville ...retrouvés (le De Profundis a déjé été enregistrés au moins deux fois)...En effet sur les 18 répertoriés on en aurait perdu 9 ....Nous devons les six autres à William Christie et Christophe Coin . Bien que plus jeune des Campra, Charpentier ,Delalande, Gilles etc..Mondonville n'innove guère dans le style "grand motet" français...Ils n'en sont pas moins très beaux avec quand même un dramatisme plus accentué que chez ses illustres prédécesseurs
Anouchka
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Dim 10 Avr 2016, 23:44
Merci Jean ! J'en connaissais certains grâce à William Christie. C'est certes, un précurseur, non un génie, mais très intéressant, car il fait un peu la "passerelle" avec le baroque confirmé. Et puis c'est tout simplement très beau !
opus 100 a écrit:
compositeur de la toute fin du baroque, Mondonville se veut innovant dans de nouvelles formations instrumentales qui nous éloignent de la basse continue, sans oublier les superbes libertés chorales dont il fait preuve dans ses motets (Jordanis conversus est retrorsum du motet In exitu Israel en est un bon exemple)...
- ... Innovations qui donne à sa musique un regard vers le classicisme naissant, voire le néoclassicisme à venir tant la richesse mélodique de ses compositions est étonnante. Du coup, comme tu le dis, la musique de Mondonville peut parfaitement séduire ceux qui sont rebutés par le formalisme baroque.
Opus 100 avait dit ça en 2011. Bon là, je ne suis pas trop d'accord complètement : Disons que d'autres contemporains plus brillants ont ouvert la voie "mieux" que lui, de façon plus affirmée. Ce n'est pas un débat, juste un humble petit avis !
joachim Admin
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Jeu 08 Fév 2018, 19:19
Catalogue des oeuvres
Musique de chambre
(6) Sonates pour violon et basse continue op. 1 (1733) (6) Sonates en trio pour deux violons ou flûtes avec la basse continue, op. 2, Dédiées à Monsieur le Marquis de la Bourdonnaye, gravées par Le Duc (1734)
Musique pour clavier
Musique pour clavier accompagné
Pièces de clavecin en sonates op. 3 (six sonates pour le clavecin avec accompagnement du violon, transformées plus tard en 6 Sonates en Symphonies pour 2 violons, hautbois, basson et basse continue) (1734 - 1749) Les Sons Harmoniques, 6 Sonates pour violon et basse continue, op. 4 ; la préface contient les premières sources écrites du jeu d'harmoniques (Paris et Lille, 1738) (9) Pièces de clavecin avec voix ou violon, sur des textes des Psaumes, op. 5 (1748)
Opéras
Isbé, pastorale héroïque, op. 6 (1742) Bacchus et Erigone, opéra-ballet (1747) Le Carnaval du Parnasse, ballet héroïque, op. 7 (Paris, 1749) Vénus et Adonis, opéra-ballet (1752) Titon et l'Aurore, pastorale héroïque, op 8 (Paris, 1753) Daphnis et Alcimadure, pastorale "languedocienne", op. 9 (1754) Les Fêtes de Paphos, opéra-ballet, op. 10 (1758) Thésée (1765) Les Projets de l'Amour, ballet héroïque (1771)
Grand Motets
Parmi les 17 grands motets composés par Mondonville, seuls neuf nous sont parvenus :
Dominus regnavit decorem (Psaume XCII) (1734) Jubilate Deo omnis terra (Psaume XCIX) (1734) Magnus Dominus (Psaume XLVII) (1734) Cantate domino (Psaume CXLIX) (1743) Venite exultemus Domino (Psaume XCIV) (1743) Nisi Dominus ædificavit (Psaume CXXVI) (1743) De Profundis (Psaume CXXIX) (1748) Cœli enarrant gloriam Dei (Psaume XVIII) (1750) In exitu Israel (Psaume CXIII) (1753)
motets perdus
Lauda Jerusalem (1739) Bonum est (1745) Qui confidunt (1745) Laudate Dominus omnes gentes (1747) Quam Dilecta (1753) Laudate Dominum quoniam bonus (1756) Exulte justi (1758) Omnes gentes (n.d.)
Petits motets à voix seule
Regina coeli (1755) Simulacra gentium (1759)
Oratorios (perdus)
Les Israélites à la Montagne d'Oreb (1758) Les Fureurs de Saul (1759) Les Titans (1761)
Divers
Airs sérieux et à boire Concert à 3 choeurs (1738), perdu Concerto pour violon (1739), perdu Concert pour voix, violon, choeur et orchestre (1752), perdu
steph-w
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Jeu 30 Jan 2020, 17:08
J'avais été enthousiasmé à la découverte des motets par William Christie, et ce même enthousiasme me reprend à l'écoute de ce double CD par György Vashegyi, que je ne peux m'empêcher de vous joindre un extrait, pour vous faire votre opinion. Bon sang que c'est beau!
https://www.youtube.com/watch?v=MaheYsIGH38
Jean
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Jeu 30 Jan 2020, 23:32
laudec
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Ven 31 Jan 2020, 09:18
Oui, c'est magnifique
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31008 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Sam 30 Jan 2021, 09:25
https://www.youtube.com/watch?v=bhE5aCXA5XE
Jean
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Mer 24 Mar 2021, 22:54
Pour moi, le plus génial (spectaculairement dramatique entre autre) grand motet de Mondonville "In exitu Israel" relatant la sortie d'Egypte du peuple Hébreu : William Christie et ses Arts Florissants l'ont enregistré pour Erato en 1996 et l'ont donné à la Philarmonie de Paris en 3015 avec le ténor belge Reinoud Van Mechelen Marc Mouillon bariton et Katherinr Watson Soprano
https://www.youtube.com/watch?v=mV7gcmZJZIc
Pébété
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Jeu 25 Mar 2021, 16:16
Merci Jean pour ces précisions.
Je pense que tu souhaitais dire 2015 au lieu de "William Christie et ses Arts Florissants l'ont enregistré pour Erato en 1996 et l'ont donné à la Philarmonie de Paris en 3015...".
Jean
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Jeu 25 Mar 2021, 18:31
oui effectivement..!...si je me relisais!!
joachim Admin
Nombre de messages : 26946 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Ven 11 Juin 2021, 18:14
Sonate pour clavecin et violon op. 3 n° 6
https://www.youtube.com/watch?v=n0iU4c4YK88
joachim Admin
Nombre de messages : 26946 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Lun 29 Nov 2021, 10:32
Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (Narbonne, bap. 25 décembre 1711 - Belleville, 8 octobre 1772) est un compositeur français. Avec Jean-Philippe Rameau, Mondonville est l'une des figures marquantes de la musique française du XVIIIe siècle.
Il naît dans une famille aristocratique occitane qui a connu des revers de fortune. Il a probablement reçu son éducation musicale de son père, qui était organiste de la cathédrale de Narbonne.
En 1731, il s'installe à Paris et fait ses débuts de violoniste au Concert Spirituel du dimanche des Rameaux 1734, à l'occasion duquel le Mercure de France le félicite pour sa virtuosité. Vers cette époque, il publie également ses premiers recueils de musique instrumentale, un ensemble de sonates pour violon op.1 (1733) et les Sonates en trio op.2 (1734).
Il fut premier violon du Concert de Lille lorsqu'il publia, en 1738, Les sons harmoniques op.4, un ensemble de sonates pour violon avec une introduction exposant, pour la première fois, la technique de jouer les harmoniques au violon en touchant légèrement une chaîne ouverte. Le 1er avril 1739, il est nommé violoniste de la chambre et de la chapelle royales. Les premiers grands motets de Mondonville, joués à Versailles en 1738, rencontrent un vif succès au Concert Spirituel l'année suivante. Le Mercure de France (avril 1739) précise que la renommée du "jeune maître" est désormais établie non seulement en tant que violoniste mais aussi en tant que compositeur. Il était extrêmement occupé à ce moment-là ; en 1739, il reçut des cachets pour une centaine de concerts à Versailles, Compiègne, Fontainebleau et Marly.
En juillet 1740, Mondonville acquiert la réversion du poste d'André Campra comme sous-maître de la chapelle royale et accède au poste lui-même le 4 mars 1744 à la mort de Charles-Hubert Gervais ; mais, comme il n'a pas été autorisé à publier les motets qu'il a composés pour la chapelle, il a démissionné de son poste en 1758. Il poursuit également sa carrière de violoniste, se produisant à la fois en soliste et avec le flûtiste Michel Blavet, le violoniste Jean-Pierre Guignon et la chanteuse Marie Fel, pour qui il écrit un concerto pour violon avec une partie vocale (aujourd'hui perdue) donnée au Concert Spirituel en 1747.
En 1748, Mondonville épouse la claveciniste Anne Jeanne Boucon (1708-1780), élève de Rameau à qui Jean Barrière, Jacques Duphly et Rameau lui-même dédient des pièces de clavecin ; leur fils, Maximilien Joseph (1749-1804), devient violoniste et hautboïste amateur. En juin 1748, Mondonville s'associe à Pancrace Royer dans l'organisation du Concert Spirituel.
Dans la querelle des Bouffons (1752 à 1754), il prend le parti de la musique française. Sa pastorale héroïque Titon et l'Aurore, dont la première a lieu le 9 janvier 1753 à l'Académie royale de musique, est un événement important destiné à imposer la supériorité de la tragédie lyrique française. Pourtant, l'année suivante, Mondonville compose le livret et la musique de son opéra en occitan, Daphnis et Alcimadure, où, par des emprunts à différents intermèdes italiens représentés en France à la même époque, se perçoit nettement l'influence du style italien.
À la mort de Royer en 1755, il devient directeur du Concert, avec Capperan, jusqu'en juillet 1762, date à laquelle Antoine Dauvergne obtient le privilège pour une période de neuf ans. En tant que chef d'orchestre, Mondonville introduit diverses innovations à partir de 1755, dont les concertos pour orgue de Claude Balbastre, qui divertit également le public en jouant des adaptations pour orgue des ouvertures de Mondonville à Daphnis et Alcimadure et Titon et l'Aurore. Mondonville a également inclus dans les programmes des symphonies de Gossec et de compositeurs étrangers tels que Holzbauer et Wagenseil. Ses propres œuvres étaient très populaires.
Les dernières années de sa vie n'ont pas été couronnées du même succès que le début de sa carrière. Après des querelles avec l'évêque de Rennes, il tombe en disgrâce. L'une de ses dernières œuvres est le "ballet des héros" Les projets de l'Amour exécuté en 1771, qu'il réalise pour le mariage du comte de Provence, qui deviendra plus tard le roi Louis XVIII. composé avec Maria Josépha de Savoie.
Il meurt à Belleville le 8 octobre 1772.
Jusqu'en 1791, Mondonville est le compositeur le plus joué au Concert Spirituel ; avec 39 pièces au programme, et un total de 510 représentations, il devance De Lalande (31 pièces et 421 représentations) au répertoire du Concert dès sa création. Ses motets avec chœurs (Dominus regnavit, Magnus Dominus, Jubilate Deo, Coeli enarrant...) et les petits motets à voix seule (Regina coeli, Simulacra gentium...) - dans lesquels l'influence de Lalande est perceptible - connaissent un vif succès, formant une part du répertoire de base du Concert Spirituel.
Entre 1734 et 1755, il compose 17 grands motets, dont seules neuf partitions nous sont parvenues. La musique de Mondonville se caractérise par son inventivité et son expressivité. On peut citer la lenteur hiératique du Dominus regnavit l'impétuosité du Elevaverunt flumina et le lyrisme du Gloria patri dans le même motet (Dominus regnavit), ou bien le modernisme fougueux du verset Jordanis conversus est retrorsum dans le motet In exitu Israel. Grâce à une grande maîtrise orchestrale et vocale, Mondonville apporte au genre du grand motet — genre dominant du répertoire de la Chapelle royale jusqu'à la Révolution — une couleur, un dramatisme inhabituel, qui font de ses œuvres des créations remarquables de la musique baroque.
Œuvres
Musique de chambre
Sonates pour violon et basse continue (1733), op. 1 (6) Sonates en trio pour deux Violons avec la basse continue Œuvre Second, Dédiées à Monsieur le Marquis de la Bourdonnaye, gravées par Le Duc (1734) Les Sons harmoniques, sonates pour violon et basse continue op.4 (1738). La préface contient les premières sources écrites du jeu d'harmoniques (Paris et Lille) Concerto pour violon (1739), perdu Concert de violon avec chant (1747), perdu Concert de violon avec voix, orchestre et chœurs (1752), perdu Concert à 3 chœurs (1738), perdu
Musique pour clavier
Pièces de clavecin en sonates op. 3 (six sonates pour le clavecin avec accompagnement du violon, transformées une décennie plus tard en 6 Sonates en Symphonies) (1734) Pièces de clavecin avec voix ou violon op. 5 (1748)
Opéras
Daphnis et Alcimadure (1754), pastorale languedocienne en 1 prologue et 3 actes Les Fêtes de Paphos (1758), opéra-ballet en 3 entrées Thésée (1765), tragédie lyrique en 5 actes sur un livret de Philippe Quinault Oratorios[modifier | modifier le code] Les Israélites à la montagne d'Horeb, (1758), perdu Les Fureurs de Saül (1759), perdu Les Titans, (1760), perdu
Pastorales
Titon et l'Aurore (1753), pastorale-héroïque en 1 prologue et 3 actes Isbé (1742), pastorale-héroique en 1 prologue et 5 actes (1742)
Ballets
Érigone, ballet en un acte, livret de Charles-Antoine Leclerc de La Bruère, Versailles, Théâtre des petits appartements, 21 mars 1748 Les Projets de l'Amour, opéra-ballet en 3 entrées-livret de l'abbé de Voissenon, "L'Hymen et l'Amour", "Jupiter et Calisto", "Mirzele", dansé à l'Opéra du château de Versailles le 29 mai 1771 Le Carnaval du Parnasse (1749), ballet-héroïque en 1 prologue et 3 actes Vénus et Adonis (1752), ballet-héroïque en 1 acte
Grands Motets
Parmi les 17 grands motets composés par Mondonville, seuls neuf nous sont parvenus : Dominus regnavit (Psaume XCVI) (1734) Jubilate Deo (Psaume XCIX) (1734) Magnus Dominus (Psaume XLVII) (1734) Cantate domino (Psaume CXLIX) (1742) Venite exultemus Domino (Psaume XCIV) (1743) Nisi Dominus ædificavit (Psaume CXXVI) (1743) De profundis (Psaume CXXIX) (1748) Cœli enarrant gloriam Dei (Psaume XVIII) (1750) In exitu Israel (Psaume CXIII) (1753)
Petits motets
Regina coeli Simulacra gentium Regna terrae In decachordo psalterio Benefac Domine bonis In Domino laudabitur anima mea Laudate Dominum quia bonus Paratum cor meum... et psalmum Protector meus et in ipso Quare tristis es... et quare conturbas Venite Spera in Deo quoniam adhuc
Grands motets perdus
Lauda Jerusalem (1739) Bonum est (1745) Qui confidunt (1745) Laudate Dominus omnes gentes (1747) Quam Dilecta (1753) Laudate Dominum quoniam bonus (1756) Exulte justi (1758) Omnes gentes (n.d.)
https://www.youtube.com/watch?v=mV7gcmZJZIc
Icare Admin
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Sam 02 Avr 2022, 19:41
Comme je l'avais déjà écrit sur un autre fil à propos de Henrique Oswald, il existe parfois des choix que l'on fait sans en connaître précisément la raison. Je fais bien sûr référence à ma propre expérience et modus operandi. Pour les autres je ne sais pas et, de toute façon, à chacun sa méthode et le plus important est de trouver son bonheur, même si, dans tous les cas, la déception fait partie du "jeu". J'avais jeté, assez récemment, mon dévolu sur un album réunissant des pièces de clavecin avec voix ou violon de Jean-Joseph Cassanéa De Mondonville. Jusque là c'est un compositeur dont j'ignorais absolument tout, peut-être même son nom. Je ne peux même pas dire que les éloges qui figurent sur ce topic m'ont influencé car je pense ne les avoir jamais lues! L'originalité de ce choix fut non pas d'avoir tapé dans une période hors XXème siècle, l'ère baroque m'ayant toujours intéressé, mais disons que je l'explore de façon moins aventurière, je me renseigne, vise les compositeurs les plus réputés et connus. Ceci-dit, il y a quand même l'interprétation par des musiciens qui jouissent, il est vrai, d'une très belle réputation: Judith Nelson: soprano William Christie: clavecin "William Dowd" Stanley Ritchie: violon "Jacobus Steiner"
J'étais donc parti à l'aventure plutôt confiant et voilà encore une acquisition que je ne regrette pas. Je n'irai pas, lors de cette première approche, évoquer un coup de coeur du jour, mais c'est néanmoins très beau, peut-être même que la prochaine écoute sera encore plus significative sur l'enthousiasme que ces pièces de clavecin avec voix ou violon me procurent. Ce n'est pas toujours le cas et il y a du baroque qui m'ennuie ou m'indiffère, notamment chez des petits maîtres méconnus mais pas seulement... Sur ce coup-là, l'alchimie a fonctionné sur moi, la beauté du clavecin et du violon, un mélange de délicatesse et d'incisivité, l'expression de la beauté par le recueillement. Voilà un disque qui fera partie de mes albums qui réunissent des musiques qui me sont à la fois belles et apaisantes tout en me reportant dans des styles et des temps anciens.
Icare Admin
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) Ven 22 Juil 2022, 22:02
Icare a écrit:
J'étais donc parti à l'aventure plutôt confiant et voilà encore une acquisition que je ne regrette pas. Je n'irai pas, lors de cette première approche, évoquer un coup de coeur du jour, mais c'est néanmoins très beau, peut-être même que la prochaine écoute sera encore plus significative sur l'enthousiasme que ces pièces de clavecin avec voix ou violon me procurent.
Je confirme qu'une seconde écoute me rend cette musique de plus en plus belle et prenante, avec - et ce n'est pas négligeable dans mon appréciation - une voix de soprano que j'aime particulièrement: Judith Nelson (1939-2012).
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Sujet: Re: Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772)