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Sujet: John Pepusch: The beggar's opera 2011-06-30, 17:45
THE BEGGAR'S OPERA
Bon, enfin je vais dire ce que je pense, depuis le temps que je devais le faire! La musique est de John Pepusch et le livret de John Gay À l'époque (début du XVIIIe) régnaient à Londres Haendel à l'opéra royal et les italiens à l'opéra de la noblesse (voir le film Farinelli). Cet opéra peut être considéré comme le 1er opéra anglais bien qu'il y eu d'autres essais plus tôt qui se contentaient de raconter une histoire + ou - mytologique (???) et d'ajouter entre deux scènes des extraits d'opéras connus. Là, l'histoire est anglaise et se passe dans les bas-fonds de Londre, des truands en étant les acteurs. L'histoire bien entendu sera reprise d'abord en 1928 par Brecht et Kurt Weil dans L'Opéra de quat'sous (Die Dreigroschenoper) et par Britten en 1948, the beggar's opera. John Gay pour les paroles a écrit une pièce très drôle (voir le résumé qui viendra plus tard) avec 69 arias chantés) entre deux scènes, en reprenant souvent des airs de ballades, de chansons populaires anglaises de l'époque. On remarquera à l'acte II, l'aria "Let us the road" (Prenons la route) chanté sur l'air de la marche de Rinaldo, de Haendel. Comme c'est en anglais avec en plus l'accent cockney, on comprend, surtout si on a entre les mains le livret (ah, ah, ah). La musique est très belle, 1728 pour ceux qui aiment cette époque. Moi j'ai été enchanté et conquis, surtout que la "musique" des dialogues en anglais est charmante: il n'y a pas de récitatifs chantés, mais parlés; c'est un premier pas vers ce que les français feront avec leurs opéras comiques. Le succès fut immédiat et fit la fortune non seulement des auteurs, mais aussi celle du propriétaire de la salle !!! Le résumé de l'histoire un autre jour. À noter une idée drôle: au début un prologue dit par un gueux (c'est "l'opéra du gueux") et un acteur présentent la pièce. On les retrouvent tous les deux à la fin: comme la pièce risque de finir dramatiquement, l'acteur proteste auprès du gueux afin que tout cela finisse bien; le gueux accepte et ainsi la fin est changée et la pièce fini très bien ! C'est même très drôle. Entre parenthèse Prokofiev a introduit le même genre d'idée dans l'Amour des trois oranges avec apparition des tenant du drames et tenant de la comédie, intervenant à tour de rôle pour faire changer le cours de l'histoire.
tiré de wikipedia le texte de présentation (= la même chose en mieux dit) :
Origine et analyse[modifier]C'est à Jonathan Swift que revient l'idée de cet opéra, lorsqu'il écrit à Alexander Pope le 30 août 1716 en lui demandant « [...] que diriez-vous, d'une pastorale qui se déroulerait à Newgate parmi les voleurs et les putains qui s'y trouvent ? Leur ami John Gay décide d'en faire, non une pastorale, mais un opéra satirique. Pour sa production originale de 1728, il tient à ce que toutes les chansons soient chantées sans aucun accompagnement, ajoutant par là à l'atmosphère choquante et âpre qu'il avait en tête.
Cependant, une semaine avant la première, John Rich, le directeur du théâtre, insiste pour que Johann Christoph Pepusch, un compositeur avec lequel son théâtre travaille régulièrement, écrive une ouverture à la française en bonne et due forme, ainsi que des arrangements pour les 69 chansons. Bien qu'il n'y ait pas de preuve indépendante de l'identité de l'arrangeur, l'examen de la partition originale de 1729, dans sa version officielle publiée par Dover Books, démontre que Johann Christoph Pepusch est bien l'arrangeur.
Dernière édition par shanessean le 2011-07-03, 17:18, édité 4 fois
shanessean
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Sujet: John Pepusch: The Beggar's opera 2011-07-02, 18:10
Synopsis (inspiré d'un texte d'Octavian dans le site "Autour de la musique classique" (4 mai 2009) dont certains de nous font partie.
D'abord les personnages: Mr. Peachum, fine lame Mrs. Perachum Polly Peachum, leur fille Lockit, geôlier Lucy Lockit, sa fille Le capitaine Macheath, brigand Filch, au service de Peachum
Macheath's Gang Jemmy Twitcher Crook-Finger'd Jack Wat Dreary Robin of Bagshot Nimming Ned - ("Nimming" signifiant voleur)
Harry Padington Matt of the Mint Ben Budge
Beggar + Player
Dames de la ville Diana Trapes, marchande à crédit Mrs Coaxer Dolly Trull - "Trull" signifiant prostituée) Mrs Vixen Betty Doxy - ("Doxy" signifiant putain) Jenny Diver Mrs. Slammkin Sukey Tawdrey Molly Brazen
Un Prologue, dit par un Gueux et un Acteur, explique que la pièce est écrite "en l'honneur du mariage de James Chaunter et Moll Lay, tous deux excellents chanteurs de ballades."
L'action s'ouvre chez Peachum, un chef de "gang" aux occupations multiples, aussi bien criminelles et d'indicateur rémunéré par la police. Or, Polly, sa fille, a secrètement épousé Macheath,un brigand, qu'elle aime éperdument, au grand désespoir de ses parents quand ils découvrent le pot aux roses: qu'elle ait fauté, passe encore, cela arrive dans les meilleures familles, mais l'épouser, quelle honte! Peachum entreprend aussitôt de livrer son gendre à la police, considérant que le gaillard aurait fini pendu un jour ou l'autre de toute façon, et qu'il vaut mieux que ce soit Polly en tant que sa veuve qui recueille son héritage – c'est-à-dire avant qu'il ait disparu ou qu'il ait dilapidé au jeu toute sa fortune ou qu'il en ait épousé d'autres parallèlement ! Macheath étant beaucoup moins fidèle que le suppose Polly, qui le voit comme une sorte de héros de roman, est bientôt arrêté dans un bordel avec la complicité des filles (les Dames de la ville!), et conduit à la prison de Newgate. Là il tombe sur Lucy, la fille de Lockit, le chef de la police mais aussi geôlier, aussi corrompu que tout le monde. Il aprrend que Lucy est enceinte de ses œuvres, alors il lui promet à son tour le mariage si elle l'aide à s'évader, ce qu’elle fait. Le ton monte entre Peachum et Lockit, chacun accusant l'autre de vouloir le doubler, et entre leurs filles, qui se considèrent chacune comme la vraie épouse de Macheath. Lucy essaie même d'empoisonner Polly mais le retour du capitaine Macheath en prison, escorté par Peachum et Lockit, interrompt l'entreprise. Sa tentative d'évasion vaut exécution immédiate pour Macheath, sort que de toute façon celui-ci préfère, tout bien pesé, à la perspective de devoir s'expliquer face à Polly, Lucy, et les quatre autres femmes qui se présentent avec des bébés: après avoir fait ses adieux aux membres de sa bande venus le visiter et leur avoir fait jurer de le venger, Macheath prend donc le chemin de la potence...
C'est alors que l'Acteur proteste et dit au Gueux que si Macheath est pendu la pièce devient une tragédie. Le Gueux se laisse persuadé et accorde sa grâce. Macheath revient pour mener le final entourés de ses maîtresses, ce qui est peut-être encore une meilleure punition
joachim Admin
Nombre de messages : 27055 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: John Pepusch: The beggar's opera 2011-07-03, 17:27
Curieux comme histoire, et très original !
C'est ce CD que tu as ?
Vu l'époque et le pays, je suppose que la musique ressemble un peu à Purcell ?
Icare Admin
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Sujet: Re: John Pepusch: The beggar's opera 2011-07-03, 17:34
J'aime bien l'histoire,surtout la fin.
shanessean
Nombre de messages : 815 Age : 87 Date d'inscription : 19/08/2009
Sujet: Re: John Pepusch: The beggar's opera 2011-07-04, 10:12
oui Joachim c'est bien celui-là que j'ai téléchargé. Icare, Moi aussi je trouve la fin originale, spécialement pour cette époque. Un acteur qui trouve la fin trop dramatique et demande de la changer. Macheath d'une part va se retrouver avec 2 femmes et tout un tas de maîtresses! Quelle complication! Surtout qu'une femme demande déjà beaucoup!
Icare Admin
Nombre de messages : 17455 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
Sujet: Re: John Pepusch: The beggar's opera 2011-07-04, 10:40
shanessean a écrit:
Surtout qu'une femme demande déjà beaucoup!
J'en sais quelque chose et si je suis un homme fidèle en amour c'est surtout parce que je n'aime pas me compliquer la vie.
joachim Admin
Nombre de messages : 27055 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: John Pepusch: The beggar's opera 2011-07-09, 18:02
Je suis en train d'écouter cette "pastorale-ballade" - puisque c'est son nom - et comme Hadrien, je suis conquis
Rien à voir avec un style baroqueux comme je le pressentais, non, c'est une sorte de compilation de chants populaires dûment arrangés par Pepusch qui, si j'ai bien compris, n'aurait finalement réellement composé que l'ouverture et harmonisé les airs. L' histoire et les dialogues sont de John Gay, dialogues qui sont un prétexte pour y intercaler les chants orchestrés par Pepusch. Dommage bien sûr pour nous que ces parties parlées soient en anglais !
Une question à Hadrien, car je n'ai pas le livret du CD : il s'agit de quelle version ? originale ou celle arrangée par Benjamin Britten ou encore par Austin ou Barlow ? Car j'ai lu quelque part que la musique était perdue au moins en partie, sauf l'ouverture.
shanessean
Nombre de messages : 815 Age : 87 Date d'inscription : 19/08/2009
Sujet: Re: John Pepusch: The beggar's opera 2011-07-13, 17:35
c'est bien la version originale enregistrée. Dès que j'ai un peu de temps je regarderais mon CD, là je suis pressé. Oui, c'est bien le CD présenté par Joachim avec le Broadside Band dir. Jeremy Barlow, avec 2 CD. Britten a mis moins d'arias, 2 ou 3 je crois, et a modernisé passablement les harmoniques (je crois que cela se dit comme ça?). Mais je ne connais pas outre mesure. Pour l'anglais, comme je l'ai dit, c'est de l'argot londonien. Je possède le livret. Je vais voir si je le retrouve, mais il n'est qu'en anglais, mais facile à comprendre si on connaît un peu cette langue. Si c'est le cas je peux rehcercher le livret et te donner la référence.
joachim Admin
Nombre de messages : 27055 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: John Pepusch: The beggar's opera 2021-08-27, 12:32
On trouve maintenant ce CD qui avait tant impressionné l'ami Shane