Nombre de messages : 31008 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Florence Foster Jenkins 2006-11-07, 04:01
FlorenceFosterJenkins (26 novembre 1868 - 1944) était une soprano Américaine, célèbre pour son incapacité totale à chanter correctement.
Un exemple: Air de la reine de la nuit de la Flûte enchantée
Née FlorenceFoster en 1868 à Wilkes-Barre, Pennsylvanie, Jenkins eut, enfant, des cours de musique, et exprima le désir de partir étudier la musique à l'étranger. Comme son riche père refusa de payer ces études, elle s'enfuit à Philadelphie avec Frank Thornton Jenkins, un médecin qui devint son mari. Ils divorcèrent en 1902.
Elle vécut en tant qu'enseignante et pianiste. À la mort de son père en 1909, Jenkins hérita d'un pactole qui lui permit d'entamer la carrière de chanteuse, que ses parents et son ex-mari avaient découragée. Elle s'impliqua dans la vie musicale de Philadelphie, en fondant et finançant le Club Verdi ; elle pris des cours de chant et commença à donner des récitals en 1912. La mort de sa mère en 1928, alors que Florence avait 60 ans, lui fit gagner une liberté accrue et les ressources supplémentaires pour poursuivre sa carrière.
En écoutant ses enregistrements, il apparaît clairement que Jenkins avait un très faible sens de la gamme et du rythme et était à peine capable de tenir une note. On peut entendre son accompagnateur tenter de compenser ses variations de tempo et ses erreurs rythmiques. Néanmoins, elle devient très rapidement populaire grâce à son talent peu académique. Son audience l'adorait, plus pour l'amusement qu'elle procurait que pour sa compétence musicale. Les critiques la décrivait souvent en des termes équivoques, qui ont certainement aidé à attiser la curiosité du public.
En dépit de son manque évident de sens musical, FlorenceJenkins était entièrement persuadée de son talent extraordinaire . Elle n'hésitait pas à se comparer aux sopranos connues, telles Frieda Hempel et Luisa Tetrazzini. Elle considéraient les éclats de rire qui ne manquaient pas de se produire durant ces concerts, comme provenant de rivales rongées de « jalousie professionnelle ». Consciente des critiques, elle rétorquait : « Les gens pourront toujours dire que je ne sais pas chanter, mais personne ne pourra jamais dire que je n'ai pas chanté. ».
Les morceaux auxquels F. Jenkins s'attaquaient lors de ses récitals, étaient un mélange de standards du répertoire de Wolfgang Amadeus Mozart, Giuseppe Verdi and Richard Strauss (tous largement au-delà de ses capacités), ainsi que des Lieder (incluant des œuvres de Johannes Brahms et des Clavelitos de Joaquín Valverde, un succès redemandé et bissé), et de chansons composés par elle-même et son accompagnateur, M. Cosmé McMoon. F. Jenkins portait souvent des tenues sophistiquées, dessinée par elle-même, apparaissant sur scène drapées de tulles et portant des ailes. Pour les Clavelitos, il lui arrivait de jeter des fleurs dans l'audience, secouant un éventail et exhibant encore plus de fleurs dans sa chevelure.
Lors d'un accident à bord d'un taxi en 1943, elle découvrit qu'elle pouvait chanter un « Fa encore plus haut qu'avant ». Au lieu de poursuivre la compagnie de taxis, elle envoya donc une boîte de bons cigares au conducteur.
Malgré les demandes de son public pour qu'elle se produisit plus souvent, Jenkins restreignait ses rares apparitions à quelques endroits favoris, et son récital annuel se tenait à la salle de bal du Ritz-Carlton à New York City. L'auditoire de ses récitals était toujours limité à son loyal club féminin and d'autres hôtes choisis - elle supervisait elle-même la distribution des billets tant convoités. À 76 ans, F. Jenkins céda finalement à la demande de son public et se produisit au Carnegie Hall le 25 octobre 1944. Le récital était tant attendu que les billets pour l'événement furent vendus des semaines à l'avance. F. Jenkins mourut un mois plus tard.
Certains ont prétendu que les 32 ans de carrière de F. Jenkins étaient un canular élaboré, ce qui semble en contradiction avec d'autres avis alléguant que sa mort après la performance du Carnegie Hall était le résultat de la dérision prononcée par les critiques. Quoi qu'il en soit, des preuves des deux théories existent. Tout indique que F. Jenkins soit morte avec le sentiment de plénitude heureuse et confiante avec laquelle elle traversa sa vie d'artiste.
F. Jenkins a enregistré neuf arias sur cinq disques 78 tours, qui ont été ressortis en trois CD (aux USA) :
The Muse Surmounted: FlorenceFosterJenkins and Eleven of Her Rivals (Homophone Records) qui reproduit un seul morceau de Jenkins, Valse Caressante, pour voix, flute et piano, mais inclut aussi une entrevue avec le compositeur, qui était aussi son accompagnateur, M. Cosmé McMoon. The Glory of the Human Voice (RCA Victor) qui contient les 8 autres arias, tout avec M. Moon comme accompagnateur.
Murder on the High C's (Naxos) qui reprend les 9 arias et des morceaux chantés par d'autres personnes, sans l'entrevue avec McMoon.
En 2001, une pièce de théâtre sur F. Jenkins, écrite par Chris Ballance, s'est joué à l'Edinburgh Fringe. Une autre pièce sur la vie de Jenkins, Souvenir, s'est donné à Broadway en novembre 2005, avec Judy Kaye dans le rôle Jenkins. Entretemps, une autre pièce sur Jenkins, Glorious par Peter Quilter, se jouait en septembre 2005 au Royaume-Uni.
Sans être méchant ( mais juste moqueur ) je crois qu'il n'y a pas pire, ce n'est pas possible. Peut être tu peux nous faire découvrir son homologue masculin qui "chante" Ave Maria?
Après on s'arrêtera là, car on va dire que nous sommes mauvaises langues...
À la mort de son père en 1909, Jenkins hérita d'un pactole qui lui permit d'entamer la carrière de chanteuse, que ses parents et son ex-mari avaient découragée. (tu m'étonnes )
Vu qu'on en parle sur un autre fil, je me suis souvenu (mais je ne sais pas qui c'est) d'un reportage d'une femme (une française) qui avait gagné au loto et qui, grâce, à sa soudaine richesse, se payait des orchestres pour l'accompagner. Il faudrait que je retrouve ce reportage.
Toutefois, à la différence de FlorenceFosterJenkins, cette dame chantait bien. Elle n'avait peut être pas le niveau d'une professionnelle mais c'était quand même tout à fait correct.
Après je ne me souviens plus si elle avait des ambitions dans le monde de la musique ou si c'était juste parce qu'elle avait les moyens de se faire plaisir mais après tout pourquoi pas?
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31008 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Marguerite, fantasque comtesse, possède, en abondance, du temps et de l’argent. Dans sa propriété, servie par une armée de domestiques, son quotidien alterne entre des séances photo de pseudo-reconstitutions historiques et de longues sessions de chant lyrique. Problème : elle n’a aucun talent et, pire encore, ne s’en rend pas compte. Mais ni ses domestiques, à qui leur classe impose le silence, ni son mari, trop lâche pour dire quoi que ce soit, ni la haute société, ravie de pouvoir rire sous cape de la voix et des marottes fantasques de la comtesse (tout en profitant de ses largesses), ne mettent fin à cette triste farce.
Candeur piétinée
Xavier Giannoli (récemment auréolé de sept césars dont celui du meilleur film pour son adaptation des Illusions perdues) adapte avec Marguerite l’histoire vraie de FlorenceFosterJenkins, soprano amatrice américaine qui défraya la chronique pour la fausseté de sa voix et l’extravagance de ses costumes, et dont Stephen Frears tira également un film en 2016. Au-delà de l’amusant postulat de départ, Xavier Giannoli livre une réflexion amère aux dialogues ciselés sur la cruauté d’un milieu bourgeois féroce et stupide, qui se délecte du moindre écart à la sacro-sainte étiquette. Catherine Frot y est bouleversante de candeur piétinée, puis de grandeur, préservée de l’hypocrisie ambiante par sa passion, pure et naïve, pour la musique.
Marguerite
Disponible jusqu'au 21/10/2022
Jean
Nombre de messages : 8754 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
à l'époque des microsillons j'avais l'enregistrement , assez hilarant je reconnais, des arias par la "star"! Je me souviens surtout des arias de la reine de la nuit.
jdperdrix
Nombre de messages : 516 Age : 73 Date d'inscription : 28/02/2013
Je connais les airs chantés par elle. Ca me gêne de l'écouter... C'est comme s'amuser du défaut physique d'un humain monstrueux... Elle a inspiré pour une part le personnage de Susan Alexander Kane dans "Citizen Kane" d'Orson Welles.
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31008 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
C'est comme s'amuser du défaut physique d'un humain monstrueux....
C'est vrai que ce n'est pas très élégant. Mais il y a quand même une petite différence. La personne qui a un défaut physique n'y est pour rien, ne l'a pas demandé et doit hélas vivre avec. C'est donc en effet ignoble de s'en moquer.
Ici, on a quelqu'un qui se persuade (par orgueil et aussi parce que son argent lui permet ce caprice) qu'elle a du talent. Elle prend et accepte donc le risque des critiques du public. De la même manière d'ailleurs, que n'importe quel artiste "normal". Donc même si en effet il est facile de se moquer d'elle, la première fautive est son manque de lucidité.
Jean
Nombre de messages : 8754 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
bien d'accord! il n'y a aucun rapport entre le ressenti devant le défaut de quelqu'un qui n'y peut rien...et devant la prétention portée à ce niveau grâce au fric et aux relations faussées!...par le fric!!
jdperdrix
Nombre de messages : 516 Age : 73 Date d'inscription : 28/02/2013
Je crois que son comportement est dû à une atteinte psychiatrique. Les courtisans qui l'entouraient ont bien sûr profité de son argent et de cette maladie psychique. Quant au public qui venait au concert, c'était bien pour jouir du ridicule du spectacle. Il venait en toute connaissance de cause. Le malade mental (je pense qu'il est devenu politiquement incorrect de dire fou) qui se prend pour Napoléon est-il responsable de son état ?
Jean
Nombre de messages : 8754 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007