Barry GUY (né en 1947)

Il existe des oeuvres qui me sont difficilement descriptibles mais dont l'atmosphère,la poétique, m'emmène inexorablement dans un monde sonore inouï et atypique. J'aurais bien du mal à définir ce qu'est Folio de Barry Guy si ce n'est une oeuvre de forme originale pour deux violonistes (un violon baroque,un classique), un contrebassiste improvisant joué par Barry Guy lui-même et un orchestre à cordes.

Barry Guy est un compositeur et contrebassiste anglais ayant vu le jour à Londres le 22 avril 1947. D'abord connu comme le fondateur et principal compositeur du "London Jazz Composers Orchestra", il est aussi un musicien très polyvalent dans ses activités musicales; Il se penche studieusement sur les trésors de la musique baroque et voue aussi un véritable intérêt pour la musique contemporaine, le free jazz et l'improvisation. Il s'imposa comme bassiste et improvisateur en tant que participant d'un trio avec le pianiste Howard Riley et le batteur Tony Oxlay (Witherden 1969). Il devint aussi un membre occasionnel de l'ensemble de John Stevens durant les années 60 et 70, ainsi que de l'Ensemble de Musique Spontanée. Au début des années 70, il entra dans le groupe d'improvisation très influent Iskra 1903 avec Derek Bailey et le tromboniste Paul Rutherford, un projet qui fut relancé par la suite avec le violoniste Philipp Wachsmann ( en remplacement de Bailey). Il forma également un partenariat de longue date avec le saxophoniste Evan Parker, ce qui a conduit à un trio avec le batteur Paul Lytton, un trio qui est devenu l'un des plus célèbres et qui a le plus voyagé parmi les groupes d'improvisation entre 1980 et 1990. A noter qu'il fut brièvement membre de la Bande créée par Michael Nyman dans les années 80 lors de l'exécution de la bande originale Meurte dans un jardin anglais.

Parallèlement à son activité dans le domaine du jazz, Barry Guy mène aussi une carrière de compositeur classique en écrivant des pièces pour cordes;
Flagwalk (1983),
The eye of silence (1988),
Look up! (1990),
After the Rain (1992), mais aussi de nombreuses partitions pour ensemble.

En 1991, son oeuvre pour 8 violoncelles, LOOK UP! remporte le Royal Philharmonic Society Award.

Pour en revenir à FOLIO, on y trouve dans un délicieux équilibre des éléments de musique baroque, de jazz et contemporains, une partition où les violons y ont la part belle, entre statisme, élégie et agitations riches en frottements et grattements de la contrebasse improvisée.    
Les interprètes sont Maya Homburger (son épouse) sur le violon baroque,
Muriel Cantoreggi sur le violon classique,
Barry Guy sur la contrebasse improvisée,
Münchener Kammerorchester dirigé par Christoph Poppen.

J'aime beaucoup cette composition de Barry Guy notamment dans cette formation originale.



J'adore l'arrangement qu'il fait de cette sonate de Biber.

Je trouve ce morceau tout à fait formidable, sorte de jazz cérébral très différent de Michel Camilo...Je me régale.

<<Pour en revenir à FOLIO, on y trouve dans un délicieux équilibre des éléments de musique baroque, de jazz et contemporains, une partition où les violons y ont la part belle, entre statisme, élégie et agitations riches en frottements et grattements de la contrebasse improvisée.  
Les interprètes sont Maya Homburger (son épouse) sur le violon baroque, Muriel Cantoreggi sur le violon classique,
Barry Guy sur la contrebasse improvisée, Münchener Kammerorchester dirigé par Christoph Poppen>>

Il me fallait bien à l'occasion d'un grand cycle consacré au violon que je réécoute une oeuvre comme Folio de Barry Guy qui associe audacieusement violon classique et violon baroque. Pas vraiment d'épanchement lyrique dans cette oeuvre où ne s'expriment d'ailleurs que des instruments à cordes, qu'il s'agisse des deux violons solistes, de tout un orchestre ou de la contrebasse improvisée. Ce que j'aime dans cette composition, ce ne sont pas des sentiments mélodieux, ce n'est pas un caractère épique et bien en chair. Il n'y a rien de tout ça, si ce n'est certains moments de flottement pouvant prendre une allure onirique bienvenue. Ce que j'aime c'est la pureté des cordes, le caractère brut avec lequel elles sont traitées, sans fioriture, sans le moindre arrondi ni le moindre ornement harmonieux. C'est comme si les instruments, notamment la contrebasse et les deux violons, et parfois d'autres instruments de l'orchestre, étaient mis à vif, comme si les sons qui s'en extirpaient étaient eux-mêmes écorchés vifs. C'est vraiment cette mise à nu viscérale du son qui finit par me remuer les tripes, et j'adore ça!