Nikolaus Bruhns est un compositeur de l'Allemagne du Nord né en décembre 1665 à Schwabstedt et mort le 29 mars 1697 à Husum.
Bruhns est d'une famille de musiciens (luthistes, organistes, gambistes, violonistes) installée dans la région de Husum, au nord de Hambourg. Il apprend la musique avec son père, Paul Bruhns (1640-1689), organiste à Schwabstedt et peut-être élève de Franz Tunder, puis étudie le violon et la viole avec son oncle, Friedrich Nikolaus Bruhns, et l'orgue avec Dietrich Buxtehude. Il acquiert une grande virtuosité sur tous ces instruments et Buxtehude, qui espère le voir lui succéder, le recommande auprès de la cour royale de Danemark. Il y passe quelque temps, en contact avec de nombreux musiciens étrangers et revient vers 1690 à Husum en tant qu'organiste. Il y meurt très jeune et laisse une œuvre réduite mais de qualité exceptionnelle qui annonce, sous de nombreux rapports, celle de Jean-Sébastien Bach. Ce destin rappelle beaucoup celui, en France, de son contemporain Nicolas de Grigny. Une anecdote rapporte qu'il aurait été capable de jouer du violon tout en chantant et en s'accompagnant au pédalier de l'orgue.
Un certain nombre d'œuvres attestées par les documents d'époque (surtout pour instruments à cordes), sont perdues. Seules subsistent : Douze cantates pour voix et instruments ; la monumentale fantaisie pour orgue sur le choral Nun Komm der Heiden Heiland ; quatre "préludes et fugues" pour orgue qui marquent une étape entre Buxtehude et Bach : trois d'entre eux sont, comme chez le premier, une succession d'épisodes de toccatas dans le "stylus phantasticus" si prisé en Allemagne du Nord, et d'épisodes fugués ; le dernier tend vers la structure en deux parties qui caractérisera souvent l'art de Bach. Carl Philipp Emanuel Bach a laissé une trace écrite de la profonde admiration que son père, Johann Sebastian Bach, lorsqu'il a écouté son compatriote Bruhns.
Catalogue de l'oeuvre :
Douze cantates pour voix et instruments.
Die Zeit meines Abschieds ist vorhanden (chœur à quatre voix, cordes et basse continue - texte : 2. Timothée, 4, 6–8) Der Herr hat seinem Stuhl im Himmel bereitet (basse, 2 violon, 2 violes de gambes, violon, hautbois et basse continue - texte : Psaume 103, 19–22) Jauchzet dem Herren, alle Welt (ténor, 2 violons et basse continue - texte : Psaume 100) De profundis (basse, 2 violons et basse continue - texte : Psaume 130, 1–8) Mein Herz ist bereit (basse et violon obligé - texte Psaume 57, 8–12) Wohl dem, der den Herren fürchtet (2 sopranos, basse, cordes et basse continue - texte : Psaume 128. 1–6) Paratum cor meum (2 ténor, basse, violon, 2 violes de gambe, basse continue - texte : Psaume 57. 8–12 en latin) Ich liege und schlafe (chœur à quatre voix, quatre solistes, cordes et basse continue - texte : Psaume 4, 9 ; mouvement central : Ich hab Gott Lob das Mein vollbracht, Georg Werner). Premier choeur existant aussi avec les paroles Ich habe Lust abzuscheiden. Muss nicht der Mensch (chœur à quatre voix, quatre solistes, 2 trompettes, cordes et basse continue - texte : Job 7, 1:1) O werter heil’ger Geist (chœur à quatre voix, quatre solistes, 2 trompettes, cordes et basse continue - texte : paraphrase du choral de Luther Komm heiliger Geist) Hemmt eure Tränenflut (chœur à quatre voix - texte : auteur inconnu) Erstanden ist der heilige Christ, cantate de chorals (2 ténors, 2 violons et basse continue)
Œuvres pour orgue
Les quatre "préludes et fugues" pour orgue marquent une étape entre Buxtehude et Bach : trois d'entre eux sont, comme chez le premier, une succession d'épisodes de toccatas dans le "stylus phantasticus" si prisé en Allemagne du Nord, et d'épisodes fugués ; le dernier tend vers la structure en deux parties qui caractérisera souvent l'art de Bach.
Praeludium und fuge en sol majeur Praeludium und fuge en mi mineur (grand) Praeludium und fuge en mi mineur (petit) Praeludium und fuge en sol mineur (découvert en 1968) La monumentale fantaisie pour orgue sur le choral Nun Komm der Heiden Heiland Fragment d'un Prélude en ré majeur (section Adagio)
Dernière édition par joachim le 2019-03-05, 19:15, édité 4 fois
L'intégrale des 12 cantates tient sur 2 CD, complétées par un autre disciple de Buxtehude : Ludwig Busbetzky (voir la bio que je viens de faire ), dont la cantate Erbarm dich mein a été un temps attribuée à Buxtehude. Ces cantates de Bruhns, assez courtes (la plus longue dure 14 minutes) me plaisent assez, même si je ne les passerais pas en boucle, mais elles valent l'écoute.
Jean
Nombre de messages : 8754 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007