Jacques Christophe Naudot (v. 1690 - 1762)

Jacques-Christophe Naudot (quelquefois appelé à tort Jean Jacques Naudot), né vers 1690 est un compositeur et flûtiste français. Il est mort à Paris le 26 novembre 1762.

On ne sait rien de sa jeunesse.

Ses différents privilèges d'édition ne lui attribuent aucune charge officielle, et sur un document de mariage de 1719 - première référence de son existence - , il est simplement désigné comme maître de musique. En 1726, il a commencé à publier la musique, principalement des compositions pour flûte traversière. Selon Quantz, Naudot était l'un des flûtistes les plus actifs à Paris mais on ignore où et sous les ordres de qui il a joué de la flûte.

Il demeurait ordinairement à Paris, rue Dauphine, "chez le premier boulanger à droite en descendant du pont neuf".

Il écrivit principalement des pièces pour son instrument (concertos, sonates, duos avec ou sans basse continue), publiées pour la plupart entre 1726 et 1740 à Paris. Il bénéficiait dans cette ville d'une renommée d'interprète (dont on ne connaît d'ailleurs presque rien sur les représentations) et professeur.

Membre de cercles d'aristocrates et de riches bourgeois, Naudot a profité de la protection de nombreux mécènes, dont le comte d'Egmont. Il dédicaça ainsi à ses protecteurs de nombreuses œuvres.
En 1739, le poète Denesle (v.1694 - v.1759) l'inclut à son ode Syrinx ou l'origine de la flûte, avec Michel Blavet et Lucas.

En 1737 il appartient aux loges maçonniques Sainte-Geneviève et Coustos-Villeroy, et sera brièvement incarcéré avec trois autres frères lors des persécutions de 1740, à la prison de Fort-l'Evêque1. Il semble qu'il ait été actif dans cette loge puisque le 23 mars 1737, on note sur les registres de la confrérie que le frère Naudot a propose Mr. de Clérambault qui a été balloté et admis par tous les frères...

Le 26 du même mois, Naudot propose son fils qui a été balloté et reçu sur le champ par dispense.
Plus importante est cette mention du 9 mai : "le V. M. Cousteau a proposé aux frères de la part du t v m duc de Villeroy de nommer le frère Naudot surintendant de la musique de la loge et le dit frère Naudot ayant exécuté la marche des massons qu'il a composé tous les frères ont donné leur voix pour lui confier le soin de notre musique, les frères musiciens ayant été consultés."

Il dédia plusieurs de ses œuvres au comte de Clermont, grand maître de la loge maçonnique depuis 1743.

Il semble également avoir entretenu des relations avec Boismortier car ce dernier participe, en 1752, à la publication de deux de ses recueils...


Œuvres

Parmi les plus largement disponibles oeuvres de Naudot, son concerto pour flûte en sol majeur opus 17 n° 5 est le plus connu. Ses autres œuvres comprennent, entre autres, d'autres concertos, des sonates et ces "babioles" (1737, publiées en 1750). Ce sont des duos faciles, décrits comme étant appropriés pour vielles et musettes (cornemuse). Le mot «babiole» n'a pas pris dans les milieux musicaux, et plus tard compositeurs ont préféré le mot Divertimento.

Avec opus

opus 1 : 6 sonates pour la flûte traversière avec la basse (1726) - Dédiées au Comte d'Egmont
opus 2 : 6 sonates en trio pour deux flûtes traversières et la basse (1726)
opus 3 : 6 sonates pour deux flûtes traversières sans basse (1727)
opus 4 : 6 sonates pour la flûte traversière avec la basse (1728)
opus 5 : 6 sonates pour deux flûtes traversières sans basse (1728)
opus 6 : 6 sonates pour deux flûtes traversières sans basse (1728)
opus 7 : 6 sonates et un Caprice en trio pour deux flûtes traversières, violons, et hautbois avec la basse ; dont il y en a trois peuvent se jouer sur les musettes, vièles et flûtes à bec (v.1730) - Dédiées à l'épouse de Jean Paris de Monmartel
opus 8 : 6 Fêtes rustiques en trio pour les musettes, vièles, flûtes, hautbois ou violons avec la basse (av.1737)
opus 9 : 6 sonates pour la flûte traversière avec la basse, la 5e peut se jouer sur la musette (v.1737)
opus 10 : 6 Babioles pour deux vièles, musettes ou autres instruments sans basse (1737)
opus 11 : 6 concertos en sept parties pour la flûte, trois violons, un alto-viole et deux basses (1737) - Dédiés au Comte d'Egmont
opus 12 : Diverses pièces pour la flûte traversière avec la basse (1737)
opus 13 : 6 sonates pour la flûte traversière avec la basse (v.1740)
opus 14 : 6 sonates dont trois sont par accords pour la vièle avec la basse (v.1740)
opus 15 : 6 sonates en trio pour deux flûtes traversières et basse (1740)
opus 16 : 6 sonates pour une flûte traversière et basse (1740)
opus 17 : 6 concertos pour les vièles ou musettes, deux violons et basse continue (1742) - Dédiés à Danguy l'aîné (virtuose de l'instrument) : "A Monsieur Danguy Laisné. Monsieur, Je croirois manquer de reconnaissance, si je ne vous offrois un ouvrage qui vous doit le jour, et sur lequel vous avés tant de droit : vôtre belle Execution, vos sons touchans, le goût que vous lui donnés en le joüant qui a ravi tous ceux qui vous ont entend, sont autant de raisons pour vous l'offrir (...)."


Sans opus

Les Plaisirs de Champigny pour musettes, vièles, flûtes et basse (s.d.)

Petit livre de pièces pour deux cors de chasse, trompettes, flûtes traversières ou hautbois (1733)

Divertissement champêtre en trio pour musette ou vièle, une flûte et un violon (1749)
25 menuets pour deux cors de chasse, trompettes, flûtes traversières, hautbois, violons et pardessus de viole (1748)

L'Etrenne d'Iris, cantate à voix seule avec accompagnement de flûte ou de violon (1736)

Chanson et 2 marches notées "de la très vénérable confrérie des Maçons libres" (1737)

Noëls choisis et connus avec leurs variations pour deux flûtes traversières ou autres instruments, ajustés par M. Naudot. Paris, Boismortier, Mme Boivin, Le Clerc (1752)

Airs choisis et connus en duo avec leurs variations pour deux flûtes traversières ou autres instruments. Paris, Boismortier, Mme Boivin, Le Clerc (1752).

Quelques autres pièces figurent dans des anthologies du 18ème siècle.

Jacques-Christophe Naudot (vers 1690 - Paris, 26 novembre 1762) est un compositeur, flûtiste et pédagogue français.

Il est parfois appelé à tort Jean-Jacques. Son nom apparaît pour la première fois en 1719, lorsqu'il est identifié comme un «maître de musique» dans un acte de mariage ; Naudot publie ses premières compositions en 1726.
Selon l'autobiographie de Quantz, Naudot faisait partie des flûtistes alors actifs à Paris. Il a été décrit par Walther (1732) comme un flûtiste français "florissant", et en 1739 était l'un des trois flûtistes (avec Lucas et Michel Blavet) dont le "talent rare" pour la flûte a amené le poète Denesle à dédier son poème Syrinx, ou L'origine de la flûte, à eux.
Bien qu'il semble clair que Naudot était bien connu à Paris en tant que joueur, on ne sait pas où il a joué ; peut-être était-ce principalement dans des salons privés, car les dédicaces de nombre de ses œuvres montrent qu'il avait un certain nombre d'élèves et de mécènes aristocratiques et bourgeois. Il a peut-être enseigné la vielle à roue et la musette ainsi que la flûte.

Naudot était franc-maçon et, le 7 mai 1737, il fut élu « surintendant de la musique » de la loge Coustos-Villeroy ; la même année, il fait paraître le premier recueil de chants maçonniques à paraître en France. Entre 1726 et 1742, il publie une longue série de compositions, principalement pour flûte ; par la suite, ils parurent moins régulièrement et après 1752, il ne publia plus.

À sa mort en 1762, un document officiel le décrit comme un « maître de la flûte et de la musique ». Parmi les compositions de Naudot, les concertos pour flûte op.11, probablement publiés entre 1735 et 1737, sont d'une importance particulière et constituent le deuxième ensemble imprimé de concertos pour flûte à paraître dans toute l'Europe (précédés uniquement par les VI Concerti a flauto traverso de Vivaldi, op. 10). Dans ces concertos, Naudot s'est révélé être un maître du concerto italien et d'un style de flûte techniquement avancé, plein de passages ascendants rapides et de figuration d'accords brisés.

Les premières sonates pour flûte et basse continue de Naudot, généralement en quatre mouvements, montraient déjà un penchant vers ce style. Dans l'op. 9, il avait développé un nouveau type de troisième mouvement à tempo modéré, appelé «Aria», qui fut adopté par ses contemporains Boismortier et Blavet. Dans ses dernières œuvres pour flûte, Naudot s'est parfois approché du style galant dans ses mouvements lents, et ses mouvements rapides sont devenus plus clairs, concis et légèrement fluides. La plupart de ses sonates en duo et en trio sont d'une veine plus légère que les œuvres solistes, à l'exception des derniers trios (op.15), des œuvres en trois mouvements qui contiennent également des éléments du style symphonique italien (commençant à peine à se faire entendre à Paris), comme des fugues savamment travaillées.

Outre ses œuvres pour flûte, Naudot a produit un ensemble de sonates difficiles pour vielle à roue et basse continue (op.14) dont trois exploitent les doubles cordes plus à fond que n'importe quelle autre œuvre de compositeur pour l'instrument, un ensemble de concertos conçu principalement pour un soliste vielle à roue ou musette (op.17), dédié au virtuose de la vielle à roue Danguy l'aîné, et nombre de pièces légères pour vielles à roue ou musettes.
Il a également publié deux livres de pièces simples pour deux cors de chasse ou trompettes et, dans son recueil de chants maçonniques, deux marches pour cors de chasse, flûtes, hautbois et continuo et sa seule œuvre vocale connue, un 'Duo pour les Francs-maçons'.

Bien que Naudot ait écrit beaucoup de musique frivole, ses meilleures œuvres ont joué un rôle important en contribuant à la plus grande virtuosité que la flûte gagnait dans la musique française dans les années 1730 et en aidant à renforcer le rôle du style italien et du concerto solo dans la littérature française des bois. Ils comprennent également certaines des pièces les plus enrichissantes produites par l'école de flûte française. Ses œuvres ont été réimprimées à plusieurs reprises et ont dû être très appréciées des joueurs amateurs de son époque.



Concerto op. 11 n° 5 en mi mineur




https://www.youtube.com/watch?v=OvzCwyrKafM


Concerto Nº 5 in E minor for Flute Op. 11
#1. 00:00
#2. 3:37
#3. 6:57
Capella Savaria
Pál Németh (Flute and Conductor)