L'Hexameron, ce sont les 6 jours que Dieu a mis, selon la Genèse, pour effectuer la création du monde.
Avec son bon coeur habituel, Franz Liszt a été d'accord pour participer à un concert au bénéfice des pauvres devant se dérouler à Paris le 31 mars 1837, dans le salon de la princesse Cristina Belgiojoso Trivulzio. Une oeuvre collective des plus grands pianistes de l'époque devait y être interprétée.
Hexaméron, Morceau de concert, S.392, est donc un travail collectif pour piano solo, composé de six variations sur un thème, avec une introduction, des interludes et un finale. Le thème est la fameuse Marche des Puritains de l'opéra de Vincenzo Bellini I Puritani. La pièce a été conçue en 1837 par Franz Liszt, qui a composé l'introduction, la deuxième variation, les sections de raccordement et le finale, et intégré dans la pièce une unité artistique. Il a invité cinq autres populaires compositeurs-interprètes de cette journée pour contribuer à donner chacun une variation : Frédéric Chopin, Carl Czerny, Henri Herz, Peter Johann Pixis et Sigismond Thalberg.
Hexameron se compose de neuf parties totalisant une vingtaine de minutes :
Introduction: Extrêmement lent (Liszt)
Tema : Allegro Marziale (transcrit par Liszt)
Variation I: Ben Marcato (Thalberg)
Variation II: Moderato (Liszt)
Variation III: di bravura (Pixis) - ritournelle (Liszt)
Variation IV: Legato e grazioso (Herz)
Variation V: Vivo e brillante (Czerny) - Fuocoso molto energico; Lento quasi récitatif (Liszt)
Variation VI: Largo (Chopin) - (coda) (Liszt)
Finale: Molto vivace quasi prestissimo (Liszt)
Malheureusement, la pièce n'a pas été achevée à temps, mais néanmoins le concert a eu lieu où Thalberg et Liszt avaient leur fameux duel de piano pour le "titre de plus grand pianiste dans le monde", et par lequel la princesse Belgiojoso a donné son célèbre jugement : "Thalberg peut être le premier pianiste du monde, mais Liszt est le seul."
En plus de la version pour piano solo, Liszt a effectué un arrangement pour piano et orchestre (S.365b), et deux arrangements pour deux pianos (S.654) (à la fois plus courte que les versons solo et orchestre, et avec une conclusion réécrite).