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Sujet: Sébastien de Brossard (1655-1730) 2010-10-17, 12:16
Sébastien de Brossard, né le 12 septembre 1655 à Dompierre (Orne) et mort le 10 avril 1730 à Meaux, est un compositeur et un théoricien de la musique français.
Après des études de philosophie et de théologie à Caen, il étudie la musique et s'établit à Paris en 1678, puis est nommé vicaire à la cathédrale de Strasbourg. Il y fonde une Académie de Musique en 1687 et c'est là qu'il se procure la majeure partie de sa bibliothèque musicale, devenue légendaire. Cette collection de 157 sonates, acquise par Brossard porte le nom de Codex Rost, d'après le copiste Franz Rost (1640 - 1688), provenant de Baden-Baden. Elle est parfois la seule source d'œuvres de certains compositeurs allemands et italiens du xviie siècle.
Brossard a écrit un ouvrage sur les termes grecs, latins et italiens dans la musique et le premier Dictionnaire de musique en langue française en 1703. En 1724, Brossard offre sa très riche bibliothèque à Louis XV, en échange d'une pension, et en rédige le catalogue. Ouvrage manuscrit de 393 pages accompagné d'une table alphabétique de 253 pages, ce catalogue constitue encore aujourd'hui une source inépuisable de renseignements sur la bibliographie musicale, la qualité des impressions, l'esthétique et les théories musicales de l'époque. Le manuscrit est conservé au département de la musique de la Bibliothèque nationale de France.
Brossard a en outre écrit six Livres d'airs sérieux et à boire (1691-1698), plusieurs grands et petits motets, des cantates et les Lamentations du prophète Jérémie (1721). Son œuvre instrumental, contient des sonates pour violon et b.c., des sonates en trio, et des pièces pour orchestre.
Sébastien de Brossard est considéré comme le père de la musicologie et comme un des fondateurs de la Bibliothèque nationale de France. Une des salles du site Richelieu porte son nom.
Jean
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Sujet: Re: Sébastien de Brossard (1655-1730) 2010-10-17, 16:18
des grands motets qui auraient peut être tes faveurs , Joachim ...surement plus que ces '>Leçons des morts"!
joachim Admin
Nombre de messages : 27055 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Sébastien de Brossard (1655-1730) 2015-05-19, 17:05
Jean a écrit:
des grands motets qui auraient peut être tes faveurs , Joachim ...surement plus que ces '>Leçons des morts"!
Ce n'est pas la même image de couverture, mais je suppose que c'est le même CD, et tu as raison, j'aime bien
laudec
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Sujet: Re: Sébastien de Brossard (1655-1730) 2015-05-20, 08:49
Ma-gni-fi-que ! Je viens d'écouter deux oratorio de Sébastien de Brossardvia ce lien, je suis subjuguée :http://www.mirare.fr/artiste/la-reveuse
et sur YT
https://youtu.be/VREdjFWfX4g
Comme motets, je n'ai trouvé que celui-ci sur YT, chanté par un jeune garçon talentueux :ICI
Jean
Nombre de messages : 8774 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
Sujet: Re: Sébastien de Brossard (1655-1730) 2015-05-20, 20:11
oui Joachim c'est bien le même enregistrement que je présentais plus haut! Ravi qu'il te plaise!
J'ai aussi "La Réveuse"..Merci pour le motet Laudec
joachim Admin
Nombre de messages : 27055 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Sébastien de Brossard (1655-1730) 2021-11-30, 19:26
Prêtre, théoricien, compositeur, lexicographe et bibliophile français, il descendait d'une famille fondée par Antoine de Brossard (vers 1286-?), fils naturel de Charles de Valois et d'Hélène Broschart, fille du trésorier du roi. Sébastien était le dernier d'une famille de souffleurs de verre de Basse-Normandie.
Il étudia au collège des Jésuites de Caen puis fréquenta la célèbre université de cette ville, étudiant la philosophie pendant deux ans et la théologie pendant trois ans. Lorsqu'il s'est tourné vers la musique, il était donc autodidacte ; il étudia le luth, copiant et composant des pièces pour l'instrument.
Il prit les ordres mineurs en 1675 et devint sous-diacre l'année suivante, mais la date à laquelle il devint prêtre n'est pas connue, pas plus que la date de son arrivée à Paris. Il y réside en 1678, lorsqu'il publie une pièce profane dans le Mercure galant sous le nom de Robsard des Fontaines. Il travaillait donc méthodiquement sa musique, mais toujours avec les livres pour seuls professeurs. Il n'a jamais trouvé de poste permanent à Paris.
En mai 1687, il fut nommé vicaire à la cathédrale de Strasbourg, et peu après y devint maître de chapelle, lorsque le musicien à qui on avait offert le poste, Mathieu Fourdaux, ne l'accepta pas. En 1689, deux ans après son arrivée à Strasbourg, le nombre des musiciens de la cathédrale est réduit, le chapitre ayant subi des pertes financières à la suite de la guerre de la Ligue d'Augsbourg. Brossard a fondé une Académie de Musique, où il a dirigé des concerts de musique profane et des opéras et ballets français. Pendant son séjour à Strasbourg, il écrit ses deux livres de motets et six livres d'airs, dont des chansons sérieuses et des chansons à boire, et acquiert une grande partie des livres de musique et des partitions de sa bibliothèque.
En décembre 1698, Brossard quitte Strasbourg pour Meaux, où il succède à Pierre Tabart comme maître de chapelle de la cathédrale ; il est fait chanoine en 1709. Le 1er août 1715, il démissionne de son poste de maître de chapelle au profit d'un ancien élève, Jean Cavignon, mais il continue de résider à Meaux, où il est souvent consulté sur des questions théoriques. Il y mourut et fut enterré dans la cathédrale.
En 1724, Brossard, qui entrait alors dans sa 70e année, craignait que sa vaste et précieuse bibliothèque de musique ne soit dispersée à sa mort ; il l'offre donc à la Bibliothèque Royale en lui demandant une "gratification" en retour. Son offre fut acceptée et le bibliothécaire du roi demanda à Brossard le catalogue ainsi que la collection elle-même. La collection est désormais à la Bibliothèque nationale, avec le catalogue, qui est plus qu'une simple liste des livres et partitions de la bibliothèque du chanoine ; la plupart des entrées ont des commentaires supplémentaires, fournissant souvent des informations non disponibles ailleurs.
Stabat Mater (1702)
https://www.youtube.com/watch?v=Iyj8bwn0wic
Pébété
Nombre de messages : 2543 Age : 79 Date d'inscription : 19/03/2019
Sujet: Re: Sébastien de Brossard (1655-1730) 2024-03-25, 21:50
Ensemble – La Rêveuse Stéphan Dudermel, violon Benjamin Chénier, violon Florence Bolton, basse de viole Emmanuel Mandrin, orgue Bertrand Cuiller, clavecin Benjamin Perrot, théorbe & direction Viol – Florence Bolton Violin – Benjamin Chénier, Stéphan Dudermel
Oratorio Sopra L'Immaculata Conceptione Della B. Vergine [SDB.56] 1 | 0:00.00 Sonatina 2 | 1:59.22 Recitativo : Ecce, Palestinae Lachrymas 3 | 3:09.62 Aria : Non Dumne Tempus Advenit 4 | 5:08.17 Recitativo : Jam Deus 5 | 5:41.25 Aria : Exaudi, Exaudi Pater Optime 6 | 8:15.46 Duo : Sordes Abluae Noxias 7 | 12:18.67 Recitativo : Luceat 8 | 12:52.14 Aria : Prodi, Prodi, Merces Amantium 9 | 15:27.50 Trio : Victor Retunde Tartarum 10 | 17:28.59 Symphonia Infernalis & Trio : Heu ! Nos Miseros 11 | 19:10.00 Recitativo : Omnis Ab Extremo 12 | 19:35.16 Preludio & Recitativo : Hei Mihi ! 13 | 21:06.30 Aria : His Nos Appropera Sonata 2da (Ut Majeur) [SDB.224] 14 | 24:13.07 Allegro - Adagio 15 | 26:04.15 Allegro - Adagio 16 | 27:22.26 Allegro - Presto - Lentissimo - Adagio Leandro [SDB.77] 17 | 29:10.55 Preludio / Stese La Notte 18 | 30:52.30 Ahi ! Troppo Audace ! 19 | 31:21.43 Mà Più Splendeano Assai / Hebbe Lo Dio Possente 20 | 32:16.73 Onde Co'l Gran Tridente 21 | 33:24.69 Inver L'amato Segno / I Sospiri Fur Questi 22 | 35:26.31 O Dea Filia Del Mar 23 | 37:24.30 E Voi Siate Ancor 24 | 40:03.25 Anzi Più Crebbè 25 | 41:25.20 Poi Che S'avide Al Fine / O Rive Amate / Volea Più Dir 26 | 44:49.29 Tosto Che Scosse In Tutto 27 | 46:52.33 Cosi Canto Nel Mar Licone Assiso Dialogus Poenitentis Animae Cum Deo [SDB.55] 28 | 49:06.34 Molto Adagio 29 | 50:49.27 Deus, Deus Meus 30 | 52:37.42 Recitativo : Pura Mentis Devotione 31 | 54:03.12 Si Te Poeniteat ? / Ego Sum Pastor 32 | 55:24.46 Poenitet, Poenitet / Cor Contritum 33 | 57:40.04 O ! Pater Mi 34 | 59:20.73 Veni, Veni 35 | 01:00:13 O Gaudium ! 36 | 01:02:03 O Quas Blanditias !
Informations complémentaires Sébastien de Brossard est l'un des personnages les plus remarquables de la scène musicale française, vers 1700. Il fut non seulement un compositeur prolifique, mais aussi un encyclopédiste qui publia le premier dictionnaire musical en France. Des encyclopédies ultérieures, comme celles de Jean-Jacques Rousseau en France et de Johann Gottfried Walther en Allemagne, prirent son œuvre comme modèle. Sa connaissance approfondie de toutes les musiques reposait en grande partie sur sa propre collection, qu'il légua dans les années 1720 à la Bibliothèque Royale, aujourd'hui partie intégrante de la Bibliothèque Nationale de France. Il comprenait plus de 1 000 partitions et ouvrages théoriques.
Cette collection comprenait non seulement de la musique française mais aussi des pièces d'autres pays, comme l'Italie, les Pays-Bas et l'Allemagne. Sa connaissance de la musique allemande, par exemple de Dietrich Buxtehude et Johann Rosenmäller, est des plus surprenantes dans la mesure où l'intérêt de la musique française se limitait en grande partie aux produits des compositeurs italiens. Le présent disque témoigne de l'intérêt et de la connaissance de De Brossard pour le style italien. La musique de ce disque est écrite dans un style purement italien. Il y a très peu de français dans aucune des quatre pièces sélectionnées par La Riveuse.
Les deux pièces sur un texte italien sont fortement influencées par les oratorios de Carissimi. L' Oratorio sur l'Immaculée Conception de B. Vergineest, malgré son titre italien, un texte latin d'un auteur inconnu. Il est malheureusement incomplet : seule la première moitié du livret a été mise en musique. On ne sait pas si Brossard l'a laissé inachevé ou si la deuxième partie a été perdue. Cet oratorio commence par une sonatine, puis la Nature Humaine (Natura Humana) se plaint de la misère des hommes et demande son salut. La Vertu (Virtus) demande alors à Dieu de cesser son châtiment. L'idolâtrie (Gentilitas) se joint à eux : « Apparaît, ô espérance qui nous réjouit ». On entend alors une "symphonie infernale", suivie d'Adam et des pères (Adamus & Patres) en enfer qui expriment leur misère. Dans la deuxième partie - qui manque - les anges accompagnent l'archange Gabriel, chantant la gloire de la Vierge Marie et la Lumière du Monde. Cet oratorio contient une forte expression, et en particulier les lamentations d'Adam et des pères sont très évocatrices.
Le deuxième oratorio, Dialogus poenitentis animae cum Deo est un dialogue entre une âme repentante et Dieu. Après une introduction instrumentale - molto adagio - l'âme demande à Dieu : "Ô écoute et écoute, écoute ma voix et ne me méprise pas". Dieu exige alors le repentir et la honte, que l'âme n'hésite pas à exprimer : "Je me repens, car j'ai péché". Dieu l'assure alors : « Je ne mépriserai jamais un cœur contrit et humble ». La pièce se termine par un duo de l'âme et de Dieu.
La troisième pièce, Leandro , est une cantate sur Héros et Léandre, deux personnages mythologiques qui faisaient souvent l'objet de cantates. Il s'agit de la première cantate écrite par un compositeur français - probablement en 1699/1700, mais elle n'a que très peu de points communs avec les cantates que l'on connaît de compositeurs comme Clairambault ou Campra. Il n'y a pas de récitatifs ni d'airs, il est écrit comme une série de solos, duos et trios. Cette cantate pourrait être considérée comme un oratorio avec un texte profane. La plus grande partie du texte est descriptive et au discours indirect. Il n'y a pas de rôles, et la plus grande partie de cette cantate est comparable au rôle de l' Historicus dans les cantates de Carissimi. Le texte est souvent représenté graphiquement et la triste fin est très émouvante.
Les trois pièces vocales contiennent diverses sinfonias ou ritournelles instrumentales qui reflètent la musique instrumentale italienne de l'époque de Brossard. La sonate en trio qui complète le programme est également de style italien. Cela n'est pas surprenant puisque Brossard a copié des sonates comme Corelli et Legrenzi. Cette sonate se compose de trois mouvements, chacun contenant diverses sections contrastées.
La qualité de la musique présentée ici est impressionnante. De Brossard mérite sa juste place aux côtés de Marc-Antoine Charpentier avec qui il a beaucoup de points communs. L'ensemble La Riveuse livre des performances exemplaires. Les chanteurs explorent pleinement l'expression des textes, et dans les ensembles leurs voix s'accordent parfaitement. Les cordes soulignent le caractère dramatique des pièces vocales et livrent une interprétation incisive de la sonate.
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