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 Nicolas Gombert (v. 1495-1556)

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joachim
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joachim

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MessageSujet: Nicolas Gombert (v. 1495-1556)   gombert - Nicolas Gombert (v. 1495-1556) Empty2010-10-14, 09:24

Nicolas Gombert (env. 1495- env.1556) est un compositeur franco-flamand.


Nicolas Gombert serait né à La Gorgue, où son patronyme était déjà implanté. Il compta probablement parmi les élèves de Josquin Des Prés; on lui doit en effet la déploration Musae Jovis sur la mort de Josquin, dans la même lignée que celle composée par Josquin sur la mort de Ockeghem.
Il fut chantre puis maître des enfants à la cour de Charles Quint. Il fut condamné aux galères par ce dernier, semble-t-il suite à des relations sexuelles avec un jeune choriste.

Le caractère de ses compositions est sérieux : dans ses pièces profanes, on ne trouve pas de textes grivois comme chez Clément Janequin (Ramonez-moi ma cheminée...), mais plutôt des textes tristes (Je prends congié, Tous mes regretz...). Selon le physicien Jérôme Cardan, Gombert serait décédé des suites d'une crise de mélancolie.


Style musical

Après la transparence des compositions de Josquin Des Prés, le style de Gombert est marqué par un retour à une plus grande densité polyphonique, un peu dans le style d'Ockeghem. Dans ses œuvres sacrées, il porte le procédé d'imitation à un degré élevé d'excellence. Toujours en mouvement, ses parties comportent peu de points d'orgue. Dans son maniement de la dissonance, il est le précurseur de Palestrina.


Œuvres

Messes et fragments de messes

Missa Quam pulchra es, 6 voix (1532);
Missa Da pacem, 4 voix (1532);
Missa Sancta Maria succurre miseris, 4 voix (1540);
Missa Media vita in morte sumus, 5 voix (1542);
Missa Sur tous regretz, 5 voix (peut-être pour le couronnement de Charles Quint le 24 février 1530 à Bologne, imprimé en 1542 sous le titre '‘A la Incoronation’');
Missa Philomena praevia, 5 voix (1542);
Missa Dulcis amica (1556);
Missa Je suis desheritée, 4 voix (1557);
Beati omnes, 4 voix
Missa Tempore paschali, 6-12 voix ;
Credo, 8 voix.
Missa Si bona suscepimus, 6 voix.
Missa Fors seulement, 5 voix (douteuse)


Magnificats (1552)

Primi toni [«du premier ton»];
Secundi toni;
Tertii et octavi toni;
Quarti toni;
Quinti toni;
Sexti et primi toni;
Septimi toni;
Octavi toni.


Motets


Libro I, quarto. Motetti, 1539

Aspice Domine quia facta est;
Ave regina caelorum;
Ave sanctissima Maria;
Dicite in magni;
Dignare me laudare te;
Domine, pater et Deus vitae meae;
Domine situ es jube;
Duo rogavi te Domine;
Ecce nunc tempus acceptabile;
Fidelium Deus omnium conditor;
Fuit homo missus;
Inter natos mulierum;
Levavi oculos meos;
Miserere pie Jesu;
O gloriosa Dei genitrix;
O gloriosa domina Dei genitrix;
Quae est ista, quae processit;
Quam pulchra es et quam decora;
Saluto te sancta virgo Mariae;
Salvum me fac Domine;
Super flumina Babylonis;
Venite filii, audite me.


Libro I, quinto. Motetti, 1539

Adonai Domine Jesu Christe;
Anima mea liquefacta est;
Anima nostra sicut passer;
Audi filia et vide;
Ave Maria;
Ave mater matris Dei;
Ave sanctissima Maria;
Beati omnes qui timent Dominum;
Domine Deus omnipotens pater;
Ego flos campi;
Emendemus in melius;
Gaudeamus omnes et laetemur;
Haec dies quam fecit Dominus;
Hodie beata virgo Maria;
Inviolata integra et casta;
Judica me Deus;
Laus Deo, pax vivis;
O beata Maria;
O flos campi;
Pater noster;
Tota pulchra es;
Tribulatio et angustia;
Tu Deus noster;
Vias tuas Domine.


Libro II, quarto. Mottetti, 1541

Averte oculos meos;
Beata Mater, et innupta Virgo;
Cur quisquam corradat opes;
Domine non secundum peccata nostra;
Ergo ne vitae quod super est meae;
Fac tibi mortales;
Miserere nostri, Deus omnium;
O Domina mundi;
Quidquid appositum est;
Reminiscere miserationum tuarum;
Salve, Regina;
Salve regina / Ave regina / Inviolaza, integra et casta es / Alma Redemptoris mater;
Sancta Maria mater Dei;
Sancta Alphonse;
Si ignortas te o pulchra;
Surge, Petre;
Vae, vae Babylon;
Vita, dulcedo.


Libro II, quinto. Mottetti, 1541

Ad te levavi oculos meos;
Ave regina caelorum;
Caeciliam cantate pii;
Cantemus virgini canticum novum (aussi attribué à E. Causin) ;
Conceptio tua Dei genitrix;
Confitebimur tibi, Deus;
Da pacem Domine;
Hodie nata es Virgo Maria;
Hodie nobis caelorum Rex;
Hortus conclusus es Dei genitrix;
Ne reminiscaris Domine;
O adorandum sacra mentum;
O felix Anna;
O magnum mysterium;
Patefactae sunt januae caeli;
Sit Trinitati sempiterna gloria;
Surge, Petre;
Veni dilecta mea;
Veni electa mea (pour le mariage de Charles Quint avec Isabelle de Portugal en 1526 à Séville);
Venite ad me omnes.


Motets isolés dans divers recueils

Ad te levavi oculos meos 4v. (1539, aussi attribué à Jean Richafort);
Angelus Domini ad pastores 4v. (1529, aussi attribué à Philippe Verdelot);
Aspice Domine in testamentum 5v. (1538);
Ave salus mundi 6v. (1539);
Beatus vir qui non abiit 6v. (1539);
Benedicta es caelorum regina 6v. (1564);
Descendi in hortum meum 6v. (1539);
Domine quis habitabit 5v. (1556);
Dulcis amica Dei 4v. (1532);
Duo rogavi te Domine 6v. (1539);
Ego sum qui sum 6v. (1539);
Egregie matyr Sebastiane 5v. (1523);
Felix Austriae domus 5v. (1537, pour le couronnement de Ferdinand Ier de Habsbourg en 1531);
Gabriel nuntiavit Mariae 5v. (1538, aussi attribué à Dominique Phinot);
Gaude mater ecclesia 4v. (1538);
Hic est discipulus 5v. (1538);
Homo erat in Jerusalem 4v. (1534);
In illo tempore dixit Jesus / Hic est panis 5v. (1538);
In illo tempore intravit Jesus 5v. (1545);
In illo tempore: Loquente Jesu 6v. (1539);
In illo tempore dicebat Jesus / Sed cum facis 6v. (1555, aussi attribué à Joannes de Latre);
In patientia vestra 4v. (1540);
In te Domine speravi 6v. (1539);
Media vita in morte sumus 6v. (1539);
Musae Jovis 6v. (1545);
O crux, spendidor 6v. (1539);
Oculi omnium in te sperantium 6v. (1539);
O Domine Jesu Christe 6v. (1539);
O Jesu Christe 8v. (1568, = Que ne l’aymeroit);
O Jesu Christe succurre 6v. (1538);
Omnis pulchritudo Domini 6v. (1555);
O Rex gloriae 6v. (1539);
Peccata mea, sicut sagittae 6v. (1549);
Quem dicunt homines 6v. (1555);
Qui colis Ausoniam 6v. (1549, pour la rencontre du pape Clément VII et de Charles Quint à Bologne in 1533);
Qui seminant in lachrymis 4v. (1539);
Regina caeli 12v. (1534);
Respice Domine 5v. (1538);
Salvator mundi, salva nos 6v. (1535);
Sancta et immaculata 5v. (1538);
Sancta Johannes apostole 4v. (1539);
Si bona suscepimus 6v. (1539);
Stabat autem Petrus 5v. (1557);
Suscipe verbum, virgo Maria 5v. (1532);
Tribulatio cordis mei 5v. (1538);
Tulerunt Dominum 8v. (1552, = Je prens congie);
Virgo sancta Catherina 4v. (1534).


Motets isolés dans les manuscrits

Constitues eos 6v. (Comprecht ?);
Ecce quam bonum 4v.;
Emendemus in melius 4v.;
In illo tempore pastores 4v.;
Jubilate Dei omnis terra 4v.;
Philippe qui videt me 5v.;
Regina caeli 10v.;
Speciosa facta es 4v.;
Tota pulchra es 6v..


Chansons

Chansons en recueils

A bien grand tort 4v. (1538)
Alleluya my fault chanter 4v. (ca. 1528)
Amours vous me faictes 4v. (1533)
Amys souffrez 5v. (1550)
A quoy tient-il 4v. (1531)
A traveil suis 6v. (1544)
Aultre que vous 4v. (1535)
Ayme qui vouldra 5v. (1544)
Celluy a qui mon cueur 4v. (1535)
Celluy qui est long 3v. (1560)
C’est à grand tort 4v. (1544)
Crainte et espoir 4v. (1552)
D’en prendre deux 4v. (1557)
D’estre amoureux 4v. (1552)
Dezilde al cavallero, Canción 5v. (1556)
Dieu me fault il 5v. (1550, attribué aussi à Thomas Créquillon)
En attendant l’espoir 6v. (1545)
En aultre avoir 4v. (1534)
En douleur et tristesse 6v. (1550)
En l’ombre d’ung buissonet 6v. (1540)
Gris et tanne 4v. (1530)
Hors envieulx 4v. (1536)
Jamais je n’euz tant 4v. (1534, attribué aussi à Thomas Créquillon)
J’ay congé prins 4v. (1534)
J’ay eu congé 4v. (1544)
J’aymeray qui m’aymera 4v. (1533)
Je ne scay pas 5v. (1544)
Je suis trop jeunette 5v. (1550)
Joyeulx vergier 4v. (1544)
Laine et travéil 6v. (?)
Le bergier et la bergiere 5v. (1544)
Mille regretz 6v. (1540)
Mon cœur elist 4v. (1541)
Mon pensement ne gist 4v. (1550)
Mort et fortune 4v. (1538)
Nesse pas chose dure 5v. (1544)
O doulx regretz 4v. (1549)
O malheureuse journee 5v. (1550)
Or escouttez gentil veneurs 4v. (1545)
Or suis-je prins 4v. (1544)
Par ung regard 3v. (1569)
Pleust a Dieu quil fust 3v. (1560)
Pleust a Dieu 6v. (1544)
Plus de Venus 4v. (1552)
Pour parvenir bon pied 4v (1543, attribué aussi à Thomas Créquillon)
Puis qu’ainsi est 4v. (I) (1544)
Puis qu’ainsi est 4v. (II) (1544)
Quant je suis au prez de mamye 5v. (1544)
Qui ne l’aymeroit (=O Jesu Christe) 8v. (1540)
Raison le veult 4v. (1549)
Raison me dict 4v. (1552)
Raison requirt amour 6v. (1550)
Regret enny traveil 5v. (attribué aussi à Thomas Créquillon)
Resveillez vous cueurs endormis 3v. (1545)
Secourez moy madame 5v. (1544)
Se dire je losoye 5v. (1544, attribué aussi à Thomas Créquillon)
Se le partir m’est dueil 4v. (1544)
Si le secours 4v. (1544)
Sio veggio sotto l’un e l’altro ciglio, madrigaal 6v. (1541)
Souffrir me convient 5v. (1544)
Tant bien party 3v. (1569)
Tant de traveil 4v. (1541)
Tousiours souffrir 5v. (1550)
Tous les regretz 6v. (1544)
Triste depart m’avoit 5v. (1544, attribué aussi à Philip van Wilder)
Trop endurer 5v. (1550)
Tu pers ton temps 4v. (1535)
Ung jour viendra 5v. (1443)
Vous estes trop jeune 4v. (1538)


Manuscrits

Amoureulx suis d’une plaisante brunette, 5v.
Au joly bois 6v.
Changons propos 6v.
En espoir d’avoir mieulx 4v.
Je prens congie de mes amours 8v. (= Sustinuimus pacem, Tulerunt Dominum)
Jouyssance vous donneray 6v.
Mon petit cueur 6v.
Mon seul 7v. (textlos)
Paine et travéil 6v.
Plus en sera garde 4v.
Que porra dire ou croire 6v.
Si je ne my plains 4v.
Si mon traveil 6v.


Attribution incertaine

Missa Fors seulement 5v. (Gombert ou Hieronymus Vinders)
Adversumme susurrabent (Gombert ou E. Causin)
Alleluia. Spiritus Domini 5v. (Gombert ou N. des Celliers de Hesdin)
Cantibus organicis 4v. (Gombert ou H. Naich)
Hodie Christus natus est 5v. (Gombert ou Vincenzo Ruffo)
Hodie in Jordane 6v. (Gombert ou Maistre Jhan)
Inclina Domine aurem tuem 5v. (Gombert ou Jacquet de Berchem)
Laqueus contritus est (Gombert ou Jacobus Clemens non Papa)
Maria Madalene et altera Maria 5v. (Gombert ou Pierre de Manchicourt)
Peto Domine et de vinculo 5v. (Gombert ou E. Causin)
Force sera sy de bref 4v. (Gombert ou Thomas Créquillon)
J’ay mis mon cueur 8v. (Attribution à Gombert contestée)
Je ne me puis tenir d’aimer 5v. (Gombert ou Claudin de Sermisy)
Plaisir n’ay plus mais vis 5v. (Gombert ou Thomas Créquillon)


Dernière édition par joachim le 2022-05-11, 12:49, édité 3 fois
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Pébété

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MessageSujet: Re: Nicolas Gombert (v. 1495-1556)   gombert - Nicolas Gombert (v. 1495-1556) Empty2021-04-19, 19:08

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joachim
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MessageSujet: Re: Nicolas Gombert (v. 1495-1556)   gombert - Nicolas Gombert (v. 1495-1556) Empty2022-05-11, 10:05

Nicolas (Nicolaas) Gombert (c. 1495 – c. 1560)  était un compositeur franco-flamand de la Renaissance . Il était l'un des compositeurs les plus célèbres et les plus influents entre Josquin des Prez et Palestrina , et représente le mieux le style polyphonique complexe et pleinement développé de cette période de l'histoire de la musique.

Les détails de sa jeunesse sont sommaires, mais il est probablement né vers 1495 dans le sud de la Flandre, probablement entre Lille et Saint-Omer, peut-être dans la commune de La Gorgue. L'écrivain et théoricien de la musique allemand Hermann Finck a écrit que Gombert avait étudié avec Josquin ; cela aurait été pendant la retraite du célèbre compositeur à Condé-sur-l'Escaut , entre 1515 et 1521.

Gombert a été employé par l'empereur Charles Quint comme chanteur dans sa chapelle de cour en 1526 et peut-être aussi comme compositeur. Très probablement, il a été engagé pendant que Charles traversait les Flandres, car l'empereur voyageait souvent, amenant sa suite avec lui et ramassant de nouveaux membres au fur et à mesure. Un document daté de 1529 mentionne Gombert comme magister puerorum ("maître des garçons") pour la chapelle royale. Lui et les chanteurs ont accompagné l'empereur lors de ses voyages à travers ses possessions, laissant des enregistrements de leurs apparitions dans diverses villes de l'empire. Ces visites ont eu une influence musicale, en partie à cause de la stature de Gombert en tant que musicien; ainsi les voyages de Charles et de sa chapelle, comme ceux de son prédécesseur Philippe Ier de Castille avec le compositeur Pierre de la Rue, poursuit la transplantation de la tradition polyphonique franco-flamande dans la péninsule ibérique.

À un moment donné dans les années 1530, Gombert devint clerc et probablement prêtre ; il reçut des bénéfices dans plusieurs cathédrales, dont Courtrai, Lens, Metz et Béthune. Il est resté dans la chapelle impériale en tant que maître des enfants ("maître des enfants") jusqu'à un certain temps entre 1537 et 1540, étant remplacé par Thomas Crecquillon et plus tard Cornelius Canis. Bien qu'il ait occupé ce poste à la chapelle impériale, il n'a jamais reçu officiellement le titre de maître de chapelle - directeur musical - qui était un titre donné à la fois à Adrien Thibaut et à Crecquillon. Pendant qu'il occupait ce poste, il a également occupé officieusement le poste de compositeur de la cour, organisant de nombreuses œuvres commémorant les événements clés de la vie de Charles.

En 1540, au plus fort de sa carrière, il disparut des registres de la chapelle. Selon un médecin et mathématicien contemporain Jérôme Cardan, écrivant dans Theonoston (1560), en 1540 Gombert fut reconnu coupable de contact sexuel avec un garçon dont il avait la charge et fut condamné aux travaux forcés dans les galères. La durée exacte de son service dans les galères n'est pas connue, mais il a pu continuer à composer pendant au moins une partie du temps. Très probablement, il a été gracié quelque temps en 1547 ou avant, date à laquelle il a envoyé une lettre accompagnée d'un motet de Tournai au gran capitano de Charles Ferrante I Gonzaga. Les Magnificat conservés uniquement dans un manuscrit à Madrid sont souvent considérés comme les «chants du cygne» qui, selon Cardan, ont obtenu son pardon; selon cette histoire, Charles a été tellement ému par ces Magnificat qu'il a laissé Gombert partir des galères plus tôt. Une hypothèse alternative (Lewis 1994) est que Cardan faisait référence au premier livre très pénitentiel de motets en quatre parties; cependant, dans aucun des deux cas, on ne sait comment Gombert a pu composer en ramant dans les galères en tant que prisonnier.

On ne sait pas combien de temps Gombert a vécu après sa grâce ou quels postes, le cas échéant, il a occupés; sa carrière est tombée dans une relative obscurité après sa libération. Il s'est peut-être retiré à Tournai, y passant les dernières années de sa vie comme chanoine. Les dates pour sa mort probable sont entre 1556 et 1561; l'année précédente, Finck mentionna qu'il vivait toujours et en 1561, Cardan écrivit qu'il était mort, sans donner de détails.

Ses œuvres survivantes comprennent 10 messes, environ 140 motets, environ 70 chansons, une canción "Dezilde al cavallero" à 5v (probablement écrite lorsqu'il était en Espagne), un madrigal "S'io veggio sotto l'un e l'altro ciglio" à 6v et une poignée de pièces instrumentales.


Œuvres (voir la liste sur le post ci-dessus)

Adrian Willaert et Nicolas Gombert sont généralement reconnus comme les exemplaires de l'école franco-flamande tardive, avant que le centre de la musique savante de la Renaissance ne déménage en Italie. Flamand, Willaert a déménagé en Italie et, avec le compositeur d'origine flamande Orlando di Lasso, a apporté le style franco-flamand de contrepoint à la fois dense et lyrique en Italie. Comme Willaert, Gombert a porté le style polyphonique à son plus haut degré de perfection ; si l'imitation est un procédé courant chez Josquin, elle est intégrale chez Gombert.

Le style de Gombert se caractérise par une polyphonie dense et inextricable. Les passages homophoniques étendus sont rares dans ses œuvres sacrées, et il affectionne particulièrement l'imitation à des intervalles de temps très rapprochés, un exploit techniquement très difficile (bien qu'il n'ait que rarement écrit des canons stricts). Il a préféré les gammes de voix inférieures au lieu des quatre voix ( S A T B ) qui étaient les genres les plus courants pour les morceaux à l'époque, comme cinq et six parties dans des registres principalement masculins. Gombert, contrairement à son prédécesseur et mentor, Josquin des Prez, utilisait un nombre irrégulier d'entrées vocales et évitait les divisions précises des phrases, ce qui se traduisait par un paysage sonore moins ponctué et plus continu. Les syncopes et les accents croisés sont caractéristiques de son idiome rythmique, donnant un ictus à ses lignes autrement homogènes et durables.

Harmoniquement, les compositions de Gombert mettaient l'accent sur le cadre modal traditionnel comme ligne de base, mais surtout dans les textures denses de six voix ou plus, il écrivait des sections polymodales dans lesquelles un sous-ensemble de voix chanterait les hauteurs abaissées de fa ou s ♭ tandis qu'un autre sous-ensemble chanterait la hauteur hauteurs de fa ♯ ou si : un accord de ré majeur et de ré mineur ou un accord de sol majeur et un accord de sol mineur peuvent être émis simultanément. Le mouvement mélodique d'une seule voix qui, pour conserver la cohérence mélodique et harmonique avec les autres voix, employait la musica ficta , ou un ensemble étendu de hauteurs du cadre modal de base, était très important dans ses styles musicaux. Les fausses relations, généralement entre un fa et un fa ♯ ou un si ♭ et si, créent une dissonance que Gombert a employée pour un effet émotionnel tout en respectant les règles traditionnelles du contrepoint.

Parmi les pièces formellement parfaites de Gombert qui emploient des relations croisées, on peut citer son motet à six voix sur la mort de Josquin, Musae Jovis, avec ses demi- tons qui s'entrechoquent et des triades occasionnelles de position fondamentale à un triton d' écart, et son motet chanson à six voix Tous les regrets.

Sur les dix messes composées par Gombert, neuf subsistent complètes. La chronologie des messes n'est pas connue, mais un ordre approximatif peut être déduit des caractéristiques stylistiques. Deux caractéristiques musicales, la séquence et l'ostinato, qui étaient rares dans les œuvres ultérieures de Gombert, sont présentes dans ses premières messes Quam pulchra es et Tempore paschali.

Le motet était la forme préférée de Gombert, et ses compositions dans ce genre ont non seulement été la partie la plus influente de sa production, mais elles montrent la plus grande diversité de techniques de composition. Ses motets, aux côtés de ceux d' Adrian Willaert et de Jacobus Clemens non Papa, se démarquent du reste des compositeurs de motets flamands. Caractéristiques familières des motets de la génération précédente, comme ostinato, canon, cantus firmus, et les doubles textes, sont inhabituels dans le style de Gombert, sauf là où il a utilisé des aspects du style de la génération précédente comme un hommage, comme dans son motet sur la mort de Josquin, Musae Jovis. En considérant des textes pour ses motets, Gombert a obtenu son inspiration de Sainte Écriture – telle que les Psaumes – par opposition à la liturgie de l' église catholique romaine. Il était moins attentif au placement textuel et à la clarté qu'à la sonorité expressive globale.

Les huit compositions du Magnificat de Gombert, qui lui ont peut-être valu son pardon, comptent parmi ses œuvres les plus célèbres. Chacun est écrit dans l'un des modes d'église et consiste en un cycle de courts motets, les motets individuels étant basés sur des versets successifs du texte du Magnificat.

Certaines des œuvres de Gombert sont destinées à des ensembles vocaux exceptionnellement grands, comprenant 8, 10 et 12 voix. Ces œuvres ne sont pas polychorales au sens habituel, ni à la manière de l' école vénitienne où les voix étaient spatialement séparées ; au contraire, les sous-groupes de voix changent au cours des morceaux. Ces compositions pour grand ensemble comprennent un Credo à huit voix, l' Agnus à 12 voix de la Missa Tempore paschali et des arrangements à 10 et 12 voix du Regina caeli.  En comparaison avec le style cori spezzati du nord de l'Italie, les œuvres à plusieurs voix de Gombert n'étaient pas antiphoniques. Au lieu de diviser les forces de manière cohérente, Gombert changeait fréquemment les combinaisons de groupes de voix. Ces pièces vocales contenaient plus de répétitions directes, de séquences et d'ostinato que ses autres musiques.

Ses compositions profanes – pour la plupart des chansons – sont moins complexes sur le plan contrapuntique que ses motets et ses messes, mais plus que la majorité des pièces profanes contemporaines, en particulier la chanson «parisienne». Au milieu du XVIe siècle, Gombert a reçu le crédit de plusieurs chansons parisiennes, mais des études ultérieures ont découvert qu'il n'était pas le seul "Nicolas" de ces pièces profanes, mais que beaucoup étaient en fait de Nicolas de La Grotte ou Guillaume Nicolas. Les auteurs des textes utilisés dans de nombreuses chansons, genre dans lequel Gombert excellait, étaient pour la plupart anonymes. Il s'est tourné vers des vers plus anciens, souvent de type folklorique, avec des sujets typiques tels que l'amour malheureux, les adieux, les séparations, les infidélités, etc.  Beaucoup de ces chansons sont apparues dans des arrangements de luth et de vihuela, avec leur large distribution géographique montrant leur immense popularité.


Missa Sur tous regretz



https://www.youtube.com/watch?v=BWBi-ZC-RXg

00:00] I. Kyrie
[03:59] II. Gloria
[10:27] III. Credo
[21:15] IV. Sanctus
[27:33] V. Agnus Dei
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Anouchka

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MessageSujet: Re: Nicolas Gombert (v. 1495-1556)   gombert - Nicolas Gombert (v. 1495-1556) Empty2022-05-11, 17:01

Merci pour tout ça. J'avoue que je ne le connais pas, et de mémoire, je ne l'ai jamais chanté (contrairement à Josquin, Delarue et autres plus connus).
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