Alun HODDINOTT (1929-2008)

Alun Hoddinott est un compositeur britannique né le 11 août 1929 à Bargoed (Glamorganshire, Pays de Galles) et décédé le 12 mars 2008 à Swansea.

Hoddinott a étudié à l'université de Cardiff et auprès d'Arthur Benjamin dont il a reçu des leçons privées. Sa première composition d'importance, le Concerto pour clarinette, a été créée au festival de Cheltenham en 1954 par Gervase de Peyer et John Barbirolli. Depuis, la musique de Hoddinott a été présentée au grand public par les interprètes les plus renommés du xxe siècle, comme Thomas Allen, Dennis Brain, David Childs, Osian Ellis, Geraint Evans, Jill Gomez, Nia Harries, Gwyneth Jones, Jeremy Huw Williams, Andrew Matthews-Owen, John Ogdon, Margaret Price, Ruggiero Ricci et Mstislav Rostropovitch.

Outre le prix Walford Davies, Hoddinott a été honoré du grade de commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique et du titre de docteur honoris causa par de nombreux grandes écoles de musique, telles la Royal Academy of Music, le Royal Northern College of Music et le Royal Welsh College of Music and Drama. En 1997, lors du festival de Machynlleth, il a reçu le prix Glyndwr pour sa contribution aux arts du Pays de Galles. Il a également reçu le prix du Lifetime Achievement du Conseil des Arts du Pays de Galles en 1999, la dignité de membre de la Welsh Music Guild et la reine Elisabeth II lui a remis une médaille à l'occasion de l'inauguration officielle du Wales Millennium Center.

En 2005, Hoddinott a composé la musique pour la cérémonie de mariage de Camilla Parker Bowles avec le prince Charles de Galles. Il avait auparavant composé des œuvres pour célébrer le 16e anniversaire et l'investiture du prince.


Œuvres principales (190 n° d'opus en tout)

Musique orchestrale

Dix symphonies ;
Symphonie no 1 (op. 7, 1955) ;
Symphonie no 2 (op. 29, 1961) ;
Symphonie no 3 (op. 61, 1968) ;
Symphonie no 4 (op. 70, 1970) ;
Symphonie no 5 (op. 81, 1973) ;
Symphonie no 6 (op. 116, 1984) ;
Symphonie no 7 (op. 137, 1989) symphonie pour orgue;
Symphonie no 8 (op. 142, 1989) ;
Symphonie no 9 (op. 145, 1992) "Vision of Eternity" pour soprano et orchestre;
Symphonie n° 10, op. 172 (1999)
4 Sinfoniettas : n° 1, op 56 (1968) - n° 2, op 67 (1969) - n° 3, op 71 (1970) - n° 4, op 72/3 (1971)
Sinfonia pour cordes, op 34 (1964)

Concerto grosso no 1 (op. 41, 1965) ;
Concerto grosso no 2 (op 46,1966) ;
Ouverture fuguée, op 4/2 (1952)
Nocturne, op 5 (1952)
Sérénade pour cordes, op 13 (1957)
Quatre danses galloises livre 1 (op. 15) (1958)
Variants, op 31 (1962)
Ouverture de Jack Straw, op 35 (1964)
Ouverture de pantomime, op 45 (1966)
Variants (op. 47) (1966)
Musique de Nuit, op48 (1966)
Fioriture (op. 60) (1968)
Danses galloises, livre 2 (op. 64) (1969)
Danses d'investiture (op. 66) (1969)
Divertimento, op 69 (1969)
Suite pour orchestre, op 72/1 (1970)
Aubade, op 72/4 (1972)
The Hawk is set free, op 72/5 1972)
The Floote of Heaven, op 72/6 (1973)
Le Soleil, grand luminaire de l'univers (op. 76) (1970)
Paysages (op. 86) (1975)
Suite française pour petit orchestre (op. 91) (1977)
Passaggio (op. 94) (1977)
La Lanterne des morts (op. 105 n. 2) ;
Scena pour orchestre à cordes (op. 119) ;
Star Children (op. 135) (1988)
Lizard, concerto for orchestra, op. 181 (2003)
Taliesin, op. 191 (2007)
Airs et danses galloises pour harmonie


Concertos

Concerto pour clarinette et cordes (op. 3) (1950)
Concerto pour hautbois et cordes, op 8 (1955)
Concerto pour harpe et orchestre (op. 11) (1957)
Concertino pour alto et petit orchestre (op. 14) (1958)
Concerto no 1 pour piano, bois et percussions (op. 19) (1960)
Concerto no 2 pour piano et orchestre (op. 21) (1960)
Concerto no 1 pour violon et orchestre, op 22 (1961)
Aubade et Scherzo pour cor et orchestre, op 42 (1965)
Concerto no 3 pour piano et orchestre (op. 44) (1966)
Concerto pour orgue et orchestre op 51 (1967)
Nocturnes et cadenzas pour violoncelle et orchestre (op. 62)  (1969)
Concerto pour cor et orchestre (op. 65) (1969)
Concertino pour trompette, cor et orchestre, op 72/2 (1971)
Ritournelles pour trombone et orchestre, op 85 (1974)
Heaventree of Stars, poème pour violon et orchestre (op. 102) (1980)
Doubles, pour hautbois, clavecin et cordes, op 106 (1982)
Concerto pour orchestre, op. 127 (1986)
Concerto No 2 "Mistral" pour violon et orchestre, op 153 (1995)
Concerto pour trompette et orchestre (The shinig Pyramid", op. 154 (1995)
Concerto pour euphonium "The Sunne Rising, the King will Ride", op. 180 (2002)
Concerto pour trombone et orchestre, op. 185 (2004)


Musique de chambre

Divertimento pour hautbois, clarinette, cor et basson (op. 32) (1963)
Divertissements pour huit instruments (op. 58) (1968) ;
Ritournelle pour trombone, bois et percussions (op. 85) également version trombone et piano ;
Scène pour quatuor à cordes (op. 100 no 1) (1979)
Seconde Ritournelle pour quintette de cuivres (op. 100 no 2) (1979)
Fantaisie pour harpe (op. 68/2) (1970) ;
Sonate no 1 pour violoncelle et piano, op 73/2 (1970) ;
Sonate no 2 pour violoncelle et piano (op. 96 no 1) (1977) ;
Sonate n° 3 pour violoncelle et piano, op. 159 (1996)
Sonate pour clarinette et piano (op. 50) (1967) ;
Sonate pour clarinette et piano n° 2, op. 162 (1996)
Sonate pour harpe (op. 36) (1964) ;
Sonate pour guitare, op 98/1 (1978)
Sonate pour cor et piano (op. 78 no 2) (1971) ;
Sonate pour flûte et piano, op. 140 (1989)
Sonate pour hautbois et harpe, op. 157 (1995)
Sonate no 1 pour violon et piano (op. 63) ;
Sonate no 2 pour violon et piano (op. 73, no 1) (1970) ;
Sonate no 3 pour violon et piano (op. 78 nº 1) (1971) ;
Sonate no 4 pour violon et piano (op. 89) (1976) ;
Sonate n° 5 pour violon et piano, op. 141 (1989)
Sonate n° 6 pour violon et piano, op. 163 (1997)
Bagatelles pour pianos et harpe (1964);
Sonate pour euphonium et piano, op. 182 (2004)
Masques pour hautbois, basson et piano, op.109 (1983) ;
Nocturnes et Cadences pour clarinette, violon et violoncelle, op 53 (1968)
Trio à cordes, op 1 (1949)
Trio avec piano n° 1, op 77 (1970)
Trio avec piano no 2 (op. 111) (1984)
Trio avec piano n° 3, op. 161 (1996)
Quatuor à cordes n° 1, op 43 (1965)
Quatuor à cordes n° 2, op. 113 (1984)
Quatuor à cordes n° 3, op. 130 1989)
Quatuor à cordes n° 4, op. 160 (1997)
Quatuor à cordes n° 5, op. 177 (2001)
Quatuor pour clarinette et cordes, op 6 (1953)
Quintette pour piano et cordes, op 78/4 (1972)
Quintette à vents, op. 146 (1993)
Sextuor pour flûte, clarinette, basson, violon, alto, violoncelle, op 20 (1960)
Septuor pour clarinette, basson, cor, violon, alto, violoncelle, piano, op 10 (1956)
Variations pour flûte, clarinette, harpe et quatuor à cordes, op 28 (1962)


Œuvres pour orgue

Toccata alla giga (op. 37 no 1) (1964)
Intrada (op. 37 no 2) (1966) ;
Sarum Fanfare (op. 37 no 3) (1970) ;
Sonate (op. 96 no 2) (1978) ;


Œuvres pour piano

Sonate no 1 (op. 17) (1959) ;
Sonate n° 2, op 27 (1962)
Sonate n° 3, op 40 (1965)
Sonate no 4 (op. 49 (1966)) ;
Sonate no 5 (op. 57 (1968)) ;
Sonate no 6 (op. 78 nº 3).
Sonate n° 7, op 114 (1984)
Sonate n° 8, op 125 (1986)
Sonate n° 9, op 134 (1989)
Sonate n° 10, op 136 (1989)
Sonate n° 11, op. 147 (1993)
Sonate n° 12, op. 149 (1995)
Sonate n° 13, op. 176 (2004)
Sonatine pour clavicorde, op 18 (1959)
Sonatine pour 2 pianos, op 98/2 (1979)
Sonate pour piano à 4 mains, op. 188 (2004)
2 Nocturnes, op 9 (1956) et op 16/1 (1959)


Opéras

The Beach of Falesa (op. 83) (1974) ;
The Magician (op. 88) (1975) ;
What the Old Man Does is Always Right (op. 93) (1977).
The Rajah's Diamond, op 99 (1979)
The Trumpet Major (op. 103) (1981) ;


Musique chorale avec orchestre

The Race of Adam, musique de scène, op 23 (1961)
Job, cantate pour basse, choeur et orchestre, op 24 (1962)
Dives and Lazarus, cantate (op. 39) (1964) ;
Black Bart, choeur et orchestre, op 59 (1968)
The Tree of Life, oratorio, op 79 (1971)
Saint Paul à Malte, cantate, op 80 (1971)
Sinfonia Fidei pour soprano, ténor, choeur et orchestre (op.95) (1977)
Missa Sancti David, op. 148 (1993)
Messe de Camargue, pour baryton, chœur, 2 pianos, orgue et percussions, op. 158 (1996)
La Serenissima: Images of Venice for soprano, baritone and orchestra, op. 189 (2005)
Quatre chansons galloises ;


Hymnes et chansons chorales

Christ is Risen (A354) ;
Chants médiévaux pour choeur de femmes, op 30 (1962)
Dulcia luventutis, choeur et piano  4 mains (op. 97) (1978) ;
Every Man’s Work Shall be Made Manifest (A209)  (1964);
Great Art Thou, O God (A177) (1961) ;
Great is the Lord (A334) ;
Holy, Holy, Holy (A210) ;
King of Glory (A343) ;
Make a Joyful Noise (A344) ;
Out of the deep, motet, op 74 (1970)
Puer Natus (X229) ;
Sing a New Song (A353) ;
Te Deum (sans op. ;
Deux chansons galloises (X260) ;
What Tidings? (op. 38 nº 1) (X138) (1964).
Autres choeurs isolés, dont Rebecca, op 26 (1961) - Danegeld, op 33 (1964) - An apple Tree and a Pig, op 55 (1968)


Lieder

Lieder, op 2 (1950)
Lullaby, pour voix médium et piano, op 4/1 (1950)
Roman Dream, op 54 (1968)
Ancestor Worship, op 82 (1972)
Landscapes – Ynys Mon (op. 87) (1975) ;
A Contemplation Upon Flowers (op. 90) (1976) ;
The silver Hound, op 121 (1985)
3 Mélodies op 151 : The silver Swimmer - Poemes - One must always Have Love
Towy Landscape, op 190 (2006)
Blake Songs pour baryton et piano, op. 192 (2007)

Six chansons folkloriques galloises.



Bof...

https://www.youtube.com/watch?v=TIS0Q63LhxU

Je connais des oeuvres d'un grand nombre de compositeurs contemporains dont beaucoup de sa génération, mais je ne crois n'avoir jamais rien abordé d'Alun Hoddinott et cela malgré un immense catalogue à son effectif et plusieurs oeuvres disponibles à l'écoute. C'est évidemment pour cette raison que je l'ai retenu, le seul "vrai" contemporain de mon cycle. J'ai d'abord écouté son Concerto pour piano et orchestre n°2 composé entre 1960 et 1969, avec Martin Jones au piano et "The Royal Philharmonic Orchestra" sous la direction d'Andrew Davis, et sa Symphonie N°4 (1970) par le "Halle Orchestra" sous la direction de Maurice Handford. Son concerto pour piano n'épouse pas les voies du sérialisme ni celles plus larges de l'atonalisme, demeure dans une veine plutôt néo-classique, dans la lignée d'un William Alwyn, voire d'un Alan Rawsthorne de vingt-quatre ans leur aîné puisque que tous deux nés en 1905. J'aurais pu citer Malcolm Arnold qui est plus près de lui. Bref, le concerto est d'une approche très souple et d'une durée d'à peine plus de seize minutes. Malgré sa souplesse tonale, je ne peux pas dire qu'il m'ait laissé une grande impression, que ce soit dans son premier, second et troisième mouvements, "Moderato/Adagio/Allegro". Bien que vif, un peu clinquant, non dénué d'un certain lyrisme ni d'une certaine fougue, très extraverti dans son ensemble, c'est un concerto qui passe en moi sans rien accrocher ni décrocher. Ni exaltation ni plénitude, ni ce moment magique qui arrête le temps, comme celui que j'ai vécu dans un certain concerto de Ludwig Abeille ce matin-même. Il y a certes des petites interactions entre le piano et des éléments furtifs de l'orchestre, ce qui crée parfois des instants plus ludiques, mais ça ne va jamais vraiment au-delà.

https://www.youtube.com/watch?v=fgyRH1kGfe0


Avec sa Symphonie n°4, on touche une autre dimension, déjà par le style employé: on est dans une musique plus atmosphérique et atonale. Je ne pense pas cependant que ce soit uniquement pour cette raison qu'elle me fascine davantage que le Concerto pour piano n°2, disons que j'aime beaucoup l'ambiance qu'elle crée, ses cordes énigmatiques, ses timbres suspendus comme de minuscules astéroïdes dans l'espace. Il y a cette sensation de flottement et de mystère qui la travers dans sa première partie avec à un moment de grand dépouillement, l'errance d'une flûte solo avant la noirceur des cordes qui montent en intensité, les cuivres qui se greffent à elle, les effets fuyants d'une harpe. Du pic d'intensité qu'elle parvint à atteindre, la symphonie se désagrège sur elle-même, se vêt à nouveau de silences, de nouvelles errances et de nouveaux flottements. C'est dans son troisième mouvement qu'elle se métamorphose en une oeuvre plus impulsive et volcanique, devenant de plus en plus pulsative et obsessionnelle. Je la trouve très exaltante à ce moment-là, traversée de sonorités insolites, puis, à partir de 21mn 47, la mécanique obsédante des cuivres me donne le coup de grâce. J'aime beaucoup cette symphonie.