Comme Snoopy a déjà présenté ce compositeur, je serai bref, enfin ...
Après la querelle des bouffons, un parti prit fait et cause pour les chanteurs italiens qui se produisirent à l'opéra. La musique italienne fut accueillie avec enthousiasme. Bientôt ils en furent chassés, mais la musique de Galuppi, Pergolèse, Léo, etc. battit en ruine la musique de Lully et Rameau.
En fait les œuvres des compositeurs de cette époque composaient des ariettes sur des comédies-ballets. C'est pourquoi elles s'intitulent souvent: Comédies-lyriques ou comédies-ballets mêlées d'ariettes et pas encore opéras-comiques. C'est après la querelles des bouffons et avec leurs élèves et/ou successeurs, Grétry, et Cie que le nom d'opéra-comique deviendra officiel.
Duni, Philidor, Monsigny, puis Gossec, prenant les opéras italiens pour modèles, cherchèrent à introduire un nouveau genre à l'Académie royale. Un genre français.
Revenons à nos moutons: Philidor le Grand, donc, est une personnalité exceptionnelle dans l'histoire de la musique: il est en effet le seul, à ma connaissance, à avoir mené de front une carrière de compositeur et de joueur d'échecs. Reconnu comme l'un des meilleurs joueurs de son temps, il publie un des premiers traités français sur ce jeu, L'Analyse des échecs, qui reste apparemment un classique aujourd'hui. En dehors de cela et pour revenir à un point de vue strictement musical, son œuvre de compositeur, pour ce que j'ai pu en entendre jusqu'à présent (voir plus ci-dessous), est un peu moins exceptionnelle que celle de joueur d'échecs, selon les spécialistes.
Élève de Campra, polémiquant avec Rameau - qu'il admire par ailleurs (il composera le Requiem de ses funérailles), mais qui l'accuse de dévoyer la musique française avec des formes italiennes -, collaborateur (peu enthousiaste, d'après les Confessions de l'intéressé) de Rousseau sur le ballet Les Muses galantes et l'opéra Le Devin de village, ami de Diderot, Philidor est surtout connu pour ses opéras-comiques. C'est avec l'un d'eux, plus précisément son troisième, Blaise le savetier, qu'il obtient en 1759 son premier grand succès. Il en composa plus d'une vingtaine."
(propos d'Octavian dans le forum Autour de la musique classique.)
Pour terminer, disons, en ce qui nous concerne que c'est dommage qu'on parle plus de lui comme joueur d'échecs que comme compositeurs, car les quelques œuvres composées sont remarquables de finesse et d'intelligence.