La viole d'amour fait partie de la famille des instruments à cordes frottées.
Généralement la viole d'amour est munie de sept cordes mélodiques et de cinq à sept cordes vibrantes en métal, appelées cordes sympathiques qui passent sous les cordes frottées, dans le manche, et viennent se fixer sur le chevillier de l'instrument. Elles vibrent (par sympathie, sans les toucher) dès qu'on actionne les cordes de mélodie. Les ouïes ont souvent une forme de flammes. On dit souvent qu'elle doit son nom à la tête de femme aux yeux bandés garnissant la volute, symbole de l'amour aveugle. De nombreuses violes d'amour n'ont pas de telles sculptures.
La première source qui cite cet instrument est une lettre d'un musicien allemand, datant de 1649. Les premières descriptions de violes d'amour ne précisent pas qu'elles ont des cordes sympathiques. On peut même penser qu'elles n'en avaient pas, et que le procédé servant à créer le halo sonore était autre: cordes métalliques frottées, scordatures, cordes doubles.
La viole d'amour fut très à la mode au XVIIIe siècle. On y suggère qu'elle est de tous les instruments celui dont le son ressemble beaucoup à la voix humaine. Leopold Mozart écrivait dans sa méthode de violon que cette viole convient parfaitement pour créer « une ambiance de calme au soir ».
Les violes d'amour ont disparu au XIXe siècle. Certaines ont été transformées en altos. Le renouveau de la musique baroque vers 1900 suscite un nouvel intérêt pour l'instrument, dont la facture reprend alors peu à peu. En France, c'est Henri Casadesus qui œuvra le plus pour la viole d'amour.
La viole d'amour s'accorde normalement en fonction de la tonalité de l'œuvre jouée — cf. « scordatura ». L'accord s'est standarisé vers la fin du XVIIIe siècle: la, ré, la, ré, fa dièse, la, ré.