Léon Boëllmann, né le 25 septembre 1862 à Ensisheim en Alsace, et mort le 11 octobre 1897 à Paris, était un organiste et compositeur français.
Élève de l’École Niedermeyer de Paris en 1875, Il travaille l’harmonie et le piano avec Eugène Gigout,son oncle et père adoptif, l’orgue avec Clément Loret, et la composition auprès de Gustave Lefèvre. Titulaire d'un Premier Prix d’orgue en 1879 et en composition en 1881, il fut nommé titulaire de l’orgue de chœur de Église Saint-Vincent-de-Paul de Paris la même année, puis, en mai 1887, il succéda à Henri Fissot au grand orgue Cavaillé-Coll de la même église. En 1891, il devient professeur suppléant à l’École d’orgue, d’improvisation et de plain-chant fondée par Eugène Gigout en 1885. Grand admirateur de César Franck, il a notamment composé la Suite Gothique op. 25, œuvre pour grand orgue publiée en 1895, comprenant la célèbre Toccata, encore au répertoire de tous les virtuoses. Il a également composé d’élégantes Variations symphoniques (1892), œuvre concertante pour violoncelle et orchestre, à l’écriture virtuose et à l’orchestration riche et ingénieuse. En matière de musique de chambre, on retiendra notamment ses Deux pièces pour violoncelle et piano (op. 31) ainsi que la sublime Sonate pour violoncelle et piano en la mineur (op. 40), sa dernière œuvre. Célèbre à son époque, Boëllmann est aujourd’hui un peu tombé dans l’oubli. Ses Variations symphoniques op. 23 ont connu une grande popularité dans toute l’Europe à la fin du XIXe siècle et sont encore au répertoire de certains violoncellistes. Mort des suites d'une phtisie à l’âge de 35 ans, Léon Boëllmann fut un des grands noms de la musique sacrée et du cercle très fermé des grands organistes connus dans toute l’Europe au dix-neuvième siècle. En tant que compositeur, il a su allier la force poignante du romantisme à une prudente modernité qui peut apparenter sa musique symphonique et de chambre à l’impressionnisme musical, ce qui s’explique aussi sans doute par l’influence de Camille Saint-Saëns.
Œuvres sans numéros d’opus
Divers :
Prière pour violon seul
Mélodies :
Berceuse, (Paul Colin) pour voix et piano (1892) Chanson mauresque, pour voix et piano Conseils d'avril (Paul Collin) pour voix et piano Dites lui qu'elle vienne (R.G. Lévy), pour voix et piano (1897) L’étoile (P. Gille), pour voix et piano Hymne, (Emmanuel des Essarts) pour voix et piano Je ne fay rien que requérir (C. Marot), pour voix et piano (1895 ?) Larmes humaines (Paul Collin), choeur à 2 voix de femmes et piano (1896) Ma bien-aimée (J. Lahor), pour voix et piano ou orchestre (c1899) Marguerite des bois, pour voix et piano Noël (E. Guinand), voix, orgue ou piano (c1895) Notre amour (A. Silvestre), voix, piano, cello (1894 ?) Récit d’une jeune fille de Bethléem (S. Bordèse), pour voix et piano Réveil de Jésus (Bordèse), pour voix et piano La rime et l’épée, pour voix et piano Les roses (L. Paté), pour voix et piano (1895) Sérénade, pour voix et piano Sous bois (L. Tiercelin), pour voix et piano (c1895) Le chant du ruisseau (J.-B. Clément), 2 voix et choeur Rondel dans le mode phrygien (J. Froissart), pour voix et piano (1891 ?)
Motets
Ave verum, pour voix et orgue (1884) Ave Maria, pour voix, violon, harpe et orgue (1884) Laudate Dominum, pour S. A. T. B. et orgue (posth.); Monstra te, esse matrem, motet pour 2 voix et orgue 6 Motets (1887 ?), nos. 1–3, pour voix et orgue ; nos. 4 et 5, pour 2 voix et orgue ; no. 6, pour 2 voix, violon, orgue, harpe ou piano O Salutaris, pour voix et orgue Psaume 101 pour chœur et orchestre (1881), inédit Tantum ergo no 1, pour soprano et ténor, 4 voix ad lib, orgue ou harmonium, violon, harpe ad lib (posth.) Tantum ergo no 2, pour soprano et baryton, orgue ou harmonium, violon, cello, harpe ad lib (posth.) Tantum ergo no 3, pour mezzo-soprano, chœur de voix de femmes, orgue, harpe ad lib (c1896); Veni Creator, pour ténor, baryton, 4 voix, violon, cello, harpe, orgue, contrebasse ad lib (posth.)
Orchestre :
Intermezzo pour orchestre (1885) Quatre pièces brèves pour orchestre à cordes (1896), orch. de 4 pièces des Heures mystiques Op. 29 & 30 Rondel pour petit orchestre (1891) Scènes du Moyen-Âge pour orchestre: I. Ronde de nuit - II. Veillée - III. Tournoi Variations Symphoniques pour violoncelle et orchestre
Orgue :
Cinq Versets (sur le même sujet) pour le Magnificat du 5e ton en fa majeur pour grand orgue Deux esquisses (pub. 2004) Élévation et Communion (1884) Fantaisie en la mineur (pub. 1906) Offertoire (1885/86) Offertoire funèbre en do mineur pour orgue ou harmonium (pub. 2004) Offertoire sur deux noëls (1882) Vingt-six Versets posthumes pour orgue ou harmonium (pub. 2002)
Piano :
Étude pour piano (1885) Intermezzo pour piano (1885) 3 Pièces pour piano (c1885) Prélude et fugue pour piano (c1885) Gavotte pour piano (1888) Scherzo caprice pour piano Valse alsacienne pour piano Berceuse pour piano à 4 mains (op 15n°2 ?)
Œuvres avec numéros d’opus
Op. 1 – Op. 2 – Op. 3 – Op. 4 – Op. 5 – Op. 6 – Suite pour violoncelle et piano (c1890) : 1. Impromptu – 2. Nocturne – 3. Sérénade – 4. Romance Op. 7 – Fantaisie sur des airs hongrois pour violon et orch. (c1890) Op. 8 – Valse pour piano (c1890) Op. 9 – Op. 10 – Quatuor avec piano en fa mineur (c1890) Op. 11 – Op. 12 – Six Mélodies (Emmanuel des Essarts) pour voix et piano Op. 13 – Op. 14 – Deuxième valse pour piano (c1890) Op. 15 – Op. 16 – Douze Pièces pour grand orgue ou piano à pédalier (1891) : 1. Prélude (mi mineur) - 2. Fugue (mi mineur) - 3. Marche religieuse (fa) - 4. Intermezzo (mi) - 5. Carillon (ré) - 6. Choral (la) - 7. Élégie (si mineur) - 8. Deux Versets de Procession pour l’Adoro te, 1er verset (fa) - 9. 2e Verset (fa) - 10. Canzona dans la tonalité grégorienne -11. Adagietto (la bémol) -12. Paraphrase (sol) Op. 17 – Op. 18 – Op. 19 – Trio avec piano en sol majeur (c1895) Op. 20 – Valse: Carillon pour piano (c1893) Op. 21 – Op. 22 – Op. 23 – Variations Symphoniques pour violoncelle et orchestre (création en 1892) Op. 24 – Symphonie en fa majeur pour orchestre (création en 1892) Op. 25 – Suite Gothique pour grand orgue (pub. 1895) : 1. Introduction-choral - 2. Menuet gothique - 3. Prière à Notre-Dame - 4. Toccata – Prière à Notre-Dame arr. pour violon ou violoncelle et piano Op. 26 – Conte d’amour (A. de Villiers de l’Isle-Adam) pour voix et piano (1896 ?) Op. 27 – Deuxième Suite pour orgue (pub. 1896) Op. 28 – 10 Improvisations pour piano (1895 ?) Op. 29 – Heures mystiques pour orgue ou harmonium, vol. 1 (1895/96) Op. 30 – Heures mystiques pour orgue ou harmonium, vol. 2 (1895/96) Op. 31 – Deux morceaux pour violoncelle et piano (1896 ?) : 1. Valse lente – 2. Menuet Op. 32 – Larmes humaines (P. Collin) pour 2 voix, chœur de voix de femmes (1896) Op. 33 – Mai (J. Tellier), pour voix et piano (1896) Op. 34 – Lamento (P. Verlaine), pour voix et piano (1897 ?) Op. 35 – Fantaisie dialoguée pour orgue et orchestre (création en 1896) - transc. pour orgue seul d’A. Guilmant Op. 36 – Nocturne pour piano (1896) Op. 37 – Ronde française pour piano (1896) Op. 38 – Sur la mer pour piano (1897) Op. 39 – Le calme (A. Dorchain), pour voix et piano (1897 ?) Op. 40 – Sonate en la mineur pour violoncelle et piano (1897)
Dernière édition par joachim le 2013-05-02, 12:13, édité 1 fois
Jean
Nombre de messages : 8784 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
C'est avec ce CD d'oeuvres pour orgue et orchestre que je viens de faire connaissance avec Boëllmann : Celles de Fétis (Fantaisie pour orgue et orchestre) et de Guilmant sont intéressantes également.
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31225 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
A sa façon de jouer je suis sûr que le gars est pianiste avant d'être organiste. Ca se voit tout de suite. On sent même sa frustration de ne pas voir le clavier "répondre" comme le ferait un piano. Je le sais et je le vois parce que j'ai fait la même erreur ( et tous les pianistes font l'erreur ) quand je jouais de l'orgue. Et l'organiste titulaire de la collégiale que je connaissais très bien me disait que l'orgue c'est "plat". Il n'y a pas de "tensions", qu'on appuie fort ou pas, avec doigtés ou pas ça reste pareil. Et c'est vrai et terriblement frustrant quand on vient du piano. Enfin, ce qui le trahit en plus de son jeu c'est la façon dont il fait son final. Aucun organiste ne léverait les mains comme il le fait, c'est typiquement aussi pianistique qu'inutile sur un orgue.
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31225 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
je comprends tout à fait ton explication:...à la retraite j'ai voulu essayer le piano (sans me faire d'illusions et sachant que l'amour de la musique n'est en rien proportionnelle aux "dons" qu'on peut avoir pour apprendre à bien jouer )...ma "prof", une amie est aussi pianiste et organiste et avait chez elle les deux....J'ai bien vite voulu plutôt me mettre à l'orgue (indépendemment du fait que j'aime beaucoup l'instrument)...pour éviter ce problème pour moi du "toucher" que je n'arrivais pas à maitriser un minimum
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31225 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
J'ai bien vite voulu plutôt me mettre à l'orgue (indépendemment du fait que j'aime beaucoup l'instrument)...pour éviter ce problème pour moi du "toucher" que je n'arrivais pas à maitriser un minimum
La réciproque est malheureusement vraie aussi!
Jean
Nombre de messages : 8784 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
Je ne vois pas ce que tu veux dire ...? quelle réciproque?: un pianiste n'a pas de soucis de "toucher" sur un orgue...? mais un organiste aura du mal avec un piano à différencier l'intensité des notes selon ce que demande la pièce qu'il joue?
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31225 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
OK...mais alors tu veux dire qu'un pianiste est "géné" parce que l'orgue ne répond pas à ses "sollicitaions " de toucher inutiles et que celà peut le géner dans sa façon de jouer?
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31225 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Eh bien, comme il n'y a pas de tension ( des cordes ) sur un orgue comme c'est le cas sur un piano et que les touches d'un orgue ne sont pas lestées contrairement à celles d'un piano cela perturbe le jeu et le toucher dans le sens où tu apprends à "peser", à "mesurer" la force de ta touche au piano. Donc quand tu te mets à l'orgue tu as donc ce réflexe inutile puisque les touches ne sont pas lestées et qu'il n'y a pas de "tension". De ce fait tu perds un repère tactile important. C'est la même chose quand un pianiste essaie de jouer sur un synthéstiseur par exemple car le clavier est "léger".
Dernière édition par Snoopy le 2010-08-03, 12:53, édité 2 fois
Jean
Nombre de messages : 8784 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
A part la musique d'orgue, on trouve plusieurs enregistrements de la sonate pour violoncelle. Un enregistrement de Paul Tortelier des variations symphoniques semble difficile à trouver. La symphonie pour orchestre a été enregistrée par Howard Williams et l'Ulster Orchestra, mais je ne l'ai pas trouvé sur amazon. Les oeuvres citées sont accessibles sur youtube...
joachim Admin
Nombre de messages : 27106 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
A l'écoute du CD cité par Jean (quatuor et trio), on se rend compte que Boëlmann comme bien d'autres est injustement oublié. Le style rejoint un peu la musique de chambre de Chausson ou Franck, passionnée et attachante. De la belle musique
Et sa symphonie ? Pas mal non plus, même si ce n'est égal ni de Franck ni de Chausson ! (découverte par hasard sur youtube)
jdperdrix
Nombre de messages : 517 Age : 73 Date d'inscription : 28/02/2013
Eh bien, comme il n'y a pas de tension ( des cordes ) sur un orgue comme c'est le cas sur un piano et que les touches d'un orgue ne sont pas lestées contrairement à celles d'un piano cela perturbe le jeu et le toucher dans le sens où tu apprends à "peser", à "mesurer" la force de ta touche au piano. Donc quand tu te mets à l'orgue tu as donc ce réflexe inutile puisque les touches ne sont pas lestées et qu'il n'y a pas de "tension". De ce fait tu perds un repère tactile important. C'est la même chose quand un pianiste essaie de jouer sur un synthéstiseur par exemple car le clavier est "léger".
Merci pour ces commentaires très intéressants. Je n'ai jamais touché un orgue, mais je joue modestement sur mon bon vieux synthétiseur Yamaha qui a un clavier non-lesté (i.e. touches à ressort). Dans le système MIDI utilisé par les synthétiseurs et autres claviers électroniques, un paramètre clé pour chaque note est la vélocité (comprise entre 0 et 127) avec laquelle on enfonce chaque touche. En général, cette vélocité joue sur le volume. Avec un bon synthétiseur, elle doit probablement également jouer sur le timbre, le timbre d'un instrument réel variant en fonction de la puissance du son émis. Enfin, les synthétiseurs (pas le mien) peuvent également avoir un aftertouch : un capteur de pression permet de moduler certains paramètres du son, la touche maintenue enfoncée.
Un tel clavier n'a pas du tout le même toucher qu'un clavier de piano. A partir d'un certain prix, on trouve des synthétiseurs avec des claviers semi-lestés ou lestés.
Dernière édition par bartleby le 2014-03-01, 11:10, édité 2 fois
bartleby
Nombre de messages : 106 Age : 52 Date d'inscription : 15/02/2014
A sa façon de jouer je suis sûr que le gars est pianiste avant d'être organiste. Ca se voit tout de suite. On sent même sa frustration de ne pas voir le clavier "répondre" comme le ferait un piano. Je le sais et je le vois parce que j'ai fait la même erreur ( et tous les pianistes font l'erreur ) quand je jouais de l'orgue. Et l'organiste titulaire de la collégiale que je connaissais très bien me disait que l'orgue c'est "plat". Il n'y a pas de "tensions", qu'on appuie fort ou pas, avec doigtés ou pas ça reste pareil. Et c'est vrai et terriblement frustrant quand on vient du piano. Enfin, ce qui le trahit en plus de son jeu c'est la façon dont il fait son final. Aucun organiste ne léverait les mains comme il le fait, c'est typiquement aussi pianistique qu'inutile sur un orgue.
Bonjour Snoopy, j'essaie de comparer visuellement son jeu avec celui d'Olivier Latry, organiste à Notre-Dame : https://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&NR=1&v=qSxVO3EoCRM J'avoue que j'ai un peu de mal... Peut-être que les poignets de l’interprète de Boëllmann bougent plus d'avant en arrière ? Peut-être que les doigts sont globalement moins arqués ? Mais l'angle de vue n'ai pas exactement le même. Qu'en penses-tu ?
jdperdrix
Nombre de messages : 517 Age : 73 Date d'inscription : 28/02/2013
J'ai mis la main sur un enregistrement de la symphonie de Boëllmann !
C'est un CD hors-commerce contenant l'enregistrement d'un concert public de l'orchestre "Les Musiciens de la Prée" sous la direction de Pejman Memarzadeh, contenant d'autres morceaux (Fauré, Lekeu, Bizet) qui ne sont pas aussi confidentiels. Cet orchestre s'appelle maintenant "Orchestre de l'Alliance" et se produit régulièrement dans des concerts au bénéfice de diverses causes ainsi que des concerts pédagogiques.