Né Marseillais le 24 septembre 1689, Levens dirige la musique à la Cathédrale de Vannes (1718) puis de Toulouse (1723). Mais, le compositeur fera l'essentiel de sa carrière de 1738, quand il devient directeur de la Psalette de la Primatiale Saint-André, jusqu'à sa mort (1764), à Bordeaux. Dans les oeuvres ainsi dévoiilées, la pédagogie du musicien auprès des instrumentistes élèves (chant, basson, mais aussi latin, arithmétique) se ressent: acuité d'une écriture éloquente qui recherche l'équilibre entre voix et instruments, traités à égalité. Les Passions de ce point de vue rendent justice à la sensibilité de Levens qui sait sertir la projection vocale du chant grâce à une parure instrumentale souvent éblouissante: bassons, haubtois, auxquels les interprètes ajoutent la résonance fluide et opulente du serpent... (Salvum fac populum, air de basse du Te Deum, plage 9). Audace harmonique, activité de l'écriture, richesse de la texture: tout indique l'influence évidente de Rameau et d'ailleurs, Levens participe lui aussi en 1743, au débat musical, pratique autant que théorique en publiant son "Abrégé des règles de l'harmonie...". Nous sommes donc en présence d'un compositeur majeur de la vie musicale française dont les oeuvres sont jouées à Paris (Concert Spirituel), à Versailles, à Monaco. Il meurt le 11 mars 1764 à Bordeaux.