Johann Heinrich ROLLE (1716 - 1785)

Johann Heinrich Rolle est né le 23 décembre 1716 à Quedlinburg; il a acquis ses premières connaissances musicales auprès de son père Christian Friedrich Rolle qui était lui aussi un musicien assez connu à son époque et avait postulé à l'emploi de cantor de Leipzig qui fut finalement attribué à JS BACH. Christian Friedrich devint en 1721 "director musices" à Magdebourg et Johann Heinrich y fréquenta l' Altstädtische Schule, comme Télémann avant lui.
EN 1734 Johann Heinrich devint organiste à l'église St Pierre de Magdebourg.

Ses premier biographes mentionnent un voyage d'étude à Leipzig, dont il n'existe aucune preuve. En revanche on sait de manière formelle qu'il travailla à l'orchestre de la cour de Frédéric II à Berlin où il se produisit comme violoniste et ensuite comme altiste; il y fréquenta Carl Philipp Emmanuel Bach, Quantz ainsi que les frère Benda et Graun.
En 1746, il revint à Magdebourg , devint organiste à l'Eglise St Jean et succéda à son père au décès de ce dernier en 1752 comme directeur musical de la ville. Il garde cet emploi jusqu'à la fin de sa vie. Dans ce poste il était responsable de servir musicalement différentes églises de la ville et d'organiser leur activité musicale. C'est à cette période qu'il a composé la majeure partie de son répertoire, composé principalement de musique religieuse et qu'il a acquis une réputation remarquable à cet égard. Heinrich Rolle est mort à Magdeburg le 29 décembre 1785.

Le célèbre "chroniqueur" anglais Charles Burney le présente ainsi: "un compositeur passionné et plein d'idées, qui s'est fait connaitre de la façon la plus honorable qui soit, au travers de ses compositions de musique d'église"...

Ses ouvres comprennent des cantates , des motets, des oratorios,des passions et aussi des "Drames musicaux" ainsi que de la musique instrumentale.

Un très bel oratorio biblique

ainsi qu'un oratorio de Noel:


on pense logiquement au fils de Bach comme style...encore bien tourné vers le baroque plutôt que le classique

J'écoute en ce moment l'oratorio de Noël (ton CD). Eh bien il me plaît beaucoup plus que celui de Gebel que j'ai écouté ce matin

Catalogue des oeuvres

Musique religieuse

Oratorios et cantates dramatiques
Parmi les 60 Cantates sacrées, Oratorios et drames musicaux :

L'aposteoso di Romolo (cant.), for birthday of Friedrich II, Berlin, ?1741–6;
Die Opferung Isaacs (orat, P. Metastasio), Berlin, ?1741–6,
Jakobs Ankunft in Aegypten (orat, G.S. Rötger), Berlin, ?1741–6
Die Befreyung Israels (orat, F.W. Zachariä), 1764, rev. (1784);
Szenen aus Klopstocks Messias (F.G. Klopstock), 1764;
Die Götter und Musen (cant., S. Patzke), for birthday of Frederick the Great, 1765;
David und Jonathan (musikalisches Eligie, Klopstock), 1766 (1773);
Idamant, oder Das Gelübde (music drama, Patzke), 1766, (1782);
Davids Sieg im Eichthale (music drama, Patzke), 1766 (Halle, 1776);
Die Schäfer (cant., J.A. Eberhard), for birthday of Frederick the Great, 1766;
Orest und Pylades, oder Die Stärke der Freundschaft (music drama, Patzke), 1768;
Die Geburt Jesu (Christmas orat, Patzke), 1769,
Ach, dass du den Himmel zerreisest (Christmas orat), oratorio de Noël, 1769
Der Tod Abels (music drama, Patzke, after S. Gessner), 1769, (1771)
Saul, oder Die Gewalt der Musik (music drama, Patzke, after J.J. Eschenburg's trans. of J. Brown), 1770,  (1776);
Die Taten des Herkules (cant., Patzke), for birthday of Frederick the Great, 1770;
Hermanns Tod (Patzke, after Klopstock), 1771 (1783);
Abraham auf Moria (music drama, A.H. Niemeyer), 1776 (1777);
Lazarus, oder Die Feier der Auferstehung (music drama, Niemeyer), 1777 (1779); Schubert reprendra le même livret
Thirza und ihre Söhne (music drama, Niemeyer), 1779 (1781);
Mehala, die Tochter Jephta (music drama, Niemeyer), 1781 (1784);
Der Sturm oder Die Bezauberte Inzel (opera, Ptzke), 1782 ;
Melida (opera kom. Sucro), 1784
Simson (music drama, Patzke), 1782 (1785);
Gedor, oder Das Erwachen zum bessern Leben (music drama, C.F.W. Herrosee), 1785, ed. Zachariä (1787);
Der Tod ist verschlungen in den Sieg
Jacobs Ankunft in Ägypten (orat., Rötgers), 1783
Machet die Tore weit
Wunderbarer König
Der leidende Jesu, (orat. Patzke), 1776
Man singt mit Freuden vom Sieg
Siehe, der Herr ging vorüber
Die Regungen der Freude, Dankbarkeit und Liebe
Oratorios de l'Avent, de Pâques, de la Pentecôte


Passions:

St Luke Passion, c1744, lost, cited in Magdeburgische privilegierte Zeitung (1744, 1761);
St Matthew Passion, 1748,
Die durch das schmerzliche Leiden und blutige Sterben unseres Weltversöhners und Seligmachers Jesu Christi entandene Hülfe aus Zion, 1752/3, lost, cited in Magdeburgische privilegierte Zeitung (1756);
St John Passion (E.C. Reichard), 1757, music lost, cited in Magdeburgische privilegierte Zeitung (1757);
Weinet heil'ge Thränen (C.A. Albrecht), 1762,
O meine Seele ermuntre dich (Patzke, sometimes attrib. Klopstock),
Der du voll Blutt und Wunden (Patzke), 1776,
Die Feyer des Todes Jesu (Niemeyer, 1783), music lost


Autres oeuvres:

Mass (Ky, Gl), chorus, orch,
Sammlung Geistliche Lieder, 1775

65 motets, 20 ed. in G. Rebling, Gesammelte Motteten (Magdeburg, c1870); 23 ed. in J. Sanders, Heilige Cäcilia (Berlin, 1818–19),
dont :

Kommet, kommet, lasset uns anbeten
Der Friede Gottes
Gnädig und barmherzig
Unsere Seele harret auf den Herrn
Schaff in mir, Gott, ein reines Herz (Psalm 51)



Musique séculière

Oeuvres scéniques

Der Sturm, oder Die bezauberte Insel (occasional piece, 1, Patzke, after W. Shakespeare), Berlin, 1782;
Melida (Spl, C.J. Sucro), 1784 (Leipzig, 1785),


Cantates profanes

Der Nachtwächter,
Quando un cor vive lontano,
Holder Mai sei uns gegrüsst,


Lieder, :

Sechzig auserlesene Gesänge über die Werke Gottes in der Natur (Halle, 1775);
Sammlung geistliche Lieder für Liebhaber eines ungekünstelten Gesang (Leipzig, 1775);
Lieder nach dem Anakreon (Berlin, 1775);
6 Lieder, addns to pubd kbd reduction of Hermanns Tod (Leipzig, 1783)


Musique instrumentale

Symphonies.:

D, 10 insts,
D, 5 insts,
B , 4 insts, Bsb; 1 pubd in Raccolta delle megliore sinfonia (Leipzig, 1761–2)
B , 4 insts;
F, G, A, 6 insts;
D, D, 8 insts; all lost, cited in Breitkopf catalogue, 1762
Ov., D,
Partita, B , 8 insts, lost, cited in Breitkopf catalogue, 1772


Concertos pour piano

B, g, g,
D, g, d, F, C, a, F: all cited in Breitkopf catalogues, 1763, 1767, 1769, 1778;
3 pubd as Trois concerts, op.1 (Berlin, c1782)


Sonates en Trio,

4 for kbd, vn, b;
1 for kbd/vn, fl, b;
5 for kbd, vn
Fl sonata, D,
Vn sonata, F,
vn sonatas, F, f , C, G, c, G: ? all lost, cited in Breitkopf catalogue, 1763


Sonates de clavecin

E , pubd in F.W. Birnstiel, Musikalisches Allerley, vii (Berlin, 1762), ed. in L. Köhler, Maîtres du clavecin (Brunswick, 1860–73), and in E. Pauer, Alte Meister (Leipzig, 1868–85);
G, pubd in F.W. Birnstiel, Musikalisches Allerley, viii (Berlin, 1763);
f, pubd in kbd reduction of Idamant (Leipzig, 1782);
e,  pubd in L'arte antica e moderna (Milan, n.d.),


Kbd solos, e , d, G, B ,
Minuet, A (1766);
kbd suite, G (1763);
7 kbd suites, G, B , A, E , C, F, G, lost, cited in Breitkopf catalogue, 1763
Org fugue, E , in G.F. Körner, Der Orgel-Virtuose, no.193 (Erfurt, 1845)

Extrait de l' Oratorium auf Weihnachten (Oratorio de Noël), 1769



https://www.youtube.com/watch?v=R0_Tfk6WDsk

Chœur Jauchzet, ihr Himmel, freue dich, Erde

Johann Heinrich Rolle (Quedlinbourg, 23 décembre 1716 - Magdebourg, 29 décembre 1785) est un compositeur allemand.

Son père, Christian Friedrich Rolle (1681-1751), a écrit plusieurs Passions et de la musique de chambre et il a été parmi les concurrents de Bach pour le Kantorate à la Leipzig Thomaskirche. Il fut Kantor à Quedlinburg jusqu'en 1721, puis partit pour un poste similaire à Magdeburg, où il devint plus tard directeur musical de la ville.

J.H. Rolle a reçu sa première formation de son père. Il a été organiste à Magdebourg à partir de 1734. Il a quitté Magdebourg en 1737, peut-être pour Leipzig, où il a peut-être poursuivi ses études musicales ; les affirmations dans son autobiographie, selon lesquelles il a étudié le droit à Leipzig et est entré dans la pratique juridique à Berlin, ne sont pas étayées par les archives de l'Université de Leipzig.
En 1741, Rolle, maintenant à Berlin, fut engagé comme violoniste (plus tard altiste) dans l'orchestre de la chapelle de Frédéric le Grand. Là, il fait la connaissance des Benda, Grauns, Quantz et C.P.E. Bach.

Les compositions qui peuvent provenir de cette période comprennent une cantate profane italienne, une mise en musique de l'Isaac de Metastasio en traduction allemande et la cantate d'anniversaire L'apoteoso di Romulo ; Les œuvres ultérieures de Rolle révèlent l'importance de son contact avec les musiciens de la cour prussienne et avec les opéras de Hasse et C.H. Graun.
Parallèlement, Rolle entretient des liens étroits avec Magdebourg. En 1747, Rolle obtint son renvoi de l'orchestre de Frederick et retourna à Magdebourg pour devenir organiste à la Johanniskirche. À la mort de son père en 1751, il fut nommé à l'unanimité pour lui succéder comme directeur musical de la ville, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort.

La tâche principale de Rolle à Magdebourg était de fournir de la musique de service pour les six églises paroissiales de la ville ; un grand nombre de ses cantates et motets survivent dans des éditions manuscrites et imprimées. Il devait également interpréter une Passion chaque année et présenter une nouvelle composition tous les quatre ou cinq ans. Huit versions de la Passion sont mentionnés dans son autobiographie, une basée sur chacun des quatre récits évangéliques et quatre sur des livrets nouvellement écrits. Ces œuvres ont établi la réputation de Rolle en tant que compositeur de musique sacrée.

A partir de 1764, Rolle participe à un rassemblement local d'intellectuels connu le plus souvent sous le nom de Mittwochsgesellschaft, commencé vers 1760. Des réunions de ce groupe naît l'idée de présenter une série de concerts publics sous la direction de Rolle. Les concerts commencèrent en 1764 (après la guerre de Sept Ans) et se poursuivirent quelque temps après la mort de Rolle. Rolle a présenté ses compositions les plus importantes, près de 20 œuvres de concert dramatiques ou «musikalische Dramen», lors de ces «öffentliche Concerte».

Bien qu'ils aient le plus souvent été appelés oratorios, les drames musicaux de Rolle sont un genre hybride possédant à la fois des caractéristiques d'opéra et d'oratorio. Leurs sujets sont principalement, mais pas exclusivement, bibliques. Certains textes montrent la division bipartite habituelle de l'oratorio, mais d'autres se composent d'une ou trois parties, selon des considérations dramatiques; les divisions sont appelées parties (Theile) par certains librettistes et actes (Handlungen) par d'autres.

Comme les oratorios allemands, les drames musicaux de Rolle accordent une grande importance au chœur, et ils confèrent également au chœur un rôle dramatique. Les plus curieuses (et révélatrices) sont les indications scéniques dans les partitions de Rolle et dans les éditions publiées des livrets, indiquant les décors, les costumes et les gestes. Bien qu'il n'y ait aucune preuve que ces œuvres aient jamais été mises en scène, rien n'est laissé à l'imagination de quiconque le souhaite.
Rolle était pratiquement seul à cette époque à écrire des ouvrages bibliques et historiques. Son style musical, qui rappelle souvent Graun, comprend des mélodies simples pleines de motifs diatoniques répétés, des phrases carrées, une abondance de 3e et 6e mesures, des soupirs mélodiques et des appoggiatures cadentielles. Lorsque le texte devient plus violemment émotionnel, cependant, la musique emploie des lignes mélodiques disjointes, un chromatisme, des changements de ton soudains et des harmonies inhabituelles rappelant C.P.E. Bach.

Le cousin de Rolle, Christian Carl Rolle (1725-1788), était Kantor à la Berlin Jerusalemer Kirche ; il a écrit un traité théorique et didactique, Neue Wahrnehmung zur Aufnahme… der Musik (Berlin, 1784), comprenant des plaintes sur l'état déchu de la musique d'église et des biographies de Graun et JF Agricola.




https://www.youtube.com/watch?v=-1rZU1v_yxw


Auf, Preiset Gott Mit Vollen Chören

Interprètes: Mеlаnie Hirsch (Sopran); Marie Hеnriеtte Rеinhold (Alt); Michaеl Zаbаnoff (Tenor); Matthias Viеwеg (Bass);
Kammerchor der Biеdеritzеr Kantorеi; Märkisch Barock; Michael Schοll (Leitung)

L'art d'écrire de la bonne musique pour la liturgie n'est pas mort avec Bach en 1750.
Johann Heinrich Rolle, n'a alors que 32 ans, lorsqu'il écrit cette passion, il se trouve à une époque
où le baroque passe peu à peu au temps « classique » des fils de Haydn et de Bach.

Passion selon saint Matthieu

Ana-Maria Brkić (soprano),
Sophie Harmsen (contralto),
Georg Poplutz, Joachim Streckfuß (ténor),
Thilo Dahlmann, Raimonds Spogis (basse)

Chœur : Chœur de l'académie de Cologne
Orchestre : Orchestre de l'Académie de Cologne
Chef d'orchestre : Michael Alexander Willens