Joaquín Cassadó i Valls est un compositeur, chef de chœur et organiste espagnol, né le 30 septembre 1867 à Mataró et mort le 25 mai 1926 à Barcelone. Il est le père du violoncelliste Gaspar Cassadó (1897-1966) ; il fut vice-maître de chapelle de l'église Nuestra Señora de la Merced de Barcelone. En 1910 il accompagna son fils Gaspar à Paris, lequel forma un trio avec son frère aîné Agustí, "Tin", violoniste (déjà connu à Paris), et le pianiste J. Joachim Nin.
Fils d'une famille musicale, son père était charpentier de l'église Santa Maria de Mataró. À cinq ans, il rejoint les écoliers de l'église paroissiale mentionnée, où il apprend les premières notions de solfège avec le compositeur, Mgr Manuel Blanch i Puig. À neuf ans, il reçut des leçons d'orgue de Mgr Salvador Puigsech, organiste de Santa Maria et successeur de Jaume Isern, qui occupait ce poste depuis près de cinquante ans.
À l'âge de douze ans, il était pensionnaire à l'école de la Sagrada Família de Sant Andreu del Palomar, où il avait pour professeur de musique le compositeur Julià Vilaseca, enseignant à Montserrat et qui, voyant la disposition que le garçon avait pour la musique, l’initia aux études d’harmonie et de composition. A quatorze ans, il entrait au séminaire conciliaire pour suivre la carrière ecclésiastique; il est devenu maître de chapelle jusqu'à vingt ans, moment où, ne se sentant plus attiré par le sacerdoce, il abandonna les études ecclésiastiques.
Le jeune Joaquim a rencontré Agustina Moreu i Fornells, la femme qui allait devenir sa femme à quatorze ans; L'amitié qu'ils ont cultivée, bien qu'interrompue par la décision de Joaquim de suspendre ses habitudes, s'est rétablie et s'est poursuivie jusqu'à la réalisation du mariage célébré le 7 septembre 1891 à église paroissiale de Sant Francesc de Paula de Barcelone (actuellement démolie pour faciliter l’extension du Palau de la Música Catalana). Quatre enfants sont nés du mariage: Agustí, Montserrat, Gaspar et Josep.
Le compositeur a travaillé sous les ordres du maître de chapelle Bonaventura Frígola i Frígola à la chapelle de musique de la basilique de la Mercè, qui lui a donné pendant quatre ans des leçons de composition, de contrepoint, de fugue et d'instrumentation. Cassadó remplaça Frígola à la direction de la chapelle jusqu'à sa mort en décembre 1901 et le nomma à ce poste qu'il occupa jusqu'au 28 mai 1906. Ce fut une période très prolifique pour son travail de compositeur.
Cassadó a fondé en 1900 l' Association Capella Catalana, composée de quarante professeurs de chant, quatre-vingts musiciens et une section trente-cinq enfants. Il avait un grand répertoire de messes et de motets et il voulait améliorer la musique sacrée à la tête de la Sagrada Congregació de Ritus. Cependant, alors qu'il travaillait depuis trois ans, une grave maladie l'a obligé à quitter la direction de cette entité; Après avoir récupéré, il a continué à travailler sur la composition de plusieurs œuvres.
Il s’est occupé de l’initiation musicale de ses enfants et a trouvé en sa femme Agustina une femme pleine de gentillesse et de personnalité qui savait comprendre sa nature artistique et l’aidait à soutenir la famille. Ils ont fondé le magasin Cassadó & Moreu, avec l'aide de leur frère Josep Maria, dédié à la vente et à la location de pianos, au numéro 128 du Passeig de Gràcia à Barcelone.
Étant donné le grand talent de ses enfants, Agustí et Gaspar, Joaquim et eux-mêmes s'installèrent à Paris afin de pouvoir approfondir leurs études musicales. Il y vécut de 1907 jusqu'au début de la Première Guerre mondiale. Le trio Cassadó s'est formé, avec Joaquim au piano, Agustí au violon et Gaspar au violoncelle. Grâce aux concerts qu’ils ont donnés et à une bourse accordée par la Mairie de Barcelone, ils ont pu financer leurs études avec les meilleurs professeurs de la capitale française pendant ces années. La mort prématurée malheureuse d'Augustin, le 13 Janvier 1915, a précipité la fin de la formation.
De retour à Barcelone, Joaquim Cassadó poursuivit son travail de compositeur et de professeur de musique et de chant jusqu'à sa mort, le 25 mai 1926. De ce fait, toute la presse se fit entendre, louant le travail qu'il avait accompli; le magazine musical catalan lui a consacré une biographie complète.
Œuvres
Tout au long de sa vie, il s'est entièrement consacré à la musique ; Joaquim Cassadó a composé pour tous les genres musicaux, à partir desquels ses partitions manuscrites et imprimées sont enregistrées.
Dans le domaine de la musique religieuse, domaine dans lequel il était étroitement lié, nous trouvons à la fois des prières et de courtes pièces pour les célébrations liturgiques (telles que des hymnes, des prières ou des trisagis, entre autres), ainsi que des œuvres plus importantes telles que des messes solennelles, Messes de Requiem, Motets, Salve Regina ou oratorios. Il en composa plusieurs pendant la période qu'il passa à La Basilica de la Mercè. Il écrit laMisa Solemne Mater Purisima: a dos coros, 7 voces desiguales y a grande orquesta (1907), en Si bemoll Major, dédié au pape Pie X, fait que nous pouvons voir comme une indication de l'acceptation de Cassadó en ce qui concerne la réforme que ce pape a réalisée dans la musique religieuse.
Un autre travail important a été la Mort de Sant Josep (1897), qui a été joué avec succès au Théâtre Lyrique de Barcelone.
En ce qui concerne la musique profane, on trouve plusieurs combinaisons et styles: musique vocale, musique orchestrale, musique de chambre, instruments solo ou musique de danse, entre autres. Une oeuvre à souligner est la Simfonia Dramàtica (Symphonie dramatique), créée à Nuremberg en 1901 et dirigée par le maestro Antoni Ribera ; Plus tard, elle est jouée à Barcelone au Palau de les Belles Arts. Hispania, pour piano et orchestre (1910), hautement reconnue, a été récompensée par la Société Indépendante de Musique de Paris en 1911 et très bien reçu à Barcelone en 1920 et ensuite interprétée au London Promenade Concerts en 1923 sous la direction de Henry Wood.
Il est l'auteur de l'opéra El monjo negro: une légende tragique en trois actes, avec texte original de Frédéric Soler et Hubert (Serafí Pitarra). Écrit en catalan, il devait être traduit en italien pour être créé au Liceu en 1920, intitulé Il monaco nero. En ce qui concerne la musique pour le théâtre et les zarzuelas, il a composé à la fois en catalan et espagnol; citons La Bohème, composée en collaboration avec Ramon Guitart, joué le 13 Décembre 1904 au Teatro Apollo, qui a été interprété 85 fois de suite et repris ensuite en Espagne.
Il a également créé de la musique instrumentale et de musique de chambre, notamment le bref Lo Fluviol, el Titit i l'Escarabat (le ruisseau, l'oiseau et le scarabée) pour violoncelle et piano (1913) ou Le Quatuor espagnol El Alcázar de las Perlas pour deux violons, alto et violoncelle (1917).
Il a mis la musique dans des poèmes d'écrivains contemporains, par exemple Cansons dels mesos, avec le texte d' Apel·les Mestres (1919); Chacune des chansons est dédiée à un chanteur reconnu, tel que Conxita Badia ou Emili Vendrell. Il a également composé des sardanes, y compris celle qui était aussi l'une de ses dernières compositions, Pàtria enyorada (une nostalgie de la patrie).
Le magazine Mataró Artístic a consacré son premier numéro au professeur, en janvier 1908. L'interview qui se déroule révèle les œuvres et les auteurs que le compositeur avait de plus en plus d'estime: Bach et la passion selon Saint Mathieu ; Gluck et son Orphée ; Beethoven et sa cinquième symphonie ; Franck et son quintette ; Clavé ou Nicolás Guanyabens et sa Barcarola. Il exprime sa prédilection pour l’école germanique et explique ce qu’il entendait par musique: "L’art et la science à la fois / qui est le produit de l’esprit humain / qui idéalise / tout ce que la nature présente / qui affine le sentiment l'homme, que pour avoir un degré de culture parfait, il faut avoir une connaissance approfondie de cet art divin "; Tout cela vous permet de faire une impression sur ses préférences esthétiques.
La collection personnelle de Joaquim Cassadó est conservée à la Biblioteca de Catalunya. Un motet et sept trisagis sont conservés au bas de la cathédrale-basilique du Saint-Esprit de Terrassa.
Orchestre
Sinfonia dramatica (1903) Flores de Triana, capricho español pour violon et orchestre (1912) Charmeuse, valse (1912) Divertissement (1912) Zerka, tango, version orchestre (1914) Hispania, pour piano et orchestre (1914) A Orillas dei Plata : Les rives de la Plata, tango argentin (1914) Pour vous, Ninon, sérénade pour petit orchestre (1918)
Musique de chambre
Serenata española pour violoncelle et piano Sonate pour violoncelle et piano Rhapsodie espagnole pour violoncelle et piano Olé mi tierra : fantaisie andalouse de concert pour violoncelle et piano (1911) Idylle pour violon ou violoncelle et quintette à cordes ou piano (1912) Lo Fluviol, el Titit y l'Escarbat, rhapsodie espagnole pour violoncelle et piano (1913) Quatuor à cordes espagnol "El alcazar de las perlas" (1917)
Piano
Les Adieux des oiseaux au printemps, alborada catalana (1910) Fleur de Lys, menuet "Louis XV" (1910) Zaragoza, grande valse espagnole (1910) Intermedio (1911) Flor de canela, tango (1913) Gauchita, tango (1913) Zerka, tango (1913) Rondella española (1914) Pour une larme, valse lente (1914) Requiebro (1922)
Opéras
La Bohême, comédie musicale en 1 acte (1905) La Real Mentira, zarzuela (1906) La Noche del Pilar, zarzuela en 1 acte (1906) El Cortijo, zarzuela en 1 acte (1908) La guerre de tous les jours, comédie musicale en 1 acte (1909) Lo Monjo Negre, opéra en 3 actes (1920)
Mélodies
La petite Boîte à musique, paroles de Louis Tournayre et J. J. Simon (1910) Flor de Canela, tango, paroles de Pierre d'Armor (1913) Zarka, paroles de Pierre d'Armor (1913) Olé ! tu cuerpecito ! tango, paroles de Pierre d' Amor (1914) Panchita, one step..Paroles de Pierre d' Amor Rondalla española, paroles de Pierre d'Armor (1914) Requiebro, sérénade. Paroles de Pierre d' Amor Pour une Larme ! valse lente, paroles de Pierre d' Amor (1914) Pour vous, Ninon, sérénade, paroles de Pierre d' Amor (1919) Els mesos, cycle de mélodies pour voix et piano, paroles de Apel·les Mestres (1919)
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