Le
Grand Théâtre de
Bordeaux, commandé par le
maréchal de Richelieu, gouverneur de
Guyenne, et édifié par l'
architecte Victor Louis, a été inauguré le
7 avril 1780 avec la représentation de l'
Athalie de
Jean Racine.
Classé monument historique, réminiscence de l'
Antiquité par son
péristyle, l'ouvrage de 88 mètres sur 47 de style
néo-classique, s'inscrit dans l'opulent
urbanisme bordelais hérité du
siècle des Lumières. Il abrite une salle de spectacle d'un millier de places, exemple parfait de théâtre à l'italienne.
Après plus de 200 ans d'usages divers ou de transformations successives de ses salles comme de son environnement, il a retrouvé, et sa décoration intérieure bleue, or et marbre blanc d'origine à l'occasion de sa dernière restauration en 1991, et sa perspective de
temple des
muses avec l'aménagement de la place de la Comédie et du cours du Chapeau-Rouge en 2006.
Le Grand Théâtre est aujourd'hui le siège de l'
Opéra national de Bordeaux qui y programme sa saison lyrique et les représentations du Ballet de l'Opéra. Il accueille également les
concerts symphoniques de l'
Orchestre national Bordeaux Aquitaine dans l'attente de la livraison du futur auditorium programmée pour 2008.
À l'arrivée de
Ange-Jacques Gabriel à Bordeaux en 1729, la cité est encore emprise entre les murailles du XIV
e siècle. L'implantation de la place Royale au droit des quais va représenter une ouverture sur le fleuve et donc sur le monde, traduisant l'expansion économique et
l'explosion démographique que connaîtra la ville durant ce siècle.
La politique d'embellissement urbain mise en œuvre par les
intendants Boucher et
Tourny a déjà transformé la cité médiévale lorsque
Victor Louis découvre
Bordeaux en
1773 : la création des places Royale, Dauphine, d'Aquitaine, des Allées de Tourny et du Jardin public s'inscrit dans cette philosophie des Lumières, donnant une nouvelle respiration à la ville à laquelle il ne manque plus que son théâtre
Les premiers théâtres fixes, abritant des salles à l'italienne, apparaissent dans la plupart des villes au milieu du XVIII
e siècle, souvent à l'initiative de l'intendant de la
province. A bordeaux, les jurats avaient fait construire en 1738 une salle en pierre dans les jardins de l'ancien l'hôtel de ville, alors situé à proximité de la
Grosse-Cloche, sur les plans de l'architecte de la ville, Montégut. Ce théâtre d'une capacité de 1 500 places fut détruit par un incendie dans la nuit du 28 au 29 décembre 1755.
Dans l'attente de la reconstruction nécessaire bien qu'hypothétique de l'hôtel de ville qui devait intégrer une nouvelle salle de spectacle, un théâtre fut aménagé en 1760, à l'entrée de la rue de la Corderie proche de la place Dauphine. Donnés par la troupe permanente créée en 1761 par le maréchal de Richelieu ou par les troupes de passage, comédie, tragédie et opéra voisinent alors avec le couvent des Récollets. Le célèbre comédien
Le Kain qui vint jouer à plusieurs reprises dans la salle de la Corderie y rencontra un franc succès mais sera accueilli, lors de sa dernière représentation, par
des bourdonnements affectés au point d'être plusieurs minutes sans pouvoir commencer.
Cependant, les Bordelais, épris de théâtre, souhaitent voir érigée, à l'instar de
Lyon ou
Montpellier, une salle de spectacle digne de la grandeur nouvelle de leur ville.
Construit entre 1773 et 1780 sur les glacis du
château Trompette à l'emplacement du
forum gallo-romain où se trouvait le temple des Piliers de Tutelle (du nom de la déesse Tutela protectrice de la ville). La construction s'interrompt sous la volonté du roi mais Victor Louis réussit à le convaincre de la faire reprendre
Sa façade est précédée de douze colonnes
corinthiennes surmontées de
statues de pierre représentant les neuf
muses et trois
déesses :
Junon, Vénus, Minerve.
Sa façade est précédée de douze colonnes
corinthiennes surmontées de
statues de pierre représentant les neuf
muses et trois
déesses :
Junon, Vénus, Minerve.