Jacques Champion de Chambonnières est un claveciniste et compositeur français (Paris, vers 1601-1672). Il était le fils de Jacques Champion de La Chapelle (v. 1555-1642), "épinette du Roy", claveciniste et organiste et petit-fils de Thomas Champion (v. 1530?-1580), organiste et compositeur.
Issu d'une famille de musiciens et d'organistes au service des rois de France successifs, il se forme d'abord avec son père. Vers 1622 il s'est marié, mais peu de temps après, sa piste a été perdue jusqu'en février 1635, quand il se produit comme danseur dans une célébration du roi Louis XIII, et à l'époque où il a également commencé comme claveciniste. En février 1653, il se produit à nouveau comme danseur lors d'une cérémonie de Louis XIV et sur une musique de Jean-Baptiste Lully. Cependant, à partir de 1662, il commença son déclin, surtout après avoir refusé un emploi peu qualifié dans une œuvre de Lully. Malgré la perte progressive de ses privilèges, ses dernières années sont les plus productives en tant que compositeur, notamment pour sa collection de pièces de clavessin ... livre premier (1670) qui se situent au sommet de Musique française pour clavecin. En tant qu'enseignant, il a eu comme élèves, Jean-Henri d'Anglebert et Louis Couperin.
Jacques Champion de Chambonnières est considéré comme le fondateur de l'École française de clavecin. Issu d'une famille de musiciens au service des rois de France depuis François Ier, claveciniste incomparable selon ses contemporains c'est en effet le premier qui acquiert une réelle notoriété de compositeur et d'interprète sur cet instrument auquel est vouée toute son œuvre. C'est lui qui découvrit le talent de Louis Couperin et le fit venir à Paris. Il donnait des concerts privés chez lui, engageant des musiciens à grands frais, et prétendait faire de la musique en dilettante.
Musicien fastueux qui roulait carrosse et se voulait grand seigneur, il tomba en disgrâce pour avoir refusé de jouer la basse continue dans des œuvres de Jean-Baptiste Lully, tâche qu'il considérait comme indigne de lui. Son goût du luxe fit que sa seconde épouse le quitta, et il termina sa vie dans une certaine gêne. Sa charge de claveciniste du roi, refusée par Louis Couperin, fut reprise par Jean-Henri d'Anglebert, l'un de ses élèves. Lui-même se consacra ensuite à la publication de son œuvre (deux recueils édités en 1670, les premiers en France).
Toute sa production consiste en pièces de danse, qui ne sont pas regroupées en suites : l'interprète constitue lui-même une suite en choisissant des pièces disponibles dans la tonalité choisie, suivant l'usage du temps.
Chambonnières adapte au clavecin les éléments de la suite de danses des luthistes et le style lutté ou "style brisé" - qui consiste à arpéger les accords, à la manière de ces derniers. Ce style caractérisera la musique française de clavecin pendant plusieurs dizaines d'années.
Ses deux livres de pièces de clavecin sont les premiers édités en France :
Les Pièces de clavessin... [Livre premier]. Paris : Jollain, 1670. RISM C 1785. Fac-similé : J.-M. Fuzeau, 1989, etc. Numérisé sur Gallica
Les Pièces de clavessin... livre second. Paris : Jollain, (1670). RISM C 1786. Fac-similé : J.-M. Fuzeau, 1991, etc. Numérisé sur Gallica.
D'autres pièces de sa composition se retrouvent dans divers manuscrits tels que le manuscrit Bauyn.
Les œuvres complètes ont été éditées par Paul Brunold et André Tessier : Jacques Champion Chambonnières : œuvres complètes (Paris : Editions M. Senart, 1925, rééd. New York : Broude Brothers, 1967). Une nouvelle édition refondue est en préparation par Denis Herlin et Bruce Gustafson (paru en 2015).