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 FRIDZERI (Alessandro Maria Antonio Frixer, dit) 1741-1825

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Snoopy
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Snoopy

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MessageSujet: FRIDZERI (Alessandro Maria Antonio Frixer, dit) 1741-1825   FRIDZERI (Alessandro Maria Antonio Frixer, dit) 1741-1825 Empty2009-10-06, 12:09

Ce violoniste et compositeur aveugle d'origine italienne qui travailla principalement en France et particulièrement en Bretagne. Né à Vérone le 15 janvier 1741, mort à Anvers le 16 octobre 1825, aveugle à l'âge de onze mois, ce célèbre virtuose sur le violon, la mandoline, la viole d'amour, l'orgue, le cor et la flûte, fut aussi inventeur et facteur d'instruments.

Il dicta à sa fille Rose, à l'âge de 78 ans, donc vers 1819, ses mémoires, dont le manuscrit couvre une période de quarante ans, de sa naissance à 1771 environ. D'une écriture claire, avec quelques corrections, avec une orthographe des noms propres souvent phonétique, ce manuscrit est très lisible. Il est resté inédit.

Après avoir raconté avec verve son enfance à Vicence et ses précoces amours, il définit de façon très intéressante les styles de musique en Italie et donne bien des précisions et appréciations sur les talents des violonistes et sérénadistes alors en vogue. Il compare les Stradivarius qu'il a vus, se lie avec Antonio Salieri, puis avec Antonio Ruggieri (le père de "Mademoiselle Colombe") ; il est nommé organiste de l'église de Madonna del Monte Berico à Vicence, et devient l'élève de Gaetano Meneghetti, le rival de Tartini, dont il décrit les méthodes.

Fridzeri quitte l'Italie à 24 ans, le 26 septembre 1765, avec le projet d'offrir ses talents au roi Louis XV ; le récit de son voyage est alertement mené. Il entend Pugnani à Turin, passe les Alpes sur une mule, vit un mois de fêtes à Lyon, où il devient localement célèbre.

Il se fixe à Strasbourg en 1769 et s'y plaît beaucoup, et il y demeura dix-huit mois. Il y composa deux opéras en trois actes qui ne furent point représentés. Il apprécia les bontés du Cardinal de Rohan, le vin rouge de Champagne... et toujours les dames.

Son arrivée à Paris est décrite avec force traits pittoresques : la vie des rues, les filles de joie, les théâtres, les auberges... Reçu chez Papillon de La Ferté, il lui offre six sonates dédiées au Roi.

Le baron de Back, protecteur des musiciens, lui assure de quoi subsister.

Le témoignage est très précieux sur la vie musicale à Paris à l'époque: l'Opéra, les mécènes, les petits poètes, les coteries, les artistes, les femmes... ; précieuse aussi son appréciation de la technique des talents des musiciens et violonistes italiens alors à la mode à Paris : Boccherini, Pugnani, Salieri, Tartini, Barbella, Ferrari, Lolli... et le fameux violoniste Jarnowick, élève de Lolli, dont la vie fut scandaleuse.

Il revient à Paris en 1771, car sa bourse a "une dyssenterie alarmante". Ce fut alors qu'il fit graver ses premières compositions, qui consistaient en six quatuors pour deux violons, alto et basse, et six sonates pour la mandoline. L'année suivante, il donna à la Comédie italienne les Deux Miliciens, opéra comique en un acte, qui commença sa réputation de compositeur d'une manière brillante, parce qu'on y trouvait un sentiment juste de la scène, de l'élégance dans la mélodie, enfin, une harmonie naturelle. Après ce succès, il partit pour le midi de la France, où les amateurs des villes les plus importantes lui firent un accueil distingué.

De retour à Paris, il imagina un bureau typographique pour écrire la musique, en construisit lui-même le modèle, et s'en servit pour la composition de son opéra intitulé : les Souliers mordorés qui fut représenté en 1776, et qui a toujours été considéré en France comme le meilleur ouvrage de l'auteur. Au moment où il venait d'obtenir ce nouveau succès, le comte de Châteaugiron proposa à Fridzeri de l'accompagner dans une de ses terres, en Bretagne ; l'artiste accepta et passa douze ans dans cette retraite.

Cependant il fit quelques voyages à Paris dans cet intervalle, et dans l'un d'eux il donna l'opéra comique intitulé : Lucette, qui ne réussit pas, bien que le compositeur ait toujours considéré cet ouvrage comme supérieur aux Souliers mordorés, et aux Deux Miliciens. Pour se consoler de cet échec, il fit graver, avant de retourner en Bretagne, deux concertos de violon qui avaient été entendus avec plaisir au Concert Spirituel.

Il donne des leçons à Madame de Genlis, se meuble avec luxe, devient franc-maçon et décide de se marier. Pour refaire sa bourse, il fait une tournée des villes normandes, bretonnes, puis dans le Midi. Il arrive à Marseille où l'évêque le couvre de présents ; à Lyon, il achète une robe de 600 francs pour sa femme.
Le récit de ses périples est plein de détails intéressants sur les mécènes régionaux et sur les artistes des troupes locales.

En 1787, il décide de voyager et se fixe un moment dans chacune des villes du Nord, préférant les riches garnisons : celle d'Arras "à la table des Grenadiers de France... 24 colonels...et les dames !" ; sa bourse est pleine. Il évoque l'atmosphère musicale de chaque ville, appréciant aussi bien les musiciens que "la Belle Vie" : à Gand, il fait le concours du meilleur mangeur d'huîtres ; à Liège, le Prince-évêque le comble de bienfaits. Il parcourt l'Allemagne de prince en prince, rencontrant partout des musiciens de cours, "habillé en muscadin, avec diamants et dentelles", menant toujours en parallèle la Musique, la Table, et les Amours.

Là s'arrête le manuscrit.

On sait par ailleurs que la révolution survint et obligea le comte de Châteaugiron à sortir de France. Privé tout à coup, par cet événement, de ressources sur lesquelles il avait cru pouvoir compter jusqu'à la fin de ses jours, Fridzeri se vit contraint de recommencer ses voyages. D'abord il s'arrêta à Nantes, et y fonda une académie philharmonique ; mais les terribles drames de la guerre de la Vendée obligèrent le malheureux artiste à se réfugier à Paris, en 1794. Le Lycée des arts, qui venait d'y être établi, le reçut au nombre de ses membres. Il y joua plusieurs fois des concertos de violon et des morceaux concertants sur la mandoline. Peu de temps après, il fonda une nouvelle académie philharmonique, l'établit d'abord au Palais-Royal, puis la transporta au magasin de l'Opéra, rue Saint-Nicaise. La mauvaise fortune, qui l'avait poursuivi pendant la plus grande partie de sa vie, lui fit encore en cette occasion choisir ce local ; car il y était à peine établi depuis dix-huit mois, lorsque l'explosion de la machine infernale du 3 nivôse an IX (décembre 1801) eut lieu précisément dans la rue Saint-Nicaise, et anéantit le peu que Fridzeri possédait.

Heureusement cet artiste était doué d'une de ces âmes courageuses que l'adversité ne saurait abattre, et quoique âgé de plus de soixante ans, il gagna la Belgique avec ses deux filles musiciennes, qui chantaient bien, et dont l'aînée était d'une certaine habileté sur le violon. Aimable vieillard, Fridzeri sut intéresser en sa faveur les habitants de la Belgique au milieu desquels il se rendit ; on l'accueillit à Anvers ; il s'y fixa comme professeur, et où finit ses jours en 1819 comme professeur de violon et marchand d'instruments et de musique.  

Lorsqu'il dicte les présents mémoires, comme une confession destinée à un ami Ernest, le vieillard aveugle et bavard ne manque pas d'humour, ni de verve, et aime à raconter de piquantes anecdotes, notamment sur ses conquêtes féminines. Car Fridzeri fut un incroyable coureur de jupons ; il avoue avoir vécu une jeunesse longue et orageuse, le démon du sexe l'ayant toujours assiégé, et les dames cédant volontiers à ce jeune garçon dont elles ne pouvaient craindre d'être reconnues. Une scène scabreuse de ce Casanova-Lovelace a même été censurée (p. 49-50), évoquant une nuit d'amour avec deux femmes en goguette... C'est surtout un remarquable témoignage sur l'Europe musicale, par cet homme disgracié par la nature mais dont les multiples talents lui assurèrent de nombreux succès ; doué dune prodigieuse mémoire (il exécuta un concerto de Viotti, l'ayant entendu une seule fois). Il avait pratiqué un système de connaissance qui, reportant tout sur les sons, lui permettait d'avoir une approche profonde des êtres, et même des animaux, par leur voix. C'est ce qu'il appelle la "Science Physiologique interne", qui lui permit d'être à l'aise partout et partout recherché.
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joachim

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MessageSujet: Re: FRIDZERI (Alessandro Maria Antonio Frixer, dit) 1741-1825   FRIDZERI (Alessandro Maria Antonio Frixer, dit) 1741-1825 Empty2019-01-30, 19:30

Œuvres

Opéras

Le Billet de mariage (1771)
Les deux miliciens ou l'orpheline villageoise, op. 2 (1771)
Lucette (1775)
Les souliers mordorés ou La cordonnière allemande, op. 4 (1776)
Les Thermopyles : scène dans op. 8 et aria dans op. 9
L'Homme n'est pas ce qu'il affiche, vaudeville
Vaudeville de la perruque blonde


Musique vocale

Messe, op. 32
Miserere, op. 34
Recueils d'Airs pour voix et harpe : livre 1, op. 6 - Livre 2, op. 9 - Livre 3, op. 13
Recueil d'ariettes, scènes et Duos périodiques, op. 8
3 Hymnes à l'Etre suprême
recueil de 12 pièces révolutionnaires (1795) : Le serment civique tiréde celui du Jeu de Paume, Ode sur l'attaque de Nantes, Rondeau républicain, Ronde des sans-culottes, Invocation à la Liberté, Hymne à la Convention, Hymne sur l'évacuation du territoire, Marches, Pas de manoeuvres, Le triomphe des années de la République, Stances sur les victoires de nos armées en Italie
Romance "Une femme"
Canzone Le sommeil interrompu (1782)



Orchestre

2 Concertos pour violon et orchestre, op. 5 (1771)
Première Symphonie concertante pour 2 violons et orchestre, op. 12 (1796)


Musique de chambre

6 Quatuors da camera à cordes, op 1 (1771)
6 Sonates pour mandoline, op. 3 (1771)
Quatre Duos pour 2 violons, op. 7 (1795)
Trois Quatuors à cordes, op. 10 (v. 1802)








https://www.youtube.com/watch?v=-nHpAnGt4qg
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