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Sujet: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2009-01-10, 10:19
Pierre [Perison, Peteren, Petrus, Pierchon, Pieter, Pirson] de La Rue [de Platea, de Robore, de Vico, vander Straeten]
Pierre de La Rue parfois nommé Pierchon (né probablement à Tournai vers 1452/1460 et mort le 20 novembre 1518) était un compositeur franco-flamand de la Renaissance. De la même génération que Josquin Des Prés, il est avec Agricola, Brumel, Compère, Isaac, Obrecht et Weerbeke un des principaux représentants de l'école franco-flamande autour de 1500.
Fils d'un père trompettiste à la Cour de Bourgogne, Jehan de la Rue, et de Gertrud de la Haye, il est probablement né à Tournai, (république communale au sein du Comté de Flandre des ducs de Bourgogne), actuellement en Belgique mais peu de traces demeurent des premières années de sa vie. Il a fait ses études musicales à la maîtrise de la cathédrale de Tournai. À partir de 1469, il est chanteur à la cathédrale Ste Gudule à Bruxelles. Il a également travaillé en tant que musicien de la Jacobskerk de Gand, de la Onze Lieve Vrouwkerk de Nieuwpoort, à Cologne et éventuellement de la cathédrale de Cambrai. En 1489, il entra dans la Confraternité Notre-Dame de Hertogenbosch (Bois-le-Duc) où il resta jusqu'en 1492.
Le premier fait authentifié est sa présence à la cathédrale de Sienne en Italie, d'où il a été employé en tant que chanteur de 1483 à 1485. Après Sienne, en 1492 il est allé à la cathédrale de Bois-le-Duc (actuellement aux Pays-Bas), mais l'année suivante il rejoint la chapelle de l'empereur Maximilien de Habsburg-Burgubdian. À sa mort il passe au service de son fils Philippe Ier de Castille. Le reste de sa carrière a été centré sur Bruxelles, bien qu'il ait fait au moins deux voyages en Espagne, et a passé quelque temps à Malines, et Courtrai, où il mourut en 1518.
Une épitaphe sur son tombeau à Courtrai laisse supposer qu'il a du travailler aux cours de France et de Hongrie bien qu'aucune autre preuve ne confirme cette hypothèse. Dans ses voyages en Espagne il a rencontré plusieurs autres compositeurs dits franco-flamands qui travaillaient en même temps (par exemple, Josquin, Isaac et Robert de Févin) et ces rencontres ont pu être décisives sur le développement de son style.
Ses œuvres
De La Rue a écrit des messes, motets, Magnificats, arrangements de Lamentations, et des chansons, et en général avec plus de diversité que la plupart des autres compositeurs de sa génération, excepté peut-être pour Josquin. Il semble avoir composé de la musique pendant environ 20 années, commençant à son retour d'Italie; il a été presque impossible jusqu'ici de dater aucun de ses travaux avec précision, mais ils se conforment, pour la plupart, aux tendances stylistiques répandues autour de 1500. La plupart de ses messes sont pour quatre ou cinq voix, bien qu'il y ait de deux pour six voix, dont la Missa Ave sanctissima Maria un canon, un exploit techniquement difficile digne de Ockeghem. La plupart de ses messes sont du type cantus firmus, bien qu'il écrive de temps en temps a la messe de parodie. Il a aimé alterner des textures pour le contraste, employant souvent des passages avec seulement deux voix intercalées entre des parties où les voix sont toutes présentes. Les motets de de La Rue sont la plupart du temps pour quatre voix; ils emploient l'imitation dominante, mais rarement au départ (à la différence du modèle de Josquin). Ses trente chansons montrent une diversité de style, plutôt semblables au style bourgignon tardif (par exemple, comme ceux de Hayne van Ghizeghem ou Gilles Binchois), et d'autres qui emploient l'imitatif plus courant style polyphonique. Il semble ne pas avoir pris pour modèle la frottola italienne qui met en lumière, les textures homophoniques (que Josquin a employées si efficacement dans ses populaires EL Grillo et Scaramella), quoiqu'il ait vécu en Italie.
Dernière édition par joachim le 2018-11-21, 09:38, édité 1 fois
Jean
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Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2009-01-10, 12:57
Il a une assez belle discoprahie...que j'ignore trop!
joachim Admin
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Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2009-01-10, 14:52
Jean a écrit:
Il a une assez belle discoprahie...que j'ignore trop!
Je n'ai entendu qu'une oeuvre de lui : sa Missa di Septem Doloris (qui dure presque une heure), mais je n'ai pas aimé du tout.
ça ne me donne pas envie d'en connaître davantage.
felyrops
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Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2010-11-28, 22:42
J'ai assisté hier à un concert de la Cappella Pratensis de Bois-le-Duc ('s Hertogenbos, aux Pays-Bas). Ils ont chanté, à huit voix, la très belle "Missa pro défunctis" de Pierre de la Rue. A l'attention de Jean: cette messe existe en cd, et je me renseignerai demain concernant la marque et n°. La deuxième partie du concert: le "Miserere mei, Deus" de Josquin des Préz, à cinq voix, et en bis, du même, l'adorable "Nymphes des bois".
Jean
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Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2010-11-28, 22:49
merci Felyrops
joachim Admin
Nombre de messages : 27128 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2010-11-29, 10:18
Depuis mon dernier post d' il y a près de 2 ans, je n'ai rien écouté d'autre de Pierre de La Rue.
Un Requiem, pourquoi pas ? Ce qui me chagrine, c'est que c'est encore une oeuvre a cappella, c'est à dire sans instruments, et que j'ai toujours du mal avec ça, quelle que soit l'époque, y compris romantique.
felyrops
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Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2010-11-29, 10:54
La semaine passée, après un concert de musique baroque en l'abbaye de Waasmunster, j'ai dit à la jeune contre-alto que sa voix est le plus bel instrument au monde. Pour ce qui est de la Cappella Pratensis, leur dernier cd est édité par Challenge Records (Pays-Bas), n° CC 72366. Mais la messe de Pierre de la Rue doit encore paraître.
Jean
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Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2010-11-29, 11:03
joachim a écrit:
Depuis mon dernier post d' il y a près de 2 ans, je n'ai rien écouté d'autre de Pierre de La Rue.
Un Requiem, pourquoi pas ? Ce qui me chagrine, c'est que c'est encore une oeuvre a cappella, c'est à dire sans instruments, et que j'ai toujours du mal avec ça, quelle que soit l'époque, y compris romantique.
Si tu résiste même aux Vespres de Rachmaninov ...je crainds que tu ne sois "incurable" dans ce domaine ....mais rassure toi ce n'est pas grave du tout!
Icare Admin
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Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2010-11-29, 16:18
joachim a écrit:
Depuis mon dernier post d' il y a près de 2 ans, je n'ai rien écouté d'autre de Pierre de La Rue.
Un Requiem, pourquoi pas ? Ce qui me chagrine, c'est que c'est encore une oeuvre a cappella, c'est à dire sans instruments, et que j'ai toujours du mal avec ça, quelle que soit l'époque, y compris romantique.
Et que penses-tu du concerto pour choeur à cappella d'Alfred Schnittke?
joachim Admin
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Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2010-11-29, 17:33
Icare a écrit:
Et que penses-tu du concerto pour choeur à cappella d'Alfred Schnittke?
Bizarrement, celui ci ne me déplaît pas. Bien qu'il dure une quarantaine de minutes, il ne semble pas trop long...
Icare Admin
Nombre de messages : 17491 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2010-11-29, 23:14
joachim a écrit:
Icare a écrit:
Et que penses-tu du concerto pour choeur à cappella d'Alfred Schnittke?
Bizarrement, celui ci ne me déplaît pas. Bien qu'il dure une quarantaine de minutes, il ne semble pas trop long...
C'est peut-être parce qu'il est doté d'une certaine intensité,d'un certain mouvement,non?
joachim Admin
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Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2013-06-24, 11:59
Catalogue des oeuvres de Pierre de la Rue
Messes
Missa Alleluia, 5v; Missa Almana, ou Pourquoy non, ou Sexti ut fa, 4v Missa Assumpta est Maria, 4v; Missa Ave Maria [Missa de annuntiatione Maria], 4-5v; Missa Ave sanctissima Maria [Missa de Beata Virgine, 6v; Missa Conceptio tua, 5v; Missa Cum jucunditate [Missa ‘Dirige’], 4-5v; Missa De Beata Virgine coronata [Missa super ‘Coronatum’, de domina, ‘Salve sancta parens’], 4v, Missa De Feria, 5v; Missa De Santa Anna [Missa ‘Felix Anna’], 4v; Missa De Santa Cruce [Missa ‘Nos autem gloriari’], 5v; Missa De Santo Anthonio [Missa ‘O sacer Anthoni’, ‘Agnosce o Vincenti’], 4v; Missa De Sancto Job [Missa ‘Floruit egregius’], 4v; Missa De Septem Doloribus [Missa de doloribus], 5v; Missa de Virginibus [Missa ‘O quam pulchra’], 4v Missa Incessament, 5v; Missa Inviolata, 4v; Missa Iste est Speciosa [Missa de sanctissima virgine Maria], 5v; Missa Jesum Liate, 4v (perdue); Missa L’homme armé, 4v; Missa Nuncqua fué pena major, 4v; Missa O gloriosa Margaretha, 4v; Missa O Salutaris Hostia, 4v; Missa Paschale [Missa ‘Resurrexi’], 5v; Missa Pro fidelibus defunctis [Missa pro defunctis], Requiem), 4-5v; Missa Puer natus est [Missa de nativitate Christi], 4v; Missa Sancta Dei Genetrix, 4v; Missa Sine Nomine, 4v; Missa Sub tuum praesidium [Missa quarti toni], 4v; Missa Tandernaken, 4v; Missa Tous les regretz, 4v.
Messes attribuées
Missa Coronata, 4-5v (de Josquin: Missa de beata Virgine) Missa de septem doloribus, 4v Missa Fortunata desperata, 4v Missa Iste Confessor domini, 4v (de Févin); Missa L’homme armé II, 4v; Missa Sine nomine II, 4v.
Fragments de messes
Kyrie in festo Paschale, 4v; Kyrie pascale, 5v Credo Angeli Archangeli, 8v; Credo de villagiis, 4v; Credo l’amour de moy, 4v; Credo, 4v; Credo, 6v.
Motets
Ave Regina coelorum, 4v; Ave sanctissima Maria; Considera Israel, 4v; Da pacem, Domine, 4v; Delicta juventutis, 4v; Doleo super te Domini est terra Frange esurienti, 4v Gaude virgo mater, 4v; Lauda anima mea Dominum, 4v; Laudate Dominum omnes gentes, 4v; Ne temere quid loquaris Non stultum est mortem O Domine Jesu Christi, 4v; O salutaris hostia, 4v; Pater de caelis Deus, 6v; Quis dabit pacem, 4v; Regina coeli, 4v; Salve Jesu, 6v (perdu) Salve mater salvatoris, 4v; Salve regina I, 4v; Salve regina II, 4v; Salve regina III, 4v; Salve regina IV, 4v; Salve regina V, 4v; Salve regina VI, 4v; Santa Maria virgo, 3v; Si dormiero [O mitis mater Christi], 3v; Te decet laus, 5v; Vexilla Regis-Passio Domini, 4v.
Motets d'attribution incertaine
Absalom, fili mihi, 4v; Anima mea liquefacta est, 4v (de Werbeke) Ave sanctissima Maria, 6v Domini est terra, 4v; Lamentatio Hieremiae, 2-6v (de Stephan Mahu); Passio domini nostri, 4v (d'Obrecht) Proch dolor/Pie Jhesu, 7v (de Josquin) Salva nos Domine (de Heinrich Isaac) Sancta Maria succurre miseris/O werder mondt, 4v (de Franciscus Strus) Stabat mater/Comme femme, 5v (de Josquin) Virga tua, 2v (de Pipelare).
A vous non autre, rondeau, 3v; Au fen d’amour, 4v (de Robert de la Rue); Autant en emporte le vent, 4v; Carmen in re; Ce n’est pas jeu, rondeau, 4v; Cent mille regretz, 5v; De l’oeil de le fille du roy, rondeau, 4v; Dedans bouton, 4v; Dicte moy bergere, 4v; (de Josquin?) D’ung altre aymer, 5v; D’ung desplaisier, 4vv (de Robert de la Rue); En espoir vis, 4v; En l’amour d’un dame, 5v; Fors seulement, 4v; Fors seulement, 5v; Il est bien heureux, 4v Il fault morir, 6v; Il viendra le jour désiré, 4v; Incessament mon povre cueur lamente, 5v; Las que plains tu, 4v (de Robert de la Rue); Ma bouche rit, 4v; Plorés, genicés, criés/Requiem, 4v; Pour ceque je sius, 4v; Pourquoy non, 4v; Pourquoy tant me fault, 4v; Pour ung jamais, 3v; Secretz regretz, 4v Si le changer, 4v (de Robert de la Rue); Tant que nostre argent durra, 4vv (probabl. de Japart); Tous les regretz, 4v; Tous nobles cueurs, 3v; Trop plus secret, 4v.
Chansons flamandes
Ach hülff mich leid, 4v (de Josquin?) Een vrolic wesenn, 3v (de Pipelare) Leal scfray tante (carmen en re), 4v (de Josquin?) Mijn hert heeft altijt, 4v
Attributions incertaines ou apocryphes
Adieu comment, 5v; Adieu Florens la jolie [Carmen in sol], 4v (de Pietrequin Bonnel) Buccucia dolce chiu che canamielle, 4v (de Perissone Cambio) Car dieu voulut, 4v (de Agricola) Ce m’est tout ung, 4v C’est ma fortune, 4v Changier ne veulx, 4v Cueurs desolez/Dies illa, 5v Du tout plongiet/Fors seulement, 4v (de Brumel) Dueil et ennuy, 5v; Dulces exuvie, 4v Elle a bien ce ris, 4v (de Claudin de Sermisy?) En desirant ce que ne puis avoir, 3v (de Pietrequin Bonnel) En l'amour d'une dame, 5v Fama malum, 4v (de De Orto?) Fors seulement (ii) [Exortum est in tenebris], 4v (de Pipelare) Helas faut-il, 4v Il me fait mal, 3v In pace in idipsum/Que vous madame, 3v (de Josquin) J'ay mis mon cueur, 3v Je n’ay regretz, 5v; Je n’ay deuil que je ne suis morte, 4v (d'Ockeghem) Je n’ay deuil que de vous, 4v (de Agricola) Je ne dis mot, 6vv, Je ne scay plus, 3v Je suys a moy, 4v (de Mittantier) Jouyssance vous donneray [Iam sauche, Jani sauche], 4v (de Claudin de Sermisy) Le renvoye [Num stultum est mortem], 2v (de Compere) Mais que ce fust secretement [Donzella no men culpeys], 3v (de Pietrequin Bonnel) Ma mère hellas, 4v (de Robert de La Rue) Me fauldra il, 4v Mes douleurs sont incomparables, 3v (de Pietrequin Bonnel) Plusieurs regretz, 4v Qu’en dictez vous suis je en danger, 3v (de Pietrequin Bonnel) Quant il advient, 5v Quant il survient, 4v Sailliés avant, 5v. Sans y penser a l’aventure, 3v (de Pietrequin Bonnel) Se je souspire/Ecce iterum, 3v Si dedero, 3v (d'Agricola) Si sumpsero, 3v (de Obrecht) Soubz ce tumbel, 4v (de Josquin?)
A noter que cinq chansons seraient en fait de Robert de la Rue (actif de 1530 à 1550), un compositeur français qui était maître du chœur de garçons à Meaux en juin 1533, lorsqu'il fut recruté pour le même poste à Notre-Dame, à Paris. Cinq chansons figurant dans des anthologies imprimées parisiennes entre 1536 et 1554, attribuées à "La Rue" ou "De la Rue", sont presque certainement de Robert plutôt que du célèbre Pierre de la Rue. Ces chansons seraient
Au feu d'amour ie fais ma penitence (4 voix, pub. 1541) Las que plains tu amy de mon offencex, ed. 1541) Ma mere hellas mariez moy (4 voix, ed. 1536) Si le changer vous trouvés aggreable (4 voix, ed. 1554) D'ung desplaisir (4 voix, ed. 1538)
joachim Admin
Nombre de messages : 27128 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2018-11-22, 17:44
Mon premier CD de Pierre de la Rue, avec la Missa pro defunctis (Requiem) et la Missa de Beata Vergine. Curieusement le Requiem ne comporte pas le Dies Irae mais par contre il y a le Psalmus Sicut servus après le Kyrie. La messe comporte un Benedicta et venerabilis entre le Gloria et la Credo et se termine par un Beata viscera après l'Agnus Dei, et elle commence par un Salve sancta parens avant le Kyrie
Tout a cappella bien sûr, et toujours sur le même ton. Que c'est monotone et ennuyeux !
Invité Invité
Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2018-11-22, 18:40
J'allai dire : que c'est magnifique ! Surtout à travers l'interprétation de l'Ensemble Clément Janequin. Le "Sanctus" est une perle de sonorité et de conflits métriques.
Une très belle chanson de Pierre de La Rue, en flamand ancien :
Invité Invité
Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2018-11-22, 18:42
Et il y a évidemment toujours la petite guerre musicologique concernant l'attribution du merveilleux "Absalon fili mi", entre Josquin et De la Rue. Si c'est de lui, et bien, il faut mettre à son crédit d'avoir écrit un des motets les plus sublimes de la Renaissance
laudec
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Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2018-11-22, 21:01
Merveilleux "Absalon fili mi" qui me donne le frisson, quelles voix sublimes aussi. Le chant d'amour flamand aussi, superbe, merci pour ces vidéos
Pébété
Nombre de messages : 2563 Age : 79 Date d'inscription : 19/03/2019
Sujet: Pierre de La RUE (v.1460-1518) 2021-12-12, 20:57
Pierre de La Rue parfois nommé Pierchon, Van Straeten, de Vimté ou Platensis, (né vers 1460, probablement à Tournai, et mort le 20 novembre 1518) est un compositeur franco-flamand de la Renaissance.
De la même génération que Josquin Des Prés, il est avec Agricola, Brumel, Compère, Isaac, Obrecht et Weerbeke un des principaux représentants de l'école franco-flamande vers 1500.
Biographie Fils d'un père trompettiste à la Cour de Bourgogne, il est probablement né à Tournai, (république communale au sein du comté de Flandre des ducs de Bourgogne), actuellement en Belgique mais peu de traces demeurent des premières années de sa vie. Le premier fait authentifié est sa présence à la cathédrale de Sienne en Italie, où il a été employé en tant que chanteur de 1483 à 1485. Après Sienne, en 1492 il va à la cathédrale de Bois-le-Duc (actuellement aux Pays-Bas), mais l'année suivante il rejoint la chapelle de l'empereur Maximilien. Après, il passe au service de son fils Philippe Ier de Castille. Le reste de sa carrière a été centré sur Bruxelles, bien qu'il ait fait au moins deux voyages en Espagne, et a passé quelque temps à Malines et à Courtrai, où il mourut. Une épitaphe sur son tombeau à Courtrai laisse supposer qu'il a dû travailler pour les cours de France et de Hongrie bien qu'aucune autre preuve ne confirme cette hypothèse. Au cours de ses voyages, il a rencontré plusieurs autres compositeurs actifs à la même époque (par exemple Josquin, Isaac et Antoine de Févin) et ces rencontres ont pu être décisives sur le développement de son style.
Ses œuvres De La Rue a écrit des messes, motets, Magnificats, arrangements de Lamentations, et des chansons en langues française et néerlandaise, en général avec plus de diversité que la plupart des autres compositeurs de sa génération, excepté peut-être Josquin Lebloitte. Il semble avoir composé de la musique pendant environ vingt années, commençant à son retour d'Italie ; il a été presque impossible jusqu'ici de dater aucun de ses travaux avec précision, mais ils se conforment pour la plupart aux tendances stylistiques répandues autour de 1500.
La plupart de ses messes sont pour quatre ou cinq voix, bien qu'il y en ait deux pour six voix, dont la Missa Ave sanctissima Maria en canon, un exploit techniquement difficile digne d'Ockeghem. La plupart de ses messes sont construites sur des cantus firmus, bien qu'il écrive de temps en temps des messes-parodies. Il a aimé alterner des textures pour le contraste, employant souvent des passages avec seulement deux voix intercalées entre des parties où les voix sont toutes présentes.
Les motets de de La Rue sont la plupart du temps pour quatre voix ; ils emploient l'imitation dominante, mais rarement au départ (à la différence du modèle de Josquin). Ses trente chansons montrent une diversité de style, plutôt semblables au style bourguignon tardif (par exemple, comme ceux de Hayne van Ghizeghem ou Gilles Binchois), et d'autres qui emploient le style polyphonique. Il semble ne pas avoir pris pour modèle la frottola italienne qui met en lumière les textures homophoniques (que Josquin a employées si efficacement dans ses populaires El Grillo et Scaramella), quoiqu'il ait vécu en Italie.
Missa "L'Homme armé": Gloria
joachim Admin
Nombre de messages : 27128 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Pierre de La Rue (v.1452-1518) 2021-12-13, 18:51